Le courage d'enseigner en AfghanistanBien que les écoles soient ouvertes, les menaces de mort persistent. de Sally ArmstrongTransition à l'enseignement : Les perles rares du marché du travailde Gabrielle Barkany et Frank McIntyreTransition à l'enseignement : Le meilleur et le pirede Brian Jamieson et Frank McIntyreTransition à l'enseignement : L'aide pour le nouveau personnel se fait attendrede Brian Jamieson et Frank McIntyreNormes réviséesde Lois BrowneNouveaux programmes pour devenir enseignantDes étudiantes et étudiants en parlent de Francis ChalifourRevivre VimyDave Robinson, enseignant de Port Perry, guide 3 600 élèves vers le lieu historique. de Leanne Miller |
Transition À l'enseignement 2006
Les personnes nouvellement diplômées peuvent décrocher un emploi à temps plein facilement, ou au contraire, difficilement après un long chemin pavé d'embûches bureaucratiques et des années de frustration. Tout cela dépend plus de leurs relations que de leurs compétences. D'après les résultats, il y a trois scénarios possibles.
Pour la troisième année de suite, la moitié des personnes qui ont répondu au sondage n'avaient pas trouvé un poste régulier en enseignement avant la fin de leur première année de carrière, et ce, malgré une augmentation de l'embauche pour répondre aux attentes du gouvernement en matière de classes plus petites et d'initiatives en littératie et en numératie. Toutefois, les recrues ne se laissent pas abattre. Une proportion de 92 % planifie enseigner en Ontario l'année prochaine. Seulement trois des 1 300 personnes ayant répondu ont affirmé qu'elles quitteront la profession. Leur engagement correspond aux réponses du sondage de l'Ordre sur l'état de la profession de 2006 : 81 % ont affirmé qu'elles recommanderaient l'enseignement comme carrière, soit une augmentation de 67 % comparé à 2003. Malheureusement, les personnes qui suivront ce conseil pourraient bien attendre des années avant de décrocher un poste régulier. En outre, selon l'étude sur la transition à l'enseignement :
En revanche :
L'embauche tardive, des horaires fragmentés, des tâches d'enseignement difficiles et peu de soutien persistent pour la plupart des recrues, comme le prouve l'étude. Cinquante-neuf pour cent des personnes qui ont trouvé un poste régulier au cours de leur première année de carrière ont été embauchés après le début de l'année scolaire (19 % en septembre et 40 % plus tard dans l'année). Les enseignantes et enseignants de français demeurent l'exception. Les diplômés de ces programmes et ceux qui sont capables d'enseigner le français langue seconde ont le choix. À un degré moindre, le marché favorise aussi les personnes qui peuvent enseigner les mathématiques, la physique, la chimie et les études technologiques. «J'ai posé ma candidature à tous les postes pour lesquels j'avais les qualifications, soit 76 en tout. Je n'ai reçu qu'un seul appel pour me convoquer à une entrevue, affirme une personne qui a participé au sondage. Même si j'ai fait de la suppléance pendant un an, je suis au même niveau dans ma recherche d'emploi. Il y a en moyenne 150 candidatures pour un même poste. Verront-ils seulement mon curriculum vitæ?»
Une autre personne a confié : «C'est très difficile, et cela dépend de qui vous connaissez. Il y a trop de mauvais renseignements qui circulent entre les conseils scolaires, les directions d'école et les écoles. Le système n'est pas juste». Trouver un premier emploi reste un défi pour les personnes nouvellement diplômées. Nombre d'entre elles trouvent le processus fastidieux et pavé d'obstacles. Certaines expriment leur amertume : «L'embauche est basée sur des relations personnelles, puisque des centaines de personnes posent leur candidature à un poste», affirme une personne. «Trop d'enseignants à la retraite occupent une place de choix sur la liste de suppléance de mon conseil scolaire», déclare une autre. Parmi les nouveaux diplômés de l'extérieur de l'Ontario, on a délimité trois groupes différents : les enseignants immigrants diplômés à l'extérieur du Canada, les Ontariennes et Ontariens diplômés aux États-Unis, et les enseignants diplômés des autres provinces. Ces trois groupes vivent des expériences de transition différentes, et cela ressort dans leurs réponses. Les deux derniers groupes ont vécu des expériences similaires à ceux formés en Ontario. Les néo-Canadiens, toutefois, ont trouvé la recherche d'emploi plutôt cafardeuse. «Le processus d'embauche a été l'expérience la plus humiliante et dégradante que j'ai vécue dans ma vie», a affirmé une personne diplômée à l'étranger. «Je fais toujours du bénévolat dans une école privée, a dit une autre personne dans la même situation. Mais sans références, aucun conseil scolaire ne me téléphone pour me convoquer à une entrevue. Personne ne veut voir de quoi je suis capable.» Au moment du sondage, quatre personnes formées à l'étranger sur dix n'avaient pas été embauchées, comparativement à une personne sur dix pour celles qui ont été formées en Ontario ou au Canada. La plupart des enseignantes et enseignants néo-canadiens embauchés, soit 69 %, se résignent à faire de la suppléance quotidienne. Il est aussi plus probable qu'ils enseignent à temps partiel (48 %) et qu'ils enseignent dans plus d'une école (61 %) avec l'autorisation d'enseigner en poche.
