Échos de la profession

Cette section présente les nouveautés à l’Ordre ainsi qu’une variété d’annonces, d’activités et de projets d’intérêt pour les membres de la profession.

Conférence de l’AOPLV

Immersion linguistique


125 ans

Le thème du congrès, «On a fait du chemin… la route continue», se veut un reflet de l’histoire et du devenir de cette organisation, qui a fêté ses 125 ans d’existence en mars. «Nous sommes la plus ancienne association consacrée à des matières particulières de la province, et probablement du pays», affirme la coorganisatrice du congrès et secrétaire de l’AOPLV, Wanda West-Gerber, EAO. Dans son travail de tous les jours, Mme West-Gerber est consultante en services d’apprentissage en français et en arts au Waterloo District School Board.

Des pédagogues participent à l’atelier de Madeleine Charpiot (debout) sur les façons d’intégrer la gravure de reproduction dans leurs cours d’immersion en français du cycle moyen.

Congrès

Grâce à ses excellentes occasions de perfectionnement professionnel et à la présence de plus de 60 éditeurs, agences de voyages et autres exposants, l’événement d’une durée de trois jours a connu un succès retentissant, affirme la présidente du congrès, Karla Torrente, EAO, animatrice de programme au Durham District School Board.

«L’objectif des 91 ateliers était d’offrir à nos collègues des activités de perfectionnement professionnel ciblées dans une perspective pratique. Ils peuvent maîtriser les concepts présentés aujourd’hui et les utiliser en classe avec leurs élèves la semaine prochaine», a déclaré Mme Torrente.

«Dans le monde, le français arrive actuellement au deuxième rang des langues secondes les plus populaires, affirme Mme West-Gerber. Plus les élèves en apprennent sur une langue seconde, plus ils confirment leurs apprentissages dans leur langue maternelle.»

Avantages d’apprendre une langue seconde

L’oratrice principale du congrès, Samantha Nutt, fondatrice et directrice générale de War Child Canada, a repris ce message dans son allocution.

«Les professeurs de langues vivantes apportent aux élèves différentes perspectives sur le monde et leur donnent des outils qui leur permettront de communiquer plus efficacement dans une société de plus en plus mondialisée.»

Mme Nutt est également membre du personnel au Women’s College Hospital de Toronto et professeure adjointe au département de médecine communautaire et familiale de l’Université de Toronto. Mme Nutt a parlé des avantages d’apprendre des langues et de se familiariser avec des cultures à l’extérieur de ce qu’elle appelle le courant anglophone. «Les changements sociaux durables s’amorcent et se réalisent dans un contexte d’équité en éducation. Comme 46 pour cent des gens au Canada ont une langue maternelle autre que l’anglais, l’apprentissage d’autres langues ouvre des portes, favorise l’empathie et donne une perspective plus large aux jeunes.»

Plan d’action du fédéral

Les convictions de Mme Nutt en ce domaine coïncident avec le plan d’action adopté en 2003 par le gouvernement fédéral à l’égard des langues officielles intitulé «Le prochain acte : un nouvel élan pour la dualité linguistique canadienne». Son objectif est d’augmenter le nombre de jeunes qui terminent l’école secondaire en ayant une maîtrise fonctionnelle de leur deuxième langue officielle.

«Notre mandat est clair, déclare Faten Hanna, EAO, nouvelle présidente de l’AOPLV et responsable du français et des langues internationales à l’école secondaire St.Edmund Campion Catholic Secondary School du Dufferin-Peel Catholic District School Board. Entre autres, le plan d’action recommande l’amélioration des programmes de base en langue seconde, la revitalisation des programmes d’immersion et l’augmentation du nombre d’enseignantes et d’enseignants qualifiés. L’AOPLV appuie ces objectifs.»

Aider les pédagogues à aider les élèves

L’Ordre encourage les enseignants de français langue seconde à continuer de parfaire leurs compétences grâce à la révision des lignes directrices de cours menant à une qualification additionnelle en enseignement d’une langue seconde. L’an dernier, un nouveau cours pour enseigner l’immersion en français a également été lancé.

Le registraire de l’Ordre, Michael Salvatori, EAO, enseignant de français langue seconde, membre et partisan de l’AOPLV, reconnaît le bien-fondé de l’enseignement d’une langue seconde ou additionnelle aux élèves.

«Lorsque les élèves apprennent une autre langue, dit-il, ils apprennent également à apprécier une autre culture, du fait que la langue et la culture sont si étroitement liées. En plus des avantages qu’ils en retirent en ce qui concerne la communication, les élèves deviennent des citoyens du monde qui comprennent et apprécient la diversité.»

«Notre objectif est d’aider nos collègues pour qu’ils préparent leurs élèves à réussir en ce XXIe siècle», déclare Mme Torrente.

