Septembre 1997

La voie de l’avenir

La profession enseignante partout dans le monde

La voie de l’avenir

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de Ivor Sutherland

La première réunion du conseil de l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario marque le début d’une ère nouvelle pour la profession enseignante dans la province.

La création de l’Ordre offre l’occasion à la profession d’étendre son autorité et son influence à des domaines de la vie professionnelle autrefois dominés par d’autres entités. Les membres du corps enseignant de l’Ontario seront dorénavant en mesure de contrôler leurs propres questions professionnelles.

Je suis heureux d’avoir pu participer à cette initiative emballante et que le General Teaching Council for Scotland (GTCS) ait pu aider l’Ordre à ses débuts.

En Ontario, ce nouvel ordre professionnel s’insère dans une tendance internationale entourant la professionnalisation de l’enseignement. Depuis la création du GTCS en 1966, nous avions un nombre faible mais régulier de visiteurs à nos bureaux qui voulaient tout connaître sur nos origines, nos fonctions et notre mode de fonctionnement. Au cours des six à huit dernières années, cependant, ce nombre a considérablement augmenté, tout comme l’intérêt international croissant entourant la création d’ordres professionnels.

Ivor Sutherland, registrateur du General Teaching Council for Scotland, présente un maillet gravé de l’ordre de la profession enseignante d’Écosse à Donna Marie Kennedy, présidente de l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario à l’occasion de la première réunion du conseil en mai.

À la suite de la victoire du Parti travailliste au Royaume-Uni, un ordre professionnel pour la profession enseignante verra presque certainement le jour en Angleterre. Le nouveau gouvernement a fait de la réforme de l’éducation sa priorité et a promis des réformes à la profession enseignante dans le discours de la Reine à l’ouverture du parlement.

Au cours des dernières années, la République d’Irlande et l’Irlande du Nord ont mis sur pied des groupes de travail nationaux pour discuter de la possibilité de créer un ordre professionnel, sans toutefois y arriver jusqu’ici.

Le South African Council for Educators a pris en main l’immense responsabilité de créer un ordre professionnel pour les enseignantes et les enseignants d’Afrique du Sud qui regroupe toutes les races, les langues, les couleurs et les religions.

Le British Columbia College of Teachers existe depuis quelques années déjà et se porte très bien.

L’Australie compte maintenant des conseils d’inscription du personnel enseignant dans les régions du Queensland et de l’Australie méridionale ainsi qu’un Professional Standards Council à Victoria. Ce ne sont pas des ordres professionnels à proprement parler, mais certaines de leurs fonctions se rapprochent des nôtres.

L’Australie a créé un conseil fédéral pour la profession enseignante voilà quatre ou cinq ans, mais cette initiative n’a pas marché. Je crois que le ministre est en voie de proposer un autre organisme conçu pour restaurer le moral de la profession enseignante.

La Nouvelle-Zélande compte un Board of Teacher Registration qui va bien et qui vient de se voir accorder plus de pouvoirs par le gouvernement. Malgré cela, il y a eu un effort concerté pour créer un ordre professionnel pour lequel l’adhésion n’est pas obligatoire. Comme il ne s’agit pas d’un organisme statutaire et que l’adhésion n’est obligatoire, il est très difficile d’encourager les enseignantes et enseignants à devenir membres et à payer leur cotisation.

Après plusieurs années de discussion soutenue, Hong Kong semble également en voie de créer un ordre professionnel pour la profession enseignante semblable au modèle écossais.

Les défis à relever par les membres de la profession enseignante en Ontario dans les années 90 ressemblent étroitement à ceux de tous ces corps professionnels. En Écosse, le GTCS s’intéresse aux questions liées aux changements de curriculum, aux examens nationaux et au besoin de remplacer un grand nombre de membres sur le point de prendre leur retraite par des enseignantes et des enseignants nouveaux et tout aussi qualifiés.

Les membres du corps enseignant écossais qui se rappellent la fondation de leur ordre professionnel voilà plus de 30 ans verront aussi une étrange similitude à l’opposition à la création de l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario.

Comme l’Ordre, le GTCS a été créé pendant un moment difficile de grands changements dans le système scolaire; il a été accueilli avec scepticisme quant à son indépendance, avec inquiétude concernant ses pouvoirs et avec résistance par rapport à sa cotisation. Mais aujourd’hui, les membres du GTCS ne voudraient pour rien au monde perdre leur ordre professionnel.

Ivor Sutherland est enseignant et registrateur du General Teaching Council for Scotland.