Une récente tournée provinciale révèle que le service communautaire est devenu, pour les jeunes, un outil indispensable d’exploration de l’identité francophone.
d’Annik Chalifour
Depuis 1999, les élèves des écoles secondaires doivent effectuer 40 heures de service communautaire afin d’obtenir leur diplôme. Toutefois, l’accès au bénévolat en français varie beaucoup d’une communauté à l’autre.
C’est ce que fait remarquer Cynthia Roveda, EAO, directrice de l’éducation du Conseil scolaire catholique Franco-Nord (CSCFN) : «À certains endroits, notamment dans la municipalité de Nipissing Ouest, il est possible pour nos élèves d’accomplir toutes leurs heures de service communautaire en français, tandis qu’ailleurs ils ne peuvent en effectuer qu’une partie. Mais puisque nos élèves sont bilingues, ils peuvent facilement faire du bénévolat dans l’une ou l’autre langue.»
La connaissance des deux langues, ou même plus, est souvent un atout pour ces jeunes amenés à offrir leurs services dans des communautés très diverses. «Dans notre curriculum d’enseignement religieux, on invite les élèves à respecter les personnes de toutes races, ethnies, langues et religions, et à leur venir en aide. Il s’ensuit qu’il faut permettre que le bénévolat se fasse parfois dans une langue autre que le français», ajoute Mme Roveda.
À l’aise en français comme en anglais, Christophe Ibrahim, en dernière année d’études au Collège français de Toronto du Conseil scolaire de district du Centre-Sud-Ouest (CSDCSO), fait du bénévolat en français au sein de la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO), de son école et de son conseil scolaire, mais en anglais pour son église anglophone. «J’ai toujours pensé qu’une personne pouvait faire une grande différence dans le monde, mais il faut commencer dans notre communauté», dit-il. Récipiendaire du Prix du lieutenant-gouverneur pour l’action bénévole communautaire des élèves 2010, il trouve qu’il est important de faire du bénévolat quelle que soit la langue, non seulement parce que c’est obligatoire, mais aussi parce que c’est enrichissant. «On apprend à connaître de nouvelles personnes et on fait de nouvelles expériences, et c’est important de faire ces choses quand on est jeunes parce que, plus tard, on aura probablement beaucoup moins de temps à y consacrer», explique-t-il.
Cela dit, le CSDCSO comme le CSCFN s’avouent très heureux quand les élèves font leur bénévolat en français, car plusieurs d’entre eux vivent dans des communautés où les francophones sont minoritaires. «Les heures de bénévolat vécues en français donnent à ces élèves une occasion de plus de construire leur identité de francophones», soutient Mme Roveda.
Parler français dans un contexte autre que le contexte scolaire permet de s’identifier à des modèles accessibles. Selon Mme Roveda, cela favorise la transmission de la langue et de la culture, et permet de développer un sentiment d’appartenance à un réseau plus vaste que celui du milieu scolaire.
Les ambassadeurs de la francophonie
«Les élèves qui font du bénévolat dans des milieux anglophones ou allophones ont l’occasion d’apprécier la langue et la culture françaises et d’en faire valoir l’unicité : ils agissent comme des ambassadeurs de la francophonie. Ils ontribuent à la visibilité de la communauté francophone et se préparent à jouer un rôle important dans la société», précise Mme Roveda.
Grâce au bénévolat, l’élève vit des expériences qui sont différentes de celles qu’il a vécues jusqu’alors dans son milieu familial. Le bénévolat donne l’occasion de mettre en pratique des notions de respect, de bienveillance et de civisme, notions qui font partie du développement du caractère. «L’élève est plus apte à s’engager dans l’amélioration de sa communauté et, au sens plus large, de son pays et du monde entier», déclare-t-elle.
Le bénévolat contribue aussi à la réussite scolaire en offrant un autre modèle d’apprentissage, car les élèves sont amenés à pratiquer des habiletés liées à l’employabilité. Par exemple, on s’attend à ce qu’ils respectent leurs engagements de façon autonome, qu’ils soient assidus et ponctuels, qu’ils observent les règles de bienséance et qu’ils communiquent de façon efficace. C’est tout un apprentissage!

Des élèves de l’école secondaire Franco-Cité à Sturgeon Falls font leur part pour leur communauté en servant de mentors aux élèves de 8e année. Ils participent ici à une activité de la journée Franco Fun.
