Methods
that Matter:
Six Structures for Best Practice ClassroomsHarvey
Daniels et Marilyn Bizar
York, Maine, Stenhouse Publishers, 1998 |
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Critique de Rick Chambers
Harvey
Daniels défend passionnément lapprentissage actif. Il préconise les salles de
classe démocratiques où élèves et enseignants établissent le programme et apprennent
ensemble. Comme il le dit lui-même : «Même le simple fait dinviter les élèves
à exprimer leurs intérêts et leurs questions est un grand pas vers
lauthenticité. Quand on donne le droit de parole aux élèves et quon les
invite à se prononcer sur la direction que peut prendre lapprentissage, ils
constatent limportance de ce quils font.»
Dans Methods that Matter: Six Structures for Best Practice Classrooms, Daniels et Bizar
présentent six structures ou méthodes qui sappliquent à toutes les années et à
toutes les matières, de la petite enfance au palier postsecondaire. Il sagit des
fondements de lenseignement qui permettent aux enseignants dorganiser les
divers éléments de la scolarisation : les élèves, le temps, lespace, le
matériel, les expériences et lappui.
Les six structures les unités dintégration, les activités en petits
groupes, la représentation en vue de lapprentissage, les ateliers en classe, les
expériences authentiques et lévaluation réfléchie dépendent de la
création, par lenseignante ou lenseignant, dun milieu axé sur le
choix, la responsabilité, lexpression et la communauté. «Pour que les êtres
humains assimilent linformation, ils doivent la manipuler dune façon
quelconque.» Les stratégies denseignement et les techniques de gestion favorisant
une atmosphère de partage des connaissances sont au cur de cet ouvrage.
«On ne peut plus considérer les élèves comme de simples salons dapprentissage
cognitif où lon réorganise les connaissances à volonté comme des meubles, ni les
enseignants comme des experts dans une matière donnée. Ces derniers doivent parfois
devenir des apprenants, au même titre que leurs élèves.» Cette nouvelle façon de
penser exige une nouvelle approche. «Ces structures exigent effectivement plus de gestion
de la part du personnel enseignant et davantage de discipline chez les élèves que
lenseignement magistral traditionnel.»
Pour que les enseignants mettent ces changements en uvre, il leur faut abandonner
le contrôle quils ont sur linformation. Comme lindique Dale Halter, qui
a participé à la rédaction du livre : «Dans les ateliers, par exemple,
lenseignant ne fait pas que présenter la notion mathématique; il doit lui aussi
devenir un apprenant, un modèle et un participant aux côtés de ses élèves. En
participant à leurs activités, nous valorisons le travail des élèves, nous montrons
naturellement comment les apprenants adultes abordent un problème de mathématiques, nous
constatons leurs réussites et leurs difficultés et nous acquérons un trésor
dinformation sur lenseignement.»
Cet ouvrage présente la théorie qui sous-tend chaque approche, étoffée des
expériences des enseignants. Laccent est placé sur lactivité. «Pour que
les apprenants assimilent linformation, ils doivent pouvoir la rattacher à une
autre information, la dessiner, la soupeser, la manipuler.»
Les auteurs mentionnent que les ateliers en salle de classe «se fondent sur le
principe que les élèves apprennent en faisant des choses. Par le passé, on ne leur a
pas donné suffisamment loccasion de faire des maths, des sciences, de la lecture,
de lécriture, de lart, de la musique et de lhistoire. On constate que
les élèves ont besoin quon dise moins et quon montre davantage; ils ont
besoin de plus de temps pour apprendre et de moins de temps pour entendre parler de
certaines matières quils étudieront peut-être un jour.»
Les auteurs insistent, quoique subtilement, sur limportance dun mode de
gestion démocratique de la classe où les enseignants sont à la fois entraîneurs,
animateurs, participants informés et apprenants. En laissant les élèves voir leur
propre processus dapprentissage, les enseignants leur montrent comment devenir des
apprenants la vie durant.
Methods that Matter est un guide pratique axé sur les élèves et sur la réforme. Il
sadresse aux enseignants qui croient que lapprentissage actif des jeunes dans
un milieu de collaboration appuie le principe que les écoles peuvent créer un esprit de
communauté et de démocratie.
Rick Chambers, qui a enseigné langlais pendant 27 ans, est agent de
programme à la Division des questions professionnelles de lOrdre.
