Yoga

Du lotus AUX CHEVAUX-VAPEUR

Lisa Hodgkinson, EAO

Resurrection Catholic Secondary School, Kitchener

Activité : Gère une boutique d’articles pour le yoga et fait des courses de bolides

Pourquoi : Avec le yoga, dit Lisa Hodgkinson, «on est pleinement conscient de tout. C’est une activité vraiment lente.» C’est tout le contraire des courses de bolides, où il faut prendre une décision en une fraction de seconde. Il est difficile d’imaginer deux passe-temps aussi différents, mais ils attirent tous deux Mme Hodgkinson. «J’aime détruire les stéréotypes», dit-elle.

Son intérêt pour le yoga s’est développé au cours des 12 années qu’elle a passées en Asie, où elle a travaillé comme enseignante et rédactrice. «Je me suis intéressée au lien entre la tête et le corps», explique-t-elle. Sa boutique d’articles pour le yoga, Soul Awakenings, à Waterloo, est le prolongement de cette fascination.

Les courses de bolides peuvent aussi vous éveiller, mais plutôt à cause du grondement des moteurs. Le père de Mme Hodgkinson faisait des courses quand elle était jeune et son frère s’est plus tard adonné à ce sport. L’été dernier, elle a décidé d’essayer la course, surtout au Flamboro Speedway d’Hamilton. Cet été, elle fera la course au Varney Speedway de Durham.

Parmi les autres conducteurs, on retrouve un pilote, quelques mécaniciens, un outilleur, des ferblantiers et le gestionnaire d’un quai d’expédition. Elle est la seule enseignante du secondaire. «J’ai l’occasion de perfectionner mes compétences en mécanique. Je dois utiliser le côté technique de mon cerveau et cela exige un tout autre niveau de concentration», dit-elle.

Lien avec la salle de classe : Mme Hodgkinson enseigne les religions du monde à des élèves de 11e année, et la justice sociale et les peuples autochtones dans un contexte mondial à des élèves de 12e année. Elle croit qu’avoir des passe-temps si différents à l’extérieur de l’école donne à ses élèves une grande leçon de vie. «Ils voient qu’on peut sortir du cadre», dit-elle.

Elle dit aussi à ses élèves que bien des aspects de ce qu’elle enseigne (utiliser ses talents et faire un acte de foi) s’appliquent aussi dans ses passe-temps. Elle devient un exemple vivant.

Ses expériences de course, en particulier, l’ont aidée à se sensibiliser aux défis que doivent relever les élèves, puisqu’elle a elle-même fait face à bien des obstacles et erreurs. «On connaît des sommets exaltants, mais il arrive aussi des accidents, les moteurs explosent, on rentre dans un mur, explique-t-elle. Cela m’a rendue bien plus compatissante et empathique, ce qui fait de moi une meilleure enseignante.»

Pour en savoir plus : soulawakenings.ca et outlawmodified.ca

TV

JEUX DE RÔLE

Mario Rocchetta, EAO

St. Pius X Catholic School, Sault Ste. Marie

Activité : Organise des visites de vedettes de téléromans

Pourquoi : En grandissant, Mario Rocchetta a compris qu’il aurait peu de chances de mettre la main sur la télécommande. «J’étais toujours en minorité», dit-il. Ses trois sœurs et sa mère choisissaient des téléromans, surtout The Young and the Restless. «Certains téléromans sont très exagérés, dit-il, mais celui-là était plus fidèle à la nature humaine.»

M. Rocchetta est devenu accro. De nombreuses années plus tard, il était toujours un grand admirateur du feuilleton quand il a eu l’idée d’essayer de promouvoir la visite de l’une de ses vedettes à Sault Ste. Marie. Il a réussi à joindre un agent, a fourni des arguments convaincants et a obtenu un engagement de l’acteur Michael Graziadei, qui personnifie Danny Romalotti. En 2009, M. Rocchetta a accueilli une vedette devant une centaine de personnes. «J’ai surtout vendu les billets à ma famille et à des amis», dit-il. Depuis, il organise des séances d’accueil annuelles de trois vedettes de téléroman à la fois pour une salle comble de 500 personnes.

Ces événements l’ont amené à faire des entrevues pour le site web soaps.com. Une année, il a même eu la chance de fouler le tapis rouge aux Daytime Emmy Awards. L’an dernier à l’école, M. Rocchetta a organisé une rencontre par Skype entre M. Graziadei et des élèves qui souhaitent devenir acteurs professionnels.

