Courrier des lecteurs

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Santé, raison et éloges

Esprits sains

Je viens de lire avec grand intérêt l’article «Pratiques saines pour un esprit sain» de Melodie McCullough, portant sur la santé mentale.

L’école est un milieu privilégié pour mettre sur pied des programmes visant à aider nos jeunes qui ­souffrent de maladie mentale. Puisque les enfants y passent beaucoup de temps, le milieu scolaire permet de les rejoindre tous.

Quand on sait que les troubles de santé ont augmenté ces dernières années chez les enfants et les adolescents (les recherches prévoient une augmentation de 50 % d’ici 2020), il est essentiel de repérer ces troubles le plus tôt possible. Et une fois un diagnostic établi, il faut traiter la maladie de façon adéquate sans délai.

Les problèmes liés à la santé mentale non seulement entraînent un énorme fardeau social et écono­mique à la société, mais ils privent aussi l’être humain de qualité de vie et de bonheur.

Caroline Cantin, EAO, enseigne au jardin d’enfants à l’Académie de la Moraine de Richmond Hill.


Responsabilité raisonnable

La lettre de Bill Boyer portant sur le besoin pour les enseignantes et enseignants de se responsabiliser davantage (décembre 2010) indique une tendance d’autant plus inquiétante que ce discours pédagogique semble, de prime abord, l’évidence même.

M. Boyer n’est pas d’accord avec John Douglas Hume (juin 2010) quand ce dernier se dit mal à l’aise à l’idée qu’un enseignant ait été admonesté pour avoir possédé et donné à un collègue 1,5 g de cannabis (en milieu non scolaire). Cette admonestation repose sur la croyance qu’il incombe à tout enseignant d’être un exemple à ­suivre pour les élèves, et ce, en tout temps. M. Boyer adhère à ce principe.

Selon moi, ce cas est troublant, car à bien y penser, on peut voir comment une telle police de la moralité risque de placer la profession enseignante dans une position impos­sible.

Premièrement, si un collègue ou un supérieur cherchait à diffamer une enseignante ou un enseignant, il n’aurait plus besoin de limiter ses efforts sur le rendement professionnel, puisqu’il existe des critères de preuves établis des compétences. On pourrait désormais examiner les activités personnelles d’un enseignant, quelles qu’elles soient, afin d’y trouver une tendance, même ancienne, allant à l’encontre des normes nébuleuses du parfait exemple à suivre – des ­normes qui penchent généralement du côté traditionnel. Le risque d’abus est énorme, et on court le danger de favoriser une culture d’informateurs, surtout que les moyens technologiques portatifs modernes facilitent grandement ce genre d’espionnage public.

Deuxièmement, surveiller ainsi la moralité d’un milieu professionnel ne réussit pas à protéger les professionnels des tendances néfastes du monde juridique. M. Boyer accorde beaucoup de poids à notre société, aux lois et aux normes démocratiques. Mais n’oublions pas qu’elles sont
sujettes au changement. Au Canada, l’homosexualité n’a été dépénalisée qu’en 1969. Si une attitude semblable à celle décrite plus haut avait été en vigueur avant cette date, chaque enseignant gai aurait pu recevoir un avertissement et être admonesté pour s’être comporté contrairement à la loi.

Troisièmement, l’idée que les enseignants doivent avoir le comportement exemplaire promulgué par M. Boyer ne cadre pas avec leur humanité. Ce critère favoriserait une culture où les professionnels vivraient un écart grandissant entre leur identité en salle de classe et leur identité réelle, et où leur enseignement serait encore plus sécuritaire, dénué de couleur et de tout aspect personnel. Un tel environnement ne servirait pas du tout nos élèves, bien au contraire, car l’enseignement s’épanouit dans l’authenticité. Les meilleurs péda­gogues que j’aie jamais eus mettaient toute leur personnalité dans leur enseignement. Certains avaient des lacunes ou des défauts; on le savait bien, mais on n’en parlait pas ni ne refusions de l’admettre. On les respectait même s’ils n’étaient plus sur un piédestal de moralité. Ils sont devenus pour nous des exemples d’authenticité et d’humanité et non pas des clichés comme le parfait boy-scout, modèle de vertu.

De plus en plus, la tendance des enseignantes et enseignants à vouloir être les meilleurs exemples de moralité qui soient projette un idéal de perfection inaccessible et néfaste sur les élèves, lesquels sont certains de ne jamais être à la hauteur. Encore faut-il qu’ils y croient! Nous adoptons cette philosophie de l’exemple à suivre dans le but de nous rapprocher des élèves; mais en réalité, cela les rend de moins en moins disposés envers les enseignants.

Enfin, qui voudrait devenir enseignant dans un milieu de travail à ce point récuré du point de vue moral? Je m’attends à ce que seul le péda­gogue le plus sûr, le plus traditionnel et le moins expérimenté soit attiré par un tel milieu. Faut-il nous réjouir de savoir que des pédagogues aspirant à un modèle de perfection morale autant fictif que ravageur enseigneront à la prochaine génération?

Nos élèves méritent d’être témoins d’un enseignement authentique, prodigué par des personnes ayant des défauts réels. Une culture où la police de la moralité se fait durement sentir menace la qualité de l’éducation de nos élèves.

Donal O’Reardon, EAO, a enseigné au secondaire en Irlande et au R.-U., et en milieu universitaire au Canada. Il est actuellement conseiller indépendant en éducation à Toronto.


Félicitations

Je suis enseignante à la retraite. J’avais entendu parler d’une approche d’apprentissage autonome à la Mary Ward Catholic Secondary School et je dois dire qu’au début, je me suis dit qu’il n’y avait sûrement pas d’élèves dans la classe. Après la lecture de l’article «Fixer ses propres objectifs et ses propres horaires» (décembre 2010), j’ai compris que l’école, et ses enseignantes et enseignants sont vraiment formidables.

J’aime connaître les nou­velles tendances en apprentissage et encourager les jeunes. Je suis d’avis qu’enseigner est, de nos jours, plus difficile qu’auparavant. Je félicite les enseignantes et enseignants agréés de l’Ontario pour leurs efforts considérables.

Frances Long, EAO, a enseigné le français, l’espagnol et le latin pour le Toronto Catholic District School Board. Elle est maintenant à la retraite.


Bibliothèque de l’Ordre

Quelques mots pour vous remercier des services que vous offrez à la bibliothèque Margaret-Wilson. Résidente de Stratford, je ne peux me rendre régulièrement à la bibliothèque. Cependant, grâce au service de prêt par la poste, j’ai pu consulter des ressources récentes particulièrement utiles qui m’ont été envoyées chez moi et à l’école.

Le personnel de soutien de la bibliothèque répond de façon remarquable à mes questions, que ce soit sur une ressource, sa disponibilité ou autre chose. J’ai communiqué à plusieurs reprises avec Olivia Hamilton. Au fil des ans, j’ai emprunté plusieurs livres de la bibliothèque pour m’aider à suivre certains cours.

Je vous remercie de fournir ce service efficace, facile à utiliser et de grande valeur. Chapeau au personnel de la bibliothèque!

Denise McCarroll, EAO, enseignante-ressource à temps plein en éducation de l’enfance en difficulté à la St. Michael Catholic Secondary School de Stratford.