Collecte d’aliments, coopération internationale, repas communautaire : les occasions de servir sont nombreuses. Mme Roveda cite plusieurs pratiques exemplaires, dont le projet de collecte d’aliments organisé depuis huit ans par l’école Franco-Cité de Sturgeon Falls et qui s’intitule Une can, ça dépanne. Les bénévoles distribuent des dépliants dans la communauté et organisent la collecte. Ils font un minimum de six heures de service communautaire. À l’école Algonquin de North Bay ainsi qu’à Franco-Cité, les élèves font tous les deux ans un voyage d’aide humanitaire en Jamaïque. Pour cela, ils accumulent des heures de service communautaire en organisant des collectes de fonds dans l’année qui précède le voyage. À la suite du séisme en Haïti, les élèves inscrits à la majeure haute spécialisation en hôtellerie et tourisme à l’école F.J. McElligott de Mattawa ont voulu organiser un repas communautaire pour recueillir des fonds. Ainsi, ces élèves ont-ils consolidé leur apprentissage en plus d’exercer leur leadership tout en répondant aux exigences du programme de service communautaire.
Les écoles secondaires rapportent que la grande majorité des élèves accomplissent les heures de bénévolat requises bien avant la fin de la 12e année, comme l’attestent Christophe Ibrahim, qui fait du bénévolat depuis six ans, et Daniel Sisgoreo, également du Collège français de Toronto, qui en fait depuis la 9e année.
Acquérir le sens du civisme
Ces dernières années, la population du Grand Nord a beaucoup souffert sur le plan économique et la région a accusé de nombreux départs. Le secteur de l’éducation s’en trouve d’autant plus touché. «Devant une telle situation, l’axe d’intervention de la Politique d’aménagement linguistique (PAL) lié à l’engagement communautaire devient un atout indispensable pour assurer notre pérennité», soutient Marc Gauthier, EAO, surintendant de l’éducation pour le Conseil scolaire public du Grand Nord de l’Ontario (CSPGNO).
«L’école est la raison d’être de la communauté, affirme-t-il. On vit la PAL au quotidien, au travers de nos efforts pour survivre! On tend à développer un leadership francophone au sein des communautés. La PAL nous aide à atteindre cet objectif, plus précisément à travers l’axe du leadership participatif. En servant leur communauté, les jeunes acquièrent le sens de la participation civique en français.»
Le degré d’utilisation du français au cours des activités de bénévolat des élèves du Grand Nord dépend directement du profil de la communauté où est située l’école. Certaines écoles du CSPGNO, situées dans des communautés éloignées à dominance anglophone, telles que Marathon et Longlac, offrent moins de possibilités de bénévolat en français. Par contre, les écoles des petites communautés presque entièrement francophones comme Dubreuilville jouissent du grand soutien de la communauté. «Sans école de langue française, les communautés francophones risquent de disparaître», explique M. Gauthier.

Une équipe technique organise bénévolement le concert de la Saint-Jean-Baptiste de l’école secondaire Franco-Cité à Sturgeon Falls.
SOS 40 heures et BénéFoire
Les écoles Macdonald-Cartier et Hanmer du Grand Sudbury profitent des occasions de faire du bénévolat en français offertes par le programme SOS 40 heures de l’Association canadienne-française de l’Ontario (ACFO), qui aide à placer les élèves, entre autres, dans des centres communautaires et des services de santé. L’événement annuel de sensibilisation au bénévolat BénéFoire est un programme de placement similaire.
M. Gauthier réitère l’importance du développement du caractère par le bénévolat. «L’expérience bénévole compte aux yeux de certains employeurs, par exemple dans le secteur à but non lucratif, et elle permet d’explorer le marché du travail et d’acquérir de nouvelles habiletés. De façon générale, nos jeunes ont un sens élevé de l’engagement communautaire. Certains élèves ont même fait jusqu’à 300 heures!»
Langue et culture vont de pair
«Notre succès réside dans le fait que nous encourageons les élèves à commencer leur bénévolat dès la 9e année, et ce, afin de pouvoir terminer les 40 heures requises en 11e année. Le jeune qui entre en 12e année peut ainsi se concentrer exclusivement sur sa préparation au collège ou à l’université», explique Michel Brochu, EAO, conseiller en orientation à l’école Renaissance du Conseil scolaire de district catholique Centre-Sud (CSDCCS), à Aurora.
