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Mot du registraire

Passion pour l’enseignement, ténacité pour l’emploi

Quand la côte qui mène à l’enseignement à temps plein est de plus en plus abrupte, où le pédagogue trouve-t-il son appui? En lui-même. 

de Michael Salvatori, EAO


Quand le rêve de devenir enseignant s’évanouit dans la purée de pois qu’est devenu le marché du travail, que des périodes d’attente prolongées pour trouver un emploi occasionnel deviennent chose courante, et que la perspective d’enseigner à l’étranger brise les liens d’appartenance à l’Ontario, pensez à ce qui vous tient à cœur.

Avryl Jeffrey, EAO, et Megan Lynch, EAO, y pensent. Des centaines d’enseignantes et d’enseignants compétents et empathiques font de même.

De nos jours, trouver un emploi à titre d’enseignant – comme notre dernier rapport, Transition à l’enseignement 2011, le montre – est tout aussi difficile qu’acquérir les qualifications requises pour enseigner. Malgré tout, moult pédagogues continuent d’attendre, dans certains cas des années durant, ce premier poste à temps plein si prisé.

Mme Jeffrey a obtenu son diplôme de l’Université Queen’s il y a quatre ans et s’est trouvée chanceuse de figurer sur la liste des suppléants du Toronto District School Board. On lui a dit que cela mènerait à un emploi à temps plein. À ce jour, elle attend toujours et la suppléance se fait rare. Pour arrondir ses fins de mois, elle a dû accepter un deuxième emploi en gestion de tuteurs.

Moult pédagogues continuent d’attendre ce premier poste à temps plein si prisé.

«J’ai postulé des centaines d’emplois et j’ai passé des tas d’entrevues, dit-elle. On m’a dit que j’étais une bonne enseignante, mais que je manquais d’expérience.»

Elle refuse de se décourager. Ayant obtenu l’autorisation d’enseigner aux cycles primaire-moyen et intermédiaire-supérieur, elle travaille dans plusieurs écoles, rencontre de nouvelles personnes, prend des notes, et apprend autant que possible des autres pédagogues. Elle fait tout pour se préparer au jour où elle aura sa propre classe.

«L’enseignement est ma vocation, déclare-t-elle. Enfant, j’en étais déjà convaincue. Je vais persévérer. J’ai travaillé fort pour obtenir mes qualifications. Tôt ou tard, je trouverai bien quelque chose.»

Rester optimiste est un défi en soi. «Détenir un très bon poste de suppléance facilite les choses», dit Mme Jeffrey.

En 2008, Megan Lynch a obtenu son diplôme de l’Université Brock et depuis, fait de la suppléance dans la région d’Hamilton.

«Connaître la direction, les autres enseignants et les élèves d’une école est probablement la meilleure façon de décrocher un contrat à long terme ou probatoire, souligne-t-elle. N’ayant aucune expérience en enseignement à long terme, on m’a souvent dit, même au moment de postuler, que j’ai peu de chance d’obtenir un emploi; il faut bien commencer quelque part!»

Entre-temps, elle a suivi quatre cours menant à une qualification additionnelle, «chacune hautement recommandée, pratique et en forte demande».

Pour éviter toute frustration, Mme Lynch concentre ses efforts sur ses objectifs, parle avec le personnel enseignant des écoles où elle est suppléante, tente de se familiariser avec les directions d’école, et adopte une perspective optimiste.

Leurs histoires se ressemblent à s’y méprendre et, malheureusement, se répètent un peu partout. Par ailleurs, ces jeunes enseignantes possèdent un courage indomptable. Elles ont l’énergie qui les gardent motivées et actives dans leurs recherches. Elles ont la force intérieure de poursuivre leur rêve, malgré les obstacles.

Pour elles, pour bien d’autres, et pour moi, l’enseignement est une vocation. Je suis reconnaissant d’œuvrer dans cette profession. J’espère que Mmes Jeffrey et Lynch auront également le plaisir de vivre leur passion et que la voix qui les appelle à la profession ne faiblira pas.

 

Michael Salvatori, OCT