Les personnes ayant les qualifications en demande ne semblent pas plus favorisées. On n'embauche pas davantage de néo-Canadiens qualifiés pour enseigner les mathématiques, la physique ou la chimie. Ils ont les mêmes difficultés à décrocher un emploi que les personnes formées en Ontario qui n'ont pas ces qualifications. Le message que les immigrantes et immigrants reçoivent est clair : si vous n'avez pas obtenu votre B. Éd. au Canada et n'avez ni expérience ni références canadiennes, c'est tant pis pour vous. «C'est un cercle vicieux, a écrit une personne nouvellement diplômée. Pas d'expérience canadienne? Alors, pas d'emploi.» Quant aux écoles privées ou indépendantes, elles donnent un peu d'espoir aux diplômés de l'étranger. Un sur sept déclare avoir trouvé un emploi à l'extérieur du système public. «Il existe une préférence indéniable pour les enseignants non immigrants», a dit une personne immigrante. La géographie est un autre facteur majeur dans l'embauche des enseignants. La région du Grand Toronto embauche de nombreux nouveaux diplômés. Même ceux qui n'ont pas les qualifications dans les matières en demande (mathématiques, sciences et études technologiques) disent avoir réussi à décrocher un poste régulier au cours de leur première année de carrière. À l'extérieur de la région du Grand Toronto, la plupart des enseignantes et enseignants en première année de carrière occupent des postes de suppléance et sont deux fois plus enclins à dire qu'ils n'ont pas travaillé autant qu'ils le voulaient au cours de leur première année de carrière (tableau 2). Un sur quatre a affirmé ne pas avoir travaillé autant qu'il le souhaitait au cours de sa première année dans la profession (tableau 1). Nombre d'entre eux acceptent des postes de suppléance en vue d'accéder à un poste permanent. La plupart des nouveaux diplômés dans les régions du centre, de l'est et du sud-ouest de l'Ontario n'ont pas pu trouver de poste régulier au cours de leur première année d'enseignement. Les enseignantes et enseignants dans la région du nord ont réussi un peu mieux, mais à peine. Les personnes qualifiées dans les matières en demande surpassent les différences régionales quand il s'agit de tendances d'embauche et sauf pour les personnes formées à l'étranger, du travail à temps plein est disponible d'un bout à l'autre de la province pour celles qui peuvent combler ces besoins pressants. Méthodologie : En mai 2006, l'Ordre a sélectionné un échantillon parmi ses membres, soit 40 % des 8 223 diplômés de 2005 des facultés d'éducation de l'Ontario et 40 % des 1 203 diplômés de six collèges américains, de la même année, pour répondre au sondage sur la transition à l'enseignement. En tout, nous avons reçu 1 289 réponses, ce qui représente un taux de participation de 32 %. Les résultats du sondage ont une marge d'erreur de 2,7 % et les réponses sont exactes 19 fois sur 20. Une subvention du ministère de l'Éducation a financé l'étude. L'Ordre a aussi envoyé des sondages à 2 232 enseignants formés à l'extérieur de la province et diplômés en 2005. On retrouve parmi eux des personnes immigrantes, des Ontariennes et Ontariens ayant étudié aux États-Unis et des personnes d'autres provinces. Vingt-quatre pour cent ont répondu. Le sondage sur la transition à l'enseignement a recueilli les réponses de 1 289 diplômés de 2005. Parmi eux, 167 avaient suivi les programmes en langue française de l'Université Laurentienne et de l'Université d'Ottawa. Tableau 1 – Pourcentage de nouveaux enseignants occupant des postes réguliers avant la fin de leur première année de carrière – 2006
Tableau 2 – Pourcentage de nouveaux enseignants sous-employés au cours de leur première année de carrière – 2006
|