Le sigle qui vous distinguede Stuart FoxmanSondage 2009de Brian JamiesonLes résultatsLa diversité, c’est nousde Kate Lushington |
Le sigle qui vous distingueLes enseignantes et enseignants de l’Ontario – à l’instar des autres professionnels – ont maintenant leur propre titre. Le sigle EAO indique aux élèves, aux parents et au public que la conduite des enseignantes et enseignants est guidée par des normes d’exercice et de déontologie. Une première au pays pour le personnel enseignant, le nouveau titre constitue une marque de professionnalisme.de Stuart Foxman / photo de Matthew Plexman
Steve McGrail, EAO, enseigne en 7e et 8e année à l’école Lambton Central Centennial de Petrolia et il est membre de la profession depuis 11 ans. Il estime que l’enseignement est, en effet, une profession. Néanmoins, sa femme étant physiothérapeute, il soupçonne que c’est elle que la plupart des gens considèrent comme la professionnelle de la famille. Après tout, c’est ainsi que les travailleurs du domaine de la santé sont généralement perçus. Mme McGrail a toujours été titulaire du titre professionnel PT qu’elle peut accoler à son nom. Désormais, Steve McGrail détient aussi un titre : EAO, qui signifie enseignant agréé de l’Ontario (ou enseignante agréée de l’Ontario). «La profession jouit d’une plus grande crédibilité, dit-il. Le titre met en évidence notre formation et nos qualifications.» L’an dernier, le conseil de l’Ordre a approuvé des propositions du comité de contrôle de la qualité en vue d’octroyer un titre professionnel à tous ses membres en règle. Le titre EAO est en usage à compter de l’année scolaire 2009-2010. L’Ontario est la première province canadienne à accorder un titre professionnel aux enseignants, et le British Columbia College of Teachers pourrait bientôt suivre son exemple. Les pédagogues d’Angleterre, du Pays de Galles et d’Écosse ont un titre depuis le début de la décennie. Bien que rares dans le domaine de l’enseignement, les titres sont la norme au sein des professions réglementées. Un examen des 32 organismes de réglementation établis en vertu d’une loi en Ontario a révélé que 28 d’entre eux conféraient un titre à leurs membres, par exemple, ing. pour les ingénieurs et inf. aut. pour les infirmières et infirmiers autorisés. Les éducateurs reconnaîtront le titre le plus récemment adopté en Ontario, à savoir celui d’EPE, accordé aux membres de l’Ordre des éducatrices et des éducateurs de la petite enfance de l’Ontario. Jusqu’à maintenant, la situation des enseignants en tant que membres d’une profession réglementée sans titre était assez exceptionnelle. Quelle signification revêt le titre d’EAO pour la profession enseignante? Et qu’en pensent les pédagogues et les membres des autres organismes professionnels? Attestation du statut professionnelContrairement à un titre d’emploi, un titre délivré par un organisme de réglementation atteste publiquement du professionnalisme. «Il confirme la responsabilité de la profession», déclare Pamela Blake, registrateure adjointe de l’Ordre des travailleurs sociaux et des techniciens en travail social de l’Ontario. Dans le cas de l’Ordre, le sigle EAO peut servir à plusieurs fins. D’abord et avant tout, il définit le statut professionnel des enseignants et confirme que ces derniers respectent les normes d’exercice et de déontologie de la profession en Ontario. Le nouveau titre mettra en évidence les qualifications qui distinguent les enseignants des autres intervenants du monde de l’éducation, dont le personnel des services d’aide aux élèves, les aides-enseignants et les éducateurs de la petite enfance. Don Cattani, EAO, était président du conseil quand l’idée d’un titre s’est concrétisée. «Le titre professionnel montre que nous possédons un ensemble de compétences fondamentales et un bagage unique de connaissances. Il y a certaines choses que seul un avocat peut faire. D’autres exigent l’expertise d’une enseignante ou d’un enseignant agréé. Le personnel enseignant de l’Ontario suit une formation spécialisée qui le prépare à offrir des programmes précis», explique-t-il. Le titre est susceptible de renforcer l’identité professionnelle parmi les membres. Il servira aussi à améliorer l’image de la profession aux yeux des enseignants et du public. L’Ordre a consulté ses membres au sujet de l’adoption d’un titre professionnel. Il a posé des questions précises dans le cadre du sondage téléphonique annuel effectué en juillet 2008, de groupes de discussion tenus dans quatre endroits en Ontario et du sondage en ligne envoyé à 25 000 membres. Cette consultation a fait ressortir d’énormes différences de perception. Par exemple, 80 pour cent des répondants étaient tout à fait d’accord que l’enseignement est une profession au même titre que la médecine, le génie et la comptabilité. Néanmoins, seulement 56 pour cent avaient tout à fait le sentiment de faire partie d’une profession. Un nombre plus restreint encore, soit 28 pour cent, était tout à fait d’avis que la population considère l’enseignement comme une profession. Élément révélateur, les pédagogues estiment qu’un titre renforcerait l’idée qu’ils sont à l’égal des autres professionnels. C’était la deuxième raison invoquée par les membres pour appuyer la création d’un titre professionnel lors du sondage téléphonique de l’an dernier (Sondage auprès des membres, septembre 2008). La première raison mentionnée : faire savoir que les membres de la profession possèdent des connaissances et des compétences distinctes. La portée des titresAprès plus de 30 ans en enseignement, JoAnne Black, EAO, de l’école secondaire catholique Corpus Christi de Burlington, juge