Le travail bénévole permet à l’élève d’explorer ses habiletés et ses goûts. En ce sens, on peut dire que le service communautaire complémente d’autres pratiques exemplaires, comme le cours Carrières pour les élèves de 10e année de l’école Renaissance, qui permet de passer une journée dans la communauté, ainsi que le programme Invitons nos jeunes au travail, conçu pour les élèves de 9e année. M. Brochu fait également référence au Programme d’orientation et de formation au cheminement de carrière lié au cours Stratégies d’apprentissage de 9e année, ainsi qu’au cours Leadership de 11e année, lesquels permettent de rapprocher les élèves et la communauté francophone. «Tous ces cours, dit-il, sont reliés au Programme de développement du caractère.

Michel Brochu, EAO, conseiller en orientation, encourage les élèves de l’école secondaire catholique Renaissance d’Aurora à commencer le service communautaire dès la 9e année. Ici, ils entretiennent le terrain de l’école.
«La PAL réfère à la transmission des valeurs associées à la langue française. C’est justement à travers la concrétisation du Programme d’orientation et de formation au cheminement de carrière qu’on arrive à transmettre ces valeurs», précise M. Brochu.
L’école Renaissance couvre un vaste territoire qui s’étend jusqu’au lac Simcoe, et la majorité des élèves passent cinq heures par semaine dans un autobus ou une voiture pour se rendre à l’école ou à la maison. «Trouver des activités de bénévolat en français est un réel défi. Les parents, dont nombre travaillent à Toronto, préfèrent que leurs enfants fassent leur service communautaire près de chez eux pour des raisons évidentes de logistique de transport, explique M. Brochu. La plupart des élèves font donc du bénévolat en anglais, puisque notre école est plongée dans un milieu majoritairement anglophone. Nous vivons vraiment le contexte d’une situation minoritaire.»
Services religieux, radio scolaire et comité de bénévolat
En anglais, les activités de bénévolat sont nombreuses : organismes à but non lucratif, hôpitaux, centres communautaires et logements pour personnes âgées. «Il est toutefois possible de servir la communauté en français par le biais d’une église française de la région de York, de nos écoles nourricières ainsi que de notre programmation parascolaire, précise M. Brochu. Nous comptons également mettre en place une radio scolaire qui fournira d’autres possibilités de bénévolat en français.»
Nos jeunes acquièrent le sens de la participation citoyenne en français.
Le comité de bénévolat de l’école Renaissance aide les élèves dans leur recherche; l’école prévoit offrir ses services à la Société canadienne du cancer l’an prochain. M. Brochu souligne que les élèves sont contents d’être bilingues et qu’ils sont conscients des nombreux avantages du bilinguisme, dont la possibilité de poursuivre des études postsecondaires dans un établissement comme l’Université d’Ottawa, le campus Glendon de l’Université York ou l’Université Laurentienne.
Il est à noter que la population francophone de la région de York est en hausse et que les ressources en français deviennent de plus en plus accessibles. Citons par exemple le nouveau Répertoire Franco-York 2009-2010, lancé en septembre 2009 par l’Association des francophones de la région de York. Ce répertoire vise à améliorer les services en français, du nord de l’autoroute 401 jusqu’au lac Simcoe.
Décision familiale
Fernand Myers, EAO, conseiller en orientation de l’école secondaire de Pain Court du Conseil scolaire de district des écoles catholiques du Sud-Ouest, reconnaît lui aussi la difficulté d’aider les jeunes à accomplir leur service communautaire en français. «Il existe quelques lieux de bénévolat en français dans la région. Mais comme il est déjà difficile pour certains élèves de faire les 40 heures obligatoires, nous ne les obligeons pas à les faire en français.
«Pour la moitié de nos élèves, le lieu du bénévolat est une décision prise par l’élève et sa famille. Toutefois, pour les aider, nous leur fournissons une liste d’endroits dans la communauté où l’on est à la recherche de jeunes bénévoles. Je transmets aussi aux élèves les demandes d’organismes communautaires que je reçois», ajoute M. Myers.

Fernand Myers, EAO, conseiller en orientation (à gauche), et Roger Daniel, EAO, appuient les élèves bénévoles de l’école secondaire de Pain Court.
Camps de leadership, écologie et camp de Noël
L’école fournit des occasions de bénévolat dans les camps de leadership et organise des journées pour nettoyer des terrains ou pour planter des arbres. «Chaque année, nos élèves nettoient des fossés et des terrains dans la communauté. Ils ont récemment planté 450 arbres chez un fermier et 150 dans la cour de l’école.
