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Mars 1998

La formation initiale dans le monde
La profession-
nalisation de l'enseignement


La formation initiale
dans le monde

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Les progrès de la formation initiale à l’enseignement ailleurs dans le monde

L’Ordre recueille des informations des quatre coins du monde au moment où il s’apprête à agréer les programmes de formation initiale à l’enseignement.

de Janice Thomson

En Ontario, les étudiantes et étudiants à la formation initiale à l’enseignement doivent répondre à des critères d’admission et de formation qui se situent dans la moyenne à l’échelle internationale. C’est ce que l’Ordre a tiré comme conclusion à la suite de sa récente collecte de données sur la manière dont les futurs enseignantes et enseignants dans le monde se préparent à leur carrière.

C’est le gouvernement de l’Ontario qui réglemente les critères d’admission à un programme de formation à l’enseignement et les grandes lignes d’un tel programme. Or, on n’a procédé à aucun examen depuis 1985. Le comité d’agrément de l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario a comme mandat, entre autres, d’examiner ces règlements à la lumière des tendances internationales.

L’Ordre a envoyé quelque 75 questionnaires en français et quelque 125 en anglais à des organismes, des établissements et des ministères. Les résultats ont été dépouillés, classés et renvoyés à tous les répondants. Les membres de l’Ordre peuvent également les consulter à la bibliothèque.

C’est là sans doute la base de données la plus exhaustive au monde sur la formation initiale à l’enseignement.

Diplômes exigés

Dans certains cas, il n’est pas obligatoire d’être titulaire d’un diplôme universitaire pour enseigner dans une école élémentaire, en particulier au cycle primaire. Cependant, dans la plupart des cas, des efforts sont déployés pour exiger un diplôme de premier cycle et pour encourager les enseignantes et les enseignants non titulaires d’un diplôme à améliorer leurs qualifications.

Dans un grand nombre de territoires, en plus d’exiger un diplôme de premier cycle, on exige d’être titulaire d’un diplôme ou d’avoir suivi des cours à l’école secondaire dans un domaine particulier. La personne qui enseigne le programme de base à l’élémentaire doit avoir suivi au minimum, à l’école secondaire, des cours de la fin du cycle supérieur en langue, en sciences, en mathématiques et en études sociales.

La tendance est à l’examen du contenu du programme de formation initiale dans les matières de base enseignées à l’élémentaire pour s’assurer que les enseignantes et enseignants soient prêts à enseigner toutes les matières de base et non seulement les matières étudiées en vue de l’obtention d’un diplôme de premier cycle.

Une autre tendance nouvelle semble favoriser une formation initiale plus longue. Bien que dans certains cas, on privilégie un programme sur deux ans basé sur une année universitaire, ailleurs, on est en train de mettre en place un programme d’un an calqué sur l’année scolaire.

Une formation initiale plus longue permet d’accorder plus de temps à la fois à l’expérience en classe et aux études à l’université. Elle permet également de passer plus de temps en début et en fin d’année scolaire dans les écoles, pour observer ou travailler en étroite collaboration avec une enseignante ou un enseignant associé.

Dans un grand nombre de territoires, on estime qu’une amélioration est nécessaire sur le plan de l’identification, de la sélection, de la formation et de la collaboration avec des enseignantes ou enseignants associés.

Modéle de perfectionnement professionnel

Dans certains territoires, on a commencé à élaborer de concert avec les écoles un modèle de perfectionnement professionnel selon lequel l’université et l’établissement de perfectionnement professionnel travaillent en étroite collaboration pour fournir des expériences pratiques à un grand nombre de candidates et candidats à la formation initiale.

L’université ouvre pratiquement un bureau dans l’établissement en question et met à leur disposition du personnel, des fonds et du matériel. Cette initiative a fait l’objet de nombreuses études, mais son coût la rend prohibitive pour la plupart des établissements de formation à l’enseignement, à moins que ceux-ci n’obtiennent des subventions spéciales dans le cadre d’un programme gouvernemental.

