Lu, vu, entendu

Cette chronique recense une panoplie de ressources utiles. Vous pouvez emprunter tous les ouvrages en question à la bibliothèque Margaret-Wilson, à l’exception de certaines trousses de classe. Vous n’avez qu’à envoyer un courriel à biblio@oeeo.ca. Pour consulter des critiques en anglais, rendez-vous à Reviews.

Littératie et société

Référentiel grammatical, 7e-8e année

Collection Tours de piste

du Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques (CFORP)

C’est avec un très grand intérêt que je me suis lancée dans la lecture de cet ouvrage – l’intérêt de celle qui a toujours été passionnée par la linguistique et de l’enseignante du secondaire qui, parfois, se demande par où commencer tellement les connaissances et les aptitudes des élèves de 9e année sont disparates et différentes d’une école à l’autre. En fait, je n’ai pas lu le livre ; je l’ai épluché, page par page. Et j’en ai été à la fois ravie et déçue. Ravie, parce que je me disais que si les élèves arrivaient avec ce bagage en tête, cela faciliterait notre tâche au secondaire. Déçue, parce que je me rendais compte que le niveau d’abstraction de cet ouvrage ne correspond pas à celui d’un élève de 7e ou de 8e année. Or, c’est plutôt au public que ce livre est destiné.

Référentiel grammatical est plutôt un traité de linguistique concis, mais qui n’en aborde pas moins les notions de sémantique et de morphosyntaxe étroitement liées à l’abstraction. Il faut se poser la question : dans quelle mesure est-ce l’objectif de l’enseignement d’une langue, surtout à des jeunes de 12 et 13 ans ?

Cela dit, j’ai été séduite par l’approche dite «nouvelle» de l’ouvrage. J’ai énormément apprécié le lien entre les différents critères syntaxiques, morphologiques et sémantiques pour décrire la nature d’un mot. Ils me font penser un peu à la démarche de Gustave Guillaume, dont les concepts m’ont toujours semblé très modernes. Tout semble se tenir, et le plus simple rejoint le plus complexe, qui s’avère simple à son tour.

J’ai beaucoup aimé certaines idées concrètes qui peuvent certainement être véhiculées facilement en salle de classe : 1) prêter attention aux erreurs comme source d’apprentissage, car c’est par les erreurs qu’on voit également les régularités de la langue; 2) la périphrase survolée dans la troisième partie «grammaire du texte», qui me semble très importante dans l’acquisition d’une langue; 3) les niveaux de langue et; 4) les différents types de textes, dont on donne des caractéristiques très claires.

Bref, l’ouvrage est bien fait et intéressant à consulter pour un enseignant. Toutefois, les élèves s’y perdront. Un cahier d’exercices plus concret devrait peut-être l’accompagner.

Référentiel grammatical; éditions CFORP; Ottawa; 2010; ISBN 978-2-89581-664-5; 100 p.; 19,95 $; 613-747-1553 ou 1-877-747-8003; commandes@librairieducentre.com; www.librairieducentre.com

Critique de Vera Nochteva, EAO, enseignante de français au secondaire à la White Oaks Secondary School, Halton District School Board, à Oakville.


Lecteurs engagés – Cerveaux branchés

Comment former des lecteurs efficaces

d’Adrienne Gear, adapté par Fabienne Goulet et Janis Myers

Lire, c’est bien plus que décoder! Dans la ressource Lecteurs engagés – Cerveaux branchés, on traite en profondeur des différentes stratégies de compréhension en lecture qui amènent l’élève à s’approprier le texte. On valorise la pensée critique de l’élève en le guidant dans le processus de lecture, où il doit se poser des questions, faire des inférences et des liens, et visualiser afin de mieux comprendre. Le dernier chapitre intitulé «Transformer sa pensée» résume bien l’objectif de l’ouvrage.

