État de la profession enseignante en 2005 : À votre avis?Les résultats du 3e sondage annuel sur l'état de la profession enseignante sont arrivés. de Brian JamiesonLes résultatsUn voyage de rêveHugh Dale-Harris, enseignant de Thunder Bay, nous relate son expédition vers le pôle Nord en skis et traîneaux à chiens. de Beatrice SchrieverApprendre en jouantDes participants au cours menant à la QBA Art dramatique racontent leur expérience. de Gabrielle BarkanyUne classe à l'échelle du mondeVous aimeriez enseigner à l'étranger? Voici une foule de renseignements utiles pour vous aider à vous préparer. d'Alan Travers |
Les enseignantes et les enseignants canadiens jouissent d'une excellente réputation partout dans le monde. On loue leur attitude positive, leur souplesse, leur travail de préparation et leur versatilité. Bon nombre choisissent d'enseigner à l'étranger pour enrichir leur vie personnelle et professionnelle tout en contribuant à une meilleure compréhension dans un monde divisé. Une multitude d'occasions de travailler à l'étranger se présentent aux personnes détenant une carte de compétence. Le choix est plus vaste qu'on pourrait le croire et, souvent, on vit les expériences les plus intéressantes dans des endroits inattendus. Il importe de bien connaître ses sources de motivation et ses besoins pour choisir le pays qui conviendra. Il ne s'agit pas ici de trouver un emploi, mais de trouver le bon. Il ne faut pas oublier que pendant une entrevue, on pourrait vous demander ce qui vous pousse à quitter le Canada pour enseigner à Buenos Aires, Singapour, Nairobi ou Munich. Que répondre à une telle question? Pourquoi partir?Ceux qui enseignent à l'étranger le font pour des raisons personnelles et professionnelles. Sur le plan personnel, le défi consiste à se défaire des structures traditionnelles, à s'adapter à une autre culture, à une langue étrangère, à une routine, à une alimentation et à un climat différents. L'adaptation est ici l'élément clé. Dans les bonnes écoles, les enseignants étrangers reçoivent le soutien désiré, mais pour bien s'adapter, il faut faire preuve de souplesse, de tolérance, d'autonomie et d'humour. L'adaptation ouvre la voie à des expériences variées : nouvelles amitiés, nouvelle langue, voyages et culture. L'un des avantages inespérés de la vie à l'étranger est que l'on acquiert une nouvelle optique du Canada et on apprend à l'apprécier.
D'un point de vue professionnel, l'environnement éducationnel demande un certain nombre de concessions. Les classes sont souvent petites mais, dans certains cas, les élèves sont très enthousiastes. Les contacts avec des collègues dont les perspectives, les valeurs et les origines diffèrent des nôtres apportent une stimulation et un approfondissement des connaissances appréciables. On apprend aussi à travailler avec d'autres programmes d'études. Dans certaines écoles, la majorité des élèves sont natifs du pays et vous exposent à leur culture et à leur langue. Parfois, les élèves proviennent d'un peu partout et offrent plus de diversité.
Les élèves ontariens bénéficient à leur tour de l'expérience et des nouvelles perspectives que les enseignants ont acquises à l'étranger. L'aventure et la stimulation vécues peuvent entraîner une dépendance! Nombreux sont ceux qui finissent par en faire une carrière. Et pourquoi pas?Bien peu de sources de motivation s'ajoutent à celles déjà décrites. Ceux et celles qui cherchent à s'évader de problèmes personnels ou professionnels, à contourner les difficultés de la recherche d'emploi ou à faire beaucoup d'argent en peu de temps pourraient être déçus. Il en va de même pour ceux qui ont une vision trop romantique de l'expérience ou une opinion un peu excessive de leur sagesse et de leurs connaissances. L'objectif premier est de trouver chaussure à son pied. Quand partir?Quelle étape de la carrière convient le mieux? Cela dépend des circonstances. On peut trouver des postes pour tous : les nouveaux enseignants, ceux en milieu de carrière et même pour les retraités. Le meilleur moment est celui où l'on se sent prêt. Disponibilité et inscriptionComme on peut trouver de tout à l'échelle internationale en matière de lieux et de types d'écoles, il est préférable de cibler sa recherche par catégorie. Écoles internationalesIl existe des écoles internationales partout dans le monde, mais surtout dans des pays où l'on ne parle pas anglais. Il y a aussi des écoles indépendantes qui offrent une éducation en anglais aux enfants du pays ou à la communauté internationale. Les programmes d'études correspondent généralement aux baccalauréats américain, anglais, canadien ou international, et sont souvent adaptés aux besoins du pays. On trouve habituellement dans ces écoles un amalgame d'enseignants, soit des enseignants locaux et de partout dans le monde - Canada, États-Unis, Royaume-Uni, Australie et Nouvelle-Zélande. Le nombre d'élèves peut varier de 30 à 3 000. La qualité des installations et des ressources peut être modeste tout comme elle peut être ultramoderne. Dans la plupart des cas, les élèves sont doués et iront à l'université. Les écoles internationales peuvent couvrir l'élémentaire ou le secondaire, mais la plupart comptent des élèves du jardin d'enfants à la 12e année. Le besoin en personnel reflète cette réalité. On demande donc des enseignants pour la petite enfance, l'élémentaire, l'école intermédiaire et le secondaire, dans toutes les matières. De plus, la demande est forte pour le personnel spécialisé dont les bibliothécaires, les conseillers, les administrateurs et les enseignants d'éducation physique, d'arts, de musique et d'enseignement de l'anglais langue seconde.
