Letters to the Editor

Rétroaction du comité de rédaction

Le comité de rédaction est responsable de la chronique Conseil pratique. Les inquiétudes dont nous ont fait part nos lecteurs nous importent grandement. Lancée en mars, la nouvelle chronique ne vise aucunement à minimiser l’importance de certains cours offerts dans les écoles ontariennes. À l’avenir, nous étudierons chaque conseil plus attentivement.


Bien qu’il soit réconfortant de constater que cette nouvelle rubrique ait été lue avec tant d’intérêt, elle n’a pas été rédigée pour soulever les controverses, mais pour offrir des conseils que nos membres pourraient utiliser.


Nous espérions que ce premier conseil en générerait d’autres; c’est donc avec enthousiasme que nous accueillerons ceux que vous nous soumettrez.


-Le comité de rédaction

Juste équilibre

C’est avec une certaine inquiétude que j’ai lu le Conseil pratique du numéro de mars 2012. Soustraire du temps d’une activité que les élèves apprécient pour améliorer le comportement en classe va à l’encontre des bonnes pratiques. Je conviens qu’il est important de bien gérer une classe, mais il faudrait plutôt adopter une approche positive. L’article mentionne que les élèves «se disent les uns les autres de rester calmes et d’être attentifs»; cela ne favorise pas les interactions positives entre les élèves.

Les programmes-cadres de santé et éducation physique et d’arts sont obligatoires, et il est avantageux pour les élèves de participer à des activités physiques. La recherche montre un fort lien entre celles-ci et le rendement scolaire, le comportement en classe, la concentration et l’apprentissage ciblé. L’activité physique quotidienne est une composante essentielle de l’apprentissage en Ontario. Les élèves sont tenus de prendre part à des activités soutenues, d’intensité modérée ou vigoureuse, pendant au moins 20 minutes chaque jour. Ils sont par la suite plus disposés à participer activement à leur apprentissage en classe.

Chris Markham est directeur administratif et PDG d’Ophea, association provinciale vouée à la santé et à l’éducation physique.

Un mal pour un bien?

Le Conseil pratique donnait à penser que l’éducation physique et les arts ne sont pas valorisés. Que ce soit du point du vue des élèves ou des enseignants, le programme-cadre est important et devrait être traité comme tel. En outre, la majorité des recherches montrent qu’une courte séance d’activité physique ou créative peut aider les élèves qui ont perdu leur concentration à mieux apprendre.

Kristy Pulver, EAO, est gestionnaire de programme dans un centre de plein air qui offre des programmes d’éducation expérientielle et selon la personnalité à des élèves de la 1re année au palier postsecondaire.

Les arts, matière essentielle

J’ai été déçue de constater qu’on trouvait approprié de gérer le comportement des élèves par la menace de disposer de moins de temps pour les cours d’arts.

Les arts et l’éducation physique sont peut-être des cours populaires, mais ils sont aussi une partie essentielle du programme-cadre.

Il est inacceptable de soustraire du temps pour ces cours comme stratégie de gestion de classe.

Carole Richardson, EAO, est présidente de l’Ontario Teacher Educators in the Arts et doyenne de l’éducation (par intérim) à la Schulich School of Education, Université Nipissing.

Mauvais conseil

Le Conseil pratique publié dans Réseautage (mars 2012) nous a atterrés et déçus. Il pourrait avoir une influence profondément négative sur les pratiques d’enseignement et le statut des cours de santé et éducation physique.

Nous nous attendions à lire des stratégies inspirantes dans une chronique comme celle- ci, soit des stratégies conçues pour soutenir l’excellence des pratiques en classe, en enseignement et en apprentissage. Nous y avons plutôt trouvé une soi-disant stratégie de gestion du comportement qui punit les élèves en leur soustrayant du temps d’apprentissage dans des matières telles que les arts et l’éducation physique.