J’ai eu le plaisir de découvrir cette ressource exceptionnelle alors que je planifiais un atelier pour les enseignants d’immersion de mon conseil scolaire. Ce qui m’a tout de suite frappée, c’est le langage pratique pour expliquer chaque stratégie et sa mise en œuvre dans la salle de classe. Au début de chaque chapitre, on décrit comment concevoir une leçon à l’aide de la stratégie de lecture visée. Ensuite, on présente une série de leçons pour développer davantage ces techniques. Du côté pratique, on y trouve des exemples d’organigrammes à utiliser en classe. Lors de mon prochain atelier sur l’inférence, je me servirai du tableau O-D-I (ce que j’observe, ce que je me demande, ce que j’infère). J’aime bien la suggestion qu’offre le livre d’afficher une image au-dessus du tableau afin que les élèves se pratiquent à faire des inférences avec une photo ou une image avant de passer à l’écrit. De plus, la plupart de ces organigrammes peuvent être modifiés pour n’importe quelle année scolaire, de la 1re à la 6e année. D’ailleurs, on trouve à la fin de chaque chapitre une liste d’ouvrages que les élèves peuvent lire de façon autonome afin de pratiquer la stratégie en question. Les livres suggérés sont très populaires et faciles à commander, car ils proviennent d’éditeurs connus dans le système scolaire, comme Scholastic, Gallimard et Kaléidoscope.

Pourtant, le vrai trésor, ce sont des copies types en français. Bien que ces copies types soient d’élèves de la 2e à la 6e année, je suis convaincue qu’elles seraient également utiles en 1re année. Vous pouvez donc consulter des exemples de travaux d’élèves qui vous donneront une idée de ce à quoi vous pouvez vous attendre de vos propres élèves.

Utile, pratique et informatif! Servez-vous de ce livre pour transformer la pensée de vos élèves tout en les aidant à devenir des lecteurs efficaces.

Lecteurs engagés – Cerveaux branchés; Duval Éducation; Montréal; 2007; ISBN 978-0-17639-812-5; 160 p.; 50,45 $; 1-888-932-8229; commandes@groupemodulo.com; www.duvaleducation.com

Critique de Ramona Dempsey, EAO, conseillère pédagogique en littératie et en programme d’immersion en français pour le York Region District School Board.


L’éducation aux médias

Trente activités pour comprendre les médias et développer le sens critique

d’Anne Vize, adapté par Élaine Turgeon

Le contenu de cette ressource permet à l’enseignant non seulement de renseigner les élèves au sujet des médias, mais aussi de développer leur esprit critique quant aux messages médiatiques, une habileté importante à travailler chez nos élèves étant donné la quantité d’information médiatique. De plus, chacune des activités présente un contenu susceptible de piquer la curiosité des élèves. Que ce soit la création de la page couverture d’une revue ou d’une émission de télévision, ou encore l’exploration de blogues, il y a des thèmes pour tous les goûts.

Cet ouvrage présente une variété de ressources permettant d’intégrer l’enseignement des médias à différentes matières. Les activités proposées s’adressent à des élèves de 9 à 14 ans et conviennent à des pédagogues ayant différents niveaux d’aisance en communication médiatique.

L’auteure a organisé ce livre en trois grandes parties : comprendre les médias, la publicité décodée et les médias sur le bout des doigts. Dans chacune de ces parties, des activités sont proposées et comprennent une page d’explications pour l’enseignant et une fiche de travail pour l’élève. Les explications sont claires et complètes, et facilitent la planification en précisant le temps et les ressources nécessaires.

Quelques ajouts auraient rendu cet outil encore plus facile à utiliser en salle de classe. Les fiches de travail pour l’élève exigent beaucoup de travail écrit. Afin de répondre aux besoins de différents styles d’apprenants, il aurait été avantageux de présenter des activités pédagogiques telles que «On bouge!», qui inclut de l’activité physique et qui présente aux élèves le défi «Une semaine sans écran». De plus, une version électronique du matériel de l’élève et des annexes, sur cédérom, aurait été un excellent outil pour faciliter davantage la planification des enseignants.

En somme, cette ressource est à recommander à ceux qui aimeraient intégrer l’enseignement des médias à leur matière. Sa disposition et son contenu sont tels que tout enseignant pourrait l’exploiter afin d’enrichir les connaissances sur les médias des élèves de 9 à 14 ans.

