Cyber-profs à la rescousse

Tremplin vers un poste à temps plein?

de Leanne Miller, EAO

Quand elle n’enseigne pas trois jours par semaine pour le Peel District School Board, Betty Knight, EAO, aide à construire des écoles en Sierra Leone.


Betty Knight, EAO, diplômée de la faculté d’éducation de l’Université York depuis 2004, est suppléante à l’élémentaire pour le Peel District School Board. Bien qu’elle soit entrée dans la profession enseignante assez récemment, elle a œuvré plusieurs années comme commis juridique pour un cabinet d’avocats du centre-ville de Toronto.

Un an plus tard, après deux postes de suppléance à long terme, Mme Knight avait découvert sa passion pour l’enseignement. «J’aurais dû choisir cette carrière il y a des années, dit-elle.

«Vous pouvez changer le monde; pas le monde entier, mais au moins la partie que vous touchez». C’est sa devise. Mère de trois enfants d’âge universitaire, Mme Knight a voulu souligner son 50e anniversaire, en 2008, en contribuant au programme d’action sociale des Nations Unies, dont l’objectif est d’assurer l’éducation primaire universelle tant aux garçons qu’aux filles.

À la suite de longues discussions avec l’organisme de secours CAUSE Canada, elle a décidé de participer à la construction d’une école en Sierra Leone et à la rénovation d’une autre qui tombait en ruines après onze ans d’une guerre civile qui a pris fin en 2002.

En février 2009, Mme Knight avait réussi à recueillir 30 000 $ pour réaliser son objectif de construction et financer un programme visant à fournir le déjeuner et le dîner à plus de 400 élèves des deux écoles.

Elle prévoit retourner en Sierra Leone avec son mari en février 2011 pour plusieurs semaines afin d’animer des ateliers sur l’enseignement des mathématiques et participer à la formation des pédagogues. Les enseignants des écoles rurales sont souvent des bénévoles de la communauté qui n’ont pas reçu de formation universitaire.

En 2010, la Fédération des enseignantes et des enseignants de l’élémentaire de l’Ontario (FEEO) a décerné à Mme Knight le prix pour activités humanitaires, compte tenu de son travail exceptionnel pour l’éducation et la communauté. Lorsqu’elle travaille comme suppléante dans les écoles élémentaires de Mississauga, elle aime parler de ses expériences à ses élèves afin de leur faire comprendre combien l’éducation varie ailleurs dans le monde.

Mme Knight enseigne maintenant trois jours par semaine dans deux écoles élémentaires du Peel District School Board. Elle ne cherche pas à obtenir des postes à long terme.

«De nos jours, tant les nouveaux enseignants formés au pays que ceux formés à l’étranger ont de la difficulté à trouver du travail. Je pense qu’il serait inapproprié pour moi de prendre ces emplois, affirme-t-elle. Ils ont besoin de ces postes à long terme pour gagner leur vie. Je suis contente de pouvoir travailler à temps partiel.»

Un choix stratégique

Les nouveaux enseignants sont généralement d’avis que la suppléance est le chemin le plus court pour accéder aux postes à temps plein tandis que, pour d’autres, comme certains retraités, travailler à temps partiel est un choix.

À la retraite depuis juin 2009, Bob McRoberts, EAO, a enseigné pendant 33 ans pour le York Region District School Board. Les 22 dernières années, il était chef du département de mathématiques de la Dr. G.W. Williams Secondary School d’Aurora.

Cette année, M. McRoberts pourra faire de la sup­pléance pendant 95 jours sans que sa pension en soit affectée. En septembre 2012, la réglementation changera et il n’aura droit qu’à 50 jours de suppléance par année scolaire.

«J’adore mon travail et j’apprécie la rémunération. Les revenus générés par la suppléance me donnent les moyens de profiter de la vie. Je n’ai jamais voulu arrêter de travailler avec les jeunes en prenant ma retraite», déclare-t-il. De plus, il donne des cours de mathématiques à quelques élèves d’une école secondaire à Aurora et travaille à temps partiel au sein d’un programme de formation à l’enseignement de l’Université York.

Pour sa part, Lucie Charbonneau, EAO, est l’un de ces enseignants qui font de la suppléance tout en suivant leur programme de formation à l’enseignement. Elle finira son programme alternatif de baccalauréat à l’Université d’Ottawa, campus de Windsor, en avril 2011. Munie de son certificat de qualification et d’inscription transitoire, elle a commencé à faire de la suppléance en mars 2010 et détient actuellement un contrat à temps plein à l’école élémentaire catholique Saint-Jean-de-Brébeuf de London, où elle enseigne les études informatiques, les études sociales, les mathématiques et au jardin d’enfants.