Pride
and Prejudice:
Working with Lesbian, Gay and Bisexual Youth
Margaret Schneider, Editor
Toronto, Central Toronto Youth Services, 1997 |
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Critique de Rosemary Evans et Meredith Hill
Dans
chaque école de nos localités, chaque classe compte de jeunes élèves homosexuels et
bisexuels. Souvent invisibles, ils doivent de par la loi fréquenter des établissements
denseignement qui les ignorent et les stigmatisent. Les auteures de Pride and
Prejudice comprennent bien quen tant quéducatrices et éducateurs, nous
travaillons avec ces jeunes. La lecture de ce livre pourrait sensiblement améliorer notre
approche.
Ce nouveau livre arrive à point nommé pour nous. Récemment, notre école a organisé
une série dateliers sur les questions déquité, et trois jeunes associés au
programme sur la sexualité humaine de lancien Conseil scolaire de Toronto ont
animé un atelier à lintention des classes de 11e et 12e année sur
lhomophobie dans nos écoles.
Au lieu de sattaquer vraiment à la question de lhomophobie, latelier
est devenu un forum qui a permis aux élèves de poser des questions fondamentales sur
lhomosexualité. Les élèves en ont appris beaucoup. Il a également permis aux
organisateurs et aux enseignantes et enseignants qui y ont participé de reconnaître le
travail qui reste à accomplir relativement à linvisibilité et à la
stigmatisation des jeunes homosexuels.
Les auteures de Pride and Prejudice enrichissent ce recueil darticles de leurs
nombreuses années dexpérience auprès de jeunes homosexuels et bisexuels à
Toronto et à New York.
HISTOIRES VÉCUES
Létude des questions auxquelles sont confrontés ces jeunes sappuie sur
des entrevues et des études de cas fouillées qui, à elles seules, sont éloquentes.
Nous nous sommes même surprises à sauter des passages pour lire les zones de texte
ombragées où figurent des histoires vécues par des jeunes. Ces récits touchants
servent de point de départ aux analyses.
Les analyses quant à elles sont claires, révélatrices et le fruit dune bonne
réflexion. Les expériences des jeunes et les stratégies des prestataires de services
sont examinées dans différents chapitres qui portent sur les sans-abri, la violence à
lendroit des personnes homosexuelles, le sida, le VIH, laffirmation de
lidentité sexuelle et laide sociale à lenfance. Ne serait-ce que pour
nous ouvrir les yeux sur ce que les élèves vivent quand ils sont confrontés à ces
questions, ce livre a une valeur inestimable. Il nous permet aussi den apprendre
davantage sur les services qui existent ou qui nexistent pas pour
venir en aide à ces élèves.
Les auteures évoquent de façon claire et utile la double difficulté pour ces jeunes
qui doivent affronter à la fois le passage habituel à ladolescence et le processus
daffirmation de lidentité sexuelle. À ladolescence, linteraction
entre le développement psychosocial et lacceptation de son identité homosexuelle
ou bisexuelle représente une tâche redoutable.
EN SOLITAIRE
Pour aborder ces problèmes dans toute leur complexité, les auteures montrent les
différences sensibles qui existent dans la façon dont ces jeunes les affrontent grâce
à des histoires vécues touchantes et des statistiques stupéfiantes : un taux de
suicide trois fois plus élevé que chez la population adolescente hétérosexuelle, une
présence largement disproportionnée parmi les jeunes de la rue, un taux plus élevé de
toxicomanes et un taux plus élevé de sous-performance, dabsentéisme et de
décrochage scolaire. Le passage à ladolescence dans un monde hétérosexuel est un
voyage en solitaire très difficile pour les jeunes homosexuels.
Le chapitre intitulé «Making the Grade», qui traite plus particulièrement de la
situation dans les écoles, est sans aucun doute le plus directement pertinent pour les
enseignantes et enseignants. Là encore, les études de cas et les entrevues à propos des
expériences vécues par des jeunes homosexuels dans les écoles constituent autant de
sonnettes dalarme pour les enseignantes et enseignants que pour les administratrices
et administrateurs engagés à faire du système scolaire un lieu dapprentissage
juste et sécuritaire pour tous les élèves.
Ce livre nous éclairera sur la profondeur des changements nécessaires et apportera
une aide et un appui concrets aux enseignantes et enseignants qui prennent des
initiatives.
Rosemary Evans a enseigné lhistoire et a été coordonnatrice en sciences
sociales au Conseil scolaire de Peel avant de devenir directrice adjointe de lécole
East York Collegiate à Toronto. Meredith Hill enseigne lhistoire et langlais
langue seconde à East York Collegiate.
Arresting
Violence
A Resource Guide For Schools And Their Communities
Peter Ross
Toronto, Elementary Teachers Federation of Ontario,
1998 |
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Critique dAlan Gotlib
LOntario
Public School Teachers Federation a demandé à Peter Ross de rédiger ce livre sur
lintimidation et la violence, ouvrage qui savérera fort utile à la fois pour
le personnel enseignant et administratif et pour les parents. Ross sintéresse
particulièrement à la violence dans les écoles, et son expérience comme enseignant,
directeur et surintendant lui a permis damasser beaucoup dinformation très
utile.
