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Juin 1999

En couverture

L’Ordre demande au ministère d’affecter immédiatement des fonds au titre de places supplémentaires dans les facultés d’éducation


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Attendu que le système scolaire a un besoin urgent d’enseignantes et d’enseignants afin d’éviter une grave pénurie de personnel enseignant et attendu que les facultés d’éducation de l’Ontario ont suffisamment de candidats et la capacité d’augmenter le nombre d’admissions aux programmes de formation initiale mais qu’elles ne peuvent se permettre d’en accepter plus en raison de la structure de financement actuelle.

Il est décidé que l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario demande au ministre de l’Éducation et de la Formation d’affecter suffisamment de fonds aux facultés d’éducation de l’Ontario pour augmenter de 2 000 le nombre de places dans les programmes de formation à l’enseignement aux cycles primaire et moyen et aux cycles intermédiaire et supérieur – études technologiques de base et formation générale – et ce, au cours des cinq prochaines années, dès l’année scolaire 1999-2000, pour éviter une pénurie de personnel enseignant.

L’Ontario a besoin d’augmenter sensiblement le nombre d’enseignantes et d’enseignants formés chez elle pour amoindrir l’impact de la vague massive de retraites pendant laquelle on prévoit que la moitié des membres de l’Ordre atteindront l’âge de la retraite au cours des dix prochaines années.

L’Ordre répond à la pénurie imminente d’enseignantes et d’enseignants en demandant à Queen’s Park de subventionner 2 000 autres places dans les 11 facultés d’éducation de la province et ce, dès septembre. Cette résolution a été proposée par Wayne Cornack, enseignant de géographie à la St. Martin’s Secondary School à Mississauga, et adoptée par le conseil le 26 février.

«L’étude de l’Ordre publiée dans le numéro de décembre de Pour parler profession est la seule à fournir des statistiques fiables sur l’offre du personnel enseignant; ces chiffres ne laissent aucun doute quant à la nécessité pour le gouvernement d’investir massivement dans la formation à l’enseignement, a-t-il ajouté. L’un des principaux éléments de cette résolution de l’Ordre tient dans l’importance d’affecter des fonds à des domaines précis où une pénurie imminente devrait se produire. Il importe également que ces fonds soient affectés sur une période de cinq ans. Cette pénurie se prolongera sans aucun doute bien au-delà de cette période, et les facultés ont besoin d’un financement plus stable pour mieux planifier l’avenir.»

Pour Cecilia Reynolds, membre du conseil et présidente des études de deuxième et troisième cycles à la faculté d’éducation de Brock, les facultés de la province cherchent des moyens d’augmenter leur effectif. «Toutes les facultés disent qu’elles ont le savoir-faire et le personnel, mais non les fonds pour prendre de l’expansion sans réduire la qualité de leurs programmes.»

«Si nous voulons attirer les meilleurs candidats qui soient en éducation, il faut prendre diverses mesures comme augmenter les bourses. Les droits de scolarité et le coût de la vie d’une autre année passée à l’université représentent des obstacles majeurs pour un grand nombre de candidats», ajoute-t-elle.

On compte actuellement 5 918 étudiantes et étudiants inscrits aux programmes consécutifs et concomitants des facultés d’éducation de l’Ontario.

INVESTISSEMENT MODESTE

La registrateure de l’Ordre, Margaret Wilson, signale que l’investissement proposé est relativement modeste quand on le compare aux initiatives à l’étranger. «Les enseignantes et enseignants de l’Ontario sont très en demande partout dans le monde anglophone, et environ 20 pour cent de nos diplômés de 1998 ne se sont pas inscrits à l’Ordre. Nous tenons pour acquis que la plupart ont trouvé un poste en enseignement ailleurs.»

«Traditionnellement, nous nous sommes fiés à l’immigration d’autres pays pour combler les manques de personnel enseignant. Environ 2 000 nouveaux enseignantes et enseignants qui se sont inscrits à l’Ordre l’an dernier ont été formés à l’extérieur de l’Ontario. Mais il n’y a qu’à voir l’enthousiasme et l’innovation avec lesquels d’autres territoires de compétence tentent de régler leur problème de pénurie en éducation pour savoir que la concurrence est forte.»

En Grande-Bretagne, le gouvernement Blair fait de la qualité de l’éducation l’une de ses priorités. Le 31 mars, il a mis fin à une longue consultation sur un Livre vert qui renferme des recommandations qui auront une incidence considérable sur tout, du salaire à l’amélioration des conditions de travail du personnel enseignant, en doublant même les investissements annuels des immobilisations.

