Les manuels scolaires électroniques ont la cote chez les élèves de l’Ontario.

de Virginia Galt

Les élèves de la 3e à la 5e année de l’école élementaire publique Maurice-Lapointe utilisent des tablettes iPad dans la salle de classe.


Dans le corridor à l’extérieur de la classe de 8e année de Tim Hatch, EAO, de la Forest Hill Public School de Midhurst, l’humeur est au travail. Les élèves, occupés à travailler sur leurs balados pour un devoir d’anglais, profitent du temps qui leur est accordé à l’ordinateur. Et pour cause : les 507 élèves de l’école doivent se partager 30 portables. Dans la salle 140, un autre groupe s’apprête à ouvrir une session. Après avoir cliqué sur leur manuel d’histoire électronique, une punaise verte paraît à l’écran; ils ont reçu des courriels.

«Supposons que les cartes qu’on trouve sur Google existaient en 1850, quelles auraient été les directions données pour un voyage de Barrie à Sault Ste. Marie? Faites preuve d’imagination, mais assurez-vous que vos données historiques sont justes», précise la note virtuelle que M. Hatch a «épinglée» à leur devoir.

M. Hatch – enseignant, guide et informaticien – circule d’un groupe à l’autre, vérifie les progrès, explique des concepts et résout les problèmes techniques. Même lorsqu’il quitte la classe pour jeter un œil sur les élèves dans le couloir, ceux-ci restent concentrés sur leur projet d’histoire, s’entraident et partagent leurs trouvailles à propos des manuels scolaires électroniques – comment surligner un passage ou trouver le glossaire.

Forest Hill, située un peu au nord de Barrie, est une école qui accueille des élèves du jardin d’enfants à la 8e année. Elle participe pour une deuxième année à un projet pilote du Simcoe County District School Board, l’un des conseils scolaires de l’Ontario qui expérimentent les manuels électroniques et qui font des recherches pour évaluer les résultats.

Le Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario a commencé récemment un projet pilote similaire, qui comprend 20 iPads d’Apple. Les élèves de la nouvelle école élémentaire de langue française de Kanata, qui accueille des élèves du jardin d’enfants à la 6e année, y participent. Les élèves ont emménagé dans un nouvel édifice en février. Leur école s’appelle dorénavant l’école élémentaire publique Maurice-Lapointe.

Pressions des parents, réactions des élèves

Le fait que les parents et le public aient sollicité cet avantage technologique a assurément été un facteur déterminant dans cette transition. L’école qui mène la parade des manuels électroniques, la Blyth Academy, une école secondaire privée de Toronto, a fourni à ses élèves, en novembre 2009, des lecteurs électroniques Sony au lieu de manuels scolaires traditionnels. Elle a été la première école au monde à le faire.

«Selon les résultats d’un sondage auprès des élèves, ces derniers sont deux fois plus à même de lire un livre en version électronique que sur papier», avait indiqué à l’époque Sam Blyth, président de la Blyth Academy. On avait téléchargé au préalable les textes, les plans de cours et les devoirs dans les tablettes électroniques, même les formulaires d’admission aux universités pour les plus vieux.

À Kanata, enclave de haute technologie souvent décrite comme la Silicon Valley du nord, les parents et les conseillers scolaires ont fait pression pour passer au mode numérique, explique François Benoit, EAO, directeur de l’éducation du Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario. Dans une école de 150 élèves, on va d’abord mettre les iPads à la disposition des élèves de 4e, 5e et 6e année avant de les intégrer au cycle primaire. Le plan comprend un programme de prêt qui permettra aux élèves d’apporter un portable à la maison.

Les élèves sont deux fois plus à même de lire un livre en version électronique que sur papier

«Nous examinerons les coûts et les avantages, puis déterminerons si l’utilisation des iPads a une incidence sur le curriculum, les résultats et le rendement des élèves», explique M. Benoit, qui est particulièrement curieux de voir comment les garçons réagiront à la technologie interactive incluse dans ces tablettes aussi grandes qu’une revue et qui permet de tout faire avec les doigts. «Les garçons sont tactiles», ajoute-t-il. Il croit que les tablettes électroniques pourraient avoir un apport positif, car «les garçons peuvent télécharger un livre qu’ils ont réellement envie de regarder ou de lire».

