Le curriculum a été élaboré sur une période de deux ans par plus de
300 enseignantes et enseignants de 17 conseils scolaires, le tout coordonné par du
personnel de la faculté déducation de lUniversité York. Cétait là
lun des documents produits par le comité de léducation scientifique de
lUniversité York, projet amorcé en 1995 qui sest terminé cet été. Les
objectifs du comité visaient à fournir aux enseignantes et enseignants des énoncés
clairs sur les attentes en sciences et technologie et du matériel dévaluation
liés à ces attentes.
Le curriculum a été élaboré dans le cadre dun processus qui a combiné la
recherche sur les curriculums en sciences et technologie de partout dans le monde, le
document pan-canadien intitulé Cadre commun de résultats dapprentissage en
sciences de la nature, M à 12 et lexpérience de 300 enseignantes et
enseignants.
À létape de la recherche, nous avons analysé les curriculums en sciences et
technologie de nos conseils partenaires, dautres provinces et dautres pays de
langue anglaise et avons découvert que les attentes que nous avions auprès des élèves
ontariens en sciences et technologie étaient bien en-deça de celles des autres provinces
et pays. Mais le nouveau curriculum ontarien sera aussi à jour et moderne que les
documents étudiés dailleurs au Canada ou de létranger.
Marietta Bloch est lauteure principale du curriculum ontarien et membre de
léquipe délaboration pan-canadienne; ainsi, la contribution du comité de
léducation scientifique au document pan-canadien est comparable à celle du groupe
pan-canadien au document ontarien.
LA CLÉ : LES ENSEIGNANTS
Pendant lannée scolaire 19951996, les enseignantes et enseignants des
conseils scolaires partenaires ont participé à plus de 40 ateliers. On y a parlé
dun curriculum approprié à chaque année détudes; on a produit une
synthèse des idées émises qui a ensuite été diffusée et fait lobjet dune
autre discussion.
Une année plus tard, en septembre 1996, une ébauche a été produite en vue dun
examen plus détaillé tant par les enseignantes et enseignants que par les autres parties
intéressées. À cette étape, par exemple, la partie technologie du curriculum a été
considérablement améliorée grâce au travail dun groupe consultatif créé
spécialement; en outre les éléments sur lenvironnement ont été étudiés par
lOntario Learning for Sustainability Partnership. Enfin, le York Forum on School
Science tenu en mai 1997 a rassemblé une variété de personnes et groupes intéressés
élèves, parents, enseignantes et enseignants, membres du mouvement pour la
qualité de léducation pour les informer des orientations que nous prenions.
Cest la participation soutenue des enseignantes et enseignants à chaque étape
de lélaboration qui nous permet de croire que les élèves et le personnel
enseignant pourront répondre aux attentes de ce curriculum.
RENFORCEMENT DES PRINCIPES DE BASE
Néanmoins, nous, les auteurs du document dorigine, croyons que
lintégrité dun véritable curriculum pour les enseignantes et enseignants a
été maintenue.
Le nouveau curriculum a beaucoup en commun avec ce que bon nombre denseignantes
et denseignants enseignent déjà et sappuie des nombreux principes de base
dune bonne pédagogie. Il ne demande pas aux enseignantes et enseignants
daller à lencontre de ce quils font déjà.
Par exemple, le concept dattentes est essentiellement le même que celui de
résultats dapprentissage présenté dans Le programme détudes commun.
On met toujours laccent sur les résultats dapprentissage et
lévaluation met toujours laccent sur la preuve que lélève répond aux
attentes.
Le nouveau curriculum laisse encore une place importante à lenvironnement; il en
est de même pour le besoin dintégrer les sciences et la technologie aux
mathématiques, au français et aux autres matières. Même les sections sur la
technologie, qui peuvent sembler très nouvelles, sappuient sur le type
dactivités que lon trouve dans de nombreuses salles de classe du cycle
primaire, telles que la conception et la construction à laide de blocs Lego.
Par ailleurs, le nouveau curriculum se divise par année détudes plutôt que par
regroupement dannées détudes et ce, conformément aux demandes des
enseignantes et des enseignants. On y trouve aussi beaucoup de nouveau. Plus
particulièrement, quatre aspects nécessitent un nouvel éclairage au plan du
perfectionnement professionnel. Les trois premiers portent sur les trois buts du
curriculum, soit le cur du nouveau document, et le quatrième porte sur
lévaluation, élément qui prend de limportance tant au plan provincial que
pour lenseignement et lapprentissage en classe.
CONNAISSANCES REQUISES EN SCIENCES ET TECHNOLOGIE
De nombreux enseignants et enseignantes croient que les connaissances requises pour
enseigner les sciences et technologie constituent laspect le plus intimidant du
nouveau curriculum. Bien quune bonne partie du contenu soit nouvelle, il se fonde
largement ce qui était enseigné auparavant.
Il existe une expertise au sein du corps enseignant qui na pas souvent été
utilisée. Lune des façons les plus simples daborder le perfectionnement
professionnel dans ce domaine serait daugmenter la mise en commun des connaissances
entre enseignantes et enseignants dune même école ou dune famille
décoles. Les enseignantes et enseignants à lélémentaire peuvent également
en apprendre sur la matière auprès de leurs collègues du secondaire.
