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Décembre 1999

Les enseignants poursuivent
leur formation


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Une enquête effectuée récemment auprès des enseignantes et enseignants ontariens révèle un vif intérêt pour les activités de perfectionnement professionnel formelles et personnelles.

de Lois Browne

Une nouvelle enquête réalisée par l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario montre que la majorité des enseignantes et enseignants participent à des programmes de perfectionnement professionnel formels et personnels et ce, malgré le coût des programmes et les responsabilités familiales qui leur compliquent parfois la tâche. Mais tous ne sont pas enchantés de la qualité de nombreux programmes formels.

L’enquête sur le perfectionnement professionnel a été réalisée au printemps dernier. Elle révèle qu’au cours des deux dernières années, 92 pour 100 des personnes interrogées ont participé à au moins un programme de perfectionnement professionnel formel.

«Nous sommes ravis de constater cet important engagement envers l’exercice de leur profession, déclare la registrateure de l’Ordre, Margaret Wilson, mais nous avons l’intention d’examiner la question de la qualité des programmes soulevée par nos membres.»

Un questionnaire a été distribué à 800 membres anglophones et 70 membres francophones de l’Ordre en mars 1999; au total, 510 personnes y ont répondu. Cette recherche quantitative vient compléter l’ensemble des données dont le comité des normes d’exercice de la profession et d’éducation dispose pour élaborer un cadre de formation. Un second sondage sur les activités de perfectionnement professionnel sera réalisé d’ici février 2000.

AMÉLIORATIONS POSSIBLES

La moitié des enseignantes et enseignants ont qualifié de «très élevée» ou «généralement élevée» la qualité et l’utilité des programmes formels, mais seulement 40 pour 100 d’entre eux ont dit qu’ils pourraient mettre en pratique «énormément» ou «beaucoup» de ce qu’ils ont appris «presque immédiatement».

Linda Grant, coordonnatrice de la Division des questions professionnelles de l’Ordre, reconnaît qu’il faut accroître l’utilité des programmes. «Nous savons qu’un programme de grande qualité est plus utile pour les enseignantes et enseignants, et cela se traduit dans la classe par un meilleur apprentissage chez les élèves. Si seulement 52 pour 100 des membres vantent la qualité des programmes qu’ils ont suivis, c’est qu’il y a beaucoup d’entre eux qui repartent déçus, sans parler du gaspillage de ressources. Ce n’est pas bon pour le personnel enseignant, ni pour l’Ordre, ni pour les élèves, ni pour le public ontarien. Nous nous préoccupons énormément de la qualité des programmes et nous étudierons la question en collaboration avec les établissements qui les offrent.»

Fait assez surprenant, il n’a pas semblé que la qualité douteuse de certains programmes formels empêche les enseignantes et enseignants de s’y inscrire. Cependant, le coût des programmes est prohibitif pour 64 pour 100 des membres et près de la moitié d’entre eux, soit 46 pour 100, citent les responsabilités familiales comme principal obstacle à leur participation aux programmes de perfectionnement professionnel.

«Nous nous soucions aussi du coût des programmes, explique Clarice West-Hobbs, présidente du comité sur les normes d’exercice de la profession et d’éducation. Les cours menant à une qualification additionnelle sont coûteux. Les membres doivent y consacrer beaucoup de temps et encourent parfois des frais de déplacement.»

La plupart des personnes ayant répondu au questionnaire qui avaient participé à des programmes de perfectionnement professionnel formels, soit 81 pour 100, ont indiqué qu’elles avaient eu l’occasion de mettre en commun leurs idées et leurs expériences avec des collègues. «Ces chiffres sont très encourageants, car nous savons que la collaboration avec les pairs accroît de façon importante l’utilité d’une activité de perfectionnement professionnel.»

ACTIVITÉS DE PERFECTIONNEMENT

Le questionnaire avait pour but de recueillir des renseignements sur les activités de formation formelles et personnelles dont les enseignantes et enseignants ont besoin pour s’épanouir au plan professionnel. Nous avons demandé aux membres de l’Ordre de faire rapport sur leurs activités de perfectionnement professionnel au cours des deux dernières années, soit depuis l’été 1996. Nous avons défini le perfectionnement professionnel comme toute activité de formation réalisée dans le but d’acquérir de nouvelles compétences et connaissances liées à l’enseignement.

