Les enseignants remarquables de
Tessa Virtue et Scott Moir
de Kim Pallozzi, EAO
Les médaillés olympiques Tessa Virtue et Scott Moir sont la preuve vivante que, parfois, les gens remarquables viennent par paire! Et tout comme un solide partenariat en patinage artistique leur a assuré le succès, il a fallu une paire d’enseignants inspirants et compréhensifs pour changer leur vie d’élève.
Tessa Virtue avait 6 ans quand elle a commencé à patiner; par conséquent, son expérience scolaire a été différente de celle de la plupart des élèves. En se consacrant au patinage, elle a dû s’adapter aux horaires difficiles et passer à côté de bien des choses, dont les cours du matin. Elle a fait face à ces défis dès la 4e année. Heureusement pour Tessa Virtue, elle n’a jamais été seule au combat.
«C’est grâce à des enseignants conciliants qui ont cru en moi et qui ont compris l’importance que représentait l’entraînement pour moi que j’ai pu réussir», déclare-t-elle.
Au fil des ans, Tessa Virtue a fréquenté nombre d’écoles et rencontré des enseignants qui l’ont influencée dans sa vie. Harry Kemperman, EAO, enseignant en études sur la carrière du Bluevale Collegiate Institute de Waterloo, est l’un d’eux.
«Quand j’ai déménagé à Waterloo, j’avais 13 ans. En raison de mon horaire, j’ai sauté toute la 8e année. J’ai donc commencé le secondaire plus jeune et plus petite que tout le monde, se souvient Tessa Virtue. Il me manquait même quelques dents de devant. J’étais nouvelle à l’école et c’était une expérience très intimidante. Mais M. Kemperman a veillé à ce que je me sente la bienvenue, m’a appuyée et m’a toujours encouragée à continuer le patinage. Il m’envoyait des courriels de motivation. J’étais très heureuse de pouvoir ainsi lui parler quand j’étais en déplacement.»
Bien que M. Kemperman n’ait été son enseignant que pour la moitié d’un semestre, elle communique encore avec lui et le considère comme un ami.
M. Kemperman garde aussi d’agréables souvenirs de Tessa Virtue. «Elle s’exprimait bien et savait ce qu’elle voulait. Elle était motivée et bien organisée.»
Malgré qu’elle ait manqué souvent l’école, Tessa Virtue a obtenu la note la plus élevée dans le cours de M. Kemperman.
«J’avais donné aux élèves un travail de recherche sur la carrière qu’ils souhaitaient explorer, explique M. Kemperman. Tous les joueurs de hockey ont fait des recherches sur la façon de devenir joueur de hockey professionnel – ou quelque chose en lien avec le sport. Je m’attendais à ce que Tessa fasse des recherches sur le patinage. En fait, sa présentation portait sur les avocats et elle avait fait un travail formidable. C’est là que j’ai vu à quel point elle était équilibrée.»
Tessa Virtue célebre sa médaille d'or olympique avec Harry Kemperman, EAO, au Bluevale CI.
Quand venait le temps de parler patinage, raconte M. Kemperman, Tessa ne voulait jamais attirer l’attention. «Une de ses compétitions était en République tchèque, et c’est à ce moment-là que j’ai compris tout le potentiel qu’elle avait.» Il n’avait aucune idée que, cinq ans plus tard, Tessa Virtue l’inviterait personnellement à sa célébration de retour à Ilderton, après qu’elle et Scott Moir ont remporté la médaille d’or à Vancouver.
M. Kemperman espère que Tessa continuera à poursuivre ses rêves. «Elle a tant à offrir et je suis curieux de voir où elle aboutira, surtout dans sa carrière hors glace. Je sais que ce sera quelque chose qui la passionnera et qu’elle s’y consacrera entièrement.»
Après les deux premières années du secondaire, Tessa Virtue a déménagé à Détroit, ce qui l’a obligée à traverser la frontière pour aller à l’école, à Windsor. Peu après, elle a connu Daniella Czudner, EAO, une enseignante qui a fait des pieds et des mains pour ses élèves. Tessa Virtue était dans sa classe d’anglais de 11e année à la Holy Names High School; les deux femmes sont devenues amies et le sont toujours aujourd’hui.
«Je pouvais entretenir des rapports avec elle à un niveau différent, raconte Tessa Virtue. Elle m’a toujours appuyée et a accommodé mon horaire. Ce ne sont pas tous les enseignants qui comprennent le genre d’engagement requis pour faire de la compétition.»
Scott Moir et Tessa Virtue discutent avec Daniella Czudner, EAO, durant une dédicace en 2009.
Mme Czudner n’a pas seulement aidé Tessa à franchir les obstacles scolaires, elle l’a aussi encouragée à avoir une vie sociale saine. «Arrivés en 11e année, les élèves ont déjà leur clique, dit Tessa. Mme Czudner m’a aidée à m’intégrer et m’a présentée à des gens. Quand j’ai quitté l’école à Windsor, je m’y sentais chez moi.»
