Juin 2000

L’Ordre n’a rien négligé dans sa recherche sur l’évaluation des enseignants

Au cours de la dernière année, l’Ordre a beaucoup appris sur ce qui se fait dans les autres provinces et ailleurs dans le monde en ce qui a trait au maintien de la qualité de l’enseignement. Nous avons maintenant transmis ces connaissances à la ministre de l’Éducation.

 

de Donna Marie Kennedy

L’Ordre a tenu sa promesse de fournir à la ministre de l’Éducation Janet Ecker, au plus tard à la semaine du 10 avril, un avis sur la mise en œuvre d’un programme d’évaluation du personnel enseignant en Ontario. Cet avis se résume à 15 recommandations qui sont accompagnées d’un document de 135 pages couvrant la recherche et la consultation auprès des partenaires en éducation, des membres de l’Ordre et du public ontarien.

La recherche de l’Ordre s’est penchée sur ce qui se fait dans d’autres ordres professionnels au Canada et dans d’autres territoires de compétence en éducation ailleurs dans le monde.

L’Australie fait office de chef de file dans la recherche et la pratique en ce qui a trait au mode d’évaluation fondé sur les normes où l’on établit des attentes élevées et où l’on fait un suivi des professionnels pour s’assurer qu’ils répondent à ces normes. En Nouvelle-Zélande, on a établi des programmes d’initiation et de mentorat pour les nouveaux venus en enseignement. Cette expérience fut aussi très utile. L’Angleterre, le Pays de Galles et l’Écosse se concentrent sur des mesures qui favorisent l’apprentissage tout au long de la carrière. L’Écosse combine cette méthode à un programme d’initiation où l’on évalue les enseignantes et enseignants à la fin de la période de probation, avant leur inscription permanente.

TESTS ÉCRITS
Les États-Unis sont les pionniers dans le domaine de l’évaluation du personnel enseignant comme moyen d’assurer la compétence en enseignement. Mais les Américains n’ont pas encore été en mesure d’élaborer un test écrit qui mesure avec précision et exhaustivité les connaissances et compétences requises d’une enseignante ou d’un enseignant d’expérience.

De plus en plus, bon nombre d’états s’éloignent des tests pour passer à un système où l’on établit des normes élevées et où l’on assure le suivi des enseignantes et enseignants pour qu’ils répondent à ces attentes.

L’avis de l’Ordre à la ministre se fonde sur les ressources les plus courantes en la matière, y compris sur l’information du National Research Council (NRC) des États-Unis, organisme prestigieux qui mène la recherche et conseille l’administration fédérale.

En mars 2000, le NRC a diffusé un rapport intérimaire sur l’évaluation du personnel enseignant qui concluait, entre autres, que «Les enseignants doivent posséder des connaissances et savoir comment les enseigner, mais les bons enseignants peuvent expliquer des idées de façon à ce qu’une variété d’élèves puissent les comprendre; ils doivent aussi faire preuve de compassion, de débrouillardise, de dévouement, d’honnêteté et de persistance dans leurs efforts pour aider les enfants à apprendre. Toutes ces choses occupent une place importante en enseignement mais sont difficiles à mesurer.»

L’Ordre a également étudié ce qui se fait au Canada en évaluation du personnel enseignant, mais a trouvé bien peu de matériel sur la question. Les provinces dont l’expérience a été retenue pour notre recherche – l’Alberta et le Québec – montrent clairement que là où la question de la compétence en enseignement a été étudiée, il avait été décidé qu’une formation initiale à l’enseignement de qualité supérieure suivie d’un perfectionnement professionnel continu représentait la meilleure façon d’assurer la compétence.

APPROCHE INTÉGRÉE
Ce qui ressort clairement de la recherche, c’est qu’il n’existe pas un moyen simple de mesurer et d’assurer la compétence en enseignement. Plutôt, de nombreux territoires de compétence en viennent à la conclusion que la méthode la plus efficace se fonde sur une série de principes, d’objets et de normes qui forment un tout.

Ce que l’Ordre recommande, c’est un programme exhaustif de 15 éléments qui part de la formation initiale dans une faculté d’éducation, qui passe par la certification, les premières années en enseignement et qui se poursuit durant toute la carrière. Cette méthode exhaustive reconnaît les responsabilités et les rôles de chaque partenaire du système scolaire ontarien, notamment le ministère de l’Éducation, les conseils scolaires, les directions d’école et, par-dessus tout, chaque enseignante et enseignant.

Nous sommes fiers du travail accompli en vue de donner notre avis à la ministre, mais pour nous, ce n’est qu’un commencement. Nous espérons qu’il servira de base à une discussion soutenue et à une étude approfondie qui nous permettront d’en arriver à un terrain d’entente sur le moyen le plus efficace de maintenir, d’assurer et de démontrer la compétence de la profession enseignante.