Des annuaires d'écoles et des sites web (Council of International Schools et International Schools Services) permettent de faire une demande auprès d'écoles en particulier. D'autres sites, tels que www.tieonline.com, affichent des postes en enseignement. De plus, certains organismes et agences offrent des services de placement. Toutefois, comme c'est le cas en Ontario, il est peu probable que l'on embauche quelqu'un sans lui avoir fait passer une entrevue. Salons de recrutementLes salons rassemblent un grand nombre d'écoles sous un même toit et permettent de rencontrer les gens en personne. À l'Université Queen's, par exemple, le Teachers' Overseas Recruiting Fair réunit plus de 80 agents de recrutement d'écoles internationales. On y présente habituellement de 500 à 600 postes. Il faut généralement s'inscrire à ces salons réservés aux enseignants autorisés qui pensent sérieusement enseigner à l'étranger. La majorité des contrats sont d'une durée de deux ans et la plupart des écoles donnent la priorité à ceux qui possèdent au moins deux années d'expérience.
Écoles publiquesLes écoles publiques des États-Unis, du Royaume-Uni, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande embauchent des enseignants étrangers au besoin. Comme c'est le cas au Canada, les enseignants locaux ont préséance, mais la demande est grande dans certaines matières et régions. Des agences publient des annonces pour de tels postes dans des revues spécialisées telles que Pour parler profession. Aux États-Unis, on cherche beaucoup d'enseignants de mathématiques, de science et pour l'enfance en difficulté, mais les besoins pour les autres matières sont généralement comblés. Les personnes souhaitant enseigner aux États-Unis se heurtent à trois obstacles : l'autorisation d'enseigner (décernée par l'État), la recherche d'emploi (habituellement par l'entremise des districts) et le visa ou permis de travail. La tâche la plus complexe pour les Canadiens est d'obtenir le visa; il est préférable que l'employeur en fasse la demande.
Au Royaume-Uni, on trouve plusieurs agences de placement pour enseignants. En général, on ne paie pas pour se prévaloir de leurs services. De plus, certains journaux, tels que le London Times Educational Supplement, affichent des postes à combler. Les autorités scolaires locales (Local Education Authorities ou LEA) acceptent également les demandes d'emploi faites en personne. Les professionnels de moins de 30 ans peuvent demander un visa d'emploi ou de vacances, en vigueur pour un an. Le bureau des normes dans l'enseignement inspecte les écoles et affiche sur internet les résultats sur la nature et les qualités de chacune. En Australie et en Nouvelle-Zélande, l'année scolaire est divisée en quatre sessions dont la première débute le 1er février. La majorité des enseignants sont embauchés pour la première session, mais d'autres le sont pour la troisième (juillet) et la dernière (septembre). Tous les postes à combler en enseignement en Nouvelle-Zélande sont affichés en ligne sur le site de Education Gazette. Le gouvernement australien offre aux jeunes enseignants des visas d'emploi ou de vacances en vigueur pour une année pour des périodesde trois mois avec un même employeur. Les enseignants canadiens ne possédant pas de tels visas ne seront évalués que si l'on ne trouve pas de candidat australien acceptable.
Anglais langue secondeComme il y a une énorme demande partout dans le monde, on retrouve beaucoup de postes en enseignement de l'anglais langue seconde (ALS). Les programmes d'ALS sont offerts dans différents établissements dont les écoles de langue commerciales, les collèges, les universités, les écoles privées et de district. Certains programmes gouvernementaux (tels que JET au Japon) et des agences de développement offrent aussi des cours d'anglais. On peut exiger soit une formation universitaire, soit une autorisation d'enseigner, soit un diplôme en enseignement de l'ALS. Il est préférable, pour les élèves tout comme pour les possibilités de placement, d'avoir une formation formelle en enseignement de l'ALS. Bon nombre d'écoles de langue ne demandent pas d'expérience en enseignement, mais celles qui offrent des postes plus payants l'exigent.
