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Mars 1998

 

FRmembers.jpg (5748 bytes) Mettons
les choses
au clair,
encore une fois
Parole aux membres
du conseil

La profession-
nalisation de l'enseignement


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  de John Cruickshank

Qu’est-il ressorti des discussions que l’Ordre a menées avec le gouvernement sur le projet de loi 160?

En novembre dernier, soit près d’un mois jour pour jour après avoir présenté avec Donna Marie Kennedy et Margaret Wilson un mémoire de l’Ordre devant un comité de l’Assemblée législative précisant ce que nous ne voulions pas voir dans le projet de loi 160, je suis tombé sur une publicité dans un journal payée par un député conservateur.

Cette publicité s’intitulait «Mythe et réalité sur la réforme de l’éducation». Le texte prétendait que l’Ordre appuyait une initiative du projet de loi 160 qui permettrait aux intervenants non qualifiés d’assurer la prestation des programmes d’éducation aux élèves de l’élémentaire et du secondaire.

La même information est apparue dans un dépliant distribué par le personnel d’un autre député du gouvernement lors d’une rencontre publique sur le projet de loi 160; cette fausse information a été répétée à d’autres reprises aussi.

Comme je l’ai dit dans ma lettre au député concernant la publicité dans les journaux, je ne sais pas s’il a mal compris les faits ou s’il s’agissait d’une fausse représentation délibérée.

En fait, l’Ordre a recommandé au gouvernement qu’il élimine les dispositions permettant l’utilisation d’intervenants non qualifiés en classe. C’est ce que nous avons dit au gouvernement pendant les audiences publiques. C’est ce que nous avons dit au ministre de l’Éducation et de la Formation et aux représentants du ministère lors d’une rencontre avec eux et ce, bien avant que ne soient diffusés la publicité et les dépliants.

Voilà les faits. Le gouvernement a éliminé les dispositions qui auraient permis à des intervenants non qualifiés d’être responsables de la prestation des programmes d’éducation.

Ces dispositions auraient nui à l’intérêt du public. Le public veut s’assurer que les enseignantes et enseignants ont les connaissances et les compétences requises. Le public veut s’assurer que les enfants ne sont pas entre les mains de personnes incompétentes ou non qualifiées.

Dans les écoles, les enseignantes et enseignants travaillent de concert avec les membres d’autres professions réglementées : travailleurs sociaux, orthophonistes, audiologistes, ergothérapeutes, physiothérapeutes et psychologues. Ces professionnels prennent des décisions indépendantes sur les élèves et peuvent conseiller le personnel enseignant sur la façon d’adapter un programme à l’intention d’une ou d’un élève en particulier.

Les enseignantes et enseignants travaillent aussi avec d’autres personnes dans la classe : aides-enseignants, bibliotechniciens, intervenants auprès des jeunes, conseillers autochtones, artistes, musiciens, interprètes et autres intervenants. Et comme l’a dit Donna Marie Kennedy aux membres du comité, les enseignantes et enseignants sont heureux de le faire. Ils ne le font pas autant qu’avant en raison des coupures de budget.

L’enseignante ou l’enseignant supervise la personne présente dans la classe et demeure toujours responsable de la planification du programme, de l’évaluation des élèves et de la liaison avec les parents.

La responsabilité relève de l’enseignante ou de l’enseignant.

Le ministre a toujours eu, et continue d’avoir, le pouvoir d’établir des lignes directrices sur les personnes qui peuvent apporter de l’aide en classe, sur ce que doivent être leurs qualifications et sur ce qu’elles peuvent faire. Mais personne, sauf une enseignante ou un enseignant, ne peut avoir la responsabilité d’une classe.

L’idée d’utiliser des intervenants non qualifiés dans la classe est probablement dérivée d’une hypothèse trop commune qui veut que la possession de connaissances et de compétences donne à un individu la capacité de transmettre ces connaissances et ces compétences à des élèves de l’élémentaire et du secondaire.

La recherche dans le domaine indique tout le contraire.

Une enseignante ou un enseignant est spécialement formé pour enseigner aux enfants et aux adolescents. Musiciens, informaticiens et athlètes, à moins de détenir un grade en formation à l’enseignement, ne le sont pas.

C’est le mandat de l’Ordre, aujourd’hui et à l’avenir, de réglementer la profession enseignante. Les enseignantes et enseignants chevronnés qui adhèrent à des normes d’excellence clairement exprimées sont au cœur d’une éducation de qualité.

L’Ordre est un organisme indépendant et autoréglementé, comme pour d’autres professions. Il n’est pas de notre ressort d’appuyer la législation gouvernementale.

Alors, si quelqu’un vous dit qu’il a lu quelque part que l’Ordre appuie l’idée d’avoir des intervenants non qualifiés en classe, rappelez-lui les faits.

L’Ordre a demandé au gouvernement d’éliminer ces dispositions du projet de loi, et c’est ce que le gouvernement a fait.

Le statu quo demeure en ce qui a trait aux personnes autorisées à enseigner dans les écoles financées par les fonds publics de l’Ontario.

Et c’est ce qu’il y a de mieux pour la qualité de l’éducation en Ontario.

John Cruickshank est vice-président du conseil de l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario et directeur de la Marvin Heights Public School à Mississauga.