Les personnes qui ont répondu au questionnaire ont dit avoir participé à des activités de perfectionnement professionnel formelles, comme des ateliers d’une journée ou d’une demi-journée, des conférences d’une ou deux journées, des cours menant à une qualification additionnelle ou des cours universitaires, des programmes de formation du formateur et des programmes préparant à la qualification de directrice ou de directeur d’école ou encore d’agente ou d’agent de supervision.

Parmi les activités personnelles auxquelles les membres s’adonnent, citons la lecture de périodiques et d’ouvrages sur des thèmes généraux et spécifiques à l’enseignement, le travail au sein de comités ou de groupes scolaires ou autres axés sur l’enseignement, la recherche dans les bibliothèques ou sur Internet, la supervision de stages, le mentorat auprès d’élèves ou d’étudiantes et étudiants inscrits aux programmes de formation initiale à l’enseignement et l’organisation de conférences ou d’autres activités pédagogiques.

Les deux tiers des personnes ayant répondu au questionnaire accordent la même importance aux activités formelles et personnelles. Seulement 5 pour 100 des membres jugent que les activités formelles contribuent plus à leur épanouissement professionnel que les activités personnelles.

ACTIVITÉS PERSONNELLES

Les activités personnelles se font surtout de façon indépendante et couvrent une gamme d’activités «ce qui correspond à ce que nous mettons de l’avant dans Consultation : Cadre de formation de la profession enseignante», affirme Grant.

Le curriculum est au premier rang des sujets à traiter dans les activités de formation personnelles. Plus de la moitié des enseignantes et enseignants le placent parmi leurs trois priorités en matière de perfectionnement professionnel. Parmi d’autres sujets cités figurent les stratégies d’enseignement, l’évaluation du rendement des élèves et la préparation de bulletins pertinents, ainsi que l’informatique. Plus de 75 pour 100 des personnes ayant répondu au questionnaire affirment qu’au fur et à mesure qu’elles acquièrent de d’expérience dans la classe, elles arrivent à préciser leurs besoins en matière de perfectionnement professionnel.

Environ 86 pour 100 des personnes interrogées disent lire des ouvrages traitant de questions précises liées à l’enseignement; 82 pour 100 des membres lisent régulièrement une revue professionnelle et 63 pour 100 lisent des ouvrages traitant de thèmes généraux dans le domaine de l’éducation.

Soixante-quinze pour cent des membres consultés ont siégé à un comité ou à un groupe dans leur école et 58 pour 100 à un comité scolaire axé sur le curriculum, l’évaluation ou d’autres questions liées à l’enseignement et à l’apprentissage.

Près de la moitié des personnes interrogées ont siégé à un comité axé sur des questions qui n’étaient pas directement liées à l’enseignement, comme l’administration scolaire, la discipline et les budgets. D’autres étudient des dossiers concernant l’éducation avec des groupes de l’extérieur, siègent au conseil d’école ou à un autre comité de gestion des écoles ou participent à des programmes d’échange ou des voyages éducatifs.

INTERNET AU BOUT DES DOIGTS

Les résultats du questionnaire montrent que l’utilisation de l’informatique à des fins de perfectionnement professionnel s’accroît systématiquement chez les enseignantes et enseignants ontariens. Près de la moitié d’entre eux, soit 46 pour 100, communiquent avec d’autres enseignantes et enseignants grâce à des téléconférences et au courriel et 94 pour 100 d’entre eux ont accès à Internet à la maison ou à l’école. Plus de la moitié, soit 52 pour 100, l’utilisent aux deux endroits.

La majorité des enseignantes et enseignants préfèrent se joindre à d’autres plutôt que de travailler seuls à des activités personnelles. En effet, 95 pour 100 des membres passent quelques heures par semaine à travailler seuls à des activités personnelles; 66 pour 100, environ 5 heures par semaine, et 6 pour 100, plus de 10 heures par semaine. Parmi les membres qui participent à des activités personnelles avec d’autres enseignantes et enseignants, 73 pour 100 y consacrent de une à cinq heures, et 11 pour 100, de six à dix heures.