Son conseil scolaire prévoit accroître la sélection de livres électroniques pour fournir aux élèves un plus vaste choix de contenu à utiliser pour leurs travaux et à lire pour le plaisir. La directrice de Forest Hill, Deb Russell, EAO, dit qu’elle constate déjà que l’écart entre les garçons et les filles se comble, ce qui confirme que les garçons de la 8e année sont maintenant plus attentifs.

«Pour les garçons et les filles, il y a eu une augmentation notable sur le plan de la motivation, déclare Anita Townsend, qui était directrice de l’élaboration du curriculum au Simcoe County District School Board au moment où le programme a commencé. «Les élèves ne faisaient pas qu’utiliser le portail pendant le temps alloué en classe, ils l’utilisaient aussi pendant leurs temps libres, le midi, pendant les récréations et après l’école», dit Mme Townsend, qui poursuit son travail de consultante pour le programme. Puisque les élèves peuvent accéder au portail de textes électroniques à la maison, les pédagogues ont trouvé que les élèves «faisaient davantage leurs devoirs et les terminaient même avant la date d’échéance», signale-t-elle. L’excuse du manuel scolaire égaré ou du devoir oublié à la maison ne tient plus. On l’a troquée pour une excuse mieux adaptée à l’ère électronique : «J’ai oublié de sauvegarder mon travail!»

Le Simcoe County District School Board, comme le Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario, espère déterminer si la motivation accrue des élèves entraîne un meilleur rendement scolaire.

«Il n’y a vraiment pas assez de recherches bien faites qui nous permettraient de dire si cela fait une énorme différence, explique Mme Townsend. Nous pouvons le cons­tater, nous le pensons, mais nous n’avons pas encore de données probantes.»

Mme Townsend aimerait que davantage de financement soit destiné aux ressources d’apprentissage électroniques en Ontario, car elle sait que chaque dollar doit être justifié.

Accès + compréhension

Les élèves de Forest Hill ont accès à l’ensemble des manuels scolaires de 8e année par l’intermédiaire du portail intranet Pearson Education Canada, auquel on peut avoir accès n’importe où au moyen d’une connexion Internet. De nombreux élèves utilisent leur téléphone intelligent à l’extérieur des heures d’école pour finir leurs lectures obligatoires. En classe, les élèves de Forest Hill peuvent taper des notes directement dans leur manuel alors que M. Hatch explique les concepts à l’aide d’un tableau blanc interactif en avant de la classe. La directrice, Mme Russell, estime que les élèves réfractaires aux exercices avec papier et crayon semblent préférer ce mode d’enseignement. Elle remarque que les élèves sont «présents» pendant qu’elle regarde M. Hatch expliquer avec le tableau blanc interactif.

Les livres électroniques sont moins chers et il y a une sélection intéressante de livres en français en ligne.

«S’il y a une question au tableau, ils participent tous, ils essaient tous d’y répondre, dit-elle. Quand vous sortez un manuel imprimé et que vous dites “On prend la page 45, question 2”, vous perdez la moitié du groupe.»

Dale McLellan, EAO, directeur de l’école élémentaire publique Maurice-Lapointe, est enthousiaste parce que les élèves pourront utiliser leur iPad pour afficher instantanément des questions sur un écran en avant de la classe. Il croit que cela entraînera plus de discussions en classe et de collaboration au sein de la génération des salons de clavardage. «La collaboration est une composante de notre pédagogie – les élèves s’entraident, interagissent et apprennent ensemble, affirme M. McLellan. Le concept n’est pas nouveau en soi, mais il semble facilité par la technologie iPad.»

Cette technologie interactive permet aussi aux pédagogues de suivre les élèves pour savoir qui fait quoi en tout temps, ce qui leur donne la possibilité d’intervenir plus rapidement quand un élève éprouve des difficultés, dit M. McLellan.

Le défi pour les enseignants est de se maintenir aussi à jour que leurs élèves férus de technologie, lesquels ont grandi avec les ordinateurs, les jeux vidéo et iTunes, confie M. McLellan, qui a organisé des séances de formation pour le personnel avant l’ouverture de la nouvelle école en février.

Disponibilité du contenu

L’éditeur Pearson Canada a fourni gratuitement des manuels électroniques à Forest Hill pour son projet pilote en espérant que la rétroaction des élèves et des enseignants lui permette d’améliorer ses produits numériques. Mais l’accès au contenu peut être un problème.

