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Septembre 1998

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AG00041_.gif (503 bytes) Retour à la table des matières
Un coffret multimédia révélateur sur la Deuxième Guerre mondiale

Le Canada : Une ère nouvelle 1939–1945

Anciens Combattants Canada et Office national du film du Canada

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Critique d’Allan Hux

Anciens Combattants Canada et l’Office national du film ont uni leurs efforts pour créer un coffret multimédia sur la Deuxième Guerre mondiale à l’intention du personnel enseignant et des élèves. Le Canada : Une ère nouvelle 1939–1945 est une rétrospective sur la participation du Canada à cette grande guerre, selon le point de vue de différentes personnes qui l’ont vécue.

Un guide de l’enseignant, des vidéos et un cédérom permettent aux élèves de comprendre comment se déroulait la vie au Canada pendant cette guerre, qui a réuni sous les armes plus d’un million d’hommes et de femmes. En 1939, le Canada comptait un peu plus de 11 millions d’habitants.

Des entrevues et des extraits de films d’archives relatent le vécu des personnes qui ont été touchées par la guerre. Toute l’horreur de ce conflit transparaît dans le témoignage de ceux qui ont pris part aux combats. «Tuer n’a rien d’amusant, mais à cet âge-là, on ne se rend pas vraiment compte de ce qu’on fait», a dit un ancien combattant.

C’est le cédérom qui rend ce coffret si intéressant. Il s’agit du meilleur disque pédagogique sur l’histoire canadienne que j’ai évalué jusqu’à maintenant. Il propose des documents visuels authentiques et des comptes rendus fictifs bien réalisés qui approfondissent le rôle du Canada pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Le cédérom comprend trois modes d’utilisation : visite guidée, exploration libre et index.

SIX VISITES GUIDÉES

Les six visites guidées sur l’économie, la situation au pays, l’armée de l’air, l’armée de terre, la marine et la marine marchande donnent au personnel enseignant une base solide pour organiser des activités d’étude en groupe. Les membres d’une famille fictive, les Boileau (les Bailey dans la version anglaise), relatent les événements de la guerre et, par leurs expressions, leurs voix et leurs émotions, leur donnent une dimension humaine.

Évidemment, une famille créée de toutes pièces ne peut refléter avec précision le vécu de milliers de familles canadiennes, ni rendre compte des différences régionales, ethniques, raciales et linguistiques. Par contre, cette technique narrative permet aux élèves d’envisager ces six années selon le point de vue d’adolescents, d’adultes, d’hommes et de femmes.

Le mode d’exploration libre plaira aux élèves et aux adeptes de l’approche indirecte de tout âge, permettant de passer à volonté d’une zone de guerre à la situation au pays. Les membres de la famille Boileau apparaissent au salon, dans la cuisine et au bureau local de recrutement. On entend leurs voix dans les sections des services, de l’économie et des bureaux du gouvernement pendant les six années de la guerre. Le calendrier et la ligne de temps du cédérom permettent de se déplacer rapidement d’un moment à un autre de la guerre.

Grâce à des questionnaires et à d’autres jeux, les élèves peuvent également mettre leurs connaissances à l’épreuve au niveau débutant, intermédiaire ou expert en répondant à des questions à choix multiples ou en résolvant des problèmes. Ces jeux ne sont pas tant des instruments d’évaluation pour les enseignants que des outils de motivation pour les élèves, qu’ils soient seuls ou en équipes.

ACTIVITÉS PERSONNELLES

La fonction d’activité personnelle du cédérom permet aux élèves d’utiliser un nombre limité de photographies et d’extraits de texte pour les inclure dans leurs travaux. Cependant, pour être satisfaisants, surtout au palier secondaire, les travaux doivent aller au-delà du copier-coller; ils doivent témoigner d’un certain degré d’analyse et de créativité, comme le suggère le livret d’activités fourni avec le coffret. Ce livret propose un excellent aperçu de la structure et de la conception du cédérom, qu’il faut quand même consulter pendant quelques heures pour en profiter pleinement.