La nature et la rapidité des changements qui s’opèrent dans le domaine de l’éducation aujourd’hui se reflètent dans les réponses au questionnaire. Au total, 32 pour 100 des personnes interrogées ont vu leurs responsabilités changer de façon importante dans leur emploi actuel, et 29 pour 100 d’entre elles ont assumé des responsabilités de gestion.

Même si elles évoluent dans un milieu de travail stressant, nombre de personnes interrogées ont indiqué comment leur milieu de travail les appuie au plan du perfectionnement professionnel. La majorité des membres reçoivent beaucoup d’encouragement, soit de la part de leurs superviseurs ou de leurs collègues.

Au total, 82 pour 100 des membres disposent d’une pièce, le plus souvent la salle des enseignantes et enseignants, qui leur permet d’échanger des idées en groupe, et plus des trois quarts d’entre eux disposent de moyens efficaces pour faire connaître les activités de perfectionnement professionnel aux autres. Seulement 15 pour 100 des personnes interrogées ont dit que les journées pédagogiques leur fournissent tout ce qui leur faut comme formation au cours d’une année normale.

«Nous sommes ravis de la qualité des renseignements obtenus à la suite de cette enquête, conclut West-Hobbs, car ils cadrent parfaitement avec l’orientation que nous nous sommes donnés pour élaborer un cadre de formation qui valorise à la fois les activités formelles et personnelles. De plus, le questionnaire a permis de mettre en lumière d’autres aspects importants de la formation, notamment la qualité des programmes, que nous comptons examiner de plus près.»

Les résultats de l’enquête sont affichés dans le site web de l’Ordre à www.oct.ca/french/professional_affairs/plfsurvey.htm.

L’intérêt des membres pour le perfectionnement professionnel se traduit par un taux de participation élevé

Un sous-comité du comité des normes d’exercice de la profession et d’éducation, composé d’enseignantes et d’enseignants, a travaillé avec Doug Hart et Nancy Watson de l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario de l’Université de Toronto et de l’Institut de rechreche sociale de l’Université York pour réaliser l’enquête sur les activités de perfectionnement professionnel des enseignantes et enseignants ontariens.

David Northrup, directeur adjoint de l’Institut de recherche sociale de l’Université York qui a aidé l’Ordre à élaborer des stratégies de mise en œuvre de l’enquête sur le perfectionnement professionnel, indique que le taux de participation élevé à l’enquête «confirme que nous avons en main un échantillon fiable des enseignantes et enseignants de l’Ontario.»

«Normalement, la participation aux enquêtes est d’environ 50 pour 100. Le taux de participation à notre enquête s’élève à 68 pour 100. C’est dire l’importance accordée par nos membres aux activités formelles et personnelles de perfectionnement professionnel.»

Northrup a également été surpris de constater le grand nombre de membres qui ont ajouté des commentaires personnels sur leur questionnaire. «Habituellement, seulement 25 pour 100 des personnes interrogées prennent le temps d’ajouter des commentaires personnels. Dans notre cas, 43 pour 100 des membres l’ont fait. Cela confirme l’importance de ce dossier pour les membres et nous montre qu’ils tiennent à aider l’Ordre à faire la lumière sur la question.»

Le questionnaire a été envoyé aux membres en mars 1999. On a fait parvenir trois rappels à ceux et celles qui n’avaient pas encore répondu. L’exercice s’est terminé en juin 1999. En fin de compte, le taux de participation s’est chiffré à 68 pour 100.

L’Ordre a fait appel à des experts-chercheurs dans le domaine de l’éducation pour concevoir, mettre en œuvre et interpréter les résultats du questionnaire.

Nous avons distribué une ébauche de questionnaire à 69 membres de l’Ordre en juin 1998; 42 pour 100 d’entre eux y ont répondu. Cette ébauche a permis de recueillir des renseignements utiles sur la façon d’améliorer l’Ordre et de clarifier les questions.

L’enquête confirme l’intérêt des enseignants ontariens pour le perfectionnement professionnel

La participation des enseignantes et enseignants de l’Ontario aux activités de perfectionnement professionnel, dont il est question dans un questionnaire préparé par l’Ordre plus tôt cette année, se confirme avec les résultats d’une enquête semblable menée par la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants en 1998.

