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Septembre 1998

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Pour parler profession vous invite à écrire des lettres et des articles sur des domaines d’intérêt pour la profession. Nous nous réservons le droit d’abréger une lettre. Pour être publiée, une lettre doit être signée et donner le numéro de téléphone de jour de son auteur. Envoyez votre lettre à : Éditeur, Pour parler profession, 121, rue Bloor Est, Toronto ON M4W 3M5; courriel : revue@oct.ca

Heather-jane Robertson répond

À titre d’activiste du monde de l’éducation qui a remis en cause diverses tendances, je suis habituée aux critiques qui ne voient pas mes analyses du même œil. Toutefois, Mary Beam est la première critique à m’accuser de m’en prendre aux enseignants (Pour parler profession, juin 1998). Elle appuie cette attaque avec une citation hors-contexte de No More Teachers, No More Books: The Commercialization of Canada’s Schools. Bien entendu, mon livre soulève des questions sur les actes posés par les individus et les groupes, les entreprises comme les syndicats, tout comme il soulève des questions sur les personnes et groupes qui profitent de l’orientation actuelle de la réforme de l’éducation.

Je crois que la profession enseignante a atteint un degré de maturité qui permet une autocritique continue qui nous oblige à aller de l’avant. Pour ce faire, il faut examiner la racine de nos hypothèses sur les objectifs de l’éducation et les motifs des personnes et groupes qui veulent contrôler les écoles. L’insistance criante avec laquelle Mme Beam dit «Le progrès nous rend plus fort», en parlant des enseignants et par conséquent, qu’ils n’ont pas besoin de se soucier de son orientation, est l’une des nombreuses questions auxquelles je tente de répondre dans mon livre.

Malgré la sensibilité blessée de Mme Beam, je ne suis pas d’accord que l’examen de cette dynamique mène à la condescendance, non plus qu’il justifie son accusation, soit que je traite la profession de «stupide». En me demandant si certains d’entre nous ont été manipulés ou victimes de l’idéologie des marchés et du progrès sans fin par l’asservissement technologique, elle conclut que «j’insulte» la profession; c’est là un point de vue hors du commun. Au nombre d’entrevues et de critiques publiées sur mon livre, je ne peux me rallier à son point de vue. J’irais même jusqu’à dire que je dois constamment justifier mon appui à l’intégrité de la profession enseignante, surtout quand les médias n’en ont que pour la critique négative.

Dans No More Teachers, No More Books, je dis que les critiques de l’enthousiasme technologique obligatoire sont souvent soumis à des attaques sans merci et non fondées de l’intérieur et de l’extérieur de leur profession et ce, parce qu’ils soulèvent des questions qui gênent considérablement ceux qui profitent des structures du pouvoir en place. Je ne peux que conclure que la critique de Mme Beam vient prouver mon point de vue comme nulle autre.

Heather-jane Robertson
Heather-jane Robertson est directrice des services de perfectionnement professionnel à la Fédération canadienne des enseignantes et enseignants et l’un des auteurs de Class Warfare, et auteure de No More Teachers, No More Books, qui a fait l’objet d’une critique dans le numéro de juin 1998 de Pour parler profession.

La violence chez les adolescents

À propos de l’article intitulé La violence chez les adolescents (Pour parler profession, juin 1998), nous voulons souligner certaines déclarations ridicules voire insultantes. Dans cet article, un psychologue dit : «J’ai l’impression que la plupart des enseignantes et enseignants ne se rendent pas compte que les enfants agressifs ne nuisent pas qu’à leur propre apprentissage, mais qu’ils dérangent toute la classe.»

Il est ridicule de supposer que les enseignants au jardin d’enfants et à l’élémentaire, en particulier, ne passent pas suffisamment de temps à la socialisation des enfants et qu’ils n’en ont pas la patience. Il est encore davantage ridicule de supposer qu’ils ne comprennent pas les conséquences des comportements dérangeants.

Susan Pascoe et Rosemary Parish
Susan Pascoe enseigne à l’enfance en difficulté et Rosemary Parish enseigne à la 7e année à l’école R.A. Sennett à Whitby.

À l’assemblée générale : quelle chaleur!

Imaginez-vous un samedi matin dans une salle de conférence au sixième étage des bureaux de l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario. La salle déborde d’enseignantes et d’enseignants, la chaleur est suffocante malgré la copie de l’ordre du jour qui sert d’éventail. Dans les couloirs, le personnel est attentif et dirige les membres vers les toilettes ou la fontaine.

On sent une tension dans l’air. Après la présentation du rapport de sept comités vient le moment tant attendu : la période de questions.

Les questions sont limitées à deux minutes. Les réponses semblent elles aussi limitées à deux minutes. Ici, on recherche la quantité, pas la qualité. Les questions supplémentaires sont mal accueillies. Plusieurs enseignants sont laissés derrière les microphones sans pouvoir poser leurs questions. La période de questions est terminée.

C’est tout. Deux heures pour entendre le rapport de sept comités et pour répondre aux questions et préoccupations soulevées par l’imposition de l’Ordre, son mandat, sa cotisation et autres droits, ses publications, ainsi que l’horaire des audiences disciplinaires sur Internet.

Mark Henderson
Mark Henderson enseigne l’anglais à la Lester B. Pearson High School à Burlington.

Donner l’exemple

C’est avec une certaine inquiétude que j’ai lu l’article de Jack Berryman intitulé Pour les tribunaux canadiens, les enseignants doivent donner l’exemple (Pour parler profession, juin 1998). Bien entendu, il est difficile de ne pas être d’accord avec l’idée que les enseignants doivent donner l’exemple tant au travail qu’à l’extérieur de l’école. Je suis aussi d’accord avec le principe qu’un enseignant doit répondre aux allégations de faute professionnelle et en souffrir les conséquences (sévères mais appropriées) quand il est clair qu’il en est coupable.

Cependant, j’émets des réserves sérieuses sur la possibilité d’obliger les enseignants à respecter des normes de comportement plus élevées en vertu de la loi que celles qui pourraient s’appliquer aux membres d’autres groupes professionnels qui occupent, eux aussi, des postes de pouvoir, d’influence et de confiance.

J’imagine qu’il faut s’en remettre davantage à l’esprit qu’au fond des déclarations faites par les tribunaux sur la conduite des enseignants.

Néanmoins, avec l’immense pression sur la société en général, et sur les enseignants en particulier, il est étonnant de voir que le système juridique s’attend que les membres d’un groupe soit considérablement moins humain ou faillible que tous les autres.

Robert Renwick
Robert Renwick de Holland Landing a pris sa retraite après 32 années d’enseignement de l’anglais au secondaire; il continue de faire de la suppléance pour le Conseil scolaire de district de la région de York.