Nous recommandons que les enseignantes et enseignants commencent à mettre en
uvre le contenu qui leur est connu pendant quils se familiarisent avec les
nouveaux éléments qui seront ajoutés au programme plus tard.
RECHERCHE ET DESIGN
Il importe denseigner les sciences et la technologie de façon à combiner la
compréhension des concepts et lacquisition de compétences en recherche
scientifique et en design technologique. Les sciences et la technologie sont
essentiellement des matières qui mettent laccent sur les processus ainsi que sur le
contenu, et les enseignantes et enseignants se doivent de goûter à lexpérience de
la recherche et de lexploration avec leurs élèves.
La beauté de cette méthode tient au fait que les enseignantes et enseignants ne se
présentent pas comme experts mais bien comme personnes qui apprennent avec les élèves,
les deux étant à la recherche de réponses raisonnables à des problèmes réels.
Lapprentissage par la recherche et le design permet également dintégrer des
compétences essentielles des programmes de français et de mathématiques aux sciences et
à la technologie.
LE MONDE APRÈS LÉCOLE
Le troisième but du curriculum en sciences et technologie, soit lier les sciences et
la technologie au monde après lécole, propose le défi le plus intéressant à
relever et incite les enseignantes et enseignants à faire preuve de créativité. Il se
fonde sur lidée que les sciences et la technologie existent dans le monde qui nous
entoure sous bien des formes et que les élèves devraient apprendre à faire un lien
entre ce quils apprennent dans la classe avec le monde extérieur.
Cela peut senseigner de bien des façons : apporter des articles de journaux
et de magazines dans la classe, se servir de lexpérience des élèves, de leur
famille et des membres de la communauté, assigner des problèmes devant être résolus en
famille à la maison et concevoir les outils et les structures pour répondre à des
besoins réels. À nouveau, tout cela devrait être intégré à lenseignement de
concepts plutôt quêtre traité comme un ajout.
Quand une enseignante ou un enseignant commence une leçon en se servant dun
problème réel pour ensuite faire une recherche afin de trouver une solution en classe,
les élèves détiennent la réponse à cette question qui revient toujours : «À
quoi ça va me servir?»
ÉVALUER LE RENDEMENT SCOLAIRE
Pour réussir à répondre aux attentes, il faut un plan dévaluation qui
correspond vraiment aux buts du curriculum. Lévaluation du rendement, où
lélève montre ce quil a appris en effectuant une tâche ou un projet réel,
peut savérer fort utile pour les enseignantes et enseignants, tant du point de vue
de leur apprentissage que pour rendre compte des résultats.
La recherche suggère que cest lévaluation à léchelon de la
classe, par rapport à une évaluation à plus grande échelle, qui contribue davantage
directement à lamélioration du rendement scolaire. Mais cest là un domaine
malheureusement négligé en Ontario au cours des dernières années. Le comité de
léducation scientifique a mis au point du matériel dévaluation pour la
classe qui lie chaque but, année détudes et champ du nouveau curriculum; ce
matériel sera disponible sous peu. Toutefois, les enseignantes et enseignants doivent
devenir eux-mêmes capables de concevoir et dutiliser du matériel
dévaluation approprié qui couvre vraiment toute la gamme des attentes du
curriculum.
GARANTIR LE SUCCÈS
Au cours des prochaines années, de nombreux organismes comme les facultés
déducation, les fédérations denseignantes et denseignants, les
associations professionnelles dintérêt pédagogique, Lets Talk Science
organisme à but non lucratif établi à lUniversité Western Ontario
ainsi que des éditeurs commerciaux offriront des cours spéciaux dans des domaines
précis des sciences et de la technologie. Des conférences comme celle de la STAO en
novembre 1998 proposeront aussi des ateliers sur des domaines précis.
Pour que ces activités soient les plus avantageuses possible, il faut planifier à
long terme. Nous prévoyons que la mise en uvre du curriculum nécessitera de trois
à cinq ans et quil faudra élaborer un plan systématique pour tout le corps
enseignant dune même école.
Le nouveau curriculum de lOntario donne aux enseignantes et enseignants et aux
élèves une excellente chance de faire un pas en avant en sciences et technologie.
Cependant, ce curriculum ne représente que le début. Des ressources sont en voie
délaboration pour appuyer sa mise en uvre et pour le perfectionnement
professionnel des enseignantes et enseignants. Le ministère, les conseils scolaires et
les écoles doivent maintenant sassurer que lélaboration dun curriculum
devienne une occasion réelle dassister au renouvellement de léducation des
sciences et de la technologie.
Les enseignantes et enseignants doivent percevoir le nouveau curriculum comme une
occasion de croissance personnelle et la possibilité pour leurs élèves dexceller.
En outre, les parents et la communauté doivent accepter leur propre responsabilité en
permettant aux écoles de relever le défi du changement.
Graham Orpwood est professeur en didactique des sciences à la faculté déducation
de lUniversité York et directeur du comité de léducation scientifique.
Marietta Bloch est enseignante au Conseil scolaire de district de Toronto et a été
détachée à lUniversité York de 1995 à 1998 à titre de chargée de recherche au
comité.
Le curriculum en sciences et technologie est disponible sur le site web du
ministère de lÉducation et de la Formation à ladresse www.edu.gov.ca/fre/document/curricul/scientec/scientef.html