Le questionnaire de l’Ordre montre que 92 pour 100 des enseignantes et enseignants qui y ont répondu ont participé à des activités de perfectionnement professionnel au cours des deux dernières années. C’est un chiffre supérieur à celui rapporté par la FCE dans son enquête menée en 1998. L’enquête montre que 85,5 pour 100 des enseignantes et enseignants canadiens avaient suivi au moins un atelier ou cours formel de perfectionnement professionnel dans les douze mois précédents.

Le curriculum à l’avant-plan des activités de formation des enseignants

Au cours des deux prochaines années, les enseignantes et enseignants de la province orienteront leurs activités de perfectionnement professionnel sur le nouveau curriculum. C’est ce que révèle une enquête faite auprès de 870 membres de l’Ordre de partout dans la province.

L’enquête réalisée au printemps dernier demandait aux participants d’indiquer, à partir d’une liste de 13 éléments, leurs premier, deuxième et troisième choix d’activités de formation pour les deux prochaines années.

Plus de la moitié des répondants ont choisi «mettre en œuvre le nouveau curriculum dans les programmes destinés aux élèves», comme activité principale; 32 pour 100 l’ont inscrit en première place. En outre, 16 pour 100 ont inscrit comme principale activité «la nécessité de trouver du matériel sur le curriculum».

Il est clair que le personnel enseignant est préoccupé par les questions entourant le nouveau curriculum», d’après David Northrup, directeur adjoint de l’Institut de recherche sociale de l’Université York. Northrup a collaboré avec l’Unité des normes d’exercice de la profession et d’éducation de l’Ordre pour concevoir et mettre en œuvre des stratégies qui ont garanti un taux de participation élevé à l’enquête.

L’enquête a montré que chaque enseignante et enseignant interrogé, peu importe leur expérience ou leur lieu de travail, avait les mêmes préoccupations entourant le curriculum.

Par exemple, 54 pour 100 des enseignantes et enseignants comptant moins de six années d’expérience en enseignement ont inscrit la mise en œuvre du nouveau curriculum comme priorité; 57 pour 100 des enseignantes et enseignants comptant plus de 20 années d’expérience en ont fait leur priorité.

«Ce qui ressort encore davantage, quand les réponses variaient légèrement, c’est le peu de différence dans les variations. Que les répondants enseignent en région rurale ou en milieu fortement urbanisé, à l’élémentaire ou au secondaire, leurs réponses demeurent essentiellement les mêmes», a ajouté Northrup.

«Cela en dit long sur l’importance qu’accordent les enseignantes et enseignants à ce qu’ils enseignent et à la qualité de leur enseignement, précise Clarice West-Hobbs, présidente du comité des normes d’exercice de la profession et d’éducation de l’Ordre qui a supervisé la tenue de l’enquête. Le taux de réponse au questionnaire s’élève à 68 pour 100, ce qui est considérable. En y ajoutant la cohérence des réponses, l’enquête met en relief les préoccupations des enseignantes et enseignants envers les défis posés par le nouveau curriculum.»

Plus de 90 pour 100 des enseignantes et enseignants interrogés par l’Ordre signalent qu’ils participent à des activités de perfectionnement professionnel, ce qui égale ou même dépasse le taux de participation de leurs collègues ailleurs au Canada.

Activités de formation personnelles

  • Lire des ouvrages sur des domaines précis liés à l’enseignement

  • Lire régulièrement un périodique destiné aux éducateurs

  • Faire une recherche sur une question à la bibliothèque ou par Internet

  • Lire des ouvrages sur des thèmes généraux en éducation ou les théories de l’éducation

  • Participer à des groupes d’étude ou de discussion

  • Faire une présentation à ses collègues

Autres activités de formation personnelles

  • Communiquer avec d’autres éducateurs

  • Être mentor – p. ex. orienter une nouvelle enseignante à l’école

  • Participer à l’organisation d’une conférence ou d’un événement (p. ex., foire aux sciences)

  • Être mentor reconnu d’un élève ou être membre d’un comité consultatif pour élèves

  • Faire une présentation à une conférence ou à un autre événement à l’extérieur de l’école

  • Avoir participé à une évaluation par les pairs