Katie Cole, EAO
La pertinence dans un monde critique
de Kim Pallozzi, EAO
«Il faut être dans le vent jusqu’au dernier jour.»
Pauly D, série de téléréalité Bienvenue à Jersey Shore
Voilà qui n’est pas tout à fait un objectif personnel auquel on s’attendrait de Katie Cole, EAO, l’une des cinq récipiendaires du Prix du premier ministre pour l’excellence en enseignement 2010-2011. D’un autre côté, le très éloquent Pauly D peut nous enseigner à tous quelque chose!
En tant que chef de la section d’anglais de la Medway High School d’Arva, du Thames Valley District School Board, Mme Cole est déterminée à demeurer actuelle.
«Je ne veux pas me limiter à un groupe d’âge ou à un niveau, déclare-t-elle. En tant qu’enseignante, je ne veux jamais atteindre une date d’expiration.»
Grâce à son enthousiasme et à son engagement dans le domaine souvent intimidant des médias et de la technologie, Mme Cole adhère encore plus à cette philosophie.
«Je peux parler des médias toute la journée», de dire Mme Cole. Cela fait donc d’elle un mentor parfait pour ses élèves déjà calés en technologie. Elle a aussi une approche amusante, car elle s’inspire de la culture populaire pour créer nombre de ses plans de leçons.
«La plupart du temps, les élèves n’examinent pas tous les détails de leurs médias, mais ils en utilisent une grande partie.»
Mme Cole aide ses élèves à aiguiser leur sensibilité et leur sens critique à propos de ce qu’ils consomment en matière de médias.
«Je ne veux pas qu’ils soient des utilisateurs passifs. Je veux qu’ils soient un public actif. Une fois qu’ils ont suivi mon cours, j’aime que tous ces élèves sensibilisés aux médias deviennent activistes.»
Mme Cole s’est donné comme mission de parler des questions cruciales touchant les médias, et cette mission est évidente dans son travail sur le cédérom Critical Media Literacy: Addressing Violence in the Media, élaboré pour la Violence in the Media/Critical Media Literacy Coalition de l’Ontario Public School Boards. Elle a prêté main-forte à la rédaction de matériel pédagogique portant sur les programmes-cadres d’anglais et d’étude des médias, de la maternelle à la 12e année.
L’objectif du cédérom est d’appuyer les pédagogues et les parents qui subissent les influences négatives de la violence dans les médias. On peut trouver cette ressource à http://www.crvawc.ca ➔ Curriculum ➔ Media Literacy.
«Avec toute la technologie en place aujourd’hui, nous devons protéger nos enfants. C’est pour moi un point essentiel», affirme Mme Cole.
Elle fait souvent des présentations sur le sujet à des ateliers de perfectionnement professionnel, des conférences et des visites scolaires partout en Ontario et au Québec. Elle anime aussi des ateliers à l’intention des parents dans Facebook et d’autres sites de réseaux sociaux. Elle est persuadée qu’en raison de la popularité des médias sociaux, les parents doivent être informés.
Katie Cole, EAO, et une élève de son cours d’anglais rient aux éclats en fabriquant une carte de remerciement à l’aide de la technique de pliage en iris.
Mme Cole, qui a recours à la technologie presque chaque jour dans sa classe, trouve encore fascinant de voir les élèves consulter leur tablette électronique ou leur téléphone intelligent au lieu de tourner les pages d’un livre. «J’appuie le virage numérique. Toutefois, nous devons le devancer ou, du moins, le suivre. Je prêche l’utilisation de la technologie de façon responsable.»
Elle reste dans le vent non seulement en étant une technophile accomplie, mais aussi en aidant ses élèves à développer une vaste gamme de compétences et à nourrir des passions à l’extérieur de la salle de classe. Championne de volley-ball de l’Université Western Ontario, Mme Cole n’entraîne pas que des joueurs seniors; elle mène aussi le jeu à l’école et le programme Fearless Fitness pour les filles, lequel comprend du yoga, de la danse, ainsi que la Course à la vie CIBC de la Fondation canadienne du cancer du sein.
