Pour parler professionLa revue de L’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario
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Dans ce numéro

Rubriques

Chroniques

Articles de fond

Transition à l’enseignement 2007 

de Frank McIntyre

 Article complet

La crise de l’emploi touche certains pédagogues

 Full Article

Vous enseignez en français? Vous avez de la chance!

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Du côté de l’insertion professionnelle

 Full Article

Le marché du travail déçoit les enseignants néo-canadiens

 Full Article

 

Bâtir l’avenir

d’Alex Bozikovic

 Article complet

Rétablissement de la justice

de Melodie McCullough

 Article complet 

Ressources

Autoréglementation

 

Transition à l’enseignement

Vous enseignez en français? Vous avez de la chance!

À l’opposé des nouveaux diplômés  des programmes de formation en anglais qui entrent dans la profession, ceux qui peuvent enseigner en français ont encore accès à un marché de l’emploi vigoureux. La plupart continuent de décrocher des postes permanents tôt dans leur carrière. D’après notre sondage auprès des diplômés de 2006, 96 p. 100 avaient un emploi en enseignement en 2006-2007.

 

Je n’ai même pas eu besoin de me chercher un emploi; le directeur m’a appelée directement.

Enseignante à temps plein aux cycles intermédiaire-supérieur
dans un conseil scolaire de langue française de l’est de la province

 

Les conseils scolaires de langue française embauchent des nouveaux diplômés pour combler des postes permanents à un taux bien plus élevé que ceux de langue anglaise. Parmi les diplômés de programmes de langue française qui enseignaient au printemps 2007, environ deux sur trois (64 p. 100) occupaient un poste permanent. Ce taux est comparable aux taux de 67 à 70 p. 100 que les diplômés ont signalés à chacune des quatre dernières années. Plus de quatre sur cinq (83 p. 100) disent avoir enseigné autant qu’ils le souhaitaient pendant leur première année dans la profession. Seulement 4 p. 100 affirment ne pas avoir trouvé d’emploi en enseignement. À la fin de l’année, seulement 5 p. 100 devaient toujours faire de la suppléance quotidienne.

On recrute rapidement les diplômés des programmes de langue française de l’Université d’Ottawa et de l’Université Laurentienne.

Enseignants en 1re année de carrière qui occupent un poste permanent (%)

 

J’ai dû refuser quatre ou cinq offres de poste à temps plein parce que j’en cherchais un à temps partiel.

Enseignante à temps partiel dans un conseil scolaire de
langue française au nord-est de la province

 

Trois diplômés sur quatre (76 p. 100) rapportent avoir obtenu un poste permanent dans un conseil scolaire de langue française en Ontario. Environ un sur sept (14 p. 100) enseigne à l’extérieur de la province, la plupart au Québec, et certains au Manitoba et au Nouveau-Brunswick. Le reste a trouvé un poste dans un conseil scolaire de langue anglaise en Ontario (7 p. 100) ou dans une école privée (3 p. 100).

Les possibilités d’emploi sont nombreuses à toutes les années d’enseignement pour les diplômés d’un programme de langue française. En 2006-2007, 60 p. 100 des diplômés qualifiés pour enseigner aux cycles primaire-moyen ou les études technologiques ont décroché un poste permanent. Quant aux diplômés qualifiés pour enseigner aux cycles moyen-intermédiaire, ils représentent 67 p. 100, et ceux qualifiés aux cycles intermédiaire et supérieur, 69 p. 100.

Les diplômés d’un programme de langue française embauchés par les conseils scolaires de langue anglaise dans la province font partie d’un marché d’emploi de personnel enseignant parmi les plus actifs en ce moment. Les conseils scolaires font des pieds et des mains chaque année pour répondre à leurs besoins d’enseignants de français langue seconde. Certains sont des diplômés des programmes de langue française, mais la plupart sont des diplômés des programmes de langue anglaise qui peuvent enseigner en français et qui n’ont souvent pas la qualification requise au moment où ils sont embauchés.

 

J’ai posé ma candidature à des postes pour enseigner en français même si je n’ai pas la qualification, car j’ai de bonnes connaissances de la langue. C’est pour cette raison qu’on m’a engagé.

Enseignant d’immersion française à un poste permanent
dans le sud-ouest de la province

 

Les trois quarts des nouveaux membres qui enseignent en français ou le français dans les conseils scolaires de langue anglaise ont des postes permanents, ce qui représente davantage que le taux de réussite des enseignants des conseils scolaires de langue française et plus du double du taux de réussite des enseignants de langue anglaise.

Bien que ces deux marchés continuent d’absorber les diplômés d’Ottawa et de Laurentienne, ainsi que les autres diplômés qui peuvent enseigner en français, la demande d’enseignants de langue anglaise s’est effritée au cours des trois dernières années. Étant donné le surplus croissant d’enseignants de langue anglaise en Ontario, ce marché est désormais terriblement concurrentiel. Moins d’un enseignant en première année de carrière sur trois (32 p. 100) rapporte avoir décroché un poste permanent au cours de la dernière année scolaire. Près de deux sur cinq (38 p. 100) disent ne pas avoir obtenu suffisamment de suppléance quotidienne ou à long terme, ni d’emploi permanent pour enseigner autant qu’ils l’auraient voulu au cours de leur première année dans la profession.

Assurer la relève d’une éducation en langue française

de Gabrielle Barkany

Afin d’aider à combler la pénurie de personnel enseignant francophone, l’Ordre, en collaboration avec la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO), a mis sur pied un projet provincial Journées carrières en éducation. Des activités sont organisées dans les écoles secondaires pour mieux faire connaître les possibilités d’emploi en éducation et les exigences scolaires.