À quoi ressemblerait un téléroman inspiré de sa vie? «Il serait basé sur la vie d’un gars d’une petite ville qui essaie constamment de s’améliorer et qui ne peut accepter qu’on lui dise “non”», dit M. Rocchetta.

Lien avec la salle de classe : Puisqu’il travaille avec des acteurs, M. Rocchetta sait que, dans la vie, ils ne ressemblent pas à leurs personnages. Cela lui rappelle que les élèves jouent aussi souvent des rôles, comme ceux du sportif, de la diva et du clown de la classe.

Il parle à ses élèves de 6e et 7e année de l’importance d’être sincère. «Cela m’aide à bâtir des relations et c’est ce qui importe le plus», dit M. Rocchetta. Une fois, un élève sportif qui semblait apprécier beaucoup le gymnase est venu le voir. «Il m’a dit : ”Vous avez parlé d’être plus fidèle à soi-même. J’aimerais bien réussir en mathématiques. Comment puis-je y arriver?”»

En apprenant à connaître personnellement des acteurs, M. Rocchetta a amélioré ce qu’il juge être une compétence essentielle en classe : «J’essaie d’enlever les épaisseurs pour découvrir la vraie personne qui se cache dessous, dit-il. Les élèves sont bien souvent très différents de leur personnage.»

Pour en savoir plus : mariorocchetta.com

Bed

FAITES DE BEAUX RÊVES

Debra Will-Dryden, EAO

John Fraser Secondary School, Mississauga

Activité : Membre du conseil et bénévole pour Sleeping Children Around the World

Pourquoi : L’enseignement est peut-être sa profession, mais l’organisme de bienfaisance Sleeping Children Around the World (SCAW) fait partie de l’ADN de Debra Will-Dryden. Ses grands-parents, Murray et Margaret Dryden, l’ont fondé en 1970 et son père, Dave, en est le président. SCAW a fourni un nécessaire pour dormir (tapis ou matelas, oreiller, drap, couverture, moustiquaire, habit et fournitures scolaires) à plus d’un million d’enfants dans 33 pays en développement ou sous-développés.

Mme Will-Dryden a ainsi dirigé 13 voyages au Bangladesh, en Inde et en Ouganda. Elle et une équipe de bénévoles s’assurent que le matériel est bien livré, travaillent avec des partenaires locaux pour cerner les endroits où les besoins sont les plus pressants et font un suivi auprès des enfants qui ont reçu le matériel.

En arrivant du Canada, les membres de l’équipe parlent toujours du décalage horaire. «Notre sommeil est une telle préoccupation pour nous que cela nous rappelle pourquoi nous sommes ici», explique Mme Will-Dryden. Avoir un lit et bien se reposer permettent aux enfants d’affronter le lendemain.

Lien avec la salle de classe : Mme Will-Dryden a mis à profit sa connaissance des défis qui existent dans de nombreuses parties du monde pour incorporer des thèmes de justice sociale dans ses cours de photographie et d’arts visuels. Le thème de l’un des travaux était «les problèmes des pays développés». Elle et ses élèves devaient représenter de quoi les Canadiens se plaignent régulièrement. N’avoir «qu’un» iPhone de troisième génération ou un appareil électronique qui n’entre pas dans la poche d’un jean moulant est un problème insignifiant dans un contexte plus large. «Le but est de pousser les élèves à envisager leurs problèmes à la lumière de ceux qui touchent les pays en développement», dit Mme Will-Dryden.

Mme Will-Dryden a dirigé 13 voyages au Bangladesh, en Inde et en Ouganda. Elle supervise la livraison de nécessaires pour dormir (tapis ou matelas, oreiller, drap, couverture, moustiquaire, habit et fournitures scolaires) aux enfants qui en ont le plus besoin.

Quand elle parle de SCAW et de justice sociale, ses élèves se sentent concernés, car l’organisme de bienfaisance aide particulièrement les enfants. De plus, elle affirme que le fait de faire du bénévolat pour un organisme qui œuvre à l’étranger l’aide à établir des liens avec ses élèves qui viennent d’ailleurs.»

Pour en savoir plus : scaw.org

Soccer

ORIENTÉ VERS LES OBJECTIFS

Matthew Cootes, EAO

Lively District Secondary School, Lively

Activité : Entraîneur de soccer

Pourquoi : Matthew Cootes est entraîneur de soccer depuis l’âge de 16 ans et cette expérience l’a conduit à choisir la carrière d’enseignant. «Cela m’a donné la passion du travail avec les jeunes», dit-il.

