Empathie, confiance, respect et intégrité.

Pris ensemble, ces mots résument les normes de déontologie de notre profession.

La profession a établi ces normes afin d’orienter le jugement professionnel de ses membres. Elles nous incitent à faire preuve de dignité et guident nos décisions et nos gestes. En incarnant ces normes, nous favorisons la confiance du public pour la profession enseignante.

Au cours des derniers mois, j’ai réfléchi à mes propres gestes tout au long de ma carrière.

En 1997, les membres de la profession ont manifesté contre le gouvernement. Il n’était pas question de salaire ou d’avantages sociaux. Nous n’étions pas seuls. Nous avons reçu l’appui de parents et d’autres syndicats de partout dans la province. Nous savions que nous renoncions à nos salaires, à des prestations et à des gains admissibles pour défendre ce que nous estimions juste et équitable.

Faisons un bond en avant de 15 ans.

Notre système d’éducation est de nouveau en crise.

On nous dit que les temps sont durs pour tout le monde et que les enseignants doivent faire leur part eux aussi.

Le gouvernement invoque la nécessité de s’attaquer au déficit et, dans cette perspective, on considère les congés accumulés et les indemnités de retraite comme étant des dépenses budgétaires.

Les enseignants ont fait savoir au gouvernement qu’ils sont outrés, car ils ont l’impression que leurs droits démocratiques ont été bafoués par la loi 115, qui limitait leurs droits à la négociation et à la grève.

Mes élèves savaient qu’ils pouvaient se fier à moi pour faire passer leurs besoins en premier.

Des futurs membres de la profession s’inquiètent que le Règlement 274/12 constitue une barrière à l’emploi, car les règles misent sur l’ancienneté des enseignants suppléants.

Chaque jour, des pédagogues font face à d’importants dilemmes éthiques auxquels ils doivent réagir immédiatement. Nos normes de déontologie nous servent de référence pour déterminer le comportement à adopter.

Au cours des derniers mois, nous avons dû prendre des décisions extrêmement difficiles.

Comment pourrais-je m’abstenir de défendre mes convictions d’une part et m’attendre à ce qu’on me traite comme une enseignante qui fait preuve d’éthique et d’intégrité d’autre part?

Comment pourrais-je m’attendre à ce que mes élèves tiennent tête aux injustices sociales si je continue de travailler comme si de rien n’était après que mes droits ont été bafoués?

J’ai le devoir d’instruire les élèves et de veiller à leur bien-être.

Mes élèves savaient qu’ils pouvaient se fier à moi pour faire passer leurs besoins en premier. Ils me respectaient, car je faisais preuve d’honnêteté et de franchise. C’était également le cas pour leurs parents qui, tout en étant conscients que j’avais des exigences élevées à l’égard de leurs enfants, savaient que j’étais là pour les aider à réussir dans la vie et à devenir de bons citoyens.

Quels types d’enseignants nos élèves et leurs parents veulent-ils que nous soyons? Dans quel genre de société les élèves veulent-ils grandir?

La loi 115 a été abrogée, certes. Mais qu'a-t-elle accompli? À quoi tout cela a-t-il servi?

Une amie m'a confié qu'en Égypte, des gens nous observent et se demandent si cela vaut la peine de lutter pour la démocratie.

La liberté de choisir est l’essence même de la démocratie.

de Liz Papadopoulos, EAO