Septembre 1997


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Why the Information Highway?
Lessons from Open & Distance Learning

de Erin M. Keough et Judith M. Roberts
Trifolium Books Inc., Toronto, 1995

Critique de Laura Sheehan

Qu’est-ce que l’inforoute? Demandez à dix personnes et vous obtiendrez dix réponses différentes. Une chose est sûre : l’éducation à distance occupera une place importante sur l’autoroute électronique. Les cours en ligne et les modes de prestation alternatifs connaissent une croissance sans précédent au pays.

Pendant que les enseignantes et enseignants parcourent l’inforoute, il est bon de se rappeler que nous avons encore besoin de l’art d’enseigner pour bien prévoir quels seront les modes de prestation appropriés aux apprenants de tout âge.

Why the Information Highway? Lessons from Open & Distance Learning examine l’éducation à distance dans le contexte canadien. C’est là une ressource inépuisable pour les enseignantes et enseignants qui cherchent une perspective nationale.

Les auteures se servent de méthodes reconnues et d’expériences pratiques appuyées par la recherche pour étudier les défis à relever en enseignement et en apprentissage grâce aux nouvelles technologies. Roberts et Keough divisent le livre en trois sections : les nouvelles tendances, les études de cas et une analyse de la nouvelle politique.

 

Les études de cas portent sur les sujets suivants :

  • les apprenants en milieu de travail
  • l’éducation à distance et la transformation de l’éducation élémentaire et secondaire
  • les apprenants autochtones, besoins et méthodes
  • les francophones au Canada : un réseau global
  • réalités virtuelles ou fantasmes ? La technologie et le futur de l’éducation à distance.

Roberts et Keough concluent que les principaux facteurs qui contribuent au succès canadien en éducation à distance sont une infrastructure hautement développée, une solide tradition de la pédagogie en apprentissage à distance et la volonté des gouvernements à favoriser et à subventionner le développement de l’éducation à distance.

Why the Information Highway? Lessons from Open & Distance Learning fournit un programme riche et une ouverture au dialogue professionnel aux enseignantes et enseignants qui s’intéressent au monde en ébullition de l’éducation à distance. Ce livre saura plaire aux éducatrices et éducateurs et aux spécialistes en politique. Lecture agréable et tour d’horizon complet.

Laura Sheehan est agente de programme à l’Unité d’agrément de la Division des questions professionnelles de l’Ordre. Elle recommande deux sites web aux personnes intéressées par l’éducation à distance au Canada : celui de l’Association canadienne pour l’enseignement à distance (www.cade-aced.ca) et celui du Réseau d’éducation à distance de l’Ontario (REDO) (www.redo.on.ca/)

Leadership for the Schoolhouse
How is it different? Why is it important?

de Thomas J. Sergiovanni
Jossey-Bass Publishers, San Francisco

Critique de David McPhail

On entend souvent que de nos jours, la seule constante, c’est le changement. Ce constat en effraie plus d’un dans le monde de l’éducation, qui craint l’inconnu et où, trop souvent, le changement est une source d’incertitude.

Pourquoi en est-il ainsi? Probablement parce que nous avons subi de nombreux changements exécutés sans planification, sans principes de base ni recherches cohérentes fondées sur des faits. Pour les collectivités et surtout pour les élèves, le changement n’est donc pas une bonne chose.

L’ouvrage de Thomas J. Sergiovanni, intitulé Leadership for the Schoolhouse, est une véritable lueur d’espoir au milieu des bouleversements que nous traversons. Il propose la trame d’une réforme fondée sur des recherches et véhicule des principes à la fois raisonnables et réalisables.

Tout au long du livre, l’auteur expose une foule d’idées que les éducatrices et éducateurs voudront connaître et peut-être même appliquer. Les sujets qu’il explore, tels que les meilleures mesures à prendre pour les élèves et les racines du leadership scolaire, sont captivants au point où l’on cherche à les appliquer à son travail.

M. Sergiovanni cite étude après étude pour étayer ses dires. Il préconise non pas de petites classes, mais de petites écoles. Ainsi, il soutient que les écoles élémentaires et secondaires devraient avoir un nombre maximum d’élèves à ne pas dépasser, et il montre comment créer, en quelque sorte, de petites écoles à l’intérieur de très grands établissements.

Comparant l’éducation à de grandes entreprises, comme General Motors et IBM, il démontre que l’école ainsi que les résultats du processus d’apprentissage s’éloignent considérablement des modèles d’entreprise reconnus.

Tout au long de son ouvrage, M. Sergiovanni expose deux grands thèmes. En premier lieu, il croit que l’école devrait se donner des principes moraux. D’après ces principes, le leadership devient une tâche que se partagent tous les membres du milieu scolaire qui prennent des engagements communs. La communauté se donne ainsi un ensemble d’objectifs, de valeurs et d’engagements.

En second lieu, M. Sergiovanni accorde beaucoup d’importance au développement d’un sentiment d’appartenance, que ce soit en classe, dans toute l’école ou dans la communauté. Cette théorie s’éloigne de l’habilitation, qui met l’accent sur les droits, la latitude et la liberté, et met en valeur les engagements, obligations et devoirs de chacun à l’égard des autres et de l’école.

Ainsi, la communauté scolaire est une équipe dont les membres sont unis par des liens moraux – obligations mutuelles, traditions communes, liens normatifs – desquels naît ce sentiment d’appartenance.

L’auteur met toujours l’élève au premier plan, que ce soit dans les projets et ouvrages qu’il propose, dans les renvois à des notions théoriques ou dans les changements qu’il suggère.

C’est un livre à recommander à toute personne qui s’intéresse de près ou de loin à l’éducation. À l’approche des changements qui attendent le monde de l’éducation en Ontario, les propos de Thomas Sergiovanni sont matière à réflexion pour tous les dirigeants, à tous les paliers du système d’éducation. Pour paraphraser M. Sergiovanni, chaque nouvelle génération acquiert son sens moral à la maison, au sein de sa famille. Il faut à nouveau reconnaître qu’en mettant un enfant au monde, nous nous engageons non seulement à lui fournir les nécessités de la vie, mais également à lui inculquer des principes moraux et à former son caractère.

Ce livre s’éloigne de la théorie des «droits individuels» et préconise un équilibre entre l’individualisme et l’adoption de valeurs communautaires. Lisez Leadership for the Schoolhouse de Thomas J. Sergiovanni; vous ne le regretterez pas.

David McPhail est directeur de la Lansdowne Public School à Sarnia.