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Lucie Charbonneau, EAO, a commencé à faire de la suppléance alors qu’elle finissait son programme de baccalauréat alternatif au campus de Windsor de l’Université d’Ottawa.

«Étant donné que je remplace plusieurs enseignants, j’apprends différents styles d’enseignement; ça m’aide à développer mon propre style. Je trouve important de faire de la suppléance, à cause de l’ouverture d’esprit qu’on en tire en voyant ce qui se passe dans une école avant d’obtenir un poste en enseignement.

«Je trouve difficile d’établir une routine avec les élèves quand on se promène d’une classe à l’autre. La classe n’est pas à toi et tu dois suivre la routine de quelqu’un d’autre.»

Les enseignants choisissent un poste à temps partiel pour plusieurs raisons. Patricia Van Asten, EAO, figure sur la liste des suppléants quotidiens de l’élémentaire pour l’Upper Grand District School Board. «C’est formidable de pouvoir rester à la maison avec mes deux jeunes enfants tout en gardant la porte ouverte à l’enseignement», dit-elle.

Bien qu’elle soit satisfaite de sa charge de travail, Mme Van Asten se préoccupe des nouveaux enseignants qui n’arrivent pas à boucler les fins de mois.

«Il est très difficile de figurer sur les listes de suppléance des conseils scolaires», dit-elle.

Un début de carrière

Jeff Sawa, EAO, est un de ces enseignants dont Mmes Knight et Van Asten parlent. Il fait de la suppléance en 7e année à la Sts. Martha and Mary Catholic School du Dufferin-Peel Catholic District School Board.

«Je viens de passer une excellente journée, dit-il. J’ai eu la chance de faire de la suppléance dans une classe que je connaissais déjà. C’est tellement important d’établir et de nourrir une relation solide avec les élèves.»

M. Sawa a obtenu son diplôme d’enseignement supérieur en éducation de l’Université du Queensland, en Australie, en 2007; depuis, de retour au Canada, il cherche un poste à temps plein.

Il se considère chanceux d’avoir décroché, en 2008-2009, un contrat de suppléance à long terme de un an dans une école catholique coéducative indépendante de Toronto, De La Salle College.

Au cours des deux dernières années, M. Sawa a ajouté la qualification additionnelle Droit au cycle supérieur et la qualification de base pour enseigner au cycle moyen, à sa qualification de base, cycles intermédiaire et supé­rieur; il enseigne aux écoles élémentaires et secondaires du Dufferin-Peel Catholic District School Board.

Paul Bastien, EAO, a commencé à faire de la suppléance en 2008, après avoir terminé son baccalauréat en éducation à l’Université d’Ottawa et espère enseigner les mathématiques. Il a décroché quelques contrats à long terme et fait maintenant de la suppléance au jour le jour, la majeure partie du temps à l’école Béatrice-Desloges d’Ottawa.

«On apprend toujours. D’une matière à une autre, c’est un apprentissage qui ne s’arrête jamais. On a la chance de voir comment chaque enseignant planifie ses cours. Que ce soit en anglais ou en mathématiques, c’est toujours nouveau, stimulant et intéressant.

«L’attitude et le comportement des jeunes changent radicalement en présence d’un enseignant qui n’est pas leur enseignant titulaire. La gestion de la discipline et le manque d’informations sur les cas spécifiques rendent le travail plus difficile. Par exemple, on peut avoir deux ou trois élèves ayant différents besoins particuliers dans la même classe et on n’a pas toujours ces renseignements-là. Parfois, ça prend un peu de temps avant de trouver la bonne approche avec eux.


«Il arrive que je remplace des enseignants qui sont en congé de maladie pour cause d’épuisement et on doit les remplacer en plein milieu d’un semestre. Dans ces cas-là, il n’y a pratiquement pas moyen d’aller chercher la classe. C’est un vrai défi.»

La réalité francophone

Delphin Tembwe, EAO, est sur le marché du travail depuis janvier 2010. Au moment de l’entrevue, il venait de décrocher un contrat d’aide-enseignant jusqu’en juin 2011. «Je travaillais assez fréquemment – en moyenne, trois jours par semaine et souvent, toute la semaine. Parfois deux ou trois écoles m’appelaient pour m’engager pour les mêmes dates. J’étais très en demande.»