M. Benoit indique que son conseil scolaire n’a eu aucune difficulté à trouver des textes électroniques en français. Ils sont un peu moins chers que les manuels imprimés : en général, 40 $ pour les droits d’auteur de manuels électroniques, comparativement à 50 $ pour un manuel imprimé. «Cela représente une économie notable», dit-il.

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Tim Hatch, EAO, aide chaque groupe – suivi des progrès, explications des concepts, résolution des problèmes techniques – dans sa salle de classe de 8e année à la Forest Hill Public School de Midhurst.

Dans le conseil scolaire de M. Benoit, M. McLellan, qui a déjà téléchargé plus de 300 livres de langue française dans son propre iPad, espère utiliser une partie de son budget pour les livres afin d’enrichir la bibliothèque de l’école. Les livres électroniques sont moins chers et il y a une sélection intéressante de livres en français en ligne.

La disponibilité des manuels électroniques pose davantage de problèmes aux cycles supérieurs, car les matières peuvent y être plus spécialisées, dit Brandon Kerstens, directeur du développement à la Blyth Academy.

«La situation est quelque peu aléatoire en ce moment. Une maison d’édition peut avoir un texte de loi disponible en format électronique, alors qu’une autre ne l’a pas. C’est parfois tout un défi de jongler avec diverses maisons d’édition et d’examiner ce qui va correspondre aux plans de cours et à nos projets», indique-t-il.

Jusqu’à ce que l’utilisation des manuels électroniques devienne la norme, la pression sur les éditeurs ne sera pas suffisante pour qu’ils rendent de nombreux titres disponibles dans des formats différents pour une gamme de supports électroniques. Cité récemment dans un livre blanc, l’éditeur de manuels scolaires Pearson, qui a investi massivement dans la création de ressources pédagogiques numériques, a dit que les livres imprimés demeurent la méthode d’enseignement privilégiée et qu’ils le demeureront pour un certain temps.

Selon Anne-Marie Scullion, vice-présidente des services de marketing chez Pearson Canada, la transition vers les manuels électroniques est en phase pilote. «Nous en sommes aux balbutiements, dit-elle. Mais ces manuels électroniques suscitent beaucoup d’intérêt.»

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Sophie Klander, EAO, à l’école élémentaire publique Maurice-Lapointe. Cette nouvelle école (jardin d’enfants à 6e année) privilégie la technologie de l’information à Kanata. Elle a ouvert ses portes en février dernier.

Le projet pilote du Simcoe County District School Board a permis à Pearson de recueillir de précieux renseignements. Mme Scullion note qu’un des grands avantages des manuels électroniques, c’est qu’ils sont faciles à mettre à jour.

«Nous essayons de mettre d’abord l’accent sur l’efficacité de l’enseignement et de l’apprentissage, parce que si nous ne nous concentrons que sur l’utilisation de la technologie pour économiser, il nous manquera une pièce importante du casse-tête. Donc, nous essayons d’améliorer l’enseignement et l’apprentissage, et de trouver des moyens pour les rendre plus abordables, mais aussi plus portables et plus intéressants pour les élèves.» Mme Scullion ajoute que Pearson offre fréquemment d’ajouter des versions électroniques des manuels scolaires imprimés commandés par les conseils scolaires. Dans les matières pour lesquelles les manuels électroniques sont rapidement accessibles (mathématiques, sciences et anglais), les élèves interagissent davantage avec leur manuel électronique qu’avec un manuel imprimé, confie-t-elle. Cependant, on ne peut pas encore dire si le rendement scolaire des élèves s’est amélioré, car l’utilisation des manuels électroniques est trop récente.

Planifier la souplesse

À la Blyth Academy, M. Kerstens fait remarquer que les appareils électroniques sont pratiques : c’est l’un des plus grands avantages. «Tout est à un seul endroit; il n’est pas nécessaire d’avoir une reliure, des manuels, des cahiers de notes.» Force est de constater que l’école reste encore loin d’un environnement sans papier.

Les pédagogues combinent les technologies tradition­nelles et nouvelles dans leurs leçons. Certains élèves préfèrent les manuels imprimés, «et c’est parfaitement acceptable, dit M. Benoit. Ils doivent utiliser ce qui leur convient le mieux.