Mme Czudner décrit Tessa Virtue comme étant «la personne la plus mature, concentrée et déterminée que j’aie jamais rencontrée, et je ne parle pas seulement du patinage. Je me souviens quand elle est allée aux Championnats du monde junior de patinage artistique. Elle avait veillé à rendre sa dissertation d’anglais avant de partir».
La matière préférée de Tessa était l’anglais et, selon Mme Czudner, elle avait du talent pour l’écriture.
Mme Czudner a toujours un poème que Tessa a écrit sur l’importance d’être préparé.
Mme Czudner est allée aux Olympiques d’hiver de 2010 pour voir Tessa Virtue patiner. Elle s’émerveille devant la façon dont son ancienne élève «est passée d’enfant normale à vedette nationale en ce qui semble être une très courte période».
Le partenaire de Tessa Virtue, Scott Moir, a atteint le même niveau de célébrité. Et même s’il a parcouru le monde et gagné d’innombrables prix en patinage, certains des souvenirs qui lui sont les plus chers se sont produits durant ses années à l’école publique d’Ilderton. Il attribue cela à d’excellents enseignants.
«Je viens d’une très petite ville et j’ai fréquenté l’Oxbow Public School, laquelle était très intime, de dire Scott Moir. J’ai été dans la même classe de 30 élèves, du jardin d’enfants à la 8e année. J’ai donc eu une expérience scolaire très normale.»
Dans cette normalité, Scott Moir s’est fortement identifié à son enseignant de 7e année, Paul Marshman.
«Il avait une personnalité exceptionnelle et c’était facile de s’identifier à lui, affirme Scott. Il enseignait la musique, un cours que peu d’entre nous aimions, mais il en a fait un cours sur l’histoire du rock. Cela a vraiment attiré notre attention et rendu l’école cool. Pour des élèves de 7e année, c’est très important. En apprendre sur The Kinks et d’autres groupes de rock était merveilleux.»
M. Marshman affirme que Scott Moir était un élève travailleur et avait du talent pour les études. «Je me souviens que sa mère m’avait demandé pendant une entrevue : “Scotty fait-il son travail?” Je lui avais répondu : “Alma, il est le seul garçon qui finit toujours ses maths. Je n’ai jamais besoin de courir après lui pour quoi que ce soit.” Il était appliqué. Ses parents lui avaient fait comprendre qu’il ne serait patineur que s’il pouvait suivre à l’école.»
La 8e année a aussi été une année de découverte pour Scott Moir.
«J’adorais les maths, dit-il. Le rendement scolaire dont je suis le plus fier, c’est mon prix de mathématiques en 8e année.»
Paul Marshman (à gauche) et Gary Groulx, EAO (à droite), en compaigne du médaill´ d'or olympique Scott Moir à l'Oxbox Public School, en 2010.
C’est aussi l’année où il a rencontré Gary Groulx, EAO, un enseignant qui a laissé une marque indélébile. Ils sont encore amis aujourd’hui.
«M. Groulx a beaucoup compté dans l’obtention de ce prix en maths, déclare Scott. Il m’a enseigné que ce n’est pas parce que mon emploi du temps était différent que je ne pouvais pas apprendre ou accomplir autant que les autres élèves – une grande leçon que j’ai retenue pendant mes études secondaires.»
Pour M. Groulx, Scott Moir n’était pas seulement un élève studieux, appliqué et concentré, mais aussi un élève inspirant.
«Scott m’a donné une cravate à Noël. Derrière, ça disait : “Le seul endroit où le succès arrive avant le travail, c’est dans le dictionnaire.” J’ai encore cette cravate et je la porte à des occasions spéciales», raconte M. Groulx.
Scott a aussi donné à M. Groulx un livre de pensées motivantes qu’il consulte toujours.
«Chaque semaine, j’en écris une au tableau, dit M. Groulx. J’imagine qu’il a laissé sa trace ici. Il fait toujours partie de ma salle de classe.»
C’est dans une salle de classe similaire que M. Groulx a compris, il y a des années, à quel point Scott Moir avait de l’entregent et était sensible.
«Nous avions accueilli un garçon transféré d’une autre école. Ce garçon avait des problèmes de comportement», relate M. Groulx. Le garçon faisait six pieds et était très intimidant. «J’ai demandé à tout le monde de l’accueillir et de le mettre à l’aise, mais c’est Scott qui s’en est chargé. L’élève s’est vraiment épanoui, et je suis certain qu’une partie de ce succès est due aux amitiés que Scott l’a aidé à développer. D’ailleurs, Scott et lui sont encore de bons amis.»
Après avoir gagné la médaille d’or en 2010, Scott Moir est retourné à Oxbow pour parler à une assemblée. M. Groulx était impressionné quand Scott a accepté volontiers de faire circuler sa médaille parmi les élèves. «Il n’avait pas d’inquiétude. C’était typique de la façon dont il se conduit et interagit avec tout le monde.»
Il est clair qu’aux yeux de leurs enseignants préférés, Tessa Virtue et Scott Moir étaient des élèves modèles. Parvenir à un équilibre entre entraînement sportif et études est ce qui a aidé ce couple en or à réussir.