L’éducation aux médias; Chenelière Éducation; Montréal; 2010; ISBN 978-2-7650-3035-5; 96 p.; 34,95 $; 514-273-1066 ou 1-800-565-5531; clientele@cheneliere.ca; www.cheneliere.ca

Critique de Tyanna Hunt, EAO, enseignante de 7e et 8e année à l’école secondaire publique L’Héritage, Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario, à Cornwall.


Le journal secret de Lulu Papino – Mon premier amour

de Lucie Papineau,
illustré par Virginie Egger

Ce qui capte tout de suite l’attention est l’illustration tout à fait spéciale sur la couverture du personnage principal, Lulu Papino. En effet, Virginie Egger illustre ce livre en faisant des collages avec des découpures d’objets réels qu’on s’amuse à découvrir de page en page. Pour ce qui est de l’histoire, Lulu nous raconte, par l’entremise de son journal personnel, la rencontre de son premier amour, alors qu’elle passe ses vacances chez sa grand-mère avec sa cousine Lili et son lapin Pupu Lapino.

«J’avais devant moi le plus beau garçon que j’aie jamais vu de ma vie, et je me présentais face contre terre, avec Pupu sur le derrière.» Ce passage décrit la première de plusieurs aventures dont Léolo est témoin. Léolo est le nouveau voisin de la grand-mère de Lulu et le premier amour de celle-ci. Heureusement pour elle, il adore les filles drôles et passe le reste des vacances avec Lulu, à la plage, au supermarché et à la piscine. Bien que Léolo ait dû rentrer avec ses parents, Lulu est convaincue qu’elle rêvera, pour toujours, à son premier amour!

Comme le suggère le blogue secret de Lulu Papino, plusieurs activités de réinvestissement sont possibles à partir de cette histoire. Les élèves peuvent se créer un nouveau nom simplement en mélangeant les lettres ou encore, illustrer leur court récit à l’aide de découpures. Bien que l’on suggère ce livre pour les enfants de 3 ans et plus, je crois qu’il serait plus approprié pour ceux de 8 ans et plus, compte tenu du sujet et des illustrations.

On peut maintenant se procurer le deuxième livre de cette nouvelle série, intitulé Le journal secret de Jojo Sapino – Méchant Coco.

Le journal secret de Lulu Papino – Mon premier amour; Dominique et compagnie; Saint-­Lambert (Québec); 2009; ISBN 978-2-89512-703-1; 24 p.; 16,95 $; 450-640-1237 ou 1-866-874-1237; www.messageries-adp.com

Critique de Sylvie Lamarche Lacroix, EAO, conseillère pédagogique en littératie, Conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières, à Timmins.


Les renards

Collection Savais-tu?

de Michel Quintin, Alain M. Bergeron et Sampar, illustré par Sampar

Précis, concis et éducatif, ce livre donnera l’envie de lire aux plus réticents. Le registre de la langue a été choisi en fonction de l’âge du lecteur (dès 7 ans) et les dessins font bien rire. Ce genre de texte à l’allure d’une bande dessinée est fort intéressant. Lors d’une activité ou d’un cercle de lecture, l’élève saura recueillir les informations sans se perdre dans un texte trop long pour son niveau de compréhension.

La bonne nouvelle, c’est que ce petit bouquin fait partie de la série «Savais-tu?», laquelle comprend 48 livres sur les animaux familiers (hiboux, tigres, requins) et les autres un peu moins connus (dragons de Komodo, murènes, carcajous). Quelle belle collection humoristique, amusante et instructive pour les jeunes et les moins jeunes! Elle éveille le désir de tout connaître sur ces espèces et nourrit le plaisir de lire.

Une collection idéale pour les élèves du Programme d’accompagnement des nouveaux arrivants (PANA) et du cycle primaire. Les renards; éditions Michel Quintin; Waterloo (Québec); 2009; ISBN 978-2-89435-442-1; 64 p.; 8,95 $; 613-226-8136; commande@editionsmichelquintin.ca; www.editionsmichelquintin.ca

Critique de Gilberte Bissonnette, EAO, enseignante au secondaire d’une classe d’accueil en PANA, école Le Carrefour, Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario, à Ottawa.