Ross adopte une approche quil dit écologique face à la violence dans les
écoles. Il tient compte des quatre «mondes» dans lesquels vivent les jeunes : la
famille, lécole, les camarades et la collectivité. Le simple fait de reconnaître
ces influences sur les enfants montre que les parents, les enseignants et les
administrateurs peuvent faire quelque chose pour éliminer la violence dans les écoles.
Arresting Violence est un guide complet accompagné dun cédérom de 165
diapositives quon peut utiliser lors de réunions du conseil décole et dans
dautres milieux appropriés. Louvrage explore à la fois les agresseurs et les
victimes. Le chapitre sur lintimidation est très détaillé; il présente des
statistiques surprenantes sur le nombre dincidents dintimidation dans nos
écoles et renferme une section fort révélatrice sur les mythes qui la perpétuent.
Fait intéressant que lon découvre dans ces pages : lintimidation est plus
apte à se produire dans les corridors et les classes plutôt que dans des endroits comme
les salles de toilette ou sur le chemin de lécole.
On examine aussi les bandes de jeunes, comment elles se forment, leurs activités et
surtout, quoi en faire. Les stratégies proposées font appel à la participation du
personnel enseignant et administratif et des parents.
Le chapitre sur la loi et la violence dans les écoles intéressera de nombreux
enseignants et administrateurs, car ces derniers doivent bien comprendre la loi en ce qui
concerne la discipline et la création décoles sécuritaires. Souvent
lenseignant craint que le système judiciaire ne l'appuie pas sil punit les
élèves.
Ross décrit quelques cas de discipline scolaire et leurs résultats. On constate que
dans certains cas, on a appuyé lenseignant tandis que dans dautres, on
la reconnu coupable dagression. Ross conclut quil est peu probable que
ce dernier scénario se réalise si lenseignant utilise une force raisonnable et si
son geste vise à empêcher un élève de se blesser lors dune bagarre. Évidemment,
chaque cas est unique, mais ces exemples sont très intéressants.
Cet ouvrage a sa place dans chaque école. Il faudrait aussi le mettre à la
disposition des parents afin que la collectivité toute entière veille à éliminer la
violence dans les écoles. De toute évidence, Ross a travaillé très fort pour créer un
guide utile que lon attendait depuis très longtemps.
On peut se procurer Arresting Violence auprès de lETFO; tél. :
1-888-838-3836; coût : 24,95 $.
Alan Gotlib enseigne à la Claude Watson School for the Arts à Toronto. Il est
lauteur de B is for Bully, une pièce musicale qui porte sur lintimidation et
sur ce que les jeunes peuvent faire pour y mettre fin.
Starting
Blocks
Audrey Gray, Patrick Gray et John Taras
Saskatoon, Paras Publishing, 1997 |
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Critique de Lawrence Marshman
Dutilisation
facile, ce manuel à lintention des classes danglais aux cycles intermédiaire
et supérieur représente une ressource impressionnante et pratique pour
lenseignante ou lenseignant du programme danglais.
Tout dans la présentation a été pensé en fonction de lusager :
couverture souple à reliure spirale, gros caractères, table des matières exhaustive et
index. La table des matières permet à lusager davoir accès à une vaste
gamme dactivités décriture qui se lient aisément aux thèmes abordés dans
la plupart des classes danglais.
Par exemple, les activités décriture se divisent en unités sur des thèmes
comme lamour, lamitié, la fin de linnocence, la loi, le travail et les
plaintes. Les divers genres enseignés dans les cours danglais y sont également
abordés. Les thèmes dont il est question dans Starting Blocks sont bien contrebalancés
par les unités consacrées à lentrevue, à la lettre, au dialogue et à la
rédaction dune réponse.
Lannexe fournit un excellent modèle pour la planification dune
dissertation ainsi que pour lexplication et lexemple de son utilisation dans
une dissertation sur The Glass Menagerie. Cette annexe est suivie de lébauche
finale de la dissertation où les étapes de la planification dune dissertation sont
clairement indiquées grâce à des ombrages et des notes en marge.
Chaque unité de Starting Blocks propose une vaste gamme dactivités entourant un
thème principal et ses aspects divers. Les activités de chaque unité sont suffisamment
diversifiées pour répondre aux besoins délèves aux compétences variées que
lon retrouve dans une classe danglais.
