Septembre 1997

Des professeurs remarquables

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Cynthia Dale :
Deux enseignantes remarquables

Par un vendredi après-midi chaud à Stratford, Cynthia Dale savoure sa journée de congé et se remémore ses études secondaires à Etobicoke, il y a de cela 20 ans. La veille, elle brûlait les planches dans les rôles de Guenevere dans Camelot et de Bianca dans The Taming of the Shrew, rôles qu’elle reprendra samedi.

Cynthia Dale se rappelle de deux enseignantes en particulier qui lui ont enseigné aux années supérieures à l’école Michael Powers / St. Joseph. «Mon enseignante en anglais, Mme Smart. Ce fut mon premier cours de littérature canadienne-anglaise, et il a changé ma vie.»

Dale aimait bien lire, mais la combinaison de Mary Smart, son enseignante en littérature canadienne-anglaise, et de son introduction aux œuvres de Robertson Davies, Margaret Atwood, Susanna Moodie et Northrop Frye ont marqué un point tournant pour elle.


Cynthia Dale en Guenevere dans la pièce Camelot. Une des grandes comédiennes du Canada anglais, Dale a beaucoup travaillé au théâtre, à la télévision et au cinéma. Son rôle d’Olivia dans la populaire série télévisée Street Legal l’a fait connaître du grand public.

«La littérature canadienne-anglaise, insiste Dale, est devenue le pivot de mon existence. Maintenant, je dévore les bouquins et je suis une grande amateure de littérature canadienne-anglaise. Je n’y connaissais rien avant cela.»

Ce n’est qu’aujourd’hui que Dale constate l’importance de cette expérience. Elle a appris que les livres nous forcent à réfléchir. Ils enseignent, ils inspirent et ils nous obligent à la modestie. «Ce qui m’a également marquée, poursuit Dale, c’est que Mme Smart a été la première enseignante à nous traiter comme des adultes.»

Dale, qui a monté sur les planches pour la première fois à l’âge de cinq ans dans le chœur de la pièce Finian’s Rainbow au Royal Alexandra Theatre de Toronto, tient à rester au Canada. «Cela ne veut pas dire que je refuserais de travailler ailleurs, mais la qualité de vie ici n’a pas son pareil. Je sais que cela ressemble à un cliché, mais la nature, la géographie et l’essence même du Canada — trois choses qui font partie intégrante de l’œuvre de nos écrivains — ces choses n’ont pas de prix pour moi.»

L’autre enseignante dont Cynthia Dale garde un bon souvenir est son enseignante en géographie. «Elizabeth Heenan nous a appris à vivre, explique Dale. Elle était une femme formidable : en vogue, au courant, explosive, attentive et engagée. En passant, elle nous a aussi enseigné la géographie.»

«Elle nous parlait beaucoup des actualités. C’est la première fois de ma vie, se rappelle Dale, que j’ai senti le besoin d’en savoir plus que ce que prévoyait le programme d’études.»

«Je n’aimais pas particulièrement l’école, avoue Dale. Mais j’aimais ces deux cours en particulier et je travaillais fort, ce qui n’était pas dans mes habitudes. Ces deux enseignantes m’ont véritablement inspirée. Il ne s’agissait pas uniquement d’apprendre à composer une dissertation ou de savoir ce qu’était un drumlin, c’est la passion pour leur métier qui m’a touchée.»

Un jour l’an dernier, Dale est passée devant l’école en se rendant chez ses parents. Elle a vu qu’on y faisait des travaux de construction. Elle s’est rendue sur le chantier, au beau milieu des travailleurs. Elle est sortie de sa voiture et a ramassé trois vieilles briques, l’une pour elle et les autres pour deux de ses amies.

«Ces années ont été très importantes pour moi, explique-t-elle, et je voulais en conserver un souvenir. J’ai toujours la brique chez moi. Sans compter une collection impressionnante de littérature canadienne-anglaise et une connaissance approfondie des drumlins!