Une enquête effectuée
récemment auprès des enseignantes et enseignants ontariens révèle un vif intérêt
pour les activités de perfectionnement professionnel formelles et personnelles.
de Lois Browne
Une nouvelle enquête réalisée par lOrdre des enseignantes et des
enseignants de lOntario montre que la majorité des enseignantes et enseignants
participent à des programmes de perfectionnement professionnel formels et personnels et
ce, malgré le coût des programmes et les responsabilités familiales qui leur
compliquent parfois la tâche. Mais tous ne sont pas enchantés de la qualité de nombreux
programmes formels.
Lenquête sur le perfectionnement professionnel a été réalisée
au printemps dernier. Elle révèle quau cours des deux dernières années, 92 pour
100 des personnes interrogées ont participé à au moins un programme de perfectionnement
professionnel formel.
«Nous sommes ravis de constater cet important engagement envers
lexercice de leur profession, déclare la registrateure de lOrdre, Margaret
Wilson, mais nous avons lintention dexaminer la question de la qualité des
programmes soulevée par nos membres.»
Un questionnaire a été distribué à 800 membres anglophones et 70
membres francophones de lOrdre en mars 1999; au total, 510 personnes y ont répondu.
Cette recherche quantitative vient compléter lensemble des données dont le comité
des normes dexercice de la profession et déducation dispose pour élaborer un
cadre de formation. Un second sondage sur les activités de perfectionnement professionnel
sera réalisé dici février 2000.
AMÉLIORATIONS POSSIBLES
La moitié des enseignantes et enseignants ont qualifié de «très
élevée» ou «généralement élevée» la qualité et lutilité des programmes
formels, mais seulement 40 pour 100 dentre eux ont dit quils pourraient mettre
en pratique «énormément» ou «beaucoup» de ce quils ont appris «presque
immédiatement».
Linda Grant, coordonnatrice de la Division des questions professionnelles
de lOrdre, reconnaît quil faut accroître lutilité des programmes.
«Nous savons quun programme de grande qualité est plus utile pour les enseignantes
et enseignants, et cela se traduit dans la classe par un meilleur apprentissage chez les
élèves. Si seulement 52 pour 100 des membres vantent la qualité des programmes
quils ont suivis, cest quil y a beaucoup dentre eux qui repartent
déçus, sans parler du gaspillage de ressources. Ce nest pas bon pour le personnel
enseignant, ni pour lOrdre, ni pour les élèves, ni pour le public ontarien. Nous
nous préoccupons énormément de la qualité des programmes et nous étudierons la
question en collaboration avec les établissements qui les offrent.»
Fait assez surprenant, il na pas semblé que la qualité douteuse de
certains programmes formels empêche les enseignantes et enseignants de sy
inscrire. Cependant, le coût des programmes est prohibitif pour 64 pour 100 des membres
et près de la moitié dentre eux, soit 46 pour 100, citent les responsabilités
familiales comme principal obstacle à leur participation aux programmes de
perfectionnement professionnel.
«Nous nous soucions aussi du coût des programmes, explique Clarice
West-Hobbs, présidente du comité sur les normes dexercice de la profession et
déducation. Les cours menant à une qualification additionnelle sont coûteux. Les
membres doivent y consacrer beaucoup de temps et encourent parfois des frais de
déplacement.»
La plupart des personnes ayant répondu au questionnaire qui avaient
participé à des programmes de perfectionnement professionnel formels, soit 81 pour 100,
ont indiqué quelles avaient eu loccasion de mettre en commun leurs idées et
leurs expériences avec des collègues. «Ces chiffres sont très encourageants, car nous
savons que la collaboration avec les pairs accroît de façon importante lutilité
dune activité de perfectionnement professionnel.»
ACTIVITÉS DE PERFECTIONNEMENT
Le questionnaire avait pour but de recueillir des renseignements sur les
activités de formation formelles et personnelles dont les enseignantes et enseignants ont
besoin pour sépanouir au plan professionnel. Nous avons demandé aux membres de
lOrdre de faire rapport sur leurs activités de perfectionnement professionnel au
cours des deux dernières années, soit depuis lété 1996. Nous avons défini le
perfectionnement professionnel comme toute activité de formation réalisée dans le but
dacquérir de nouvelles compétences et connaissances liées à lenseignement.
Les personnes qui ont répondu au questionnaire ont dit avoir participé
à des activités de perfectionnement professionnel formelles, comme des ateliers
dune journée ou dune demi-journée, des conférences dune ou deux
journées, des cours menant à une qualification additionnelle ou des cours
universitaires, des programmes de formation du formateur et des programmes préparant à
la qualification de directrice ou de directeur décole ou encore dagente ou
dagent de supervision.
Parmi les activités personnelles auxquelles les membres sadonnent,
citons la lecture de périodiques et douvrages sur des thèmes généraux et
spécifiques à lenseignement, le travail au sein de comités ou de groupes
scolaires ou autres axés sur lenseignement, la recherche dans les bibliothèques ou
sur Internet, la supervision de stages, le mentorat auprès délèves ou
détudiantes et étudiants inscrits aux programmes de formation initiale à
lenseignement et lorganisation de conférences ou dautres activités
pédagogiques.