Par exemple, dans lunité Thats the Law, les activités comprennent, entre
autres, la construction dun guide pour un juge incluant les notes sur la sentence
ainsi quune justification de cette sentence, la création de légendes sous les
photos des criminels, ainsi que la composition dune lettre au gouvernement les
informant de votre nom et donnant les raisons de lappel de la sentence. Par
conséquent, lenseignante ou lenseignant peut donner à ses élèves le choix
qui convient à leur intérêt et à leur degré de compétence.
Starting Blocks constitue une excellente ressource pour les classes danglais,
mais nest pas sans limites. Malgré le nombre, la diversité et les difficultés des
445 activités, ce manuel ne sadresse pas à des novices. Les directives dun
trop grand nombre dactivités sont imprécises et ne donnent aucune indication sur
la façon deffectuer lactivité.
Ainsi, lusager de Starting Blocks doit être une enseignante ou un enseignant
chevronné qui peut planifier, structurer et encadrer ces activités afin que
lélève connaisse la réussite plutôt que la frustration en essayant de comprendre
ce que veut lenseignante ou lenseignant.
Les auteurs nous disent que le guide a été conçu à lorigine pour une classe
transactionnelle et constructiviste. Lusager voudra sans doute des précisions sur
ce jargon de lintroduction.
Malgré ces limites, Starting Blocks peut constituer une excellente ressource dans une
classe danglais.
Lawrence Marshman est chef du secteur danglais à la Central Etobicoke High
School à Toronto.
The
Canadian Oxford Dictionary
Toronto, Oxford University Press, 1998 |
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Critique de Christopher Ball
Rien ne
nous définit autant comme Canadiennes et Canadiens que notre façon décrire les
mots, notre utilisation de la langue, les tournures de phrases et les prononciations qui
nous sont uniques. Quoi de plus irritant que lorsque notre ordinateur nous propose sans
cesse lorthographe américaine?
Cette édition canadienne du Oxford regorge dinformation. Et une fois passé le
sempiternel débat sur les mots «colour» et «schedule», on saperçoit quil
sagit de beaucoup plus quune mise à jour superficielle dune édition
américaine ou britannique du dictionnaire. Les définitions de certains termes prennent
une toute autre priorité chez nous. À preuve, demandez un «scraper» (grattoir) dans
les états du sud et on vous tendra un grattoir à peinture. En Angleterre, le grattoir se
trouve à la porte arrière et sert à nettoyer les bottes. Et chez nous, au Canada, à
quoi pense-t-on en entendant le mot grattoir? Eh oui! À un grattoir de pare-brise.
Certains termes sont tellement canadiens que je ne me pose même plus de questions sur
leur signification : on dit «book off work» pour prendre congé, on part en vacances
pendant le «March break» (congé dhiver) et on cotise à notre «RRSP» (REER). Il
y a aussi les bûcherons de la côte est, les pêcheurs de la côte ouest, les trappeurs
du nord et les colons français qui ont marqué notre histoire et notre langue. Peut-être
avez-vous déjà pensé que la langue des bûcherons et des mineurs navait pas sa
place dans un dictionnaire? Attendez un peu.
Cet ouvrage renferme un autre élément intéressant, à savoir de brèves notices
biographiques sur près de 1 000 Canadiennes et Canadiens connus, de Nellie McClung à
Elvis Stojko, de même que des inscriptions sur des personnages internationaux.
Ajoutez à cela le nom et létymologie des villes et villages dont la population
dépasse 5 000 personnes et on commence à prendre conscience de lampleur de cet
ouvrage. Il renferme même des inscriptions sur près de 4 000 événements historiques, ce
qui en fait presque un dictionnaire encyclopédique.
On na pas négligé le vocabulaire et le jargon dautres cultures. En effet,
ce dictionnaire nest pas si canadien quil néglige des termes comme «prat»
et «gormless», par exemple, et quil nous apprend que ce sont des termes
britanniques. On y trouve même les mots «buddy» et «mac» à côté desquels on a bien
inscrit les définitions américaine, canadienne et britannique.
Et pour tous les renseignements quil renferme, le Canadian Oxford Dictionary
reste un dictionnaire de taille standard. Au prix abordable de 39,95 $, il est idéal pour
la maison et les bibliothèques scolaires. Sa reliure de qualité et son répertoire à
onglets en font un ouvrage de référence fort utile et capable de survivre à maintes
consultations.
Manque-t-il quelque chose à cet ouvrage? Fait intéressant, le mot «separatist»
possède sa propre inscription, tandis que le mot «feminist» ne figure que dans
lexplication du mot «feminism». Sagit-il dune omission ou de ce qui
nous rend foncièrement canadiennes et canadiens?
Christopher Ball est bibliothécaire à lOrdre.