Nous ne pouvons concevoir qu’une telle stratégie, qui punit les élèves et marginalise des cours obligatoires selon le programme-cadre, puisse être acceptable ou même permise. Sur quelle norme et quel principe d’empathie a-t-on basé la décision de publier un tel conseil au nom et au service de la profession enseignante de l’Ontario?

Nous espérons que l’Ordre sera plus prudent à l’avenir, quand il demandera des conseils en enseignement et des articles. Et nous espérons que les enseignants offriront des stratégies bien établies, éthiques et éprouvées.

Joe Barrett, EAO, et Chunlei Lu sont professeurs au Département de la formation à l’enseignement de l’Université Brock.

La profession devrait faciliter davantage la transition

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Je viens de lire l’article sur la transition à l’enseignement 2011 (Pour parler profession, mars 2012). Je suis triste d’apprendre que plus de 30 pour cent de nos jeunes enseignants, brillants et enthousiastes, sont sans emploi ou sous-employés après leurs études.

Quand j’ai pris ma retraite, il y a 6 ans, j’ai fait le choix personnel et professionnel de leur laisser ma place, et de faire ma part pour les aider. J’ai aussi précisé à mes collègues que je n’étais pas d’accord avec ceux et celles qui font de la suppléance tout en bénéficiant de leur pension intégrale. J’ai été heureux d’apprendre qu’on avait réduit le nombre de jours de suppléance permis afin que les nouveaux venus ait l’occasion d’acquérir un peu d’expérience en classe.

Je suis aussi d’accord avec M. Stoddart (Courrier des lecteurs, mars 2012), qui suggère que les établissements d’enseignement postsecondaire devraient limiter le nombre d’inscriptions et augmenter leurs critères d’admission pour restreindre le nombre de diplômés sous-employés.

Vous devrez vous donner aux jeunes, à vos pairs, aux administrateurs et aux parents.

Je crois qu’il est encore plus important que l’Ordre travaille de pair avec les établissements de formation en enseignement afin de contrôler l’arrivée des enseignants sur le marché du travail. Nos jeunes professionnels en seraient moins désillusionnés et auraient de meilleures perspectives d’avenir.

Doug Wighton, EAO, membre à la retraite, a été enseignant et directeur de département d’anglais langue seconde au Thistletown Collegiate Institute du Toronto District School Board.

Lettre ouverte aux diplômés

J’écris cette lettre en réaction aux nombreuses lettres récemment publiées au sujet du marché de l’emploi en enseignement.

Aux nouveaux diplômés,

J’ai obtenu ma maîtrise en éducation en 1996, et j’ai eu la chance que mon nom soit inscrit à une liste de suppléance en septembre de la même année. Trouver un poste à temps plein n’était pas facile; comme bon nombre de mes collègues, j’ai eu la chance de me trouver au bon endroit au bon moment.

Sept années plus tard, j’ai quitté mon poste d’enseignante à temps plein pour élever mes quatre enfants, tous âgés de moins de 5 ans. Je suis partie en pensant, sûre de moi, que je pourrais y revenir une fois que mes enfants seraient en âge d’aller à l’école. Après tout, j’avais acquis beaucoup d’expérience!

Bien entendu, ce n’est pas ce qui est arrivé. Pendant mon «congé», j’ai fait énormément de bénévolat à l’école de mes enfants. Mais j’ai tout de même eu beaucoup de difficulté à me trouver de nouveau un emploi en enseignement. Après en avoir trouvé un, j’ai dû prendre le train de banlieue pendant trois ans. Je savais que je devais être plus qu’une bonne enseignante. Mais qui pouvait en témoigner? Les élèves! Je devais faire en sorte que mes enseignements soient visibles à l’extérieur des murs de ma classe. Je me suis donnée à fond à cet exercice. J’ai pris part à divers colloques offerts par mon conseil scolaire et suivi trois cours menant à une QA. Mais, fait essentiel, j’ai accepté des tâches organisationnelles dans mon école. J’ai pris la parole devant les parents et les élèves dès que l’occasion se présentait. La direction était présente; parfois, des conseillères et conseillers scolaires et la surintendance y étaient aussi. Et je poursuivais ma contribution à l’école de mes enfants.