Quand Mme Cole était élève à l’A.B. Lucas Secondary School de London, elle a écrit une dissertation sur sa passion pour la danse dans son cours de rédaction de 13e année. Son enseignante à l’époque, Inge Evans, a remarqué son travail et a décidé de lui enseigner pendant l’heure du midi, ainsi qu’à d’autres élèves, un certain nombre de danses en couple, dont le West Coast Swing et l’East Coast Swing.
Mme Cole a rapidement appris que l’école, ce n’est pas seulement ce qui se passe pendant les heures de cours, mais aussi après. Elle admet aussi se souvenir que c’est Mme Evans qui lui a donné le goût d’enseigner l’anglais. Le lien solide qu’elle a établi entre l’anglais et la danse est resté avec elle et a nourri son besoin de participer à de nombreuses activités parascolaires.
«C’est bien de faire durer l’enseignement d’une autre personne», déclare Mme Cole. Elle croit aussi qu’il faut donner à la société davantage que ce que l’on en retire afin d’être un bon citoyen du monde.
Mme Evans n’est pas la seule influence sur la carrière en enseignement de Mme Cole, laquelle a commencé il y a neuf ans. Sept enseignants font partie de sa famille : trois oncles, deux tantes, un cousin et sa mère (qui est à la retraite).
«J’ai l’impression d’enseigner depuis 20 ans, car les conversations de chaque réunion de famille portent sur l’enseignement. J’ai tout vécu avec eux!», raconte-t-elle, en riant.
Mme Cole dit que les membres de sa famille ont joué un rôle déterminant dans sa carrière et elle a toujours apprécié leurs sages conseils. Ils lancent des plaisanteries telles que : «Tu n’es pas une vraie enseignante tant que tu ne portes pas une jupe avec des chaussures de course ou que ta voiture n’est pas la seule qui reste dans le stationnement. J’ai grandi en entendant ces préceptes qui sont si vrais!»
La leçon probablement la plus importante que sa famille lui a inculquée est de «trouver dans l’enseignement quelque chose qui accroche ton cœur».
Mme Cole adore sa profession, car, dit-elle : «Je peux descendre et donner un cours de yoga dans le cadre du programme Fearless Fitness, puis remonter et enseigner Hamlet. Il y a tant de choses qui peuvent satisfaire mes intérêts.»
Je tente de téléphoner à la maison pour donner des bonnes nouvelles. Si un élève a une très bonne journée, je vais le dire à ses parents.
Les matières que Mme Cole enseigne reflètent ses passe-temps. Au cours de la dernière année, elle a enseigné l’anglais, l’étude des médias et l’éducation physique. Elle s’en tient à trois lignes directrices simples dans sa classe.
La première est de rire.
«Je veux rendre l’apprentissage amusant, plaisant et motivant. Rendre une matière comme l’anglais tolérable pour mes élèves, dans une atmosphère agréable, c’est crucial pour moi.»
La deuxième est d’insuffler le goût d’apprendre aux élèves.
«J’essaie de faire en sorte qu’ils continuent d’apprendre toute leur vie.» De son enseignement, elle espère qu’ils retiendront au moins «une chose qu’ils apprécient vraiment et qu’ils approfondiront.»
La troisième est d’exiger que les élèves partagent.
«Ce principe est le plus important», dit Mme Cole, qui croit qu’il est impératif de partager ses idées et de les développer au-delà d’eux-mêmes et de la classe, et de participer à la communauté.
Donner et partager font aussi partie du mandat de Mme Cole pour la section d’anglais. Cette équipe compte 13 pédagogues, et Mme Cole dit qu’ils se décrivent comme une famille.
Elle parle aussi du fait que tout demeure intéressant et actuel grâce au partage. Parmi les éléments que Mme Cole aime partager avec ses collègues, notons les idées et les ressources, même si c’est pour une matière qu’elle n’enseigne pas.
«Pour moi, le partage est la pierre d’assise de notre section.»
Partager sa passion
Bien que Mme Cole soit chef de la section d’anglais et ait gagné le prestigieux Prix du premier ministre, ses aspirations demeurent modestes.