Le Petit Nicolas

un film de Laurent Tirard

Ce film charmant est basé sur une série de romans jeunesse, dont l’auteur est René Goscinny. Nicolas est un petit écolier modèle français, entouré d’une bande de copains et bien encadré par des parents bienveillants. Mais Nicolas et ses amis ne sont bien sûr pas parfaits! Dans sa bande, il y a Alceste (le gourmand qui mange tout le temps), Geoffroy (dont le papa lui achète tout ce qu’il veut), Agnan (celui qu’on ne peut pas «taper» parce qu’il porte des lunettes) et bien d’autres. En classe comme dans la cour d’école, bons coups et maladresses ne manquent pas. Un petit secret sur la conception des bébés, communiqué entre amis, viendra cependant bouleverser Nicolas. Témoin d’un baiser échangé entre ses parents à l’heure du souper, il est persuadé que sa mère est enceinte!

Des tentatives attendrissantes seront entreprises par le garçon pour garder sa place dans sa famille : ménage de la maison avec ses amis, promenade à la campagne où Nicolas se retrouve prisonnier de la voiture familiale verrouillée, brève fugue... Après avoir réalisé qu’il s’agissait d’un malentendu, un dernier rebondissement nous apprend que sa mère est bel et bien enceinte. Se situant en plein cœur des années 1960, ce film peut être bien plus qu’un simple divertissement. Les élèves seront enchantés d’établir des similarités ou des différences avec le contexte social actuel. Le visionnement de ce film pourrait aussi servir à enrichir plusieurs domaines du curriculum à l’élémentaire : études sociales, arts, français (littératie critique, productions écrites, expression orale, compréhension d’un vocabulaire riche). L’enseignant a aussi en main un outil pour exploiter diverses situations portant sur l’intimidation. Plusieurs scènes «cocasses», vécues en classe et souvent initiées par l’enseignante, pourraient être soulevées afin de sensibiliser les élèves. Une discussion sur l’estime de soi s’ensuivra inévitablement!

Le Petit Nicolas est un long métrage de 90 minutes qui vous réconfortera par son humour léger et de bon goût. Les enfants comprendront qu’ils ont beaucoup à apprendre de leurs erreurs, tandis que les plus grands se replongeront dans leurs souvenirs de jeunesse dont ils voudront peut-être soudainement parler à leur progéniture!

Le Petit Nicolas; Fidélité Films; France-Belgique; 2009; 91 min.; 22,99 $; Entertainment One Films Canada; 416-646-2400; www.amazon.com

Critique de Chantal Leclerc, EAO, directrice de l’école élémentaire L’Odyssée, Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario, à Ottawa.


Ru

de Kim Thúy

Ru signifie «petit ruisseau» en français et «berceuse» ou «bercer» en vietnamien. Chose certaine, dans ce livre, il y a quelque chose d’apaisant. On peut presque entendre jouer en bruit de fond une musique rappelant l’enfance.

Tout coule dans ce récit : des événements qui s’enchaînent aux émotions qui les accompagnent. Mentionnons la structure particulière de ces récits qui sont très courts et tous imbriqués les uns dans les autres, chaque chapitre reprenant l’idée soulevée dans le précédent.

Nous sommes témoins du parcours d’une jeune femme vietnamienne ayant fait partie des réfugiés de la mer (boat people). À travers ses yeux et les différentes étapes de son enfance, on vit son histoire. Selon sa perception des choses, on voyage dans sa mémoire. Autant d’images empreintes d’une naïveté et d’une douceur qui contrastent avec les horreurs qu’elle dépeint à certains moments. Par contre, le ton est serein, sans apitoiement.

Les descriptions ayant recours aux sens dressent un portrait presque tangible de tout ce qui se déroule dans des décors et des souvenirs tantôt heureux, tantôt malheureux. Tout est dans les détails : par exemple, sa première visite au cinéma avec son amie Johanne, le parfum du beurre Bretel qui lui rappelle son grand-père paternel, l’unique contact physique avec son père pour enjamber la rampe du bateau.