Ce coffret ne propose pas une histoire complète du Canada pendant la Deuxième Guerre mondiale. En effet, à la recherche de noms tels que Duplessis, Hepburn, Meighen et Noseworthy, on constate qu’il ne faut pas espérer une introduction à la situation politique pendant la guerre. On trouve bien une mention de certains ministres de l’époque, comme Mackenzie King, et de membres des forces armées de divers rangs, mais pas de renseignements complets sur les grandes personnalités de la guerre.

Une lacune grave : l’internement des Canadiennes et Canadiens d’origine japonaise est abordé plutôt superficiellement, sans compter que la page correspondant à l’article sur les Japonais attaquant l’île de Vancouver annonce également celui portant sur les camps d’internement en 1942. À la dernière ligne, on peut lire que des Canadiennes et Canadiens d’origine italienne et allemande ont également été internés lorsque la guerre a éclaté en 1939. Le lecteur pourrait être porté à croire à tort que le public et le gouvernement ont traité de la même façon, et pour les mêmes raisons, les personnes d’origine japonaise, italienne et allemande.

L’intérêt de ce coffret réside en bonne partie dans l’authenticité que lui donnent les images et les témoignages. Les extraits de films, les photographies et les affiches de propagande sont des documents frappants, de loin supérieurs à ce que les élèves peuvent trouver dans les textes et ouvrages de référence habituels.

QUELQUES OMISSIONS

Ce coffret multimédia présente plusieurs omissions flagrantes qui le rendent recommandable uniquement pour la 7e à la 10e année, mais pas pour les années suivantes. Il ne contient pas de ressources telles que des articles de journaux authentiques et des films d’actualités; en outre, les questions politiques concernant l’internement des personnes d’origine japonaise ne sont pas mentionnées, non plus que le conflit intense entre francophones et anglophones qu’a déclenché le gouvernement en revenant sur sa promesse de ne pas imposer la conscription pour le service militaire outre-mer et en tenant un plébiscite sur la question.

Malgré tout, Le Canada : Une ère nouvelle 1939–1945 représente l’un des meilleurs instruments dont disposent le personnel enseignant et les élèves pour étudier la situation au pays et au front pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Pour commander Le Canada : Une ère nouvelle, s’adresser à LM Media marketing Services Ltd., 115 Torbay Road, bureau 9, Markham ON L3R 2M9; téléphone : 1-800-268-2380; téléc. : 1-800-689-1067. Coffret pédagogique : 49,95 $; cédérom : 18,95$, en version française ou anglaise pour Windows 95, Windows 3.1 et Macintosh.

Allan Hux est président de l’Ontario History Consultants Association et coordonnateur des études sociales pour le Conseil scolaire de district de Toronto.

 

Les arbres... c’est magique et
La jungle... c’est magique


Albert Cantin

St. Catharines, Collection Luciole, 1997

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Critique d’Hélène Beauchesne

Les enseignantes et enseignants en immersion savent qu’il est parfois difficile de trouver du matériel pédagogique en français dont le niveau de langue est adapté à celui de leurs élèves, tout en étant informatif et éducatif. La plupart du temps, ils doivent adapter, inventer et traduire du matériel pour leur classe; cela nécessite une somme de travail considérable, sans compter l’évaluation de la production des élèves.

La Collection Luciole offre aux enseignantes et aux enseignants une banque d’activités prêtes à utiliser. Préparée par Albert Cantin, un enseignant chevronné, elle s’adresse aux élèves des cycles moyen et intermédiaire et comprend 20 trousses pédagogiques couvrant 20 thèmes différents. Je m’attarde ici à deux de ces trousses.

La première explore le monde des arbres et la deuxième, celui de la jungle. Le matériel proposé peut s’utiliser tant dans les classes de français langue première que dans les classes d’immersion française.

