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Articles de fond

État de la profession enseignante en 2005 : À votre avis?

Les résultats du 3e sondage annuel sur l'état de la profession enseignante sont arrivés.

de Brian Jamieson  

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Les résultats


Un voyage de rêve

Hugh Dale-Harris, enseignant de Thunder Bay, nous relate son expédition vers le pôle Nord en skis et traîneaux à chiens.

de Beatrice Schriever  

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Apprendre en jouant

Des participants au cours menant à la QBA Art dramatique racontent leur expérience.

de Gabrielle Barkany  

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Une classe à l'échelle du monde

Vous aimeriez enseigner à l'étranger? Voici une foule de renseignements utiles pour vous aider à vous préparer.

d'Alan Travers  

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Apprendre en jouant

Le cours menant à la qualification additionnelle Art dramatique offert par l'Institut d'études pédagogiques de l'Ontario (IEPO) l'an dernier s'adressait à des enseignants de tous les cycles. Les participants n'étaient pas seulement des spécialistes de littérature et de théâtre, mais ils souhaitaient apprendre à intégrer des techniques d'art dramatique à leur enseignement.

de Gabrielle Barkany

D'octobre à mars l'an dernier, je me suis rendue à l'IEPO tous les mercredis en compa-gnie d'autres enseignants de divers conseils scolaires pour suivre un cours menant à la qualification additionnelle Art dramatique. Pour bien des gens, ce n'est probablement pas une façon très amusante de passer un mercredi soir, mais mes condisciples et moi-même avons trouvé ces soirées stimulantes et enrichissantes.

Trina Wasilewski, conseillère en éducation à l'enfance en difficulté à l'élémentaire pour le conseil scolaire de Toronto, a trouvé ce cours fort agréable.

«Ce cours m'a permis de rencontrer d'autres enseignants et d'apprendre à les connaître d'une façon intéressante», affirme-t-elle. Sans oublier que le sens de l'humour de l'instructeur, Larry Swartz, a contribué à cette impression.

«Même s'il était parfois difficile de se rendre au cours après une journée éprouvante à l'école, déclare Jill Kearns, spécialiste en troubles du comportement qui enseigne la 7e et 8e année à l'école publique Fern Avenue, c'était agréable de parler de nos réussites et de nos échecs avec d'autres.»

«C'était enrichissant», confie Pascale Salvail, enseignante à l'enfance en difficulté dans le programme d'immersion française à l'école élémentaire Lester B. Pearson. Le temps passé avec d'autres membres de la profession en particulier était important : «Nous avons échangé des idées et avons pu les essayer dès le lendemain.»

Mme Kearns affirme que les résultats ont été immédiats : «Chaque fois que j'essaie une nouvelle stratégie en classe, je vois le visage des élèves se transformer par l'enthousiasme.»

L'apprentissage en action

Bob Stronach, enseignant de science, d'anglais et d'art dramatique en 8e année depuis quatre ans, a trouvé que l'art dramatique représentait un grand avantage dans sa classe, surtout en raison de l'âge de ses élèves.

«Souvent, les élèves de 8e année ne savent pas jouer ou ont oublié comment, confie-t-il. Mais l'art dramatique permet de jouer de façon constructive. Nous devrions utiliser les jeux de rôles aussi souvent que possible.»

M. Stronach donne en exemple la théorie des particules, partie importante du programme de 7e année. Il a demandé à ses élèves de se lever et de faire comme s'ils faisaient partie d'une particule.

Bob Stronach, enseignant à l'école publique Annette.

«S'ils jouent les particules d'un solide, ils restent proches et bougent peu. S'ils sont des particules liquides, ils bougent un peu plus au hasard et entrent légèrement en contact les uns avec les autres. S'ils sont un gaz, ils bougent rapidement dans la pièce et rebondissent légèrement les uns sur les autres.»

Dès qu'ils se sont levés de leur chaise, les élèves étaient énergiques et devenaient ce que leur enseignant tentait d'expliquer. L'objectif était de faire comprendre aux élèves un concept abstrait.