Tout comme du côté anglophone, les conseils scolaires de langue française font appel à un système de gestion des suppléants, souvent par un programme informatisé centralisé à l’échelle du conseil scolaire. Toutefois, les écoles de langue française ne vivent pas la même réalité que les écoles de langue anglaise.

«Le bassin de suppléance varie grandement selon la région. La région de l’Est, par exemple, profite davantage de suppléants qualifiés, tandis que dans les régions du Sud, du Sud-Ouest et du Nord, c’est une tout autre réalité», explique Colinda Morin-Secord, présidente de l’Association des directions et directions adjointes des écoles franco-ontariennes (ADFO).

Les suppléants feront éventuellement partie de notre communauté scolaire.

Les directions se retrouvent souvent face à des situations où elles doivent faire jusqu’à une dizaine d’appels avant de confirmer la suppléance requise dans leur école. «Quand les listes de suppléance qualifiée sont épuisées, on a recours aux enseignantes et enseignants à la retraite et à du personnel non qualifié, admet Mme Morin-Secord. Il arrive même de manquer de suppléants lorsque les enseignants sont absents pour assister à des activités de perfection­nement professionnel.»

M. Tembwe a eu la chance de souvent faire de la suppléance à l’école élémentaire La Mosaïque. «J’avais de la difficulté en ce qui concerne la gestion de classe les premiers jours, admet-il, mais au fur et à mesure que les élèves apprenaient à me connaître, j’avais une meilleure maîtrise de la classe.» Dans cette école, les enseignants doivent préparer une trousse d’urgence en début d’année, soit un dossier pour aider les suppléants en cas d’absence imprévue. «À propos de la direction et de l’enseignant que je remplaçais, c’était toujours bien préparé», dit-il.

À la recherche de suppléants

Comme la plupart des conseils scolaires de l’Ontario, le Dufferin-Peel comprend moins d’élèves et d’écoles qu’auparavant. Le York Region District School Board est l’un des rares conseils scolaires à prendre de l’expansion.

Pamela Kennedy supervise l’équipe du conseil scolaire qui gère l’embauche du personnel. Elle estime que le conseil a ajouté 300 enseignants de l’élémentaire et 150 du secondaire à sa liste de suppléance l’automne dernier.

«Nous cherchons encore des enseignants de l’élémentaire qui possèdent des qualifications en français et en musique, affirmait-elle au début de novembre. Nous avons bien trop de personnes ayant la qualification pour enseigner aux cycles primaire-moyen et trop peu aux cycles moyen-intermédiaire.»

La liste de suppléants du York Region District School Board compte environ 1 400 enseignants de l’élémentaire et 500 du secondaire. Selon Mme Kennedy, les noms restent sur la liste plus ou moins longtemps en fonction des antécédents. «On cherche des enseignants ayant une expérience solide en gestion de groupes d’adolescents. Ce sont eux qui décrochent les contrats de suppléance à long terme ainsi que les postes à temps plein et à temps partiel. Un stage de huit semaines à lui seul ne suffit pas.»

Steve Bewcyk, EAO, est le directeur de la Markville Secondary School de la région de York à Markham, une école secondaire communautaire qui comprend environ 1 400 élèves.

Il estime que la majorité des c.v. qu’il reçoit chaque année proviennent de postulants ayant des qualifications en anglais, en histoire ou en sciences sociales. Très peu détiennent des qualifications en mathématiques, en sciences ou en technologie des communications.

«Je conseille à ceux qui veulent entrer dans la profession d’obtenir des qualifications demandées, telles que le français et l’éducation technologique, dit M. Bewcyk. C’est une façon de se distinguer dans la foule de postulants.»

M. Bewcyk est exaspéré parfois de voir des nouveaux enseignants découvrir soudain qu’il leur manque de l’expérience en bénévolat.

«Je cherche des personnes qui ont une passion de longue durée pour le travail avec les enfants et les adolescents, qui ont fait du bénévolat pour des organismes de jeunesse et des centres communautaires, ou qui ont fait de l’encadrement et du tutorat», dit-il.

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Sur le marché du travail depuis janvier 2010, Delphin Tembwe, EAO, dit que deux ou trois écoles s’arrachaient parfois ses services de suppléant pour les mêmes dates.

M. Bewcyk est d’avis que la suppléance à long terme est l’une des meilleures façons de décrocher un emploi à temps plein.