On reconnaît plus communément que les candidates et candidats devraient pouvoir s’intégrer à une communauté scolaire, et non pas être tout simplement parachutés pendant quatre semaines dans une classe avec une enseignante ou un enseignant.

La tendance vise à favoriser un stage pratique plus long, allant de huit à dix semaines dans une même école, et à travailler avec plusieurs enseignantes ou enseignants associés et à participer à des activités parascolaires, aux réunions des membres du personnel et aux autres activités de la communauté scolaire.

De nombreuses facultés d’éducation optent pour l’affectation simultanée d’un certain nombre de candidates et candidats dans une même école et pour la préparation d’une équipe d’enseignantes et enseignants associés qui travailleront avec eux. L’expérience des candidates et candidats s’en trouve enrichie, et ils sont exposés à divers styles d’enseignement et de gestion d’une salle de classe.

Mise à l'essai du processus d'agrément

En Ontario, chaque faculté d’éducation est responsable de l’élaboration d’un programme de formation initiale qui satisfait aux exigences énoncées dans les règlements. Comme ces programmes n’ont pas fait l’objet d’un examen externe depuis 1985, dernière année où le ministère a procédé à des examens, il existe une grande disparité entre eux.

Au fil des ans, chaque faculté a modifié ses programmes pour répondre aux besoins de ses étudiantes et étudiants et pour tenir compte des changements dans le monde de l’éducation. Si les activités de chaque faculté sont connues au sein de celle-ci, elles le sont très peu en dehors de l’université. Le travail du comité d’agrément de l’Ordre vise, entre autres, à déterminer des façons d’examiner les programmes de formation initiale par rapport à des critères qui reflètent l’élaboration des normes d’exercice et les besoins de la profession.

Le processus d’agrément, qui débute cette année, comprend l’étude des renseignements fournis par la faculté et une visite sur le campus par un sous-comité d’agrément. Si cet examen représente une nouveauté pour les programmes de formation à l’enseignement de premier cycle en Ontario, il s’agit d’une pratique courante au niveau des deuxième et troisième cycles, où les programmes sont examinés tous les sept ans.

L’Ordre s’apprête à agréer les programmes de formation initiale, et les membres du sous-comité auront la possibilité de découvrir les programmes de chaque faculté, entre autres, les programmes offerts à l’extérieur du campus ou en collaboration avec d’autres universités et collèges.

Les informations que recueillera le groupe de travail viendront enrichir la base de données et permettront de mieux cerner la nature et la diversité des programmes offerts dans la province.

Au cours des trois prochaines années, les sous-comités se rendront dans chaque faculté d’éducation de l’Ontario et présenteront un rapport à l’université et au public sur le statut d’agrément des programmes de formation initiale. Ce processus fait l’objet cette année d’un projet pilote dans trois facultés, celles de l’Université Queen’s, du programme francophone de l’Université Laurentienne et de l’Université Nipissing. L’année prochaine, ce sera au tour de trois autres facultés et en l’an 2000, des quatre dernières.

Toutes les informations recueillies guideront le travail du comité des normes d’exercice de la profession et d’éducation et permettront de réviser les normes en conséquence.

À partir de ces données, le comité d’agrément préparera des recommandations sur les modifications à apporter au règlement et sur l’établissement de critères d’un programme de formation initiale qui soutiennent les normes d’exercice de la profession enseignante. Cet examen favorisera, dans une certaine mesure, l’uniformité des programmes offerts aux étudiantes et aux étudiants et permettra également aux facultés de maintenir leurs programmes exclusifs.

Janice Thomson est chef de l’Unité d’agrément de la Division des questions professionnelles de l’Ordre. Pour en savoir plus sur le comité d’agrément et le comité des normes d’exercice de la profession et d’éducation, et pour apporter votre contribution, veuillez consulter le site web de l’Ordre : www.oct.ca? Questions professionnelles.