Intégrer les arts à la langue

Les pédagogues qui ont assisté à l’atelier de Madeleine Charpiot ont retroussé leurs manches et se sont bien amusés. Mme Charpiot est coordinatrice des programmes éducatifs de langue française au Living Arts Centre de Mississauga. Elle a montré à 35 enseignants comment intégrer la gravure à leur classe d’immersion française au cycle moyen.

«Je voulais qu’ils puissent voir avec quelle facilité on peut intégrer les arts et la langue française à toute matière, déclare Mme Charpiot. Nous commençons par enseigner le vocabulaire dont les élèves auront besoin pour faire leur gravure.»

Mme Charpiot estime que les enfants sont souvent enthousiastes à l’idée de créer une œuvre artistique, mais qu’ils ont souvent des compétences linguistiques limitées. Ce genre d’activité agréable permet d’intéresser les élèves et les motive à apprendre de nouveaux mots et à explorer de nouvelles formes et techniques d’expression visuelle.

«Une fois qu’ils ont appris le vocabulaire lié à la sérigraphie, explique-t-elle, ils suivent le processus pour créer des œuvres artistiques en deux dimensions. Ils ont recours aux principes et techniques de l’art visuel pour explorer le sujet que leur enseignante ou leur enseignant a choisi de leur présenter. Les élèves apprennent de nouveaux mots et utilisent un nouveau support pour s’exprimer, tout en s’amusant et en produisant des œuvres attrayantes et créatives.»

Pensée critique et langue seconde

Au même moment, Jen Jinks, EAO, enseignante de français langue seconde au Niagara District School Board, animait l’atelier intitulé Critical Thinking for Social Change in FSL: Building Citizens for Tomorrow (La pensée critique au service des changements sociaux en français langue seconde : comment préparer les citoyens de demain). L’activité a permis de présenter aux enseignants de programmes de base et d’immersion une unité d’enseignement portant sur la pauvreté qu’elle a créée avec sa collègue Jackie Kelly, EAO.

Pour l’activité d’introduction de l’unité, qui représente le premier de six défis de pensée critique, les élèves travaillent en groupes pour décoder des images de pauvreté criante. Selon le niveau de connaissance des élèves, les enseignants peuvent choisir de présenter le vocabulaire d’avance ou laisser les élèves trouver les mots par eux-mêmes.

Les élèves sont ensuite encouragés à parler de ce qu’ils voient et des raisons pour lesquelles les événements représentés ont eu lieu, ainsi qu’à imaginer ce qui s’est produit avant et après que les images ont été créées. Les élèves en immersion pourront ensuite relier ce nouvel apprentissage à leurs expériences et connaissances antérieures.

Selon la coanimatrice de l’atelier de Mme Jinks, Beth Hill, EAO, malgré le fait qu’il est possible que certains élèves ne poursuivent pas leur apprentissage du français, «tous continueront de penser; si nous pouvons les amener à faire preuve de pensée critique, c’est très bien et s’ils peuvent en plus s’exprimer dans une autre langue, c’est encore mieux.»

L’unité se poursuit avec des activités d’analyse et de discussion portant sur des vidéoclips et des lectures traitant de la pauvreté. Dans le cadre de l’activité culminante, les élèves créent et mettent en œuvre un plan de lutte à la pauvreté dans leur collectivité. L’unité d’enseignement créée par Jen Jinks et Jackie Kelly est disponible à l’adresse web.dsbn.edu.on.ca/~Jennifer.Jinks@dsbn.edu.on.ca -> OMLTA-CT

Projet à Québec

L’activité de perfectionnement professionnel par excellence offerte dans le cadre du congrès était peut-être «Projet à Québec», cofinancée par le ministère de l’Éducation et le ministère du Patrimoine canadien.

Quarante enseignants de programmes de base en enseignement du français langue seconde, ayant au moins trois années d’expérience en enseignement à temps plein dans des écoles des conseils scolaires catholiques et publics de langue anglaise, seront choisi parmi des centaines de collègues pour vivre une expérience d’immersion et participer, pendant 12 jours en juillet prochain, à des ateliers et excursions à Québec. Le coût de l’activité, de l’hébergement et de la plupart des repas est entièrement assumé par les organisateurs. Les participants choisis devront payer leurs frais de déplacement. Les formulaires de demande pour le programme de 2012 seront disponibles dans le site www.omlta.org cet automne.


Le Living Arts Centre de Mississauga offre aux enseignants et aux élèves un vaste choix de programmes d’arts visuels et de danse créés par des artistes et des spécialistes en éducation afin d’établir des liens avec le curriculum du jardin d’enfants à la 12e année, tant en français qu’en anglais. Pour en savoir plus, visitez www.livingartscentre.ca. Pour obtenir le programme en français, écrivez à madeleine.charpiot@livingarts.on.ca..