On y sent une grande quête d’identité, un désir de trouver sa voie et de s’affirmer. Ces thèmes sont d’ailleurs abordés à plusieurs reprises par l’auteure, ce qui en fait une lecture significative pour les élèves du secondaire.

Il serait facile de réutiliser ce récit pour adultes en classe afin d’explorer différentes notions, telles que les types de narrateurs (omniscient, interne, externe) ou le journal personnel (écrit pour les autres et non pour soi, comme le journal intime).

Ce qui ressort de façon flagrante, c’est le grand respect qu’elle voue à tous les gens croisés sur son chemin. C’est pur, sans jugement. Un livre bouleversant, à lire absolument si vous désirez porter un nouveau regard sur un pan de l’histoire asiatique ou simplement pour le plaisir d’une lecture personnelle.

Ru; Libre Expression; Montréal; 2009; ISBN 978-2-7648-0463-6; 152 p.; 19,95 $; 450-640-1234 ou 1-800-771-3022; www.messageries-adp.com

Critique de Marie-Christine Payette, EAO, enseignante de français langue seconde et d’art dramatique à La Tuque High School, Central Quebec School Board, à La Tuque (Québec).


Il faut cultiver notre jardin d’enfants

de Thierry Prieur

Visant l’apprentissage des élèves de cinq ans, ce manuel est conçu pour les membres du personnel enseignant désireux d’intégrer la musique classique et la culture à leur enseignement. Cette ressource de 184 pages avec cédérom est essentiellement un projet d’initiation culturelle.

Six œuvres de musique classique, telles que La flûte enchantée, L’oiseau de feu et Le carnaval des animaux, sont au centre des activités culturelles et de projets interdisciplinaires visant l’écoute active, les mathématiques, les sciences, les jeux de société et l’expression écrite et orale.

Le lecteur y trouve une excellente description de la démarche à suivre. Aussi, on fait des références au programme ontarien et on donne les préalables aux activités.

Chacune des six œuvres fait l’objet d’un chapitre suivant un même modèle : résumé de l’œuvre, histoires à lire, musique, compositeur, pour en savoir plus, histoires à raconter, activités et projets. Une telle approche touche à toutes les sphères du développement de l’enfant.

Ce guide permet d’initier les enfants à la culture dans un contexte de créativité et d’activités intéres­santes et à leur niveau. Une approche très novatrice que les enseignantes et enseignants ont intérêt à explorer.

Il faut cultiver notre jardin d’enfants; Chenelière Éducation; Montréal; 2009; ISBN 978-2-7650-2531-3; 184 p.; 50,95 $; 514-273-1066 ou 1-800-565-5531; clientele@cheneliere.ca; www.cheneliere.ca

Critique de Pierre Drouin, EAO, enseignant de mathématiques à la retraite et professeur à temps partiel au programme de formation à l’enseignement de l’Université d’Ottawa.


Digital Tools for Teaching

de Steve Johnson

Les enseignantes et enseignants savent que la majorité de leurs élèves s’y connaissent très bien en technologie et cela peut être intimidant quand vient le temps d’utiliser la technologie en classe avec des adolescents qui sont de réels experts en la matière. Les pédagogues ont toutefois la responsabilité de préparer leurs élèves pour demain, et cela consiste en grande partie à leur apprendre à collaborer, à créer, à publier et à développer leur pensée critique quand ils utilisent des outils électroniques, et ce, pour tous les aspects de leur vie.

Facile et rapide à lire, ce livre présente certaines ressources du web 2.0, dont des outils adaptés au niveau de connaissance des lecteurs. Il traite des blogues, des wikis, des nuages de mots-clés, de Google Documents et de Twitter. Vous y trouverez aussi des suggestions pour divers sites web qui permettent d’utiliser ces outils en plus de conseiller ceux qui s’avèrent les meilleurs choix pour un usage pédagogique. L’ouvrage comprend également des instructions faciles à suivre pour utiliser ces outils dans diverses matières.

