Transition à l’enseignement 2007de Frank McIntyreLa crise de l’emploi touche certains pédagoguesVous enseignez en français? Vous avez de la chance!Du côté de l’insertion professionnelleLe marché du travail déçoit les enseignants néo-canadiens
Bâtir l’avenird’Alex BozikovicRétablissement de la justicede Melodie McCullough
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Nombre de diplômées et de diplômés en éducation à la recherche de leur premier emploi en Ontario ont dû se contenter de miettes pour l’année scolaire 2006-2007. Au printemps 2007, seuls deux des diplômés de 2006 sur cinq (41 p. 100) ont pu trouver un poste permanent. Ce taux de réussite est encore plus affligeant que celui de l’année précédente (51 p. 100). La concurrence est forte sur le marché de l’emploi en Ontario pour les membres qui enseignent en anglais. En raison de l’important surplus de personnel, les nouveaux venus espèrent encore troquer leur poste de suppléance pour un poste permanent, même deux ou trois ans après avoir obtenu leur diplôme. Obtenir un poste de suppléance à long terme est particulièrement difficile, car de nombreux enseignants retraités occupent ces postes.
Moins d’un enseignant travaillant en anglais sur trois (32 p. 100) a trouvé un poste permanent à sa première année de carrière. Des enseignantes et enseignants ayant répondu au sondage, moins
du tiers Critères importants : lieu et niveauLa majorité des nouveaux enseignants anglophones de la région de Toronto doivent se contenter de suppléance, mais leur taux de réussite de 45 p. 100 est nettement supérieur à celui de 21 p. 100 que connaissent ceux et celles qui tentent de s’établir à l’extérieur du grand Toronto. Près de la moitié, soit 44 p. 100, des personnes travaillant ailleurs que dans le grand Toronto ont signalé avoir été sous-employées au cours de leur première année de travail.
Seulement une personne qualifiée pour enseigner aux cycles primaire-moyen sur quatre a trouvé un poste permanent. Ce sont les enseignants de l’élémentaire qui souffrent le plus de la situation. À l’échelle provinciale, seul un nouvel enseignant aux cycles primaire-moyen sur quatre (25 p. 100) a pu trouver un poste permanent, comparativement à 29 p. 100 des enseignants aux cycles moyen-intermédiaire et à 43 p. 100 des enseignantes et enseignants aux cycles intermédiaire-supérieur. Les régions à l’extérieur du grand Toronto ont fourni des postes permanents à seulement un enseignant aux cycles primaire-moyen sur six et à moins d’un enseignant aux cycles moyen-intermédiaire sur dix. Diplômés de 2006 ayant obtenu un poste permanent en anglais au printemps 2007 (%)
Le surplus d’enseignants qui travaillent en anglais touche maintenant certaines matières du secondaire qui, il n’y a pas si longtemps, connaissaient une pénurie. Les enseignants de mathématiques, de sciences et d’informatique ne jouissent plus de l’avantage concurrentiel qui faisait l’envie des autres enseignants du secondaire. En effet, un peu plus de un enseignant sur trois (35 p. 100) en première année d’enseignement et possédant des qualifications autrefois en demande a pu trouver un poste permanent l’an dernier. C’est là un taux de succès encore plus faible que celui des enseignants du secondaire en général. À un taux semblable, soit de 30 p. 100, ils soulignent ne pas avoir travaillé autant qu’ils l’auraient voulu en 2006-2007, comparativement à 29 p. 100 pour les autres enseignants du secondaire.
La demande se maintient toujours pour les enseignants anglophones d’éducation
technologique, même si on note une faible baisse du taux de succès
pour les diplômés de l’an dernier. Cinquante-huit
p. 100 des diplômés de 2006 ont obtenu un poste permanent
pour l’année scolaire 2006-2007, une baisse de 1 p. 100
comparativement à l’année précédente.