Les deux tiers des personnes ayant répondu au questionnaire accordent la
même importance aux activités formelles et personnelles. Seulement 5 pour 100 des
membres jugent que les activités formelles contribuent plus à leur épanouissement
professionnel que les activités personnelles.
ACTIVITÉS PERSONNELLES
Les activités personnelles se font surtout de façon indépendante et
couvrent une gamme dactivités «ce qui correspond à ce que nous mettons de
lavant dans Consultation : Cadre de formation de la profession enseignante»,
affirme Grant.
Le curriculum est au premier rang des sujets à traiter dans les
activités de formation personnelles. Plus de la moitié des enseignantes et enseignants
le placent parmi leurs trois priorités en matière de perfectionnement professionnel.
Parmi dautres sujets cités figurent les stratégies denseignement,
lévaluation du rendement des élèves et la préparation de bulletins pertinents,
ainsi que linformatique. Plus de 75 pour 100 des personnes ayant répondu au
questionnaire affirment quau fur et à mesure quelles acquièrent de
dexpérience dans la classe, elles arrivent à préciser leurs besoins en matière
de perfectionnement professionnel.
Environ 86 pour 100 des personnes interrogées disent lire des ouvrages
traitant de questions précises liées à lenseignement; 82 pour 100 des membres
lisent régulièrement une revue professionnelle et 63 pour 100 lisent des ouvrages
traitant de thèmes généraux dans le domaine de léducation.
Soixante-quinze pour cent des membres consultés ont siégé à un comité
ou à un groupe dans leur école et 58 pour 100 à un comité scolaire axé sur le
curriculum, lévaluation ou dautres questions liées à lenseignement et
à lapprentissage.
Près de la moitié des personnes interrogées ont siégé à un comité
axé sur des questions qui nétaient pas directement liées à lenseignement,
comme ladministration scolaire, la discipline et les budgets. Dautres
étudient des dossiers concernant léducation avec des groupes de lextérieur,
siègent au conseil décole ou à un autre comité de gestion des écoles ou
participent à des programmes déchange ou des voyages éducatifs.
INTERNET AU BOUT DES DOIGTS
Les résultats du questionnaire montrent que lutilisation de
linformatique à des fins de perfectionnement professionnel saccroît
systématiquement chez les enseignantes et enseignants ontariens. Près de la moitié
dentre eux, soit 46 pour 100, communiquent avec dautres enseignantes et
enseignants grâce à des téléconférences et au courriel et 94 pour 100 dentre eux ont accès à Internet à la maison ou à lécole. Plus
de la moitié, soit 52 pour 100, lutilisent aux deux endroits.
La majorité des enseignantes et enseignants préfèrent se joindre à
dautres plutôt que de travailler seuls à des activités personnelles. En effet, 95
pour 100 des membres passent quelques heures par semaine à travailler seuls à des
activités personnelles; 66 pour 100, environ 5 heures par semaine, et 6 pour 100, plus de 10 heures par semaine. Parmi les membres qui participent à des
activités personnelles avec dautres enseignantes et enseignants, 73 pour 100 y
consacrent de une à cinq heures, et 11 pour 100, de six à dix heures.
La nature et la rapidité des changements qui sopèrent dans le
domaine de léducation aujourdhui se reflètent dans les réponses au
questionnaire. Au total, 32 pour 100 des personnes interrogées ont vu leurs
responsabilités changer de façon importante dans leur emploi actuel, et 29 pour 100
dentre elles ont assumé des responsabilités de gestion.
Même si elles évoluent dans un milieu de travail stressant, nombre de
personnes interrogées ont indiqué comment leur milieu de travail les appuie au plan du
perfectionnement professionnel. La majorité des membres reçoivent beaucoup
dencouragement, soit de la part de leurs superviseurs ou de leurs collègues.
Au total, 82 pour 100 des membres disposent dune pièce, le plus
souvent la salle des enseignantes et enseignants, qui leur permet déchanger des
idées en groupe, et plus des trois quarts dentre eux disposent de moyens efficaces
pour faire connaître les activités de perfectionnement professionnel aux autres.
Seulement 15 pour 100 des personnes interrogées ont dit que les journées pédagogiques
leur fournissent tout ce qui leur faut comme formation au cours dune année normale.
«Nous sommes ravis de la qualité des renseignements obtenus à la suite
de cette enquête, conclut West-Hobbs, car ils cadrent parfaitement avec
lorientation que nous nous sommes donnés pour élaborer un cadre de formation qui
valorise à la fois les activités formelles et personnelles. De plus, le questionnaire a
permis de mettre en lumière dautres aspects importants de la formation, notamment
la qualité des programmes, que nous comptons examiner de plus près.»
Les résultats de lenquête sont affichés dans le site web de
lOrdre à www.oct.ca/french/professional_affairs/plfsurvey.htm.