C’est une retraite paisible que nous souhaitons à nos collègues qui ont
choisi d’opter pour le facteur 85. C’est aussi le temps pour bon nombre
d’entre nous de se remémorer, avec horreur parfois, les années 60 où il y avait
une évidente pénurie d’expérience et de bons conseils. La même situation pourrait
se reproduire dans les années à venir : beaucoup d’autres personnes
embauchées pour enseigner à la génération du baby boom prennent leur retraite plus
tôt que prévu.
À ma première année d’enseignement au secondaire, le nombre moyen
d’années d’expérience était de 3 ans. Le petit nombre d’enseignantes et
d’enseignants chevronnés faisait des miracles pour enseigner à leur classe et
assurer le suivi des nouveaux venus sans expérience.
Nous devons faire en sorte que l’entrée de nouveaux membres dans la profession se
passe mieux et ce, en aidant le personnel d’expérience à s’adapter aux
changements considérables survenant dans le système.
DÉFIS À L’ÉLÉMENTAIRE
M. Ralph soulignait que les enseignantes et enseignants de l’élémentaire
connaissaient des changements tout aussi importants au curriculum et qu’il fallait
répondre à leurs besoins sans tarder. Bien entendu, la portée de ces changements va
au-delà du curriculum. Une partie de la réorganisation porte droit au cœur de la
signification de l’école dans une société démocratique.
L’Ordre encourage les districts scolaires à affecter du temps et des ressources
au perfectionnement professionnel, mais comme la formule de financement demeure encore
imprécise, le perfectionnement professionnel disparaît facilement de la liste des
conseils. Vous tout autant que l’Ordre devez continuellement rappeler que
l’accessibilité à des activités de perfectionnement professionnel est essentielle
à la réussite de la mise en œuvre des changements.
Les enseignantes et enseignants doivent également jouer un rôle important dans la
définition de la formation dont ils ont besoin. Il est clair, d’après les réponses
au questionnaire de l’OQRE, que les programmes qui améliorent les connaissances du
contenu des curriculums en mathématiques et en sciences correspondraient davantage aux
besoins des enseignantes et des enseignants que des cours sur les méthodes pédagogiques.
Le nouveau curriculum en sciences et technologie nécessitera sans doute
l’apprentissage de nouvelles connaissances très poussées. Or, un simple crédit
universitaire en sciences ne suffira pas.
DES BESOINS RÉELS
Comment les membres du corps enseignant et notre ordre professionnel peuvent-ils jouer
un rôle utile dans la conception de programmes qui répondent à nos besoins? Le système
actuel, lié en grande partie aux universités, a de la difficulté à répondre aux
nouveaux besoins étant donné qu’il doit évidemment satisfaire aux exigences
universitaires qui, elles, ne correspondent pas nécessairement à celles des enseignantes
et des enseignants en classe.
Même si cela semble impossible cette année, il faudra bientôt offrir à la
profession et au public des solutions plus concrètes que les choix actuels qui nous
laissent dans un vague incertain.
Deux comités de l’Ordre – normes d’exercice de la profession et
d’éducation et agrément – ont déjà relevé des domaines où du travail reste
à faire. Le personnel de l’Ordre étudie également cette question tout en assurant
le suivi de l’élaboration de nouveaux curriculums.
Qui sait si, dans un avenir rapproché, vous pourrez visiter le site web de
l’Ordre, vérifier les cours offerts par des fournisseurs agréés et vous inscrire
à un cours par l’entremise du site. Le problème de la distance en terme
d’accès aux programmes est plus délicat, mais un peu de créativité saura faire la
différence.
D’ici là, le personnel de l’Ordre vous souhaite de bien rester au-dessus de
la vague de turbulences qui déferlera au cours des prochains mois. Nous vous souhaitons
aussi une année scolaire réussie. Et à tous nos nouveaux membres, nous souhaitons la
bienvenue et bonne chance.