qu’elle n’a pas besoin d’un titre pour se sentir professionnelle, ce qu’elle est sans aucun doute. Pourtant, elle dit qu’un titre la «distinguerait» des autres groupes d’éducateurs. En outre, ce serait un nouvel outil pour communiquer au public l’importance de la profession. Selon Dan Davidson, EAO, enseignant en 5e année à l’école catholique St. James the Greater de Smiths Falls, la portée d’un titre peut être grande au sein d’un groupe de professionnels, surtout si ce titre est bien connu du public. «Idéalement, le titre évoque les normes les plus élevées, déclare M. Davidson. Il viendra un temps où EAO sera reconnu et que, selon notre comportement et grâce à une bonne publicité, il suscitera le respect.» Les pédagogues ont toujours réussi à mettre en évidence leur professionnalisme. Lors du sondage en ligne de 2008, les membres avaient été pratiquement unanimes (96 %) à dire qu’ils manifestent leur professionnalisme par leur conduite à l’école. De plus, 12 pour cent précisaient leurs diplômes après leur nom sur les documents, 17 pour cent affichaient leurs diplômes et 11 pour cent encadraient leur carte de compétence de l’Ordre. Avec le titre, ils disposent d’un nouvel atout pour faire valoir leur professionnalisme. «Je vais me servir de ce titre, lance Caroline Cantin, EAO, conseillère pédagogique au Conseil scolaire de district du Centre-Sud-Ouest. J’ai le sentiment que ce titre, nous l’avons bien gagné. Il est aussi valable que celui des infirmières autorisées ou que n’importe quel autre.» Elle espère que l’Ordre en fera la promotion auprès du public puisque «les pédagogues doivent être appréciés à leur juste valeur», et que l’enseignement «n’est pas une profession moins utile que les autres». Naissance d’une marqueLes membres des autres ordres professionnels sont d’avis que le titre EAO pourrait un jour devenir la marque des pédagogues. «Le titre est une preuve de compétence et fournit l’occasion de reconnaître la profession», déclare Richard Benn, vice-président exécutif du programme de perfectionnement des membres au sein de CMA Canada, organisme qui régit le titre de comptable en management accrédité. M. Richard Benn, dont la fille et le gendre sont enseignants, croit qu’un enseignant ayant un titre sera «reconnu», ce qui lui servira sans doute sur le marché du travail. Mona Ghiami, directrice de l’information sur les carrières à l’Institut des comptables agréés de l’Ontario, souligne également les avantages d’une marque distinctive. Elle constate que le titre de CA représente le «plus haut sommet» et que ceux qui le portent «acquièrent automatiquement de la crédibilité». Le titre EAO pourrait avoir le même effet pour les enseignants, ajoute-t-elle, «et il est à souhaiter qu’il leur fasse obtenir le respect qui leur est dû». Il ne faut pas oublier que le mot «enseignant» est couramment utilisé pour décrire tous ceux qui interviennent en éducation, du professeur de mathématiques au sensei qui donne des leçons de karaté. Quand il sera mieux connu, le titre favorisera une meilleure compréhension du rôle particulier du personnel qui enseigne dans les écoles. «Le titre permettra de différencier les membres de l’Ordre des autres enseignants», affirme Christine Simpson, registrateure adjointe de l’Ordre des vétérinaires de l’Ontario. Les membres d’autres ordres professionnels observent que le sigle aura du poids dans la mesure où il fera l’objet d’une grande publicité. Mais parmi les membres de la profession, il sera nécessairement porteur d’un sentiment de valorisation. «Il renforcera certainement la fierté professionnelle», mentionne Beth Ann Kenny, coordonnatrice pour les Ordres de réglementation des professionnels de la santé de l’Ontario, groupe de coordination des ordres de réglementation des professions de la santé de l’Ontario. «Les enseignants ont une bonne raison de célébrer.» Caroline Cantin est d’accord. «Il est temps que nous ayons un titre professionnel. Il nous inspirera la fierté que nous sommes en droit de ressentir à l’égard de notre profession. Nous avons consenti de grands efforts pour arriver là où nous sommes, et nous jouons un rôle important dans la vie des jeunes. Le fait d’être reconnus en tant que professionnels renforcera l’estime de soi des jeunes enseignants.» Les titres acquièrent une signification au fil du temps. Les enseignants des prochaines générations en Ontario attacheront vraisemblablement encore plus de valeur au sigle EAO que ceux qui le portent maintenant. «Il rehaussera probablement notre prestige, espère Steve McGrail. Certaines personnes associent l’enseignement à un emploi alors qu’il devrait être perçu comme une profession. Nous disposerons désormais du symbole qui le confirme. Chronologie du titre professionnel
EAO, mode d’emploiMaintenant que vous avez un titre professionnel, savez-vous quoi en faire? De toute évidence, plus vous utiliserez le sigle EAO, plus il sera reconnu. Voici des exemples d’utilisation :
Consultez le guide EAO – Votre nouveau titre professionnel, disponible dans la Section réservée aux membres. Comment l’Ordre utilisera-t-il votre titre professionnel?L’Ordre utilisera le titre professionnel EAO, «enseignante agréée de l’Ontario» ou «enseignant agréé de l’Ontario» dans ses communications avec les membres et le public. Nous inscrirons le sigle EAO sur la carte de compétence des membres et dans la section Trouver un membre de notre site web. Vous verrez aussi le titre dans :
En 2010, les nouveaux membres recevront un document indiquant que le conseil de l’Ordre leur accorde ce titre dont ils pourront se prévaloir tant qu’ils seront membres en règle de l’Ordre. |