«Quand je vois un suppléant enseigner avec succès dans mon école, collaborer avec les élèves et le personnel de l’école, et refléter la culture de mon école, je veux l’embaucher. Toute personne qui postule possède d’excellentes références, bien entendu. Les références et les évaluations ne garantissent pas toujours une personne exemplaire.»

Qu’est-ce que M. Bewcyk appelle «enseigner avec succès»?

«Quand j’entre dans une salle de classe, je sens immédiatement si les élèves sont investis, si l’apprentissage se fait et si la matière à l’étude leur est transmise par un enseignant intéressant et branché, peut-être même à l’aise avec les dernières technologies.»

Comme Mme Kennedy, Evelyne Lacelle, adjointe administrative à l’école secondaire catholique Béatrice-Desloges, est à la recherche d’enseignantes et d’enseignants qui savent gérer une salle de classe, pour­suivre le travail entrepris la veille et voir à ce que les élèves terminent le travail assigné.

Son école, qui fait partie du Conseil des écoles catholiques du Centre-Est, utilise la banque de données du conseil scolaire pour créer une liste hiérarchisée. «Puisque nos suppléants sont toujours les mêmes, les élèves les connaissent aussi bien que les enseignants réguliers. Les suppléants ont ainsi la tâche plus facile.»

Cindy Horvath, EAO, directrice de la Glenforest Secondary School du Peel District School Board, a réalisé moult entrevues avec des suppléants éventuels. Elle cherche une personne qui, outre de posséder les qualifications appropriées :

Esprit d’équipe

Mme Horvath et sa nouvelle directrice adjointe, Daphne Perugini, EAO, ont adopté une approche structurée et pédagogique de la gestion des suppléants à Glenforest. L’école, que fréquentent 1 400 élèves et 121 employés, doit faire appel à trois ou quatre suppléants tous les jours.

Au début de l’année scolaire, Mme Perugini a interviewé une grande partie des enseignantes et enseignants qui figuraient sur la liste prioritaire de l’école ainsi que sur la liste de suppléants du conseil scolaire ayant les qualifications appropriées. Quand les membres de son personnel l’informent au préalable de leur absence, elle communique avec les suppléants de la liste prioritaire et, s’ils sont libres, leur explique les fonctions et responsabilités du poste.

«Bien que cela représente plus de travail préparatoire, les résultats sont plus avantageux pour nos élèves, les enseignants et l’administration de notre école, affirme Mme Perugini. Il est très rare que je laisse l’affectation des suppléants au système de gestion des absences automatisé de Peel.

«La plupart du temps, je connais les pédagogues qui viennent enseigner dans notre école au quotidien. Ils sont qualifiés et parfaitement capables de transmettre le curriculum à nos élèves. Je les traite comme des professionnels et souligne qu’ils ont l’occasion de pratiquer la profession pour laquelle ils ont été formés.»

Mme Perugini explique que son approche possède trois avantages. Les suppléants se sentent responsables du temps qu’ils passent avec les élèves et les leçons se déroulent bien, tant pour les élèves que pour les suppléants.

«Nos élèves font du travail enrichissant dans lequel ils s’investissent; les problèmes de gestion de classe sont donc rares. Les suppléants n’envoient pas les élèves au bureau de la direction et je n’ai aucun problème de discipline à résoudre. Le travail préparatoire en vaut vraiment la peine.

«Les suppléants feront éventuellement partie de notre communauté scolaire, ils nourrissent des relations avec les élèves et les chefs de section. Tout le monde y gagne.»

Intégration harmonieuse

Les suppléantes et suppléants expriment de nombreuses frustrations, y compris le manque de travail, d’exercices différenciés, de mentors, de plans d’allocation des places, d’informations sur les allergies des élèves et de procédures d’évacuation en cas d’incendie.

M. Keith John Carey, EAO, directeur de la Sts. Martha and Mary Catholic School du Dufferin-Peel Catholic District School Board, laquelle comporte des classes de la maternelle à la 8e année, est fier du livret d’information qu’il a mis au point pour les suppléants. Il contient les procédures et politiques de l’école sur la supervision des élèves, le temps de préparation des leçons, le plan de l’école, le nom et le numéro de téléphone de certains employés de l’école, dont la secrétaire principale et le concierge.