Mais surtout, le livre rappelle constamment aux enseignantes et enseignants que ce ne sont pas les outils qui sont importants; c’est plutôt le contenu et la façon dont l’enseignant se sert de ces outils qui améliorent l’apprentissage des élèves. La technologie peut certainement intéresser les élèves mais, quand ils créent, publient et expérimentent avec ces outils, leur apprentissage en est amélioré. Ce livre est une précieuse ressource pour tout pédagogue qui cherche des moyens d’intégrer les outils numériques à son enseignement.

Digital Tools for Teaching: 30 E-Tools for Collaborating, Creating, and Publishing across the Curriculum, Maupin House, Gainesville, Florida, 2010, softcover, ISBN 978-1-934338-84-1, 136 pages, US$23.95, tel 1-800-524-0634, www.maupinhouse.com

Kerry McDonald, EAO, enseigne à des élèves de 7e année à Peterborough.


Webémissions pour le perfectionnement professionnel en littératie et en numératie

Élaborée par le ministère de l’Éducation de l’Ontario

Ces trois webémissions, qui font partie d’une série de ressources en ligne, présentent des exemples de perfectionnement professionnel à son meilleur. Teaching-Learning Critical Pathways: Hubs and Networks est une étude de cas d’un réseau d’enseignement et d’apprentissage urbain qui comprend 17 écoles de Toronto. On y voit des enseignantes et enseignants membres de comités d’école qui discutent de ce qui constituent des preuves de l’apprentissage de leurs élèves. Les membres de ces comités ciblent ensuite les domaines où les élèves ont le plus besoin d’aide puis, en équipe, ils fixent des objectifs d’apprentissage en fonction de ces besoins. Les comités examinent aussi les pratiques actuelles et les modifient, au besoin.

Today’s Learner for Tomorrow’s World est une ressource multimédia qui vise le perfectionnement professionnel et qui porte principalement sur l’intégration de la technologie et de la littératie numérique dans la classe. La webémission insiste sur l’importance de la pensée critique et la démontre en plus de favoriser l’apprentissage autonome et le développement du caractère. Student-led Conferences montre des élèves qui partagent leur apprentissage avec leurs parents ou leurs tuteurs. Les liens entre l’école et la maison sont renforcés tandis que les élèves s’exercent à devenir des apprenants autonomes en réfléchissant, en s’autoévaluant et en établissant des objectifs. Des références et suggestions de lecture en lien avec le sujet sont incluses, à titre de référence.

Les webémissions visent le perfectionnement professionnel des pédagogues. Les directions d’école, les conseillères et conseillers en programmes et les formateurs en mathématiques et en littératie les trouveront très utiles. Chacune de ces webémissions combine de façon efficace la théorie et la mise en pratique. Les webémissions sont des exemples éclatants de la collaboration des pédagogues de l’Ontario et d’excellents modèles pour les écoles qui veulent enrichir leur programme.

Ces ressources (et des douzaines d’autres) sont disponibles en ligne à www.curriculum.org/secretariat/archivef.shtml.

Dorothea Bryant, EAO, est une enseignante à la retraite qui est instructrice en littératie dans le programme de formation à l’enseignement aux cycles moyen et intermédiaire à l’Université de Windsor.


Gum in My Hair et The Wild Wild Web (DVDs)

produit par Twisted Scholar

Ces deux DVD s’en prennent directement à ceux qui intimident leurs camarades d’école. Le premier cible les élèves qui attaquent leurs victimes à l’école et le deuxième, ceux qui font de la cyberintimidation. Gum in My Hair comprend plusieurs scénarios qui montrent aux élèves (de 8 à 14 ans) comment répondre à ceux qui les intimident en classe et dans la cour d’école. Ce DVD de 20 minutes est accompagné d’un excellent guide d’étude et de discussion comprenant de nombreuses idées pour préparer les élèves avant, pendant et après le visionnement. De plus, ce guide propose des façons d’utiliser le DVD dans toutes les matières et suggère des questions pour approfondir et enrichir les discussions. On y trouve aussi des conseils pour les parents, ce qui permet d’utiliser cette ressource pendant la soirée où les parents et le personnel enseignant se rencontrent.

