«Les normes n’ont pas pour objet l’évaluation du
rendement des enseignantes et enseignants, cette responsabilité relevant des conseils
scolaires en vertu de la Loi sur l’éducation et du Règlement 298, a souligné Wilson. Les conseils scolaires et autres employeurs en
éducation peuvent les utiliser, cependant, pour revoir leur propre système
d’évaluation.»
L’ONTARIO, UN CHEF DE FILE
Les Normes
d’exercice de la profession enseignante trouvent
leur fondement dans la recherche nationale et internationale sur
les normes professionnelles et dans une vaste consultation auprès
des membres de l’Ordre, du public et de divers groupes d’intérêt
et communautaires qui a duré près de deux ans. Une partie de la
recherche a été menée à partir de la discussion en ligne dans le
site web de l’Ordre.
«Nous avons communiqué avec des centaines d’organismes
en éducation et de territoires de compétence, y compris des employeurs et des
universités, et avons reçu des réponses de partout dans le monde, notamment
d’Écosse, de Norvège, d’Afrique du Sud, de Suisse, de Nouvelle-Zélande et des
États-Unis, a précisé Linda Grant, chef de l’Unité des normes d’exercice de
la profession et d’éducation. Nous nous sommes ensuite concentrés sur
l’élaboration de normes autour de thèmes communs que nous avons adaptés au
système scolaire ontarien. L’engagement envers les élèves et les connaissances
essentielles se classaient aux premiers rangs, partout dans le monde.»
Le National Board for Professional Teaching Standards, un
organisme américain créé en 1987 en vue de rehausser le respect et la reconnaissance de
la profession enseignante au moyen de l’élaboration de normes professionnelles, a
été un élément clé de la recherche. Ce conseil évalue des enseignantes et
enseignants qui se portent volontaires et délivre un certificat qui complète le brevet
accordé par l’état. Ses normes professionnelles sont : l’engagement envers
l’élève et son apprentissage, la connaissance de la matière et son enseignement,
la responsabilité de gérer et d’assurer le suivi de l’apprentissage de
l’élève, la pensée systématique sur l’exercice de la profession et
l’apprentissage par l’expérience, ainsi que la participation à une communauté
d’apprentissage.
L’état de New South Wales en Australie se concentre sur
sept normes que l’enseignante ou l’enseignant doit respecter : maîtrise du
contenu et de la prestation de sa discipline, engagement envers l’élève et son
développement global, expertise dans l’art et la science de l’enseignement,
capacité d’évaluer et de rendre compte des résultats d’apprentissage de
l’élève, gestion de la classe et d’autres sites d’enseignement de
manière exemplaire, incarnation des qualités d’une personne éduquée et du citoyen
exemplaire à présenter en exemple à l’élève, ainsi que leadership au sein de la
communauté d’apprentissage.
EN ÉCOSSE
Le General Teaching Council for Scotland compte aussi une
liste de compétences requises chez les nouveaux membres de la profession. Les
compétences de base – comme dans bien d’autres territoires de compétence
– renvoient non seulement à l’aspect pratique, mais aussi aux connaissances, à
la compréhension, à la pensée critique et au comportement positif. Ces compétences
portent sur la matière et le contenu de l’enseignement, sur la classe
(communication, méthodologie, gestion, évaluation), sur l’école (compréhension du
système scolaire et communication avec les parents), ainsi que sur le professionnalisme
(équité, collaboration et engagement envers la communauté, entre autres).
«La perception de la profession enseignante en Norvège
donne à réfléchir, ajoute Linda Grant. La Norvège n’a pas de liste de normes,
mais définit l’enseignement en valorisant les connaissances, l’expérience et
l’enseignant individuellement. Un bon enseignant a une bonne connaissance du
matériel, sait le transmettre pour susciter la curiosité et l’intérêt, et fait
en sorte que l’on respecte la matière enseignée. En outre, l’enseignant
respecte l’élève pour ce qu’il est, son désir d’apprendre, son besoin
d’être stimulé et encouragé, de même que son désir de mettre ses connaissances
à l’épreuve. Un bon enseignant sait inspirer et informer.»
L’Ordre a aussi étudié les normes d’exercice de
nombreux états américains, dont les normes des enseignants et administrateurs scolaires
de l’Arizona Department of Education. Ces normes se fondent sur le curriculum et
s’appuient sur des critères de rendement. Les normes portent sur l’élaboration
et la planification de l’enseignement, la création et la tenue d’un climat
d’apprentissage, la mise en œuvre et la gestion de l’enseignement,
l’évaluation du rendement et la communication des résultats, la collaboration avec
les collègues, les parents et autres, la connaissance du contenu, la compétence
professionnelle, ainsi que la mise en œuvre d’éléments en éducation de
l’enfance en difficulté.
