Quest-il ressorti des discussions
que lOrdre a menées avec le gouvernement sur le projet de loi 160?
En novembre dernier, soit près dun mois jour
pour jour après avoir présenté avec Donna Marie Kennedy et Margaret Wilson un mémoire
de lOrdre devant un comité de lAssemblée législative précisant ce que nous
ne voulions pas voir dans le projet de loi 160, je suis tombé sur une publicité dans un
journal payée par un député conservateur.
Cette publicité sintitulait «Mythe et réalité sur
la réforme de léducation». Le texte prétendait que lOrdre appuyait une
initiative du projet de loi 160 qui permettrait aux intervenants non qualifiés
dassurer la prestation des programmes déducation aux élèves de
lélémentaire et du secondaire.
La même information est apparue dans un dépliant distribué
par le personnel dun autre député du gouvernement lors dune rencontre
publique sur le projet de loi 160; cette fausse information a été répétée à
dautres reprises aussi.
Comme je lai dit dans ma lettre au député concernant
la publicité dans les journaux, je ne sais pas sil a mal compris les faits ou
sil sagissait dune fausse représentation délibérée.
En fait, lOrdre a recommandé au gouvernement
quil élimine les dispositions permettant lutilisation dintervenants non
qualifiés en classe. Cest ce que nous avons dit au gouvernement pendant les
audiences publiques. Cest ce que nous avons dit au ministre de lÉducation et
de la Formation et aux représentants du ministère lors dune rencontre avec eux et
ce, bien avant que ne soient diffusés la publicité et les dépliants.
Voilà les faits. Le gouvernement a éliminé les
dispositions qui auraient permis à des intervenants non qualifiés dêtre
responsables de la prestation des programmes déducation.
Ces dispositions auraient nui à lintérêt du public.
Le public veut sassurer que les enseignantes et enseignants ont les connaissances et
les compétences requises. Le public veut sassurer que les enfants ne sont pas entre
les mains de personnes incompétentes ou non qualifiées.
Dans les écoles, les enseignantes et enseignants travaillent
de concert avec les membres dautres professions réglementées : travailleurs
sociaux, orthophonistes, audiologistes, ergothérapeutes, physiothérapeutes et
psychologues. Ces professionnels prennent des décisions indépendantes sur les élèves
et peuvent conseiller le personnel enseignant sur la façon dadapter un programme à
lintention dune ou dun élève en particulier.
Les enseignantes et enseignants travaillent aussi avec
dautres personnes dans la classe : aides-enseignants, bibliotechniciens,
intervenants auprès des jeunes, conseillers autochtones, artistes, musiciens,
interprètes et autres intervenants. Et comme la dit Donna Marie Kennedy aux membres
du comité, les enseignantes et enseignants sont heureux de le faire. Ils ne le font pas
autant quavant en raison des coupures de budget.
Lenseignante ou lenseignant supervise la personne
présente dans la classe et demeure toujours responsable de la planification du programme,
de lévaluation des élèves et de la liaison avec les parents.
La responsabilité relève de lenseignante ou de
lenseignant.
Le ministre a toujours eu, et continue davoir, le
pouvoir détablir des lignes directrices sur les personnes qui peuvent apporter de
laide en classe, sur ce que doivent être leurs qualifications et sur ce
quelles peuvent faire. Mais personne, sauf une enseignante ou un enseignant, ne peut
avoir la responsabilité dune classe.
Lidée dutiliser des intervenants non qualifiés
dans la classe est probablement dérivée dune hypothèse trop commune qui veut que
la possession de connaissances et de compétences donne à un individu la capacité de
transmettre ces connaissances et ces compétences à des élèves de lélémentaire
et du secondaire.
La recherche dans le domaine indique tout le contraire.
Une enseignante ou un enseignant est spécialement formé
pour enseigner aux enfants et aux adolescents. Musiciens, informaticiens et athlètes, à
moins de détenir un grade en formation à lenseignement, ne le sont pas.
Cest le mandat de lOrdre, aujourdhui et à
lavenir, de réglementer la profession enseignante. Les enseignantes et enseignants
chevronnés qui adhèrent à des normes dexcellence clairement exprimées sont au
cur dune éducation de qualité.
LOrdre est un organisme indépendant et
autoréglementé, comme pour dautres professions. Il nest pas de notre ressort
dappuyer la législation gouvernementale.
Alors, si quelquun vous dit quil a lu quelque
part que lOrdre appuie lidée davoir des intervenants non qualifiés en
classe, rappelez-lui les faits.
LOrdre a demandé au gouvernement déliminer ces
dispositions du projet de loi, et cest ce que le gouvernement a fait.
Le statu quo demeure en ce qui a trait aux personnes
autorisées à enseigner dans les écoles financées par les fonds publics de
lOntario.
Et cest ce quil y a de mieux pour la qualité de
léducation en Ontario.
John Cruickshank est vice-président du conseil de
lOrdre des enseignantes et des enseignants de lOntario et directeur de la
Marvin Heights Public School à Mississauga.