Chaque trousse compte une multitude d’activités qui peuvent se faire individuellement, en petit groupe ou avec toute la classe. Elle recoupe quatre champs d’activités : langue; arts; mathématiques, sciences et technologie; ainsi qu’individu et société; elle porte aussi sur l’évaluation. Les trousses ont été élaborées en fonction des normes du ministère de l’Éducation et de la Formation. Les activités ont pour objectifs l’utilisation par l’élève de ses habiletés d’apprentissage et l’élargissement de ses connaissances.

En préparant ses activités, l’auteur a voulu créer un matériel où l’élève pourrait travailler à son propre rythme. En plus de récapituler les concepts nouvellement appris, l’auteur propose plusieurs activités de prolongement qui viennent enrichir les nouveaux acquis. Chaque activité peut se reproduire selon les besoins de la classe. Voilà donc un outil fort utile aux enseignantes et aux enseignants.

La plupart des activités proposées sont originales, intéressantes et présentent un défi pour les élèves. On remarque facilement la richesse du contenu et de l’information. Le vocabulaire utilisé est parfois trop relevé pour les élèves du cycle moyen en immersion.

À mon avis, ce matériel s’adresse principalement aux élèves des programmes de français langue première et aux élèves du cycle intermédiaire en immersion. Il faudra adapter le matériel pour l’utiliser avec les élèves du cycle moyen en immersion. Chose certaine, à la fin d’un thème, l’élève aura enrichi son vocabulaire et ses connaissances.

C’est donc là une collection qui vient bien compléter le programme pour les enseignantes et enseignants à la recherche d’idées nouvelles et de qualité. Les élèves et le personnel enseignant y gagnent à découvrir Les arbres... c’est magique et La jungle... c’est magique.

Hélène Beauchesne enseigne à la 2e année au programme d’immersion française de l’école Frenchmans Bay à Pickering.

 

The Child’s World of Science and Technology: A Book for Teachers

Ronald C. Weeks

Toronto, Prentice Hall, 1997

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Critique de Ross Haley

Sur la couverture, un papillon coloré s’accroche à une jolie fleur jaune avec à l’arrière-plan une puce d’ordinateur. Voilà un ouvrage sur l’enseignement des sciences qui attire votre attention sur-le-champ.

Ce livre arrive à point nommé, soit peu de temps après la publication de deux documents : Cadre commun de résultats d’apprentissage en sciences de la nature, M à 12 et Le curriculum de l’Ontario, de la 1re à la 8e année – Sciences et technologie.

Les éducatrices et éducateurs, qu’ils soient à la formation initiale à l’enseignement à l’élémentaire ou qu’ils suivent des cours de perfectionnement professionnel, reconnaîtront la valeur de cet ouvrage en matière de recherche scientifique dans l’éducation des jeunes. L’auteur Ron Weeks donne une place importante à l’enseignante ou à l’enseignant en classe.

À l’aide de réflexions et d’exemples simples et personnels, il décrit comment les enfants présentent ce qu’ils apprennent en sciences et technologie. Il revoit divers points de vue, pourtant intégrés, sur la façon d’enseigner aux enfants comment penser et apprendre les sciences en classe. Il aborde tous les aspects liés à l’amélioration et à l’équilibre de la planification des programmes, à l’adaptation du milieu d’apprentissage de l’élève, à la collecte de ressources raisonnables, ainsi qu’à l’évaluation du rendement de l’élève d’une manière réfléchie, réaliste et stimulante.

Après avoir lu les sections sur les possibilités d’apprentissage dans les domaines généraux en sciences, les enseignantes et enseignants, nouveaux ou chevronnés, pourront transposer ces idées dans leur classe et ainsi améliorer le rendement de leurs élèves dans le domaine des compétences et des concepts en sciences et technologie.

Le nouveau curriculum de l’Ontario met l’accent sur l’application des sciences dans le vrai monde. Cet ouvrage établit des liens précis entre les sciences et la technologie et l’importance des questions environnementales et sociétales.

Que vous soyez un leader dans le domaine des curriculums, que vous favorisiez le changement, que vous participiez à la mise en œuvre du nouveau curriculum, que vous soyez à la formation initiale ou encore simplement intéressé à améliorer vos connaissances en sciences, ce livre s’avérera fort utile.

