Pour parler professionLa revue de L’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario
ArchivesProfessionally SpeakingOeeo.ca

 

Dans ce numéro

Rubriques

Chroniques

Articles de fond

Ressources

Autoréglementation

Affaires officielles

 

Affaires officielles : réunion du conseil | qualifications requises pour enseigner | accès à l'information | mandat de l'Ordre | rabais offerts aux membres | agrément | promotion | bourse Atkinson, du nouveau | budget | enquêtes | programme de règlement à l'amiable | audiences

Bourse Atkinson, du nouveau

Ainsley Latour, récipiendaire pour 2006

«Cette annÉe, j’ai appris que ce n’est pas ce qui se passe dans une éprouvette qui rend les sciences difficiles à apprendre, déclare Ainsley Latour, ce sont les mots qu’on utilise pour y penser, en débattre et communiquer les concepts.»

Mme Latour, récipiendaire de la Bourse d’excellence en formation à l’enseignement Joseph W. Atkinson l’année dernière, est maintenant une jeune enseignante dévouée, passionnée de sciences, de langue et de classes inclusives à tous les niveaux.

Elle a commencé à comprendre l’importance fondamentale du langage dans l’enseignement durant un stage dans une classe de sciences de 10e année avec des élèves d’anglais langue seconde, alors qu’elle étudiait à l’Université Queen’s l’année dernière. Cette optique a fait son chemin durant l’été, quand elle a travaillé avec des élèves doués de 11e  année, au sein d’un programme en résidence de recherche en sciences. Elle a ensuite raffermi son expérience à l’Université York, où elle est inscrite au programme de formation à l’enseignement aux élèves atteints de surdité et de surdité partielle. L’équipement de pointe de l’université assure l’accès à la langue d’apprentissage pour tous.

Dans ce programme, plusieurs étudiants sont atteints de surdité et de surdité partielle. Certains sont culturellement sourds, n’utilisant l’ASL qu’entre eux et par l’intermédiaire d’interprètes. D’autres, comme Mme Latour, qui entend partiellement d’une oreille, ont recours à un système de microphones et de combinés auditifs individuels ou de haut-parleurs éparpillés dans la classe, qui assurent le relais de la voix de l’enseignant et des échanges verbaux. Durant les présentations ou le travail de groupes, les étudiants doivent trouver des moyens de communiquer efficacement.

Quand on enseigne aux élèves atteints de surdité et de surdité partielle, il faut s’attarder sur la langue et la communication, de dire Mme Latour.

«Je me rends compte que le niveau de langue des élèves influe sur mon enseignement, ainsi que sur leur acquisition des connaissances.

Elle est d’avis qu’un enseignant doit s’impliquer et jouer un rôle de leader pour rendre une classe inclusive. Deux conférences bien différentes ont confirmé cette conviction : celle de l’Ontario Association of Deans of Education tenue en janvier, et la conférence Activate Yourself, Activate Your Community, The Not Really a Conference, tenue par l’Alliance de vie active pour les Canadiens et Canadiennes ayant un handicap, en mars dernier. Impressionnée par son leadership, l’Alliance lui a demandé de servir d’animatrice pour les jeunes à Échange jeunesse, qui a eu lieu en juillet.

Mme Latour indique aussi qu’elle se rapproche de l’objectif qu’elle s’est fixé dans sa demande de bourse : créer un programme de mentorat pour les jeunes ayant des déficiences auditives. Elle travaille maintenant avec des collègues ayant une optique commune, afin d’organiser un forum national de leadership pour la jeunesse, qui suivra le congrès de l’International Federation of Hard of Hearing People (la fédération internationale des personnes sourdes et malentendantes), organisé par l’Association des malentendants canadiens, à Vancouver, en juillet 2008.

Elle croit fermement en l’importance d’apprendre par la pratique pour communiquer et fixer la connaissance. D’après l’expérience qu’elle a acquise l’année dernière, elle voit qu’«enseigner les sciences par la pratique permet d’arriver au changement conceptuel.» Selon elle, un tel changement est nécessaire quand on parle d’incapacité.

Elle s’en prend au modèle médical de la déficience, qui ne voit qu’une malformation à réparer. Elle préfère le modèle social, qui cherche à modifier l’environnement pour faire passer la personne avant sa déficience. «Je ne suis pas ma déficience, mais elle fait certainement partie de qui je suis. Et c’est quelque chose que je ne voudrais pas changer.» 

Étant donné la diversité de ses intérêts, il n’est pas surprenant que son poste idéal serait de travailler à temps partiel comme enseignante de sciences dans sa propre classe, ainsi que dans une classe commune d’élèves atteints de surdité et de surdité partielle, ou encore comme enseignante itinérante.

 «Un enseignant itinérant fait plus que parler pour ses élèves; il a également la responsabilité d’éduquer les autres enseignants de la communauté. Nous avons encore beaucoup de travail à faire pour éliminer les barrières et créer un milieu de travail efficace pour tous.»

Mme Latour envisage son premier poste dans une classe commune et médite sur les effets inattendus de sa bourse. Celle-ci, dit-elle, l’a aidée à réfléchir sur sa pratique.

 «La réflexion est une capacité importante pour les pédagogues, dit-elle, mais il est difficile de la définir et de l’enseigner.»

En attendant, ses objectifs sont clairs : enseigner pour obtenir un changement conceptuel, que ce soit dans le domaine des sciences ou des déficiences.

Haut de la page