Des renseignements sur les clés, la photocopie, les plans de classe, l’accès aux ordinateurs, les moyens d’évacuation, l’EpiPen et autres procédures médicales s’y trouvent également. Les suppléants y découvrent de l’information sur les besoins spéciaux des élèves ayant des troubles physiques, médicaux et d’apprentissage; le livret comprend la liste des élèves souffrant d’allergies et leur photo à titre de référence. Enfin, un résumé de la Loi 157 sur la sécurité de nos enfants à l’école est inclus pour expliquer la façon de rapporter les incidents et les étapes à suivre.

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Keith John Carey, EAO, directeur de la Sts. Martha and Mary Catholic School du Dufferin-Peel Catholic DSB, rencontre Giovanna Di Cesare, EAO, suppléante, avant de commencer la journée.

M. Carey essaie de rencontrer personnellement chaque suppléant le matin pour s’assurer que ce dernier connaît bien l’école et ses attentes, et de nouveau en fin d’après-midi, pour faire le bilan de la journée.

Il s’attend à ce que ses enseignants réguliers fournissent un programme en détail des leçons, un plan de la classe et des renseignements sur la santé des élèves. Un plan de leçon doit être prêt en tout temps, en cas d’absence imprévue.

La secrétaire principale accueille les suppléants à leur arrivée à l’école : elle leur remet le livret et leur affectation, les informe sur l’emplacement de la salle du personnel et des toilettes, et répond aux questions. Bien qu’il n’y ait pas de système structuré de mentorat, la culture de l’école favorise une grande collaboration qui vient du cœur. «Je sais que mes enseignants vont s’occuper des sup­pléants», affirme M. Carey. 

Quand un enseignant titulaire a l’intention de s’absenter la journée suivante, il doit faire la demande d’un suppléant dans le système automatisé du conseil scolaire. Le système des écoles catholiques de Dufferin-Peel comprend l’horaire de chaque enseignant; une recherche automatique est donc effectuée pour un suppléant possédant les qualifications et l’expérience requises.

«Une sélection initiale permet un sens de continuité chez les élèves et l’enseignant régulier, explique M. Carey. Si on peut avoir la même personne pour remplacer Mme Smith chaque fois qu’elle s’absente pendant l’année scolaire, notre objectif d’enseignement de qualité et d’occasions d’apprentissage pour les élèves et les enseignants sera réalisé.»

Vie en suppléance

Jeff Sawa, qui fait de la suppléance à l’école de M. Carey, doit enseigner au moins trois jours par semaine pour boucler les fins de mois; cependant, il soutient qu’il est difficile d’obtenir ce nombre de jours de travail au Dufferin-Peel Catholic District School Board.

«Certaines semaines, je travaille trois ou quatre jours, mais parfois je n’enseigne qu’une seule journée, souligne M. Sawa. Je dois attendre de passer de la liste B à la liste A. Je suis prêt à attendre, car c’est là que je veux travailler.»

Les nouveaux suppléants figurent sur la liste B. Après un an d’expérience en enseignement, ils sont transférés à la liste A; ce changement a lieu le 31 août. Donc, si un enseignant est ajouté à la liste B après le 1er septembre, il y paraîtra deux ans. Le système automatisé communique en premier lieu avec les suppléants de la liste A, et consulte la liste B en dernier recours.

«Ce processus fait partie de la convention collective de nos syndicats, déclare Lucie Baptista, chef du personnel enseignant au conseil scolaire. En outre, la convention collective limite le nombre de suppléants sur les listes pour veiller à ce qu’ils enseignent régulièrement.»

Bien que les inscriptions soient à la baisse dans la région Dufferin-Peel, ce conseil scolaire demeure une région populaire parmi les enseignants.

Le conseil scolaire a embauché 150 enseignants permanents à l’élémentaire et au secondaire en raison de départs volon­taires, dont les retraites.

Tous les enseignants autorisés à enseigner dans la province, qu’ils figurent sur les deux listes ou non, peuvent poser leur candidature pour un poste permanent, tout comme peuvent le faire les enseignants pour les 600 à 800 postes de suppléance à long terme qui se libèrent chaque année.

De plus, Mme Baptista révèle que son conseil scolaire a reçu des milliers de demandes d’inscription à sa liste de suppléants cette année. Elle estime que 900 candidats ont passé une entrevue et que 100 d’entre eux ont été ajoutés à la liste B.

«Bon nombre de nos anciens élèves veulent enseigner ici», dit-elle.

Jeff Sawa, nouvel enseignant, y aspire. Entre-temps, il continue de saisir toutes les occasions d’enseigner.

Conseils des élèves de la Glenforest Secondary School aux suppléants