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Décembre 1999

Une vague de retraites ouvre la porte à un nombre record de nouveaux enseignants


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Au début des années 90, des milliers d’enseignantes et d’enseignants étaient sans emploi ou enseignaient ailleurs qu’en Ontario. On les invite maintenant à remplacer les quelque 15 000 enseignantes et enseignants qui ont pris leur retraite au cours des deux dernières années. Mais lorsque la prochaine vague de retraites frappera le milieu de l’éducation ontarien en 2002, personne ne pourra assurer la relève.

de Frank McIntyre

Le tableau de l’Ordre reflète les efforts déployés pour sensibiliser le public ontarien à la pénurie de la main-d’œuvre en enseignement et le recrutement intensif de la part des conseils scolaires partout dans la province.

Pendant presque toute cette décennie, les diplômés des facultés d’éducation de l’Ontario ont été nombreux à parcourir le globe à la recherche d’un emploi en enseignement ou à se tourner vers d’autres professions. Mais depuis deux ans, un nombre record d’entre eux ont immédiatement joint les rangs de la profession enseignante.

Pendant cette même période, beaucoup d’anciens enseignants et enseignantes ont réintégré le milieu de l’enseignement, tandis que des diplômés en éducation depuis déjà un certain de temps qui n’enseignaient pas en Ontario ont commencé à le faire.

Plus de 22 000 personnes ont obtenu le droit d’enseigner en Ontario en 1998 et 1999. Environ 7 400 sont d’anciens enseignants ou enseignantes ou encore d’anciens diplômés qui ont répondu en très grand nombre à l’appel lancé par les conseils scolaires pour remplacer les 10 200 personnes qui ont pris leur retraite en 1998 et les 5 000 autres qui en ont fait tout autant en 1999.

La réserve d’enseignantes et d’enseignants inactifs ou expatriés est épuisée. Elle ne sera pas renflouée d’ici 2001, car comme nous le signalions dans le numéro de décembre 1998 de Pour parler profession, les retraites chez le personnel enseignant continueront de se succéder. Sans réserve, nous ne pourrons pallier la pénurie de main-d’œuvre qui s’annonce déjà pour 2002, moment où prend fin le facteur 85 et où l’on devrait constater une autre importante vague de retraites.

Une étude des nouvelles cartes de compétence délivrées par l’Ordre montre que 12 434 personnes ont joint les rangs de la profession enseignante en Ontario en 1998, et 9 842 autres, en septembre 1999. À ces 22 276 nouveaux membres s’ajoutent 1 962 autres personnes titulaires d’une carte de compétence temporaire qui ont obtenu leur carte de compétence permanente.

La profession n’a pas connu une telle croissance depuis l’explosion des inscriptions des années 60. Elle gagne en moyenne 11 000 nouveaux membres par année, à comparer à 4 500 et à 8 000 nouveaux membres dans les années 80.

LE DÉFI DU MENTORAT

Ces chiffres mettent en lumière l’importance d’assurer de meilleurs services de mentorat dans les écoles de la province. Notre étude ne porte que sur deux années de cette importante transition à une nouvelle génération de personnel enseignant. Le roulement massif se poursuivra alors que les retraites se succéderont rapidement. En outre, beaucoup de suppléantes et de suppléants ont obtenu des postes réguliers pour la première fois en 1998 et 1999, ce qui se traduit par beaucoup de nouveaux visages dans les salles du personnel enseignant partout en Ontario.

Ces nouveaux venus injectent une bouffée d’énergie et une perspective moderne de l’enseignement dans les écoles. Mais ils ont besoin de l’appui de leurs collègues d’expérience qui sont de moins en moins nombreux pour les aider à comprendre la culture de la profession dans les écoles.

LES FINISSANTS JOIGNENT LA PROFESSION

Les diplômés des facultés d’éducation de l’Ontario constituent la plus grande source de nouveau personnel enseignant. Environ 90 pour 100 des finissants ontariens des deux dernières années sont devenus membres de l’Ordre. Bien que la base de données de l’Ordre n’inclut pas de renseignements sur la situation professionnelle, la plupart des 5 153 diplômés de 1998 et des 5 290 diplômés de 1999 qui se sont inscrits à l’Ordre immédiatement après avoir terminé leurs études enseignent probablement dans la province sur une base régulière ou font de la suppléance.