«En ce moment, le Ministère essaie de concevoir un plan d’ensemble, mais c’est très difficile parce que chaque conseil scolaire possède des technologies et des progiciels différents. Ça va prendre un certain temps», admet-il, en faisant remarquer qu’au moment où son conseil scolaire a commencé à faire des recherches sur les avantages possibles des iPads, très peu d’écoles avaient adopté la technologie des lecteurs électroniques.

Catherine Fife, présidente de l’Ontario Public School Boards’ Association, dit que les dirigeants des conseils scolaires et le gouvernement provincial ont eu de nombreuses discussions sur le rôle de la technologie et ses effets possibles sur l’éducation.

«Il est clair que plus les élèves sont motivés et plus ils s’investissent dans leurs études, plus il sera facile de leur transmettre des connaissances. Il faut poursuivre la recherche, signale-t-elle, et la discussion doit dépasser le cadre des manuels scolaires.

«Nous devons comprendre où en sont les conseils scolaires, ce qui fonctionne et quelles sont les meilleures pratiques avant de prendre un tournant majeur, comme la Californie l’a fait quand elle a adopté les manuels électroniques.»

Mme Fife note que l’une des grandes préoccupations est la question de l’égalité des chances. «Nous devons nous assurer que tous les élèves auront des chances et un accès égaux, peu importe leur revenu et leur statut socioéconomique.»

Questions d’accessibilité

Même si la Blyth Academy a les moyens financiers de fournir des lecteurs électroniques remplis de livres à tous ses élèves, le gouvernement et les dirigeants des conseils scolaires disent que ce luxe est hors d’atteinte pour le système scolaire financé par les fonds publics. Le premier ministre de l’Ontario, Dalton McGuinty, dit qu’il ne prévoit aucunement suivre l’exemple du gouverneur de la Californie, Arnold Schwarzenegger, surnommé «le terminateur» des manuels imprimés par la presse améri­caine, qui a décidé de remplacer graduellement les manuels imprimés par des manuels électroniques. La Californie, aux prises avec des difficultés budgétaires, a ordonné à ses écoles de commencer à installer des manuels électroniques libres qui satisfont aux critères de l’État en matière de curriculum. (Le gouverneur a conseillé aux écoles qui n’ont pas suffisamment d’ordinateurs pour les élèves ou dont les élèves n’ont pas de connexion Internet à la maison de dire à leurs enseignants de télécharger les manuels et de les imprimer.)

«Je pense qu’avec le temps, nous allons probablement faire une transition vers un apprentissage et une lecture davantage basés sur la technologie, mais je crains en ce moment que tout cela soit un peu précipité», a révélé M. McGuinty à des journalistes à Queen’s Park au prin­temps dernier. Il s’est dit préoccupé par le fait que trop d’élèves n’ont pas accès à la technologie nécessaire.

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Tim Hatch, EAO, en compagnie de deux élèves de 8e année de la Forest Hill Public School de Midhurst.

«Je ne pense pas que tous les enfants ont accès à cette technologie à la maison en ce moment. En attendant d’être certains qu’ils y ont accès, je suis très peu enclin à aller de l’avant», a dit M. McGuinty à la presse canadienne. Par contre, les conseils scolaires peuvent étudier l’idée pour déterminer si les économies réalisées grâce à la diminution des coûts d’impression pourraient être utilisées pour acheter plus de lecteurs électroniques, a-t-il ajouté.

Il revient donc à chaque conseil scolaire de choisir le format des manuels qu’il utilise (imprimé, électronique ou les deux), a expliqué un porte-parole du ministère de l’Éducation en entrevue récemment.

Accessibilité et adaptation

M. Hatch souligne que ses élèves de Forest Hill n’ont pas tous une connexion Internet à la maison. C’est pourquoi il tente de s’assurer qu’ils aient tous suffisamment de temps à l’ordinateur à l’école. Mais quand les élèves travaillent à la maison, la technologie permet à M. Hatch de voir qui a pris un livre sur l’étagère virtuelle et quel travail a été fait. La technologie permet aussi aux élèves de partager des travaux avec d’autres élèves, ce qui les encourage à apprendre davantage en collaboration et, quand ils font un travail en groupe, il est plus facile de constater la contribution de chacun.

Quand M. Hatch trouve des informations supplémentaires intéressantes qui ne sont pas bloquées par le filtre de l’école élémentaire, il peut les envoyer directement dans la boîte de courriel de chaque élève. De plus, les élèves peuvent essayer de trouver des réponses à leurs questions en visitant des sites conçus à l’intention des enfants.