«Un bon nombre de nos élèves accumulent des heures par l’entremise d’activités planifiées par l’école et le conseil scolaire, dont les camps de leadership offerts aux élèves de nos écoles élémentaires, les fins de semaine. Nous offrons également un camp de Noël pour les jeunes de la région. Nos élèves servent aussi en tant qu’entraîneurs ou arbitres dans nos écoles nourricières», déclare M. Myers.
«Bien que nous évoluions dans un milieu majoritairement anglophone, il existe quand même de nombreuses occasions pour nos jeunes de faire du bénévolat en français, soutient Janina Mazurkiewicz, EAO, conseillère en orientation au Collège français du CSDCSO. Le Collège français, situé en plein centre-ville de Toronto, est à proximité de plusieurs organismes communautaires francophones, dont le Centre francophone de Toronto, le Théâtre français de Toronto, les Centres d’Accueil Héritage, TFO, le Salon du livre et plusieurs bibliothèques municipales», précise Mme Mazurkiewicz. Par contre, la réalité démontre que, au cours de leurs études secondaires, de façon générale, les jeunes du Collège français font une dizaine d’activités de bénévolat en moyenne, en français et en anglais.
Les élèves sont contents d’apprendre à se connaître à travers l’engagement communautaire.
C’est ainsi que Daniel Sisgoreo, en dernière année au Collège français de Toronto, fait du bénévolat en anglais au centre gériatrique Baycrest de Toronto, mais du tutorat en français. En juin dernier, il a reçu la Distinction de l’Ontario pour services bénévoles pour son travail au Baycrest Geriatric Health Care System. Daniel a découvert que certaines personnes faisaient du bénévolat depuis 40 ans à Baycrest! «Nombre de nos élèves font du bénévolat régulièrement depuis le début de l’école secondaire et ils continuent durant leurs études universitaires parce qu’ils trouvent toujours de nouveaux défis et de nouvelles choses à apprendre et à apprécier», de dire Janis Sternhill, coordonnatrice des bénévoles pour Baycrest.
Quelque 300 élèves de la 9e à la 12e année fréquentent le Collège français. Selon la conseillère en orientation, la plupart d’entre eux arrivent plutôt facilement à accomplir leur service communautaire en dehors des cours, tel qu’exigé par le curriculum, c’est-à-dire soit durant les périodes libres à l’école, soit les fins de semaine, en soirée ou durant la période estivale. «Le conseil étudiant du collège est particulièrement actif. Les membres du conseil, avec d’autres élèves bénévoles, réussissent facilement à accumuler nombre d’heures de bénévolat par diverses activités qu’ils organisent, dont des campagnes de collecte de fonds, pour appuyer les œuvres caritatives de l’organisme Enfants Entraide en Afrique, y compris le projet de construction d’une école en Sierra Leone», explique Mme Mazurkiewicz.
Projet de recherche
Il y a trois ans, le Collège français a formé un partenariat avec le programme Youth and Philanthropy Initiative (YPI), qui amène les élèves à faire un projet de recherche avec un organisme communautaire de Toronto, puis à le présenter oralement devant un jury. La somme de 5 000 $ est remise par YPI à l’organisme dont la présentation est jugée la meilleure. «Au cours des années précédentes, l’organisme Oasis Centre des femmes a pu bénéficier de cette subvention», précise Mme Mazurkiewicz.
Mme Mazurkiewicz, qui travaille au Collège français depuis 1992, a perçu d’importants changements au fil des années dans l’attitude des élèves face à l’exigence du bénévolat. «La résistance a disparu. Les élèves sont contents d’apprendre à se connaître à travers l’engagement communautaire. Je suis particulièrement fière de l’engagement bénévole des élèves dans l’école dont, par exemple, leur participation dans l’organisation d’un jardin communautaire, d’expositions d’art, de tournois sportifs, de spectacles, de collectes de fonds, de soutien à nos écoles nourricières en plus des projets de recherche avec YPI. Tout cela contribue à développer leur sens d’appartenance à la communauté scolaire de même que leur sens de la responsabilité civique.»

Trois des élèves du Collège français de Toronto, qui ont recueilli plus de 8 000 $ pour financer la construction d’une école en Sierra Leone. Chacune des 80 briques de l’affiche derrière elles représente un don de 100 $.
Le bac international : créativité, action et service
La conseillère fait également référence au programme d’études du baccalauréat international (BI) offert au Collège français, durant lequel les élèves de 11e et de 12e année sont appelés à faire du bénévolat sur les thèmes créativité, action et service. Par exemple, un jeune qui veut s’inscrire au BI peut décider d’accomplir ses 40 heures de bénévolat durant les deux dernières années de son secondaire dans la composante Service.
