Les messages traditionnels sur la sécurité sont didactiques, condescendants et
tristes. Ils tentent de faire peur aux jeunes en leur disant de faire attention par
l’utilisation de langage négatif et d’images terrifiantes. La menace de
conséquences ne suscite aucune réaction chez les jeunes.
HEROES (en anglais) est un programme, mis sur pied par le
Dr Robert Conn de SAUVE-QUI-PENSE, qui se tient éloigné des diktats habituels
sur la sécurité. Il a pour objet de donner le choix et de transférer le fardeau de la
responsabilité aux jeunes.
April Bond, diplômée du secondaire et deux fois présentatrice à
titre d’élève, attribue le succès du programme à l’accent mis sur le choix.
«On ne dit pas de ne pas prendre de risques. Ce n’est pas seulement une autre
présentation. Le message dit "fais-le pour toi".» HEROES a eu une influence
marquante sur April qui reconnaît que les jeunes se croient invincibles, et cela est
dangereux. «Le programme montre à tous qu’ils ne sont pas invincibles, que tout
peut se produire, mais qu’ils ont le choix. HEROES leur présente ces choix avec
beaucoup de lucidité.»
Spectacle son et images, HEROES juxtapose une série d’images d’accidents de
voitures et de quadriplégiques avec des images d’adolescents en santé aimant la
vie. Il propose aussi une présentation en direct donnée par un jeune qui a survécu à
un accident et qui parle avec candeur des choix qu’il a faits par rapport aux risques
et aux blessures.
Le message du spectacle dit que prendre des risques calculés en vaut la peine parce
qu’il donne à l’adolescent la possibilité de choisir. Il n’existe aucune
règle. HEROES ne fait que montrer aux adolescents qu’ils peuvent sauver des vies
– nommément la leur. À cette fin, ils disposent de cinq outils : Boucle-la;
Sobriété au volant; D’abord un regard; L’équipement, porte-le; et Ça
s’apprend.
Ce programme se fonde sur un projet pilote mis au point par les hôpitaux de
l’Université de l’Alberta. Robert Conn l’a adapté et renommé HEROES.
Voilà sept ans, Conn travaillait comme chirurgien cardiaque en pédiatrie où il
prélevait le cœur de personnes blessées mortellement aux fins d’une
transplantation. La plupart des donneurs étaient très jeunes. Des bébés, des
tout-petits, des enfants et des adolescents se trouvaient étendus, morts sur une table
d’opération. Dans le dossier médical, on inscrivait «accident» comme cause de la
mortalité.
Pour Conn, le mot «accident» n’avait aucun sens. Comment peut-on appeler
«accident» une collision d’auto qui tue un garçon de deux ans quand le tout-petit
n’était pas attaché dans un siège d’auto? Pourquoi la police décrit-elle une
collision qui tue une jeune fille de 15 ans comme étant «accidentelle» si cette vie
avait pu être sauvée si sa ceinture avait été bouclée?
Ces décès ont été causés par des événements prévisibles et
évitables. Ils sont le résultat des choix faits par des personnes devant un risque
potentiel. Conn croyait que l’on pouvait faire quelque chose pour montrer aux
Canadiennes et Canadiens comment faire les bons choix en situation de risque. Il a laissé
sa carrière médicale de côté pour mettre sur pied SAUVE-QUI-PENSE, organisme national
sans but lucratif sur la prévention des blessures qui se consacre à réduire le taux de
blessures et de décès causés par des blessures.
PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE
HEROES est conçu pour susciter l’appui de la communauté afin que les
messages atteignent une variété d’auditoires. De l’embauche de la troupe à la
présentation, des travailleurs de la santé, des activistes communautaires, des
éducateurs, des politiciens, des parents et des clubs et associations travaillent des
mois durant, parfois, à l’organisation et à la promotion du spectacle.
Les coordonnateurs locaux reçoivent un guide à l’intention des hôtes du
spectacle et les enseignantes et enseignants se voient remettre un guide illustrant
diverses façons d’incorporer des messages clés dans les cours. Dix élèves
bénévoles sont choisis pour être membres de l’équipe de plateau avant que
n’arrive l’équipe technique. Six élèves aident l’équipe technique à
monter le spectacle et les quatre autres participent activement à la présentation du
programme.
Souvent, HEROES sert de moteur à la création de coalitions sur la prévention des
blessures et a incité des communautés à tenir un festival HEROES. Organisé autour du
spectacle HEROES, un festival obtient l’appui de toute une communauté grâce à des
expositions, des conférenciers et des événements divers.
Jusqu’ici au Canada, dix communautés ont tenu un festival HEROES. À Kelowna, en
Colombie-Britannique, SAUVE-QUI-PENSE a aidé à organiser une coalition qui a eu
l’appui de la police et du service des incendies, de même que de groupes «à
risque» comme les motoneigistes et les motocyclistes. Des présentoirs expliquaient
comment prendre des risques calculés. En outre, le maire a déclaré la Semaine de la
prévention des blessures. Ce festival est devenu l’événement le plus couru de
l’histoire de la ville.
Plus de 650 000 adolescents de partout au pays ont vu le spectacle et près de 14 000
élèves ont participé à son montage et à sa présentation. Traditionnellement, il est
difficile de faire passer le message sur la sécurité aux jeunes; pourtant, ils
répondent positivement aux messages du spectacle en affirmant voir d’un autre
œil les risques potentiels dans leur vie.
Les coordonnateurs de HEROES ont reçu des centaines de lettres d’élèves,
d’enseignantes et d’enseignants, ainsi que de bénévoles communautaires, toutes
parlant de manière très personnelle de l’influence que le spectacle a eue sur eux
et comment ils voient les risques sous un autre angle.
Décès des suites de blessures
Chaque
année, plus de deux millions de Canadiennes et de Canadiens se blessent. Chaque heure, un
Canadien meurt des suites d’une blessure. Le taux de blessures au Canada a atteint
des proportions épidémiques et coûte 8,7 milliards de dollars chaque année en coûts
pour la santé.
Les blessures sont la principale cause de décès chez la jeunesse canadienne. |
Si vous voulez que le spectacle HEROES rende visite à votre communauté, communiquez
avec Kim Diamond, coordonnatrice de HEROES, au (416) 463-9878 ou par télécopieur au
(416) 463-0137.