«L’autre grand avantage des textes électroniques est que les élèves ne peuvent faire un copier-coller. Cela les aide en écriture, car ils doivent rédiger en leurs propres mots», dit-il, avant que ne retentisse le système d’annonces publiques de l’école : le directeur adjoint avise les élèves qu’ils ren­treront plus tôt de la récréation du matin en raison de la pluie diluvienne.

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Dale McMellan, EAO, directeur de l’école élémentaire publique Maurice-Lapointe, est très enthousiaste quant au projet pilote des iPads dans son école.

Les élèves de M. Hatch lui disent que les travaux à faire, comme créer une baladoémission à partir de l’information recueillie au cours d’une sortie récente à la Royal Agricultural Winter Fair, rendent l’apprentissage plus amusant. Mais les élèves n’ont pas eu le temps de folâtrer lors de cette sortie, car ils ont dû travailler fort pour cerner des problèmes liés à l’agriculture et préparer leur reportage de 10 minutes.

M. Hatch insiste sur le fait que les exigences en matière d’apprentissage n’ont pas changé; c’est le format qui a changé. Plus tard dans le semestre, ses élèves ont blogué sur l’époque de la Confédération.

Une élève, Andrea, affirme : «Avec les notes de M. Hatch, c’est clair. On peut en tout temps les consulter et savoir exactement ce qu’on doit faire».

Un de ses camarades, Taylor, apprécie l’indépendance dont il profite. «On n’a pas besoin d’avoir l’enseignant à côté de nous pour nous dire à quelles questions on doit répondre.» «En plus, on n’a pas une pile de manuels, ce qui est pratique», ajoute Max.

Brady est d’accord pour dire qu’un sac à dos plus léger est un net avantage et que les manuels électroniques rendent les travaux à la maison un peu plus faciles. Il ajoute que les élèves aimeraient avoir plus de temps à l’ordinateur à l’école.

Mais ils ont plus de facilité à rester à jour dans leur apprentissage quand ils ne sont pas à l’école, grâce à la technologie, dit Jake.

Résultats préliminaires

Mme Townsend, qui a soumis un rapport provisoire au Simcoe County District School Board sur la première année du projet pilote qui portait sur des classes de 7e et de 8e année de cinq écoles, dit que les élèves qui ont participé aux groupes de discussion qu’elle a organisés l’an dernier étaient grandement favorables à la technologie. Dans leurs groupes de discussion, les pédagogues ont dit que «les élèves qui réussissent moins bien ont commencé à participer plus et la qualité de leurs travaux s’est améliorée. C’était particulièrement vrai dans le cas des garçons».

Mais le simple fait de télécharger une version PDF d’un manuel ne change pas grand-chose, a-t-elle noté. Cependant, les manuels deviennent plus intéressants quand on y ajoute des fonctions interactives et des liens vidéo.

Les pédagogues ont remarqué qu’une fois que les élèves avaient compris comment utiliser la technologie, «ils ont mieux été en mesure de jouer un rôle d’animation dans une classe plus axée sur la collaboration, déclare Mme Townsend. Les enseignants ont estimé qu’ils avaient plus de temps à passer avec leurs élèves.»

Un autre avantage important signalé par les enseignants : les élèves n’ont pas tous besoin d’être à la même page en même temps.

Malgré quelques bogues inévitables, M. Hatch a réalisé que ses élèves travaillaient plus longtemps, collaboraient plus et se connectaient, même quand ils étaient en voyage avec leur famille.

«Ils ont des téléphones intelligents et écoutent déjà de la musique sur des lecteurs MP3. De pouvoir y connecter leur apprentissage, je pense que c’est un facteur génial pour eux. Les jeunes raffolent de la technologie.»

Les manuels électroniques ne sont qu’un outil, mais un outil efficace et bienvenu qui s’ajoute au matériel d’enseignement plus traditionnel, dit M. Hatch. «Je ne dis pas que nous devons divertir les élèves en tout temps, ajoute-t-il, mais il est judicieux d’utiliser certains moyens de communication employés par les élèves dans leurs moments libres.»

Les cours du matin tirent à leur fin et M. Hatch dit à ses élèves de rapporter leur portable au laboratoire informa­tique de l’école.

«Et n’oubliez pas de sauvegarder votre travail!»