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Mars 1998

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La profession-
nalisation de l'enseignement


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Growing Up Digital:
The Rise of the Net Generation

Don Tapscott
McGraw-Hill, 1998

Critique de Stephen Oliver

Même les étagères les plus solides ont peine à résister au poids du nombre considérable des ouvrages promettant de faire autorité en matière d’Internet et de son impact sur nos vies. Pourtant, la plupart des livres, malheureusement, passent bien à côté de leur objectif, car ils n’incorporent pas la vision et l’influence de nos experts en Internet : nos enfants et nos élèves.

Dans son livre le plus récent, intitulé Growing Up Digital : The Rise of the Net Generation, Don Tapscott propose une incursion souhaitée et éclairée d’une génération branchée et destinée à apporter des changements à presque tous les aspects de notre société.

En Amérique du Nord, cette génération Internet compte plus de 80 millions d’adeptes, des enfants d’âge préscolaire aux universitaires. Leurs parents sont issus du baby boom et bien établis; contrairement à eux, leurs rejetons s’ennuient devant la télévision à sens unique. Non seulement cette génération comprend l’interactivité immédiate et à voies multiples offerte par les nouveaux médias électroniques, mais elle n’en a jamais assez.

«Pour la première fois de l’histoire, les enfants sont plus confortables et mieux informés que leurs parents sur une innovation essentielle de la société; et cela déconcerte les parents», a dit Tapscott. Cela n’a rien à voir avec le conflit des générations. Actuellement, on assiste au dépassement d’une génération par une autre plus jeune. Nos enfants sont désormais l’autorité dans un monde de plus en plus numérique où les adultes ont peine à maintenir le rythme du progrès.

Growing Up Digital est le fruit d’une année de collaboration entre des centaines de jeunes et d’adultes répartis sur six continents reliés par l’Internet. Tapscott a créé un portrait somme toute anecdotique mais valable d’une génération articulée et remplie d’espoir que nous voyons tous les jours en classe.

Les éducatrices et éducateurs seront plus particulièrement intéressés par les chapitres sur l’esprit de la génération Internet (N-Gen Mind) et sur leur apprentissage (N-Gen Learning). Ensemble, ces 72 pages savent nous convaincre qu’il s’agit bel et bien d’une génération qui vit et pense d’une façon toute autre.

Les conclusions de l’auteur déplairont aux tenants du statu quo en éducation, mais si Tapscott vise juste, les écoles, les entreprises et les gouvernements doivent subir des transformations de fond afin d’éviter une collision inévitable entre générations où les perdants du monde numérique deviennent sans intérêt.

Une compression judicieuse aurait fait du bien à cet ouvrage. Tapscott, par moments, reprend des éléments bien expliqués dans un chapitre précédent. Parents et éducateurs remettront peut-être en question un certain nombre de généralisations sur les comportements et les intérêts dont Tapscott se sert pour appuyer cette génération de 2 à 22 ans.

Ce livre prédit un brillant avenir aux jeunes qui ont un accès illimité à l’Internet, mais demeure plutôt silencieux quant au sort réservé aux élèves qui ne sont pas branchés.

Tapscott fournit des points de repère intellectuels irrésistibles pour quiconque veut élever, éduquer, comprendre cette génération Internet sans peur ou même faire affaire avec elle. Voilà une lecture intéressante. N’oubliez pas de consulter le site web du livre au www.growingupdigital.com.

Stephen Oliver enseigne au programme d’études sur les médias numériques à la Central Huron Secondary School à Clinton.


The Right to Learn

Linda Darling-Hammond
San Francisco : Jossey Bass Publishers, 1997

Critique de Rick Chambers

En quelque 300 pages, The Right to Learn suit le mouvement de réforme de l’éducation au cours des dernières années, fait le point sur ses problèmes, nous rappelle ses réalisations et trace la voie à suivre pour la profession enseignante et les décisionnaires avec lesquels nous devons travailler. Ce livre de Linda Darling-Hammond est logique, bien documenté et convaincant.

L’auteure reconnaît que la réforme de l’éducation ne se réalisera que dans les salles de classe où se trouvent des enseignantes et des enseignants novateurs, informés et créatifs. Selon elle, «La possibilité de faire preuve d’efficacité représente le facteur de motivation le plus important dans la décision de se joindre au corps enseignant et d’y rester. Il est à la base du désir de s’engager et de la volonté de travailler.»

Au chapitre sur la création de normes qui n’entraîne pas la normalisation, l’auteure, incite les enseignantes et les enseignants à affirmer leur professionnalisme grâce à l’autoréglementation : «Les normes d’exercice… ne sont pas des ordonnances; plutôt, elles reflètent des normes et des connaissances communes sur les principes sous-jacents à l’exercice de la profession, sur l’incidence de diverses techniques et sur la prise de décision.»

Elle réprimande les décisionnaires et les politiciens sur leurs initiatives qui manquent de vision et d’appui du milieu. «Dire aux écoles de changer n’a jamais permis de modifier substantiellement l’enseignement et ce, pendant des dizaines d’années de travail à la réforme du curriculum… Les décisionnaires doivent susciter la capacité et l’engagement à accomplir le travail requis plutôt que de tenir pour acquis que les décrets, à eux seuls, engendrent une nouvelle façon d’exercer la profession, tel qu’ils l’envisagent.»

Américaine, Linda Darling-Hammond reconnaît l’importance du rôle d’un organisme comme l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario dans la vie professionnelle des membres du corps enseignant. «Une fonction devient une profession quand elle prend la responsabilité d’élaborer une base de connaissances commune à tous ses membres et de transmettre ces connaissances par la formation professionnelle, la délivrance de la compétence et l’évaluation continue par les pairs.»

The Right to Learn utilise une langue claire et convaincante, appuyée par la recherche récente d’une manière qui ne gêne pas à la lecture. C’est là le genre de livre qu’il faut lire, dont il faut discuter entre collègues et remettre à la présidence du conseil d’école. Il serait également approprié d’en suggérer la lecture à une conseillère ou à un conseiller scolaire ou même à un député. The Right to Learn devrait être une lecture obligatoire pour les enseignantes et enseignants, les parents et les politiciens.

Rick Chambers a enseigné l’anglais pendant 27 ans et est agent de programme à la Division des questions professionnelles à l’Ordre.