Sites web à visiter :

Teachers: Meeting the Challenge
U.K. Department for Employment and Education

U.S. Department of Education

The South Carolina Center for Teacher Recruitment

Market Data Retrieval’s A Look at America’s Teachers Today
donne un sommaire pratique de l’embauche massive qui aura lieu dans la prochaine décennie aux États-Unis.

National Commission on Teaching & America’s Future

Dans son introduction du Livre vert, David Blunkett, secrétaire d’État à l’Éducation et à l’Emploi, dit : «Le gouvernement s’engage à mettre sur pied un programme substantiel d’investissement en éducation – soit 19 milliards de livres au cours des trois prochaines années – parce que, comme vous, nous voulons les meilleures écoles qui soient pour nos enfants dans le prochain siècle. Dans un monde qui évolue à toute vitesse, chaque élève a besoin de savoir lire, écrire, compter, d’être bien informé et prêt à être un citoyen de demain. Les élèves auront besoin d’estime de soi et de confiance pour apprendre la vie durant ainsi que pour jouer un rôle actif au travail et au sein de leur communauté.

«Une partie de cet investissement vise l’amélioration des salaires et de la structure de rémunération pour la profession enseignante. Bon nombre d’enseignantes et d’enseignants atteignent une échelle au-delà de laquelle il est impossible d’obtenir plus, peu importe la qualité du travail, à moins d’assumer des responsabilités de gestion. Les possibilités de croissance et de perfectionnement professionnel sont inadéquates. Les enseignantes et enseignants passent trop de temps aux tâches administratives. Et nous ne recrutons pas assez de diplômés de qualité.

«La façon d’enseigner change aussi. L’investissement dans la technologie, l’appui aux classes et les immobilisations ouvrent de nouvelles possibilités qui rehaussent les normes et mettent en valeur le potentiel des élèves. Nous cherchons des enseignantes et enseignants pour aider à créer les écoles de l’avenir.»

AMÉLIORER LE STATUT, REHAUSSER LE MORAL

«Ces changements doivent correspondre à une nouvelle vision de la profession qui offre une rémunération et un appui accrus en retour d’exigences plus élevées. Notre objectif est de renforcer le rôle de l’école, d’offrir des encouragements envers l’excellence, d’engendrer une solide culture du perfectionnement professionnel, d’offrir un meilleur appui aux enseignantes et enseignants pour qu’ils se concentrent sur l’enseignement en classe, ainsi que de rehausser l’image, le moral et la reconnaissance de la profession.

«Des réformes majeures sont déjà en cours pour rehausser les normes, mais ne pourrons vraiment mettre nos écoles en valeur qu’en recrutant du personnel enseignant et autre, et en le motivant avec l’ambition, les encouragements, la formation et l’appui pour y parvenir.»

Ce livre vert propose d’ajouter au moins 20 000 nouveaux aides-enseignantes et aides-enseignants dans le système scolaire britannique d’ici 2002, de créer un organisme national en matière de leadership scolaire et d’offrir au personnel enseignant de véritables possibilités de perfectionnement professionnel.

La proposition du gouvernement britannique vise à affecter 325 millions de livres au titre du recrutement à court terme, des bourses et des mesures pour encourager les candidats à se diriger vers l’enseignement à la suite d’une formation plus rigoureuse et flexible et de meilleures possibilités d’emploi.

Aux États-Unis, le président Bill Clinton a lancé un Appel à l’action pour l’éducation aux États-Unis dans le XXIe siècle. «Nous avons la possibilité d’assurer la qualité de l’enseignement pendant des années à venir dans le XXIe siècle si nous recrutons des candidats prometteurs vers l’éducation et leur donnons la meilleure formation qui soit.»

BESOIN ÉNORME

Le département américain de l’Éducation estime que le pays aura besoin de 2,2 millions d’enseignantes et d’enseignants au cours des dix prochaines années en raison du nombre de retraites au sein du personnel enseignant, de la hausse de l’effectif étudiant et de la réduction de la taille des classes légiférée par les états. Le gouvernement fédéral offre des subventions aux états pour leur permettre d’offrir des bourses, une préparation de première qualité et l’appui nécessaire aux candidates et candidats à l’enseignement qui acceptent d’enseigner dans les écoles où les besoins sont pressants.