Pascale Salvail, enseignante à l’école élémentaire Lester B. Pearson.

«En rendant le concept tangible grâce à ce qu'ils connaissent de plus réel (eux-mêmes), ils deviennent ce concept. Ils l'apprennent et le comprennent parce qu'ils le sont.»

Apprendre une langue seconde

Pascale Salvail était à la recherche de nouvelles stratégies pour s'adapter aux différents styles d'apprentissage et rendre la langue vivante. Comme nombre d'élèves d'immersion, ses élèves parlaient anglais dès qu'ils franchissaient le seuil de la classe.

«Pour que les élèves parlent spontanément en français, la langue doit faire partie de leur milieu social, affirme-t-elle. L'art dramatique comporte un aspect social et favorise le développement et l'intégration de la langue. L'activité est vivante et interactive.»

Lorsqu'elle raconte une histoire, Mme Salvail s'arrête et demande à ses élèves de faire comme s'ils étaient l'un des personnages ou de décrire ce que le personnage ressent. Ensuite, elle leur demande d'écrire ce que le personnage pourrait dire ou faire.

«Je vois le visage des élèves se transformer par l'enthousiasme.»

Un élève de 2e année parlait très peu et hésitait à écrire. Ses yeux se sont éclairés soudain et il a demandé : «Madame, voulez-vous dire que nous pouvons écrire ce que nous voulons?» Il a fait comme s'il était un vieux sage parlant à des voleurs et a écrit un très long texte.

«Il était complètement absorbé par l'exercice, se souvient Mme Salvail. Il se sentait libre. Il était capable de se concentrer sur l'histoire plutôt que sur une leçon de français dans laquelle il devait trouver la bonne réponse ou le mot juste.»

Développement social

Mme Wasilewski est d'avis que l'art dramatique aide beaucoup les élèves ayant de multiples anomalies et divers problèmes sociaux, émotifs et comportementaux. L'art dramatique s'applique directement à l'enseignement des aptitudes sociales, comme établir un contact visuel, se joindre à un groupe, communiquer clairement ou prendre de l'assurance.

«J'ai appris de nombreuses stratégies pour aborder l'intimidation, dit Mme Wasilewski. Je peux aussi les adapter aux styles d'apprentissage afin de répondre aux besoins des élèves.»

«Mon succès est attribuable à l'art dramatique.»

Certains élèves de Mme Kearns ont des problèmes d'apprentissage. Ils ont de la difficulté à s'exprimer et à rester motivés.

«Ils ont peine à suivre le rythme d'apprentissage avec un livre, dit-elle. L'art dramatique, les activités d'écriture et les jeux de rôles me permettent d'améliorer leur apprentissage. Ils créent des liens les uns avec les autres.»

Mme Kearns a utilisé les jeux de rôles pour renverser une situation que ses élèves n'aimaient pas. Auparavant, elle leur faisait lire des articles de journaux et écrire un résumé, activité qu'ils redoutaient.

Jill Kearns à l'école publique Fern Avenue.

«C'était un effort énorme pour eux, se rappelle-t-elle. Ils détestaient lire l'article et en faire rapport.»

Mais lorsqu'elle a proposé à ses élèves de jouer un rôle dans un téléjournal (producteur, présentateur et commentateur sportif), ils ont adoré. «J'ai enregistré le téléjournal sur vidéo pour rendre l'activité plus pertinente, dit-elle. Maintenant, ils sourient quand ils font leur recherche. Ils ont aussi amélioré leurs compétences en lecture et en écriture. Ils se sentent bien quand ils font leur travail. Ils sont moins gênés de parler devant un groupe. Se renseigner sur l'actualité les a aussi aidés à ressentir de l'empathie.

«Mon succès est attribuable à l'art dramatique parce qu'il m'a donné des idées et la motivation pour les mettre en pratique. Avant, mes élèves disaient : "Ah! Non! Pas encore l'actualité!" Maintenant, ils me demandent : "Est-ce qu'on parle d'actualité aujourd'hui, Mme Kearns?"»