The Child’s World of Science and Technology vous aidera à transmettre ce que les deux autres documents proposent : la compétence scientifique pour le XXIe siècle.

Ross Haley a enseigné pendant près de 30 ans aux cycles primaire, moyen et intermédiaire aux conseils de Halton et Bluewater. Il a participé à l’élaboration de curriculums en sciences par l’entremise des conseils scolaires, aux activités de la STAO, aux foires aux sciences et a organisé des ateliers en sciences pour les élèves et le personnel enseignant.

Pour une théorie de la pédagogie

Clermont Gauthier, Jean-François Desbiens, Annie Malo, Stéphane Martineau et Denis Simard

Québec, Les Presses de l’Université de Laval, 1997

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Critique de Michelle Boucher

À une époque où les remises en question et les quêtes de perspectives ne cessent de se succéder en éducation, voici un livre qui propose des pistes de réflexion et de recherche fort intéressantes.

Les auteurs ont tenté de répondre à une question bien simple en apparence. «Que faut-il savoir pour enseigner?» La réponse est le fruit d’une réflexion qui nous est livrée dans quelque trois cents pages.

Grâce à une logique soutenue, à un vocabulaire riche et précis, ainsi qu’à une recherche bien documentée et articulée, cet ouvrage devient une source de renseignements et d’idées sur les tendances actuelles eu égard au métier d’enseignant et des savoirs qui le caractérisent.

Ces savoirs sont un réservoir dans lequel l’enseignant puise régulièrement dans l’exercice de ses fonctions et qui, jusqu’à maintenant, sont demeurés dans l’obscurité de la salle de classe. L’ouvrage s’inscrit dans un mouvement de recherche sur l’enseignement qui tente de rendre cette base de connaissances explicite pour en arriver à une définition spécifique de la profession.

Qu’entend-on par base de connaissances? C’est «l’ensemble de savoirs, de connaissances, d’habiletés, d’attitudes dont un enseignant a besoin pour accomplir son travail de façon efficace dans une situation donnée». Les chercheurs ont tenté de dégager des éléments de cette base de connaissances et plus spécifiquement, les savoirs d’action pédagogique. Ces savoirs reposent sur deux composantes, soit la gestion de la matière et la gestion de la classe. Ils sont le reflet de l’exercice de la fonction d’enseignant.

Rendre explicites ces savoirs d’action pédagogique, c’est «tenter de s’assurer que les excellents professeurs laissent une marque autant sur leurs élèves que sur l’enseignement en tant que tel; c’est aussi d’essayer de définir les axes d’efficacité d’une pratique professionnelle».

L’enseignement est non seulement une science quantifiable mais aussi un art qui exige intuition, spontanéité et jugement, ce métier étant essentiellement fondé sur les relations humaines. Cette dynamique de la classe qui tisse le quotidien de l’enseignant fait de lui un acteur prudent dont les nombreuses interventions s’apparentent davantage à celle d’un juge que d’un technicien.

Il existe peu de recettes lorsqu’il s’agit de décider s’il faut s’en tenir à la planification, livrer le contenu de la leçon, répondre aux besoins d’un élève, régler le rythme des activités, intervenir auprès d’un enfant perturbateur, etc. D’après Gauthier, le juge et l’enseignant se ressemblent, car l’un comme l’autre doit utiliser plusieurs éléments de la rhétorique (théorie de l’argumentation) pour prendre les décisions qui s’imposent à chaque étape de son intervention.

«L’enseignant est un homme de prudence où la prudence est non seulement une connaissance théorique de la bonne action mais peut-être surtout la capacité à bien agir.»

Voilà un livre de nuances où, à chaque chapitre, la route de la conciliation des idées entraîne l’émergence de ce qui pourrait devenir une théorie de la pédagogie.

Michelle Boucher est conseillère pédagogique aux Services consultatifs de langue française, région du centre, CEEC-RUISSO.