L’état de New York a proposé une série de mesures financières, éducatives et professionnelles, notamment des bourses annuelles aux candidates et candidats qualifiés en retour d’un engagement à enseigner dans les écoles où les besoins sont pressants. Un programme permettra de jumeler des enseignantes et enseignants chevronnés à qui on aura offert une formation spéciale à des nouveaux venus qui ont besoin de mentor et de supervision.

New York laissera également tomber les obstacles non nécessaires pour les enseignantes et enseignants qualifiés d’autres états, soit un élément qui pourrait nuire à l’Ontario étant donné que le salaire moyen d’un enseignant à l’élémentaire dans l’état de New York est sensiblement plus élevé que le salaire moyen versé aux enseignantes et enseignants à l’élémentaire en Ontario. La ville de New York recrute son nouveau personnel aussi loin qu’en Autriche et en Espagne.

Le centre de recrutement du personnel enseignant de la Caroline du Sud, le plus ancien programme de recrutement aux États-Unis, a conçu un modèle repris par divers programmes dans d’autres états. Il reconnaît que les étudiantes et étudiants font leur choix de carrière au secondaire – avant les études postsecondaires, pas pendant. Le recrutement commence tôt grâce à des clubs d’éducation ouverts aux élèves de 7e et 8année. Les élèves du secondaire suivent des cours qui leur permettent d’expérimenter l’enseignement comme carrière, d’explorer des questions d’actualité en éducation et des méthodes pédagogiques novatrices. Un programme d’auxiliaires à l’enseignement dans les écoles secondaires permet aux meilleurs élèves d’être auxiliaires en classe.

La Californie doit ajouter 20 000 nouveaux enseignants et enseignantes l’an prochain seulement, et pour la première fois, mène une campagne publicitaire à la grandeur de l’état pour recruter des candidats. L’état offre des programmes «changement de carrière» aux personnes qui prennent leur retraite dans l’industrie de la haute technologie et de l’aérospatiale et qui veulent se diriger vers l’enseignement.

Au Colorado, le Project Promise recrute du personnel enseignant dans les domaines du droit, de la géologie, de la chimie et de la médecine. En Illinois, la réussite du programme Golden Apple a permis de trouver et de former des jeunes prometteurs tout au long de leurs études secondaires et postsecondaires et au début de leur carrière en enseignement.

DES PRIMES EN PLUS

La Caroline du Nord offre des bourses de 30 000 $ en retour d’un engagement à enseigner pendant quatre ans. Le Massachusetts offre à la signature du contrat une prime de 20 000 $ à 50 nouveaux enseignants et enseignantes choisis lors d’un concours à l’échelon national.

En Ontario, la publication de cette étude marquante de l’Ordre a déjà produit des résultats. Les facultés d’éducation ont vu une augmentation de plus de 40 pour cent du nombre de demandes pour l’année 1999.

L’Ordre participe également avec divers groupes d’intérêt, dont la Fédération des enseignantes et des enseignants de l’Ontario, les directrices et directeurs de l’éducation et les facultés, au groupe de travail du ministre sur le recrutement et le renouvellement du personnel enseignant.

Ce groupe de travail étudie l’offre et la demande d’enseignantes et d’enseignants pour préparer des stratégies à court et à long terme, notamment :

  • améliorer le statut de l’enseignement comme profession
  • encourager les enseignantes et enseignants à enseigner en Ontario
  • offrir plus de flexibilité
  • attirer du personnel dans des domaines aux besoins élevés – informatique, études technologiques – en offrant des incitatifs
  • former du personnel de direction d’école
  • augmenter le nombre de places dans les facultés d’éducation dans des domaines précis pour répondre aux besoins plus pressants des conseils scolaires
  • reconnaître les besoins précis des conseils de langue française et catholiques.

Margaret Wilson dit que l’Ordre souhaite que le groupe de travail étudie bien d’autres idées novatrices et réalisables. Elle précise toutefois que l’Ordre n’acceptera pas de solution miracle ni de formation sur sept semaines qui placerait de jeunes enseignantes et enseignants mal formés dans des classes difficiles à gérer.

«À titre d’ordre responsable de réglementer la profession enseignante, nous ne croyons pas aux solutions temporaires qui ne feront rien d’autre que de placer quelqu’un dans une classe, dit Wilson. Ces solutions ne visent pas la prestation d’une éducation de qualité pour les enfants et sont injustes pour les nouveaux venus qui manquent de préparation et qui sont ainsi débordés.»