Apprentissage des enseignants

J'ai constaté que l'enthousiasme de mes condisciples n'était pas limité à ce cours. Ils veulent apprendre la vie durant.

M. Stronach a aussi suivi la première partie d'Éducation à l'enfance en difficulté et Sciences de l'environnement. Il dit que son but n'était pas forcément d'obtenir une qualification dans la matière.

«Ils sont moins gênés de parler devant un groupe.»

«J'apprends des stratégies d'enseignement et me familiarise avec des points de vue différents que je peux intégrer dans n'importe quel cours, dit-il. Ces cours me permettent de devenir un enseignant plus comblé. Le prochain qui m'intéresse est Design et technologie.»

Mme Salvail a suivi les trois parties de la qualification Français (langue seconde), ainsi que la deuxième et la partie spécialiste d'Éducation à l'enfance en difficulté, qui l'ont aidée à répondre aux besoins divergents des élèves. «Je veux aussi obtenir ma qualification de directrice d'école.»

Trina Wasilewski, conseillère en éducation à l'enfance en difficulté.

En tant que conseillère scolaire à l'élémentaire, Mme Wasilewski connaît l'importance de partager ses connaissances avec les élèves et ses collègues. «La question de base est toujours : "Comment puis-je améliorer l'apprentissage des élèves?"»

Mme Kearns prévoit suivre la deuxième et la troisième partie du cours menant à la qualification additionnelle Art dramatique, ainsi que le cours menant à la qualification additionnelle Éducation à l'enfance en difficulté. «On ne finit jamais d'apprendre, confie-t-elle. À mesure que les enfants évoluent, nous évoluons aussi. Si on n'apprend plus, on stagne, on ressent de l'amertume pour la profession et les élèves en souffrent.

«J'ai besoin qu'on me communique des nouvelles idées pour que mon enseignement demeure à jour et soit réel.»

«J'ai besoin qu'on me communique des nouvelles idées pour que mon enseignement demeure à jour et soit réel. Et puisque je suis toujours étudiante moi-même, je comprends mieux ce que mes élèves vivent. Il est primordial de ne jamais cesser d'apprendre. Je pourrais établir un programme et enseigner la même chose chaque année, mais j'empêcherais mes élèves et moi-même de nous amuser.

«Apprendre est stimulant. Je veux que mes élèves prennent conscience de ce qu'ils ont appris et accompli.»

QBA - Art dramatique - 1re partie

Membre de l'Ordre et agente de communication bilingue, Gabrielle Barkany a suivi le cours menant à la qualification additionnelle Art dramatique à l'Institut d'études pédagogiques de l'Ontario de l'Université de Toronto (IEPO) en 2004-2005.

Le cours de 125 heures, échelonnées sur huit semaines, comprend une foule d'activités portant sur l'art dramatique : lectures à voix haute en classe et à la maison, séminaires, discussions, représentations théâtrales, préparation et présentation de travaux d'art dramatique et rédactions à faire à la maison. Les sujets abordés comprennent les jeux et le jeu de rôle, l'écriture de rôles, le mouvement, la narration, l'improvisation, l'interprétation et la présentation. En outre, on planifie des leçons et utilise des stratégies d'évaluation.

Le programme vise à aider les enfants et les adolescents à développer leur potentiel en réagissant intellectuellement, physiquement et émotionnellement à une variété de situations imaginées. En tant qu'art et méthodologie d'intégration des matières, l'art dramatique, par la parole, l'écriture, l'art, le mouvement et le jeu de rôle, offre un cadre de travail pédagogique.

On explore des stratégies d'enseignement qui encouragent tous les élèves à imaginer, à explorer, à jouer, à communiquer et à réfléchir sur des concepts et des émotions à leur propre niveau de développement.

Le principal instructeur de Mme Barkany était Larry Swartz, instructeur sur le curriculum et directeur du cours menant à la qualification additionnelle Art dramatique à l'IEOP. Christine Jackson, leader éducationnel en danse et en art dramatique, et Deborah Nyman, enseignante d'art dramatique au secondaire pour le conseil scolaire de Toronto, enseignaient aussi cette section.