«L’endroit où je suis la plus heureuse, c’est dans ma salle de classe», déclare-t-elle, et cela devient très clair quand on la voit à l’œuvre. Pendant ses cours d’anglais langue maternelle et langue seconde, une classe de 9e et 10e année élaborée localement, les élèves de MmeCole fabriquent des cartes de remerciement à l’aide de la technique de pliage en iris. Elle adore les travaux manuels et transmet sa passion à ses élèves. Ceux-ci plaisantent, chantent et citent des passages de films, tout en restant concentrés sur leur tâche et en appréciant le travail. Mme Cole est patiente, encourageante et accessible. Elle se promène dans la salle de classe pour aider les élèves.
Austin demande : «Pouvons-nous faire la même chose demain?»
Plus tard, elle avoue que de tels commentaires la comblent, car ils valident son enseignement.
«Ce sont les petits moments, les petites choses; c’est tout ce que je demande», déclare Mme Cole. Ces collections quotidiennes de petits succès ont laissé une impression durable, tant sur ses élèves que sur ses collègues.
Todd Woollings, EAO, directeur adjoint de l’Ingersoll District Collegiate Institute et ancien chef de la section d’anglais de Medway, fait l’éloge du talent d’enseignante et de mentor de Mme Cole.
M. Woollings affirme : «Chaque jour au travail, elle préconise une approche chaleureuse, créative, progressive et très engagée. Une fois, je l’ai présentée à un groupe de collègues comme étant la franchise incarnée. Elle est le meilleur joueur, la personne que vous voulez absolument dans votre équipe, car elle participe à la fois en tant que joueur et en tant que leader.»
«Elle est toujours gentille, sourit tout le temps et nous vient en aide à tous coups», souligne Jacob, un élève de la classe d’anglais langue maternelle et langue seconde de Mme Cole.
Qu’est-ce qu’un élève peut demander de plus?
Le sourire de Mme Cole nourrit le sentiment de satisfaction qui règne dans la classe, certes, mais il n’est pas le seul élément qui pèse dans la balance. «Je suis une fervente défenseure de l’équité. Nous parlons des étiquettes et de tout ce qui peut être désobligeant, et nous les éliminons immédiatement pour que les élèves soient à l’aise», déclare-t-elle.
Une autre façon d’assurer le bien-être de ses élèves est de communiquer avec leurs parents.
«Je tente de téléphoner à la maison pour donner des bonnes nouvelles au lieu de téléphoner uniquement quand un problème survient. Si un élève a une très bonne journée, je vais le dire à ses parents», dit Mme Cole.
Montrer à ses élèves qu’elle est fière d’eux et de leur travail est un élément clé.
«Nous affichons toujours des projets sur notre tableau», dit-elle.
Et puisqu’il y a beaucoup de travaux sur les murs, il semble y avoir beaucoup de raisons d’être fiers.
Quand Mme Cole parle de son expérience d’enseignante à Medway, elle n’a que des mots de remerciement et des éloges pour son ancien directeur, Murray MacDonald, EAO.
«Il m’a engagée alors qu’il était directeur adjoint. Nous avons donc travaillé ensemble pendant neuf ans. Je ne peux le remercier assez de m’avoir permis de faire tous ces projets fous. Je ne peux songer à personne d’autre qui aurait eu cette patience», déclare Mme Cole.
Et l’admiration est mutuelle.
«Son travail est certainement exemplaire. C’est incroyable, tout ce qu’elle a accompli pour une personne qui n’en est qu’à la première moitié de sa carrière, raconte M. MacDonald, maintenant directeur du Strathroy District Collegiate Institute. J’ai eu l’occasion de la voir croître et se développer en tant qu’enseignante, et sa croissance a été rapide. À ce point-ci, elle peut certainement m’en enseigner plus que je ne peux espérer lui en enseigner.
«Voilà une personne qui a un potentiel illimité. Je suis impatient de voir dans quoi elle s’engagera prochainement et où la mènera le reste de sa carrière. Je sais qu’elle accomplira de grandes choses.»
Alors, que réserve l’avenir à Katie Cole?
«L’enseignement et les enfants font inextricablement partie de ma vie. Je ne peux l’imaginer autrement.»