Le taux de sous-emploi s’élevait à 12 p. 100, comparativement à Comment en sommes-nous arrivés à un surplus?L’équilibre entre le taux d’entrées dans la profession et celui des départs à la retraite a beaucoup changé depuis les dix dernières années. En 2000, le nombre de personnes ayant obtenu leur diplôme en éducation et une première carte de compétence s’élevait à 6 666. On comptait également 589 nouveaux enseignants ontariens ayant suivi leur formation à l’enseignement dans des collèges frontaliers américains. À ce nombre se sont ajoutés 1 602 enseignantes et enseignants formés dans d’autres provinces ou ailleurs dans le monde. On disposait donc de 8 857 nouveaux enseignants pour combler les postes dans les écoles publiques et privées de la province. Le nombre de départs à la retraite atteignait de nouveaux sommets au début de la décennie. Entre 1998 et 2002, une moyenne annuelle de 7 096 membres avaient pris leur retraite. Ces départs à la retraite, ainsi que les autres postes disponibles dans les écoles publiques et privées, ont favorisé l’embauche de nouveaux enseignants partout dans la province, tous niveaux, matières et systèmes scolaires confondus. Plus de nouveaux enseignants et moins de départs à la retraite
Plus tard au cours de la décennie, on a noté un important déclin des départs à la retraite ainsi qu’une augmentation solide du nombre de nouveaux enseignants. La demande a ainsi grandement surpassé l’offre. Plusieurs facteurs ont contribué à ce surplus : l’augmentation du nombre de places dans les programmes ontariens de formation à l’enseignement (28 p. 100 de plus qu’en 2000); les efforts de recrutement des collèges frontaliers, dont les programmes sont axés sur le marché ontarien (augmentation de 200 p. 100); et la croissance marquée du nombre d’enseignantes et d’enseignants formés à l’étranger à qui l’on accorde l’autorisation d’enseigner (augmentation de 175 p. 100). Le surplus annuel de 1 761 nouveaux enseignants du début de la décennie a crû de plus de 400 p. 100 et s’élevait à 7 109 en 2006. La tendance ne semble pas vouloir se résorber de sitôt. On s’attend à ce que moins de 5 000 personnes partent annuellement à la retraite dans les prochaines années. Et il semble que le nombre de nouveaux enseignants pour 2007 surpassera celui de 2006. De la suppléance qui dureLes répercussions de cette croissance sont évidentes : moins de nouveaux venus se trouvent un poste permanent; accroissement du sous-emploi et du nombre de mois ou d’années à faire de la suppléance. Un grand nombre de nouveaux membres qui travaillent en anglais font de la suppléance à court et à long terme pendant des mois, voire des années, au début de leur carrière, et beaucoup d’autres ne peuvent trouver que des emplois à temps partiel. Seul un diplômé de 2006 sur quatre (24 p. 100) a obtenu un poste permanent pour l’année scolaire 2006-2007. Vers la fin de l’année, 10 p. 100 n’enseignaient toujours pas et 37 p. 100 de ceux qui travaillaient n’avaient que des postes à temps partiel.
Baisse des départs à la retraite + augmentation des entrées dans la profession = déséquilibre de l’offre et de la demande
On comprend très bien les tendances de ces années de surplus. En 2004-2005, près de la moitié (47 p. 100) des nouveaux enseignants de langue anglaise avaient trouvé un poste permanent à leur première année de travail. En 2006-2007, ce taux n’a atteint que 32 p. 100. Pendant la même période, le taux de sous-emploi durant la première année sur le marché du travail est passé de 29 à 38 p. 100. Comparativement à 2005, l’année 2007 a vu une importante augmentation du nombre d’enseignants qui travaillaient depuis 3 ans et qui n’avaient pas de poste permanent. Enseignants anglais : postes permanents et sous-emploi (%)
Taux de réussite moindre pour les diplômés des
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Primaire-moyen | Intermédiaire-supérieur | Tous les cycles | |
Facultés ontariennes | 37 | 52 | 44 |
Collèges frontaliers américains | 16 | 28 | 19 |
La crise de l’emploi touche certains pédagogues