M. Cootes est né en Australie dans une famille où l’enseignement (sa mère est directrice adjointe) et le soccer se côtoient. L’un de ses grands-oncles a déjà joué pour les Tottenham Hotspur de la Premier League anglaise. «Je me suis amusé avec l’uniforme des Hotspur quand j’étais petit. Alors, ça coule dans mes veines.»

M. Cootes a commencé à jouer au soccer à l’âge de cinq ans. Il a fini par jouer à l’Université de Canberra, puis dans des clubs en Australie et en Angleterre.

Aujourd’hui, il entraîne une équipe de joueurs de moins de 12 ans dans sa région du Nord de l’Ontario, par l’intermédiaire de l’Ontario Soccer Association. Les enfants se préparent à une éventuelle sélection pour l’équipe provinciale, dans leur catégorie d’âge.

«Beaucoup d’entraîneurs sont motivés par les résultats. Pour moi, ce ne sont pas les médailles qui comptent, mais le développement de soi, l’amour du sport et faire du mieux qu’on peut, tout simplement», dit M. Cootes.

Lien avec la salle de classe : Comme directeur de programme d’éducation physique et de sport, M. Cootes est aussi préoccupé par l’amélioration de cette matière et de la forme physique à l’école. Il estime que le fait d’entraîner des enfants plus jeunes au soccer l’aide à mieux évaluer ses élèves du secondaire sur le plan physique comme sur le plan du développement. «Je sais d’où ils viennent», dit-il.

Grâce à son expérience d’entraîneur, M. Cootes peut utiliser les approches les plus à jour dans son enseignement à l’école, que ce soit par l’introduction d’exercices d’échauffement en lien avec le sport ou pour bien expliquer l’information technique. «Mes leçons sont plus claires et plus concises», dit-il.

M. Cootes est entraîneur depuis bien plus longtemps qu’il est enseignant. Il dit qu’il établit des liens avec ses élèves grâce à son regard d’entraîneur. «Au soccer, les enfants ont différentes capacités et on les voit avancer dans différentes directions. J’apprécie les différents styles d’apprentissage. Je comprends comment fixer des attentes et promouvoir le développement de chaque enfant, à chaque étape.»

Pour en savoir plus : ontariosoccer.net

Skater

REINE DE LA GLACE

Andréanne Thibault, EAO

École secondaire publique Le Sommet, Ottawa

Activité : Patinage de descente extrême

Pourquoi : Imaginez une piste de descente, l’hiver, quatre compétiteurs, côte à côte, prêts à se faire la course sur 594 mètres de tourbillons, de virages en épingle et de sauts. Sauf que la piste n’est pas couverte de neige, mais de glace, et que les compétiteurs ont des patins aux pieds. Bienvenue au Red Bull Crashed Ice, un championnat mondial de ce sport extrême.

«C’est de la pure folie!», admet Andréanne Thibault.

Mme Thibault a passé une grande partie de sa vie sur des patins. Elle a reçu une bourse pour jouer au hockey à l’Université du Minnesota et elle enseigne le hockey de même que l’éducation physique et l’anglais à son école secondaire axée sur les sports et les arts.

À la recherche d’un nouveau défi à relever, elle a tenté sa chance pour un événement Red Bull Crashed Ice et s’est classée. Elle a participé à deux événements : Niagara Falls en décembre 2012 et Québec en mars 2013.

Le patinage de descente extrême est certes intimidant, mais il est aussi palpitant, dit Mme Thibault. L’enthousiasme de la foule et l’exaltation de la compétition de haut niveau la stimulent. «Dès qu’ils ouvrent la barrière, on arrête de penser à quel point on a peur. On n’a pas le temps de réfléchir. On se laisse simplement aller.»

Lien avec la salle de classe : Étant elle-même une compétitrice, Mme Thibault pense qu’elle peut motiver ses élèves à déployer l’effort supplémentaire requis pour atteindre leurs buts. Côté plus pratique, le fait de concourir l’a amenée à modifier son enseignement. Mme Thibault a constaté que le patinage de descente extrême fatiguait les muscles fléchisseurs de ses hanches et de ses aines. Cela l’a sensibilisée davantage au besoin de renforcer ces muscles chez ses élèves. Elle a donc conçu de nouveaux exercices pour réduire le nombre de blessures et permettre aux élèves de s’améliorer au patin.

En plus, le fait que le Red Bull Crashed Ice soit une course si peu ordinaire renforce sa crédibilité auprès de ses élèves. «Ils disent : “Madame, c’est complètement fou!” Ils pensent que j’ai beaucoup de courage», affirme Mme Thibault.

Pour en savoir plus : redbullcrashedice.ca