«Nos élèves font leurs heures de service communautaire au sein d’une très grande variété d’organismes dans le Grand Toronto, dont les centres communautaires de leur quartier, les églises et mosquées, les Clubs Garçons et Filles, la Croix-Rouge, les hôpitaux, les centres pour aînés, les banques alimentaires, le journal Canoraaa (destiné aux communautés francophones d’Afrique, des Antilles et d’Asie) et l’organisation des collectes de fonds de la Ville de Toronto en vue d’appuyer les sociétés du cancer et des maladies du cœur. En somme, les agences qui dépendent des bénévoles pour fonctionner», mentionne Christine Popiel, EAO, conseillère en orientation à l’école secondaire Étienne-Brûlé du CSDCSO, située à North York.
En effet, les élèves trouvent souvent des organismes francophones pour effectuer leurs heures de service communautaire, tels que les Centres d’Accueil Héritage, CHOQ-FM (radio communautaire) et les garderies francophones, pour n’en citer que quelques-uns.
Le service communautaire apporte beaucoup sur le plan du développement du caractère.
Selon Mme Popiel, il est préférable que cette expérience soit vécue en français, mais ce n’est pas toujours possible. Toutefois, Étienne-Brûlé offre de multiples occasions aux élèves de faire des heures de service communautaire en français par l’entremise d’activités parascolaires, dont l’entraînement d’équipes de soccer ou de volley-ball, l’organisation des tournois d’improvisation à l’école, la gestion des activités dans les clubs comme les Éco-responsables, le comité de la serre et le comité ESP (Élèves super partenaires) avec la police de la Ville de Toronto. «Certains élèves travaillent aussi dans des organismes qui aident des membres de leur communauté, par exemple, la communauté coréenne, hongroise ou africaine. Nombre d’élèves d’Étienne-Brûlé sont issus de familles nouvellement arrivées au Canada, explique-t-elle.
«Les activités de service communautaire apportent beaucoup sur le plan du développement du caractère : le travail d’équipe, la coopération, l’engagement, la persévérance, la responsabilité et l’altruisme, ajoute Mme Popiel.
«Nous encourageons nos élèves à participer aux activités qui se déroulent en français; c’est un élément important de succès vis-à-vis de l’application de la PAL. Les élèves apprennent à connaître d’autres jeunes et des adultes de leur communauté francophone, et tissent des liens avec des adultes qui travaillent en français à Toronto. Ces activités les encouragent à continuer d’enrichir leur langue et leur culture, et à poursuivre leurs études postsecondaires en français.
«Ces liens peuvent parfois aussi mener à des emplois d’été», précise-t-elle.
Développer des habiletés
De plus, les élèves qui travaillent auprès de certaines agences, comme Jeunesse J’écoute, obtiennent une formation qui les aide à développer des habiletés dans les domaines reliés à la profession qu’ils prévoient exercer. Par exemple, certains élèves sont bénévoles dans un hôpital parce qu’ils veulent travailler dans le secteur de la santé, d’autres à CHOQ-FM pour acquérir de l’expérience en communication et auprès des médias, et d’autres pour l’organisme Habitat pour l’humanité parce qu’ils s’intéressent au domaine de l’ingénierie. «Nous favorisons la communication avec les organismes francophones de Toronto qui sont à la recherche de jeunes bénévoles. C’est le cas, par exemple, du congrès de la Fédération canadienne des municipalités, qui s’est tenu du 28 au 31 mai 2010 à Toronto», dit Mme Popiel.
Rana Haj-Hassan, conseillère en orientation et collègue de Mme Popiel, ajoute : «Il est important que le placement soit basé sur le choix et l’intérêt de l’élève, et non pas seulement pour répondre aux exigences de l’obtention du diplôme».
Les écoles de langue française font certainement un bel effort pour procurer à leurs élèves des expériences enrichissantes qui leur seront utiles pour trouver une voie professionnelle et qui les aideront à se découvrir et à mieux connaître leur communauté. Et nombre d’élèves y trouvent grand plaisir. Christophe Ibrahim est d’ailleurs d’avis que les personnes qui font du bénévolat sont en général plus heureuses et plus relax! «Je trouve que les activités de bénévolat nous aident à rester sains, en nous distrayant un peu de nos travaux et de nos devoirs».
En fin de compte, tout le monde y gagne.