Échos de la profession

Cette section présente les nouveautés à l’Ordre ainsi qu’une variété d’annonces, d’activités et de projets d’intérêt pour les membres de la profession.

Haïti a besoin de vous

Enseigner aux enseignants

Après le tremblement de terre de janvier 2010, Haïti a encore plus besoin de l’aide d’enseignantes et d’enseignants bénévoles pour restaurer son système d’éducation. À Port-au-Prince, par exemple, on estime que 1 300 pédagogues sont morts à la suite du séisme.

«Le désastre a chamboulé ma vie», déclare Pierre Joanis, directeur de Project Teach. Depuis 1998, chaque été dans le cadre de ce projet, des enseignantes et enseignants de l’Ontario et d’ailleurs dans le monde vont en Haïti pour quelques semaines. À la retraite, M. Joanis, enseignant ontarien d’immersion française à l’élémentaire, a créé ce programme dans son pays natal afin d’améliorer le système d’éducation affaibli en raison, selon lui, du manque de qualifications des pédagogues.

«Nombre de ces enseignants ne savent pas ce qu’est un plan de cours de base, affirme-t-il. Et beaucoup d’entre eux n’ont même pas fréquenté l’école assez longtemps pour être enseignant.»

Un autre problème est la violence qui sévit dans les écoles, celle des pédagogues. M. Joanis poursuit : «Si nous pouvons empêcher un enseignant de battre un enfant, c’est un progrès. Pour construire une société démocratique en Haïti, il faut commencer par établir le respect de la loi dans les écoles.»

Chaque été, M. Joanis et jusqu’à 20 bénévoles aident les pédagogues haïtiens à améliorer leurs compétences et à devenir meilleurs. Présentement, il est à la recherche d’enseignants qui peuvent transmettre des techniques d’enseignement efficaces. «Ce n’est pas le temps de parler des théories de Piaget, dit-il. Je cherche des enseignants d’expérience qui peuvent transmettre des méthodes concrètes.»

Quoique la maîtrise du français soit un grand atout, il n’est pas essentiel de le connaître pour participer au programme. Si nécessaire, des interprètes seront disponibles.

Les bénévoles doivent assumer le coût du déplacement. Ils sont hébergés par des familles et Project Teach couvre les frais d’hébergement. M. Joanis ne recueille pas de fonds et paie de sa poche les dépenses sur place des bénévoles.

M. Joanis croit qu’il a «de la chance de pratiquer une profession qui peut apporter des changements importants. Si ce n’était pas en Haïti, ce serait ailleurs. C’est notre responsabilité.»

Pour plus de renseignements et obtenir un formulaire de demande de participation, consultez www.project-teach-haiti.org.

PHOTO : Une classe d’une école primaire pour filles termine les leçons de la journée dans une salle de classe temporaire construite par Plan Canada dans l’école Frère Clément, une école voisine pour garçons, à Jacmell, en Haïti. L’école pour filles a été détruite par le tremblement de terre qui a ravagé Haïti l’année dernière. Les classes ont dû continuer dans des salles empruntées, conçues afin de laisser entrer la lumière et circuler l’air.