Cette situation diffère passablement de celle des années précédentes. L’analyse des données effectuée par le ministère au milieu des années 70 et dans les années 80 montre que seulement 30 à 60 pour 100 des diplômés en Ontario trouvaient un emploi la première année.

LES ANCIENS REVIENNENT

Malgré ce taux de participation élevé, les diplômés représentent moins de la moitié des nouveaux membres de l’Ordre au cours des deux dernières années. Au total, 3 700 membres ont obtenu leur baccalauréat en éducation au cours des cinq années précédentes.

Parallèlement, un autre groupe de 3 700 anciens enseignants et enseignantes a réintégré la profession au cours de cette période. Au total, ces personnes diplômées inactives et ces anciens enseignants et enseignantes représentent le tiers des membres de l’Ordre ayant obtenu le droit d’enseigner depuis 1998.

Ce groupe de personnes autrefois qualifiées et d’anciens diplômés des programmes de formation initiale en Ontario constitue une importante source de recrutement pour les conseils scolaires, étant donné le taux élevé de retraites des 18 derniers mois.

Mais le tableau de l’Ordre semble indiquer que ce sera la seule fois de cette décennie – pendant laquelle près de la moitié du personnel enseignant ontarien prendra sa retraite – que le milieu de l’enseignement disposera d’une si grande réserve de personnes qualifiées. Le nombre d’enseignantes et d’enseignants qualifiés a baissé de 1998 à 1999, ce qui n’est pas surprenant dans le cas d’une source tarissable comme celle-là.

Bien que de nombreux conseils continuent de signaler des postes vacants en 1999, surtout pour la suppléance, le nombre de diplômés au cours des cinq années précédentes qui enseignent maintenant a baissé, passant de 2 724 en 1998 à 976 en 1999. Comme la plupart des diplômés intègrent le milieu de l’enseignement immédiatement après leurs études, on ne pourra plus compter sur ces anciens diplômés pour combler les postes vacants. Quoique moins inquiétants, les chiffres relatifs aux anciens membres du personnel enseignant ont également baissé, passant de 1 959 en 1998 à 1 741 en 1999.

Lors de la prochaine vague de retraites en 2002, les conseils ne disposeront pas d’un tel bassin d’enseignantes et d’enseignants inactifs intéressés à enseigner.

LES AUTRES PROVINCES

Les diplômés des facultés d’éducation d’autres provinces canadiennes constituent une autre source de personnel en Ontario. Ce groupe de 1 879 nouveaux enseignants et enseignantes en 1998 et 1999 compte des diplômés de toutes les provinces, en particulier du Québec et de la Nouvelle-Écosse.

Bon nombre d’universités hors-province ont contribué à augmenter le personnel enseignant ontarien, notamment les universités McGill (194), Memorial (131), de l’Alberta (126), du Nouveau-Brunswick (82), St. Francis Xavier (82) et Laval (71). Parmi ces nouveaux membres, on compte des Ontariennes et Ontariens qui ont fait leurs études à l’extérieur de la province et des personnes qui se sont installées en Ontario après avoir quitté leur province d’origine.

L’ÉTAT DE NEW YORK

Enfin, 11 pour 100 des nouveaux enseignants et enseignantes ont obtenu leur grade dans d’autres pays. Les universités américaines constituent maintenant la plus grande source de personnes qualifiées formées à l’extérieur du Canada.

Depuis janvier 1998, 1 401 diplômés des programmes américains de formation à l’enseignement sont devenus membres de l’Ordre. Beaucoup de ces nouveaux membres sont des Ontariennes et Ontariens qui rentrent chez eux pour enseigner, le plus souvent immédiatement après leurs études. Comme nous l’avons souligné dans le numéro de juin 1999 de Pour parler profession, la pénurie de personnel enseignant en Ontario a fait grimper les demandes d’inscription qui dépassent de beaucoup les places disponibles dans nos facultés d’éducation. Certaines facultés d’éducation newyorkaises recrutent énergiquement des candidates et candidats ontariens. Bien que la plupart d’entre elles affirment que leurs programmes répondent aux conditions ontariennes, certains diplômés ont dû suivre des cours additionnels pour pouvoir enseigner en Ontario.

