Maurice mort Giles,
l’enseignant remarquable de michelle wright

Chaque enfant vit le divorce à sa façon. Essentiellement, la jeune Michelle Wright était un cas typique : débordante de frustration, d’émotion, d’agressivité mal gérée et d’énergie sans bornes, prête à exploser à moins de trouver une soupape. Ce n’est donc pas surprenant que, de tous ses enseignants, c’est l’entraîneur d’athlétisme Maurice Giles qui a joué le rôle le plus important dans cette période de sa vie.

C’est quand sa mère s’est remariée et que la famille a emménagé à Merlin, petite ville agricole du sud-ouest de l’Ontario, que Michelle a commencé à sentir qu’elle avait un foyer stable. Elle y est restée huit ans et a principalement fréquenté la Merlin Area Public School et la Merlin District High School avant d’aller au collège. Depuis 20 ans, Mme Wright habite à Nashville.

Bien avant de devenir une vedette de la chanson, Michelle Wright était le genre d’enfant qui a besoin de se dépenser physiquement pour faire sortir son trop plein d’émotion, d’agressivité et de tension. C’est M. Giles qui a enseigné à la jeune Michelle l’importance de trouver sa voie. «Peut-être a-t-il reconnu que j’avais du mal à suivre en classe à cause de mon hyperactivité, de mon déficit de l’attention et d’autres problèmes que j’avais, affirme-t-elle. J’avais de la difficulté à l’école, mais de la facilité en athlétisme. Je pouvais y mettre toute mon énergie et vraiment accomplir quelque chose. Si je n’étais pas la meilleure, je l’étais presque!

«Grâce à M. Giles, j’ai commencé à comprendre ce que signifie avoir un sentiment d’accomplissement et que, si on fait certaines choses – comme se fixer un objectif et suivre les étapes pour y parvenir – c’est fort possible que l’on atteigne ce but. Cette façon de penser a toujours fonctionné pour moi.»

M. Giles a commencé sa carrière en enseignement en 1965 à la Merlin District High School et y est resté jusqu’à ce que l’école ferme ses portes en 1980. Il a ensuite enseigné à la Blenheim District High School et à la John McGregor Secondary School de Chatham avant de prendre sa retraite en 1998.

Au cours des années, M. Giles a entraîné sa part de jeunes athlètes, mais Michelle Wright se démarquait. «Elle était une concurrente féroce, déclare-t-il. J’étais enseignant d’éducation physique, alors j’ai entraîné Michelle en volleyball, en athlétisme et dans d’autres sports. Elle participait à tout ce qui était sportif.

«Michelle était vraiment une personne hors du commun, mais je crois que cela était dû à son passé – des perturbations dans sa jeunesse. Sa dureté venait de la façon dont elle avait été élevée. Quand elle est arrivée à Merlin, elle a trouvé de la stabilité.»

Dans un milieu plus stable, elle a rapidement gagné de l’assurance. «Je me souviens que, dans les cours d’éducation physique, elle participait aux compétitions avec des garçons et elle se sentait à sa place, poursuit M. Giles. Elle était déterminée.»

Chaque fois que nous organisions des spectacles d’amateurs à l’école, elle était sur scène avec ses bottes de cow-boy et sa guitare, à divertir les élèves.

Même à cette époque, la jeune Michelle commençait à faire preuve d’un autre type de détermination – cette fois, dans le domaine musical. «Chaque fois que nous organisions des spectacles d’amateurs à l’école, elle était sur scène avec ses bottes de cow-boy et sa guitare à divertir les élèves, se souvient M. Giles. Elle disait toujours que c’était ce qu’elle allait faire. Quand elle avait 14 ou 15 ans, elle disait qu’elle allait devenir une artiste de la scène et chanter du country et du western. Et c’est bel et bien ce qu’elle a fait!»

L’influence de M. Giles se fait sentir dans la façon dont Mme Wright perçoit la vie et l’apprentissage, que ce soit en tant qu’athlète ou chanteuse. Il n’est pas surprenant que la petite Merlin District High School, avec ses quelque 120 élèves, ait remporté un succès athlétique disproportionné, compte tenu de la philosophie de l’enseignement et de l’entraînement sportif que M. Giles y a implantée.

«La simplicité avant tout, de dire M.  Giles. En tant qu’entraîneur, j’ai toujours pensé de même. Privilégiez la simplicité et concentrez-vous sur ce que vous faites. Et soyez prêts. Je n’ai jamais beaucoup cru au hasard. J’imagine que c’est ce que j’enseignais. La préparation fut la clé de mon succès en tant qu’ensei-gnant et entraîneur. J’ai essayé de me préparer pour chaque éventualité. Cette façon de faire a très bien fonctionné pour moi.»

Elle a aussi très bien fonctionné pour Michelle Wright. «Nous étions des enfants forts physiquement, ayant grandi sur la ferme, affirme Mme Wright. M. Giles avait des élèves très forts et doués en athlétisme. Essayer d’entraîner ces jeunes gens farouches et inexpérimentés devait parfois représenter tout un défi. Mais M. Giles prenait ça au sérieux.»

Il avait le don de repérer le talent chez les élèves comme Michelle Wright et savait comment le développer. «J’avais un talent naturel pour l’athlétisme et il l’a reconnu, dit-elle. Il était très gentil. C’est étonnant ce qu’un peu de gentillesse peut faire, surtout à cet âge. Il m’a vraiment encouragée et voulait que je sois la meilleure possible. Et ça a fonctionné – pour l’athlétisme et la discipline. C’est cette même façon de penser qui m’a donné ce dont j’avais besoin pour réussir ma carrière musicale.»

Au fil des ans, Mme Wright a revu M. Giles à l’occasion, surtout à ses spectacles. «Je peux être assise à une table à signer des autographes et quand je lève la tête, il est là, à faire la file, souriant jusqu’aux oreilles. J’ai toujours senti l’appui de M. Giles et su à quel point il est fier de moi.»

«J’étais un vrai cauchemar pour les enseignants! Une vraie peste, hyperactive et hors de contrôle!, raconte Mme Wright, dont près de 25 chansons ont connu de grands succès au Canada. Quand je pense à ce que j’ai fait endurer à mes enseignants, bénis soient-ils. Au fil des ans, nombre d’entre eux ont assisté à mes spectacles. Quand je les rencontre, je les enlace et tente de leur expliquer que ma mère a divorcé et que, je suis navrée.»