Ceux qui désirent enseigner l'ALS ont l'embarras du choix. Le plus difficile pourrait être de déterminer la qualité de l'organisme ou de l'école offrant le poste. En effet, il existe des milliers d'écoles de langue, mais aucune agence d'agrément centralisée. Il faut poser beaucoup de questions, parler à des enseignants qui y ont travaillé, vérifier les références et faire preuve de prudence. On peut aussi vérifier les journaux et les annonces web, poser sa candidature en personne lors d'un voyage ou s'inscrire dans une agence de placement. Les contrats sont parfois offerts par courriel ou par téléphone, mais pour les meilleurs emplois, on demande habituellement une entrevue. Développement internationalLe développement international permet aux enseignants d'apporter leur contribution à la racine même des pays en développement. Bien qu'il y ait des exceptions, les enseignants travaillant pour des organismes non gouvernementaux reçoivent souvent un taux salarial relatif à la région (modeste comparativement à la norme canadienne). Ces organismes, religieux ou non, offrent par contre des programmes d'orientation avant le départ et à l'arrivée, ainsi que du soutien continu durant le séjour. On ne peut prendre de position définitive sur les emplois offerts par les organismes non gouvernementaux. Il faut faire des recherches approfondies pour chacun, par exemple, les postes offerts, les pays en cause, l'approche relative au développement, la durée des contrats, les procédures et dates d'échéance des demandes d'emploi, les critères de sélection, le salaire et les avantages sociaux. À cette fin, deux ouvrages sont disponibles : Qui fait quoi en développement international, du Conseil canadien pour la coopération internationale, et The Big Guide to Living and Working Overseas, publié par Intercultural Systems (en anglais seulement).
Service outre-mer, un projet parrainé par la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants, entre aussi dans cette catégorie. Il offre aussi des postes à court terme et vise à fournir de l'assistance professionnelle aux enseignants dans des pays en développement. ÉchangesLes échanges permettent aux professionnels canadiens d'enseigner dans la classe d'un enseignant d'un autre pays (p. ex., plusieurs pays d'Europe, les États-Unis, l'Australie ou la Nouvelle-Zélande) et de vivre dans la demeure de ce dernier. Durant l'échange, les enseignants canadiens conservent leur emploi, leur ancienneté et leur salaire dans l'école de départ. Pour être admissible à ce programme, il faut posséder au moins cinq années d'expérience et avoir obtenu une recommandation de son district. Les échanges sont d'une durée d'un an, ce qui permet d'amener sa famille. Un excellent site à visiter est celui de la Canadian Education Exchange Foundation à www.ceef.ca. Le site de l'Université Queen's contient une liste complète de liens relatifs à toutes les catégories mentionnées dans cet article. Il suffit de cliquer sur le lien International Links à educ.queensu.ca/placement. Questions fréquentesDois-je parler une autre langue?Dans les cas décrits dans le présent article, la réponse est non. L'anglais est la langue d'apprentissage. Par contre, il peut être très utile de parler la langue du pays, tant d'un point de vue personnel que professionnel. Où pourrais-je habiter?Cela dépend de la situation dans laquelle vous vous trouvez. Les avantages sociaux offerts par les écoles internationales incluent souvent un logement meublé. L'école pourrait aussi vous donner une allocation de loyer et de l'aide pour trouver un logement acceptable. Dans le cas des échanges, vous habitez la maison de l'autre enseignant. Dans les pays anglophones, vous devrez vous débrouiller tout seul, comme ce serait le cas au Canada. Comment puis-je comparer le salaire et les avantages sociaux offerts à ceux de ma situation actuelle?Le secret est de ne pas vous attarder au salaire brut. Comme il faut tenir compte de toutes les variables (monnaie, taux de change, coût de la vie, taux d'imposition, avantages sociaux et autres), le salaire brut ne suffit pas à la comparaison. Il faut plutôt se demander combien vous pourriez épargner. Basez-vous sur vos économies annuelles. Vous disposerez de différentes façons pour arriver à un même montant à l'étranger. Par exemple, avec un salaire de 25 000 $US dans certains pays, vous pourriez économiser davantage qu'avec un salaire de 60 000 $ au Canada parce que les taxes pourraient être moindres ou inexistantes. Vous pourriez ne pas avoir à payer de logement. Les avantages sociaux et le coût de la vie pourraient également compenser. Comment vérifier la sécurité de certains pays?Vous devrez trouver le plus de renseignements possible sur le pays qui vous intéresse et tenir compte des risques que vous êtes prêt à prendre. Ce qui est acceptable pour une personne pourrait être inacceptable pour une autre. Garder l'esprit ouvert est plus difficile qu'on le pense. De nombreux sites web contiennent des renseignements de base à ce sujet. Le site du ministère canadien des Affaires étrangères et du Commerce international en est un bon exemple. Demandez à des personnes enseignant dans le pays en question plutôt que de compter sur les impressions véhiculées dans les médias. Enseigner le français à l'étrangerLes possibilités étant moins nombreuses pour les professionnels désirant enseigner le français à l'étranger, des recherches plus poussées s'imposent. La section Échanges Canada du site de Patrimoine Canada vous permet de faire des recherches en fonction de la profession, de l'âge et du pays. De son côté, le site de l'Université d'Ottawa www.careers.uottawa.ca/fr/etudiants/international/travail_enseignement contient des liens vers divers organismes offrant des postes d'enseignement du français langue seconde à l'étranger. Autre site intéressant : www.franc-parler.org, de la Communauté mondiale des professeurs de français. On y trouve une section Petites annonces où l'on peut offrir ses services et répondre à des offres. En général, les autres sites disponibles proviennent de la France, comme ScolaSite et le site de l'AEFE. Il faudrait donc communiquer avec les autorités en question pour connaître les exigences. On peut aussi sonder l'Annuaire Google, section Formation, sous-section Pédagogie. |