Pourtant, je prenais toujours le train de banlieue. J’étais découragée, mais grâce au soutien des directions d’école et des équipes administratives, je n’ai jamais manqué de travail. J’ai enfin obtenu un contrat d’enseignement à temps plein cette année; il est le fruit de mon dévouement, de ma créativité et de mes efforts profonds et constants. J’ai aussi été au bon endroit au bon moment.

À ceux et celles qui viennent d’obtenir leur diplôme : ne vous attendez pas à ce qu’un poste vous tombe du ciel. Ne pensez pas non plus que l’excellence en classe suffira. Vous devez faire une entrée remarquée dans la profession. Vous devrez promettre ciel et terre à vos élèves, à votre école et aux parents, et tenir ces promesses. Vous devrez vous donner aux jeunes, à vos pairs, aux administrateurs et aux parents. Ensuite, il ne vous restera qu’à espérer être au bon endroit au bon moment.

Jo-Anne Locke, EAO, enseigne la musique du jardin d’enfants à la 8e année à la Beryl Ford Public School du Peel District School Board.

Pourquoi «promouvoir» une conduite non professionnelle?

Bien que le personnage de M. Dee (Examen final, mars 2012) ne dépasse pas les limites de l’inconduite sexuelle, il enfreint toutes les autres règles dans son émission hebdomadaire. Un enseignant qui croit – à tort – que ces comportements sont acceptables n’a qu’à consulter les rubriques Enquêtes et Audiences qui précédaient l’article. Son émission pullule d’exemples de paroles inappropriées, de méthodes disciplinaires physiques et de fautes professionnelles.

Se moquer de notre profession peut paraître chouette, mais ce n’est pas la raison pour laquelle je paie ma cotisation récemment gonflée. L’Ordre a réussi à sensibiliser ses membres aux limites à respecter et aux enjeux professionnels; glorifier le comportement de ce personnage de télévision n’apporte rien et nuit probablement aux jeunes membres de notre profession qui recherchent un encadrement.

Gerald M. Berish, EAO, a enseigné l’histoire, la géographie, l’éducation civique et l’économie de la 9e à la 12e année dans la région de York avant de prendre sa retraite en 2006.

La technologie comme outil

Ce courriel fait suite à la lettre de M. Skot intitulée «Dangers de la technologie» parue dans le numéro de mars 2012. Comme je suis l’enseignante dont la classe de 1re et 2e année a été présentée dans l’article «La génération Facebook à l’école», j’ai cru qu’il était important que je réponde.

Une photographie représente difficilement les interactions entre les élèves et l’esprit de collaboration dont ils font preuve fréquemment dans ma salle de classe. Vous pouvez consulter des vidéos de mes élèves au travail dans mon blogue professionnel, adunsiger.com, dans mon blogue de classe, avivadunsiger.commons.hwdsb.on.ca, ou par l’entremise des messages de mes élèves au missd.commons.hwdsb.on.ca. Bien souvent, les élèves eux-mêmes enregistrent les vidéos et discutent de ce qu’ils ont appris.

L’article reposait sur l’utilisation de la technologie en classe, mais cela ne signifie nullement que les élèves passent la journée assis à l’écran. Je ne dispose pas d’un ordinateur par élève et, bien que j’aie accès à divers outils technologiques, les élèves rédigent régulièrement leur journal, utilisent des outils de manipulation mathématique, dessinent, découpent, peignent, utilisent de la pâte à modeler, lisent des livres, et consultent journaux et revues. Ma classe vise l’équilibre, et j’essaie de donner à mes élèves les outils dont ils ont besoin pour réussir.

Aviva Dunsiger, EAO, enseigne la 1re et 2e année à l’Ancaster Meadow Public School de l’Hamilton-Wentworth District School Board.
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