Les administrateurs scolaires de l’Arizona doivent
répondre à cinq normes professionnelles précises, nommément favoriser le
développement, l’articulation, la mise en œuvre et la gestion de
l’énoncé de mission d’un organisme; favoriser le succès de chaque élève en
comprenant les aspects juridiques, culturels et sociaux de la communauté, en y répondant
et en les influençant; mettre en œuvre des stratégies de communication positives et
proactives visant la participation efficace des parents, de la communauté et de
l’école; gérer les services, les programmes, le fonctionnement et les ressources;
mettre de l’avant et favoriser des programmes d’études et d’enseignement
visant l’amélioration du rendement des élèves.
Le U.K. Teacher Training Agency est un autre organisme qui a
retenu l’attention de l’équipe de recherche. L’objectif de cet organisme
est de s’assurer que toute personne se dirigeant vers l’enseignement reçoit une
formation qui lui donne les connaissances, la compréhension et les compétences requises
pour bien s’acquitter de ses fonctions.
L’organisme britannique a élaboré quatre normes qui
diffèrent selon que vous êtes un nouveau membre de la profession ou que vous soyez
titulaire du «Qualified Teacher Status», et qui comprennent des exigences orientées
vers le curriculum.
Les exigences des nouveaux venus portent sur les exigences
d’admission et de sélection, les cours suivis et leur durée, ainsi que
l’assurance de la qualité. Ces exigences permettent de donner des rôles et
responsabilités clairs aux nouveaux venus et la possibilité d’observer et de
côtoyer du personnel d’expérience.
Le statut d’enseignant qualifié est requis pour toute
personne travaillant dans une école et est considéré une «National Professional
Qualification». Ce titre réservé compte des normes comme le maintien de la discipline,
la capacité de bien enseigner et évaluer, la capacité de favoriser l’enthousiasme
et la motivation, l’engagement envers le perfectionnement professionnel et, pour les
nouveaux venus, avoir une bonne connaissance de l’informatique.
AUTRES PROFESSIONS
La recherche s’est terminée par une revue des normes
d’autres ordres professionnels en Ontario – infirmières, ergothérapeutes,
pharmaciens, travailleurs sociaux, entre autres. Les connaissances de base,
l’assurance de la qualité, la communication, la transparence et l’adhésion à
des exigences législatives, de façon générale, se reflètent dans les normes de la
plupart des ordres professionnels étudiés.
Clarice West-Hobbs préside le comité des normes
d’exercice de la profession et d’éducation qui a dirigé l’élaboration
des normes. Elle précise que : «Les enseignantes et enseignants de l’Ontario seront
parmi les premiers au monde à participer directement à l’élaboration de leurs
propres normes. Dans bon nombre de territoires de compétence où des normes
s’appliquent à la profession enseignante, comme dans certains états
d’Australie et des États-Unis, le personnel enseignant n’y a pas participé
activement.»
«Les normes d’ailleurs sont souvent à la remorque
d’objectifs différents des nôtres, comme l’évaluation du rendement ou la
mesure de l’atteinte d’objectifs précis du curriculum. Nos normes sont des
descripteurs de ce qui rend la profession enseignante unique et se veulent la pierre
angulaire de la formation initiale et du perfectionnement professionnel.»
OBJET DES NORMES
Les normes serviront à agréer, à élaborer et à
améliorer des programmes et des activités de formation pour les enseignantes et
enseignants, les directrices et directeurs d’école et les agentes et agents de
supervision, maintenant et dans le futur.
Elles seront les fondements de la formation professionnelle
agréée par l’Ordre qui doit s’assurer que les programmes de formation
qu’il agrée visent les besoins des membres en matière de croissance
professionnelle, de leur entrée dans la profession à leur retraite, ajoute West-Hobbs.
«Les membres de la profession et du public sont assurés
qu’à l’avenir, les programmes de formation seront étroitement liés à ce que
les enseignantes et enseignants font et que les cours menant à des qualifications
s’appuient sur les normes.»
L’Ordre prévoit que les normes d’exercice
de la profession seront intégrées dans les processus de discipline
et d’aptitude professionnelle. Le Règlement
sur la faute professionnelle qui appuie ces deux processus
compte un article qui porte précisément sur l’incapacité de
respecter les normes de la profession.
Le conseil a adopté en principe les normes de la profession,
permettant ainsi aux membres de l’Ordre et du public de les commenter à nouveau.
Vous avez jusqu’au 30 avril pour ce faire. Vous trouverez une copie des normes à
détacher du magazine.
Le conseil devrait étudier la version finale des Normes
d’exercice de la profession enseignante à l’automne de 1999.
