Heather-jane Robertson répond
À titre dactiviste du monde de léducation qui a remis en cause diverses
tendances, je suis habituée aux critiques qui ne voient pas mes analyses du même
il. Toutefois, Mary Beam est la première critique à maccuser de men
prendre aux enseignants (Pour parler profession,
juin 1998). Elle appuie cette attaque avec une citation hors-contexte de No More
Teachers, No More Books: The Commercialization of Canadas Schools. Bien entendu,
mon livre soulève des questions sur les actes posés par les individus et les groupes,
les entreprises comme les syndicats, tout comme il soulève des questions sur les
personnes et groupes qui profitent de lorientation actuelle de la réforme de
léducation.
Je crois que la profession enseignante a atteint un degré de maturité qui permet une
autocritique continue qui nous oblige à aller de lavant. Pour ce faire, il faut
examiner la racine de nos hypothèses sur les objectifs de léducation et les motifs
des personnes et groupes qui veulent contrôler les écoles. Linsistance criante
avec laquelle Mme Beam dit «Le progrès nous rend plus fort», en parlant des
enseignants et par conséquent, quils nont pas besoin de se soucier de son
orientation, est lune des nombreuses questions auxquelles je tente de répondre dans
mon livre.
Malgré la sensibilité blessée de Mme
Beam, je ne suis pas daccord que lexamen de cette dynamique mène à la
condescendance, non plus quil justifie son accusation, soit que je traite la
profession de «stupide». En me demandant si certains dentre nous ont été
manipulés ou victimes de lidéologie des marchés et du progrès sans fin par
lasservissement technologique, elle conclut que «jinsulte» la profession;
cest là un point de vue hors du commun. Au nombre dentrevues et de critiques
publiées sur mon livre, je ne peux me rallier à son point de vue. Jirais même
jusquà dire que je dois constamment justifier mon appui à lintégrité de la
profession enseignante, surtout quand les médias nen ont que pour la critique
négative.
Dans No More Teachers, No More Books, je dis que les critiques de
lenthousiasme technologique obligatoire sont souvent soumis à des attaques sans
merci et non fondées de lintérieur et de lextérieur de leur profession et
ce, parce quils soulèvent des questions qui gênent considérablement ceux qui
profitent des structures du pouvoir en place. Je ne peux que conclure que la critique de Mme
Beam vient prouver mon point de vue comme nulle autre.
Heather-jane Robertson
Heather-jane Robertson est directrice des services de perfectionnement
professionnel à la Fédération canadienne des enseignantes et enseignants et lun
des auteurs de Class Warfare, et auteure de No More Teachers, No More Books,
qui a fait lobjet dune critique dans le numéro de juin 1998 de Pour
parler profession.
La violence chez les adolescents
À propos de larticle intitulé La violence chez les adolescents (Pour parler profession, juin 1998), nous
voulons souligner certaines déclarations ridicules voire insultantes. Dans cet article,
un psychologue dit : «Jai limpression que la plupart des enseignantes et
enseignants ne se rendent pas compte que les enfants agressifs ne nuisent pas quà
leur propre apprentissage, mais quils dérangent toute la classe.»
Il est ridicule de supposer que les enseignants au jardin denfants et à
lélémentaire, en particulier, ne passent pas suffisamment de temps à la
socialisation des enfants et quils nen ont pas la patience. Il est encore
davantage ridicule de supposer quils ne comprennent pas les conséquences des
comportements dérangeants.
Susan Pascoe et Rosemary Parish
Susan Pascoe enseigne à lenfance en difficulté et Rosemary Parish
enseigne à la 7e année à lécole R.A. Sennett à Whitby.
À lassemblée générale : quelle chaleur!
Imaginez-vous un samedi matin dans une salle de conférence au sixième étage des
bureaux de lOrdre des enseignantes et des enseignants de lOntario. La salle
déborde denseignantes et denseignants, la chaleur est suffocante malgré la
copie de lordre du jour qui sert déventail. Dans les couloirs, le personnel
est attentif et dirige les membres vers les toilettes ou la fontaine.
On sent une tension dans lair. Après la présentation du rapport de sept
comités vient le moment tant attendu : la période de questions.
Les questions sont limitées à deux minutes. Les réponses semblent elles aussi
limitées à deux minutes. Ici, on recherche la quantité, pas la qualité. Les questions
supplémentaires sont mal accueillies. Plusieurs enseignants sont laissés derrière les
microphones sans pouvoir poser leurs questions. La période de questions est terminée.
Cest tout. Deux heures pour entendre le rapport de sept comités et pour
répondre aux questions et préoccupations soulevées par limposition de
lOrdre, son mandat, sa cotisation et autres droits, ses publications, ainsi que
lhoraire des audiences disciplinaires sur Internet.
Mark Henderson
Mark Henderson enseigne langlais à la Lester B. Pearson High School à
Burlington.
Donner lexemple
Cest avec une certaine inquiétude que jai lu larticle de Jack
Berryman intitulé Pour les tribunaux canadiens, les enseignants doivent donner
lexemple (Pour parler profession, juin
1998). Bien entendu, il est difficile de ne pas être daccord avec lidée
que les enseignants doivent donner lexemple tant au travail quà
lextérieur de lécole. Je suis aussi daccord avec le principe
quun enseignant doit répondre aux allégations de faute professionnelle et en
souffrir les conséquences (sévères mais appropriées) quand il est clair quil en
est coupable.
Cependant, jémets des réserves sérieuses sur la possibilité dobliger
les enseignants à respecter des normes de comportement plus élevées en vertu de la loi
que celles qui pourraient sappliquer aux membres dautres groupes
professionnels qui occupent, eux aussi, des postes de pouvoir, dinfluence et de
confiance.
Jimagine quil faut sen remettre davantage à lesprit quau
fond des déclarations faites par les tribunaux sur la conduite des enseignants.
Néanmoins, avec limmense pression sur la société en général, et sur les
enseignants en particulier, il est étonnant de voir que le système juridique
sattend que les membres dun groupe soit considérablement moins humain ou
faillible que tous les autres.
Robert Renwick
Robert Renwick de Holland Landing a pris sa retraite après 32 années
denseignement de langlais au secondaire; il continue de faire de la
suppléance pour le Conseil scolaire de district de la région de York.