Reshaping High School English

Bruce Pirie

Urbana, Illinois, National Council of Teachers of English, 1997

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Critique de Rick Chambers

«La plupart des enseignants s’inspirent de personnes qui leur ont enseigné, de collègues qu’ils respectent, de leurs lectures et des réalités de la salle de classe. Toutes ces influences nous font adopter des méthodes que nous utilisons jour après jour, mais on s’attarde rarement à leurs fondements ou à leurs incohérences», affirme Bruce Pirie, enseignant d’anglais à la Lorne Park Secondary School de Mississauga.

Se fondant sur l’hypothèse selon laquelle toutes les activités des enseignantes et enseignants sont fonction de l’apprentissage des élèves, Pirie examine les difficultés que doivent surmonter les enseignantes et enseignants d’anglais des écoles secondaires. Son ouvrage n’est pas une diatribe contre le changement, non plus qu’une apologie de l’innovation. Pirie invite ses lecteurs qui, suppose-t-il, enseignent l’anglais de façon aussi réfléchie que lui, à jeter un regard critique sur leurs méthodes et à évaluer l’incidence des changements apportés récemment sur l’apprentissage des élèves.

Il affirme dès le début que son livre n’est pas un recueil de trucs et de conseils. «Certains pensent qu’on n’a jamais trop de plans de cours, mais à force d’accumuler les documents de référence, on a peine à en faire la synthèse et à se donner une vue d’ensemble», dit-il. C’est cette vue d’ensemble du rôle de l’enseignante ou de l’enseignant d’anglais et de ses élèves qui représente le sujet central de son ouvrage.

Pirie invite les enseignantes et enseignants à étudier les liens entre les connaissances et les acquis des élèves. Ce geste audacieux donne la parole aux élèves dans la salle de classe. «Pendant toutes les années où j’ai appris ou enseigné l’anglais, j’ai entendu des enseignants affirmer qu’ils encouragent l’indépendance et l’originalité de la pensée. Pourtant, les élèves et diplômés ne cessent de déplorer que malgré tout, les enseignants d’anglais ne respectent pas vraiment les interprétations divergentes et ne cherchent qu’à faire accepter leur propre point de vue.»

«En cessant de fournir des interprétations et des réponses toutes faites, les enseignants ne font pas preuve de faiblesse; ils réorientent plutôt leurs efforts», ajoute Pirie.

LA TRADITIONNELLE COMPOSITION

Dans le même ordre d’idées, il consacre un chapitre à la fameuse composition de cinq paragraphes, prisée des enseignants d’anglais. Bien qu’il reconnaisse qu’elle puisse avoir une quelconque utilité, Pirie ne préconise pas cette technique qu’il juge dépassée. «J’admets que l’on puisse exprimer des idées originales et inventives dans ce genre de composition, mais ce en dépit de sa structure qui décourage le raisonnement divergent», soutient-il.

«La composition de cinq paragraphes n’enseigne pas la structure, pas plus qu’un jeu de peinture par numéros ne montre le dessin», ajoute Pirie, avant de suggérer des solutions de rechange favorisant la réflexion, l’écriture et l’apprentissage actifs chez les élèves.

Bruce Pirie envisage l’enseignement de l’anglais au palier secondaire en fonction de repères culturels, tant pour les enseignantes et enseignants que pour les élèves. Il doit y avoir un lien entre ce qu’apprennent les élèves ainsi que leur vie quotidienne et le monde dans lequel ils vivent. «Il faut notamment aider les élèves à saisir la complexité de leur rôle dans la société et la culture», affirme-t-il.

Non seulement les élèves doivent apprendre avec motivation, mais il leur faut aussi encadrer leur expérience d’apprentissage dans leurs propres balises. C’est ce qui rend l’enseignement à la fois difficile et valorisant.

POUR EN FINIR AVEC LES MODES

Pirie invite les enseignantes et enseignants d’anglais à extraire des derniers concepts à la mode les changements les plus utiles et à encourager les élèves à explorer tous les aspects de la langue et de l’apprentissage. «Parfois, je suis embarrassé par l’étroitesse de cette discipline qui a la prétention d’apprendre aux gens à utiliser la langue pour comprendre le monde mais qui, en réalité, se révèle beaucoup plus prosaïque», avoue-t-il.