Le manque de pédagogues francophones est un sujet préoccupant en Ontario. Les deux systèmes d’éducation doivent parer à une grave pénurie d’enseignantes et d’enseignants qualifiés, qui soient capables d’enseigner en français.

«Les agents de supervision et les directeurs des conseils scolaires de langue française nous ont indiqué l’ampleur de cette pénurie et les difficultés à trouver des enseignantes et enseignants qualifiés partout dans la province», explique Lise Roy-Kolbusz, registrateure adjointe de l’Ordre.

En novembre, Francine Dutrisac, coordonnatrice des Services en français, Léonie Lamothe et Guy Chénier, responsable du Service d’orientation de l’école secondaire catholique Thériault parlent à des élèves de Timmins qui participent à la séance inaugurale de Journées carrières en éducation.

En réponse à cette situation, on a prévu des journées d’animation auprès des élèves de 11e et 12e années des écoles de langue française de l’Ontario, afin de les sensibiliser aux carrières en éducation et de les encourager à se diriger vers l’enseignement. Il s’agit donc d’augmenter le nombre d’inscriptions et de combler les besoins en incitant les jeunes à s’inscrire aux programmes de formation à l’enseignement de langue française en Ontario. Dans la province, cinq programmes de formation à l’enseignement sont offerts en français, à temps plein ou à temps partiel, par l’Université d’Ottawa et l’Université Laurentienne.

Par le biais d’ateliers, de mises en situation et de jeux, des centaines de jeunes franco-ontariens se familiarisent ainsi avec les divers rôles du personnel enseignant, les multiples aspects du milieu de l’éducation et l’éventail des débouchés. Ces journées d’animation visent aussi à éduquer les élèves sur le rôle et l’importance de la profession.

«Nous misons sur les succès qu’a connus la FESFO par ses journées d’animation sur les carrières en santé et dans le milieu juridique. C’est la première initiative du genre à porter sur les carrières du domaine de l’enseignement et, grâce au leadership et au dynamisme de la FESFO, nous nous attendons au même succès, affirme Francine Dutrisac, coordonnatrice des Services en français de l’Ordre. Il est important de montrer aux jeunes qu’on a besoin d’eux pour assurer la continuité de la francophonie en éducation.»

«On peut se plaindre de la pénurie durant cinq minutes mais il faut ensuite se demander ce qu’on fait pour tenter d’y remédier», affirme Marc Giroux, directeur de l’école secondaire catholique Thériault de Timmins. À titre de membres de la profession, il est important de montrer quotidiennement aux jeunes que nous sommes heureux dans cette profession. C’est le meilleur outil de marketing possible pour les jeunes.» Il remarque que certains de ses élèves démontrent déjà les habiletés et qualités humaines nécessaires pour devenir d’excellents enseignants, comme le sens de la justice, le respect de la dignité, le leadership, la patience et le sens de l’humour. «Les journées d’animation leur permettent donc de découvrir les différentes facettes de l’enseignement et d’envisager ce domaine comme carrière.»

«Il semble y avoir moins d’engouement pour cette profession; alors, il est important de faire valoir auprès des jeunes comment l’enseignement permet d’influencer la société, affirme Lise Bourgeois, directrice de l’éducation au Conseil des écoles catholiques de langue française du Centre-Est. Quand on aime la jeunesse, la façon de l’influencer, c’est d’être en enseignement», ajoute-elle.

Selon Suzanne Moncion, agente de supervision au Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario, il importe de valoriser l’enseignement et de montrer aux jeunes les côtés positifs de la profession comme la chance de développer une relation avec les jeunes basée sur le respect et la compréhension. «Les enseignantes et les enseignants ont le pouvoir d’influencer positivement toute une génération de jeunes qui vont créer un monde meilleur. Travailler avec les jeunes est extrêmement valorisant et, en plus, ça nous garde jeune!»

Léonie Lamothe, coordonnatrice des stages et conseillère aux étudiants en Éducation de l’Université Laurentienne, Karine Besnier et Francine Dutrisac de l’Ordre, et Lorraine Presley, agente de supervision au Conseil scolaire catholique des Grandes Rivières

Cette année, l’équipe d’animation de la FESFO se rend dans deux régions de la province, soit celles d’Ottawa et de Timmins, pour animer ces ateliers de sensibilisation auprès des élèves. L’an prochain, ce sera au tour des régions de Casselman, Sudbury, Toronto, London et Thunder Bay.

Ces journées d’animation sur la profession enseignante sont remplies d’activités débordantes d’énergie et très colorées. L’approche dynamique des activités permet de traiter de sujets particuliers dans le but de comprendre les répercussions de la pénurie et le fonctionnement du système d’éducation de l’Ontario.

Le projet, dont la conceptualisation a débuté l’an dernier, s’échelonnera sur une période de deux ans pour prendre fin à l’automne 2008. Cette initiative, dans laquelle l’Ordre investit près de 50 000 $, s’inscrit dans le cadre de stratégies d’amélioration des services en français de l’Ordre.

En vue de remédier à la pénurie d’enseignantes et enseignants francophones, l’Ordre continue de participer aux foires de l’emploi en Ontario, au Québec et au Nouveau-Brunswick. De même, les résultats de notre étude sur la transition à l’enseignement nous ont fait comprendre le besoin d’engager davantage de personnel qui peut enseigner le français et en français.

Dans quelques années, nous espérons voir une augmentation marquée des inscriptions aux études postsecondaires en éducation par les élèves des écoles secondaires de langue française qui auront décidé de faire carrière en éducation. À leur tour, ils pourront faire une différence dans la vie des jeunes.


Transition à l’enseignement 2007 

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