The Wild Wild Web insiste sur trois leçons essentielles sur la cyberintimidation : si vous ne pouvez dire quelque chose à quelqu’un en personne, ne le dites pas en ligne, brisez la chaîne des rumeurs et des sous-entendus et, si on vous intimide en ligne, dites-le à quelqu’un. Ce DVD de 26 minutes raconte une histoire vécue de cyberintimidation en démontrant que la cyberintimidation ne concerne pas que la personne qui intimide et la victime, mais qu’elle concerne aussi l’ensemble de la communauté en ligne, dont chaque membre a la responsabilité de ses interactions sur Facebook et des problèmes dans les salons de clavardage. Le programme et le guide de discussion permettent d’approfondir l’apprentissage à l’aide de plans de leçons suggérés et d’idées pour les relier à toutes les matières.

Ces ressources appuient les pédagogues et les familles, et livrent un puissant message : l’intimidation ne sera pas tolérée et les élèves ne sont jamais seuls quand ils sont victimes d’intimidation. Je recommande ces deux ressources.

Gum in My Hair!: How to Cope with a Bully, 2003, 20 minutes, US$49.95 / The Wild Wild Web: A Student’s Guide to Preventing Cyber Bullying, 2011, 26 minutes, US$69.95 / Twisted Scholar, Seattle, info@twistedscholar.com, www.twistedscholar.com

Dorothea Bryant, EAO, est une enseignante à la retraite qui est instructrice en littératie dans le programme de formation à l’enseignement aux cycles moyen et intermédiaire à l’Université de Windsor.


Words That Start with B

de Vikki VanSickle

Bullies, best friends, breast cancer et bravery – tels sont les mots qui commencent avec la lettre «b» autour desquels tourne la vie de Clarissa Delaney, une élève de 7e année du sud-ouest de l’Ontario. Clarissa est forte, mentalement et physiquement. Elle n’est ni grande ni grosse, mais elle a confiance en elle. C’est pour cette raison que son meilleur ami, Benji, l’admire. Sa force, sa bravoure et son sens aigu de la justice l’aident à affronter le diagnostic de cancer du sein reçu par sa mère. Ces mêmes qualités aident à la condamnation de la brute homophobe qui a blessé Benji au point où il a dû se rendre à l’hôpital. Le courage et la loyauté de Clarissa lui permettent de se battre pour ce qui est juste, même quand ce n’est pas populaire (même quand c’est dangereux), ce qui en fait une héroïne admirable du cycle intermédiaire dans un livre qui devrait susciter de nombreuses discussions en classe.

L’enseignante de Clarissa continue d’ignorer tous les signes évidents de l’intimidation : les rires, les sobriquets méprisants, les ecchymoses, les absences et même les textes haineux accrochés au casier de la victime. Le père de Benji, un héros sportif local, n’est pas mieux. Il insiste pour inscrire son fils à des activités sportives au lieu de lui permettre de se concentrer sur ses forces en design et en esthétique. Pourtant, Clarissa, qui sait que son meilleur ami se fait intimider, ne parle pas de la situation aux adultes qui les entourent parce qu’elle ne peut se fier à eux pour agir.

Ces questions sont riches de possibilités éducatives. Que faites-vous quand quelqu’un se fait intimider? Comment pouvez-vous l’aider sans lui causer du tort ou vous causer du tort? À qui pouvez-vous vous fier? Même si les enfants devraient pouvoir se fier aux adultes qui les entourent, cela est impossible pour de nombreux enfants. Ces sujets sont pertinents pour les élèves, qui peuvent les explorer dans la sécurité de leur classe, même en 2011!

Words That Start with B, Scholastic Canada, Toronto, 2010, softcover, ISBN 978-1-4431-0235-3, 208 pages, $8.99 ($4.99 through Scholastic Book Club), tel 905-887-7323 or 1-800-268-3860, custserve@scholastic.ca, www.scholastic.ca

Kara Smith, EAO, crée des programmes pour la faculté d’éducation de l’Université de Windsor et pour le Lambton-Kent District School Board.


Rochelle Pomerance est journaliste culturelle, animatrice et traductrice; elle est aussi la responsable de cette rubrique. Écrivez-lui à revue@oeeo.ca.