L’ouvrage de Bruce Pirie propose ce qui se fait de mieux dans l’enseignement de l’anglais, tant pour les enseignantes et enseignants chevronnés que les novices. «L’idéal auquel nous aspirons, c’est de donner un cours d’anglais où les élèves ne sont pas des parasites qui sucent la moelle de la littérature, mais plutôt des éléments dynamiques d’une culture en perpétuelle mutation qui ont la possibilité et la responsabilité de donner un sens à cette culture et de contribuer à son épanouissement.»

Rick Chambers a enseigné l’anglais pendant 27 ans. Il est agent de programme à la Division des questions professionnelles de l’Ordre.

 

Including Exceptional Students:

A Practical Guide for Classroom Teachers

Marilyn Friend, William Bursuck, Nancy Hutchinson
Toronto, Prentice-Hall, 1998

Critique de Rochelle Rabinowicz

Tous les élèves en difficulté gagneraient à ce que la lecture de ce livre soit obligatoire dans le cadre des programmes de formation initiale à l’enseignement.

Voilà un ouvrage bien organisé qui regorge de cas vécus, de questions, de mises au point et de suggestions. Ce livre captivant nous oblige à réfléchir aux concepts soulevés. Il comprend aussi des explications sur l’utilisation de la technologie dans le travail auprès d’élèves en difficulté.

Including Exceptional Students rappelle brièvement l’histoire de l’intégration au Canada, puis donne un aperçu des droits et des options des élèves en difficulté. Mais il ne faut pas nécessairement croire les auteurs sur parole.

Ces derniers omettent notamment de faire la distinction entre l’inclusion et l’intégration, alors qu’en Ontario, ces deux concepts sont très différents l’un de l’autre. En outre, ils mentionnent certains handicaps qui sont absents de la liste reconnue par l’Ontario à l’heure actuelle.

Ils rappellent que les enseignantes et enseignants travaillant auprès d’élèves en difficulté doivent faire une place aux autres partenaires en éducation, comme le conseil scolaire, les professionnels de la santé et autres para-professionnels, les parents ainsi que le personnel d’organismes communautaires. Les auteurs respectent le rôle important de ces personnes dans l’équipe scolaire et offrent, notamment, des conseils utiles sur la façon dont le personnel enseignant peut rassurer la famille d’un enfant en difficulté et collaborer avec elle.

Le livre présente des idées d’organisation et de programmation pour aider les enseignantes et enseignants qui comptent des élèves en difficulté dans leur classe, soit dans un contexte d’intégration ou d’inclusion. Il s’agit de suggestions générales à compléter ou à adapter selon les besoins de chaque élève. Cet ouvrage s’avère très utile pour reconnaître les élèves atteints, par exemple, du sida ou du syndrome d’alcoolisme fœtal.

Les auteurs soulignent également l’importance pour le corps enseignant de modifier les programmes pour les élèves qui ne sont pas en difficulté au sens traditionnel du mot, mais qui traversent une période difficile.

Ils offrent plusieurs suggestions pratiques et proposent l’utilisation de méthodes pédagogiques créatives. Les sections du livre sur l’évaluation du curriculum et les méthodes pédagogiques, l’autonomie et l’appui aux élèves ayant des troubles du comportement peuvent être utiles à l’ensemble des enseignantes et des enseignants, qu’ils travaillent ou non auprès d’élèves en difficulté. Les sections sur les rapports aux parents et l’adaptation des outils d’évaluation sont particulièrement utiles aux personnes travaillant en Ontario.

Cet ouvrage de 450 pages dresse un portrait clair de la gamme d’élèves qui occupent les salles de classe ontariennes. Consulter cet ouvrage, c’est améliorer son travail auprès des élèves en difficulté et de tous les élèves en général.

Rochelle Rabinowicz a travaillé dans le domaine de l’enfance en difficulté dans des écoles et au ministère de l’Éducation et de la Formation.