Parmi les nouveaux enseignants et enseignantes ontariens qui ont fait leurs études aux États-Unis au cours des deux dernières années, trois sur quatre ont obtenu leur grade à l’une des cinq universités frontalières de New York ou à la University of Maine à Presque Isle.

À L’ÉCHELLE MONDIALE

Le reste, soit 5 pour 100, des nouveaux enseignants et enseignantes de la province viennent de l’extérieur du Canada et des États-Unis. Au total, 1 153 nouveaux enseignants et enseignantes de partout dans le monde ont obtenu leur première carte de compétence temporaire en 1998 et 1999, ce qui est suprenant. De plus, au cours des deux dernières années, 605 enseignantes et enseignants de l’étranger ont fait remplacer leur carte de compétence temporaire par une carte de compétence permanente.

Depuis deux ans, des membres provenant de 75 pays, en particulier des facultés d’éducation d’Australie (347), du Royaume-Uni (307), de l’Inde (72), de Pologne (57), de Hong Kong (46) et de Roumanie (31), ont obtenu le droit d’enseigner. La moitié des nouveaux membres du personnel enseignant formés à l’extérieur de l’Amérique du Nord vient du Royaume-Uni et d’Australie. L’Europe suit avec 17 pour 100 des nouveaux membres. Enfin de 4 à 10 pour 100 des nouveaux enseignants et enseignantes formés à l’extérieur de l’Ontario viennent d’ailleurs que du Canada et des États-Unis.

ROULEMENT IMPORTANT PRESQUE PARTOUT

À partir de l’adresse permanente des membres, nous constatons que la plupart des régions de la province sont touchées par un roulement important des enseignantes et enseignants. Les personnes devenues membres de l’Ordre au cours des deux dernières années représentent 13,2 pour 100 des membres qui détiennent des cartes de compétence. Sauf dans le nord-ouest de l’Ontario où le roulement n’est que de 4,7 pour 100, chaque région est durement touchée par le roulement qui varie de 12 pour 100 dans le sud-ouest ontarien à 15,5 pour 100 à Toronto.

Frank McIntyre est conseiller en ressources humaines à l’Ordre. Vous pouvez le joindre à fmcintyre@oct.ca

Origine des enseignants formés à l’étranger
(Depuis le 1er janvier 1998)

Territoire de compétence Nombre Territoire de compétence Nombre
ÉTATS-UNIS 1 401 ZAÏRE 3
AUSTRALIE 347 NOUVELLE- ZÉLANDE 3
ROYAUME-UNI 307 ALBANIE 3
INDE 72 FRANCE 3
POLOGNE 57 MALTE 2
HONG KONG 46 BURUNDI 2
ROUMANIE 31 SLOVAKIE 2
JAMAÏQUE 28 EL SALVADOR 2
RUSSIE 21 GRENADE 2
AFRIQUE DU SUD 17 MEXIQUE 2
UKRAINE 14 PAYS-BAS 2
YOUGOSLAVIE 13 PÉROU 2
HONGRIE 11 AFGHANISTAN 2
ÉGYPTE 9 CROATIE 2
LIBAN 8 CUBA 1
PAKISTAN 8 GÉORGIE 1
PHILIPPINES 8 ALLEMAGNE 1
BULGARIE 7 GRÈCE 1
TRINIDAD & TOBAGO 7 GUATEMALA 1
RÉPUBLIQUE TCHÈQUE 7 JAPON 1
GUYANE 7 JORDANIE 1
CORÉE 6 KOWEÏT 1
IRLANDE 6 NICARAGUA 1
NIGERIA 6 PORTUGAL 1
ITALIE 5 TANZANIE 1
TAIWAN 5 TURQUIE 1
CHINE 5 VÉNÉZUELA 1
IRAN 4 VIETNAM 1
ARGENTINE 4 AZERBAÏDJAN 1
CHILI 4 BARBADE 1
IRAQ 4 BELARUS 1
BRÉSIL 4 BOTSWANA 1
ISRAËL 4 FINLANDE 1
SRI LANKA 4 GHANA 1
SIERRA LEONE 4 OUGANDA 1
ARMÉNIE 4 ESPAGNE 1
NORVÈGE 3 LETTONIE 1
SOMALIE 3