Échos de la profession

Cette section présente les nouveautés à l’Ordre ainsi qu’une variété d’annonces, d’activités et de projets d’intérêt pour les membres de la profession.

Un rapport révèle le dysfonctionnement du BC College of Teachers

La ministre de l’Éducation de la Colombie-Britannique, Margaret MacDiarmid, discute du BC College of Teachers avec les intervenants en éducation à la suite de la publication d’un rapport sur le fonctionnement de l’ordre professionnel des enseignants de la province. Le rapport remet en question la capacité du BC College à servir l’intérêt du public.

L’examen du BC College, commandé par le gouvernement et dirigé par Donald Avison, ancien ministre adjoint, soutient que :

Cet examen a été entrepris à la suite d’un rapport du comité de gouvernance présenté au conseil du BC College en décembre 2009, dans lequel on recommandait une série de modifications aux politiques afin de renforcer la capacité du BC College d’agir de façon indépendante.

Selon M. Avison, le rapport a suscité beaucoup d’acrimonie au sein du conseil et parmi ses partisans et la BCTF, mais il a permis de soulever des problèmes ancrés depuis longtemps. L’ensemble des réformes proposées n’a jamais été passé au vote. Par conséquent, une majorité de membres du conseil du BC College ont choisi de faire part de leurs préoccupations directement au ministre de l’Éducation et ont demandé un examen indépendant de la régie du BC College.

Rapport requis

Les administrateurs, directions, directions adjointes, agents de supervision et parents ont appuyé cette demande.

On a demandé à M. Avison de déterminer si le BC College respectait son mandat, d’examiner son rôle et son efficacité quant à la formation à l’enseignement, et de comparer son rôle et son fonctionnement avec celui des autres organismes professionnels autoréglementés et organismes d’agrément des enseignantes et enseignants. Aux fins de la préparation de son rapport, M. Avison s’est entretenu avec d’anciens membres du conseil du BC College, a reçu un mémoire de la BCTF et a discuté avec différents intervenants en éducation.

M. Avison a mentionné que le BC College et son mandat sont controversés depuis la création du BC College en 1987.

M. Avison a indiqué que la BCTF estimait que la création du BC College divisait la loyauté des enseignants et représentait donc une «attaque directe» du gouvernement contre son organisme. Face à ces tensions, le gouvernement a dissout le conseil du BC College et en a remplacé les membres par 20 membres issus de la profession enseignante, d’administrations scolaires, de groupes de parents, d’enseignants au postsecondaire et d’autres groupes. Le nombre de membres élus a été réduit de 15 à 12. La BCTF a mené une campagne «ouverte» pour occuper les postes élus au conseil. Selon M. Avison, l’intention était de restreindre le mandat du BC College en contrôlant ou en limitant son budget, ses frais perçus aux membres et ses politiques. La BCTF a demandé qu’on ne publie pas systématiquement le nom des membres devant le comité de discipline et qu’on n’affiche pas de tableau public des membres en ligne.

La Fédération donne son avis

La BCTF a affirmé qu’il n’y avait pas de problème au BC College jusqu’à tout récemment, et que les problèmes actuels sont le résultat d’une crise fomentée par le président du conseil et le registraire. La BCTF affirme que le BC College respecte son mandat en établissant des normes et des protocoles pour faire face aux préoccupations.

Selon la BCTF, «l’intérêt du public et l’intérêt de la profession sont étroitement alignés sur l’engagement des enseignants par rapport aux normes d’exercice et des niveaux d’instruction élevés au sein de la profession, supérieurs à ce qu’on retrouve probablement dans d’autres territoires de compétence».

De plus, la BCTF a affirmé que rien ne démontre qu’elle est intervenue à un moment ou à un autre dans le processus disciplinaire du BC College.

De l’avis de la présidente de la BCTF, Susan Lambert, le rapport intitulé A College Divided manque d’objectivité et est politiquement tendancieux.

«Le rapport est truffé d’allégations non corroborées et alimente la friction historique au sein du BC College of Teachers», affirme-t-elle.

En cherchant à déterminer si le BC College respecte son mandat, M. Avison a déterminé que les «normes actuelles manquent de précision et sont plutôt vagues dans certains domaines, comparativement à ce qu’elles étaient auparavant et aux normes beaucoup plus solides adoptées par d’autres professions autoréglementées».

«Les normes de 2008 se distinguent par ce qu’elles ne contiennent plus, a-t-il écrit dans son rapport. L’obligation de travailler en collaboration avec les pédagogues, le personnel de soutien, le personnel de soutien professionnel, les parents et toute autre personne a été retirée des normes.

«Le devoir d’établir et de maintenir des limites dans les relations professionnelles avec les élèves a également été supprimé.»

M. Avison a qualifié de «mixtes» les attentes établies pour la formation à l’enseignement.

Soutien du registraire

En Colombie-Britannique, les médecins, les avocats et les comptables «disposent tous de méca­nismes plus solides pour l’agrément des membres ainsi que d’exigences poussées pour le perfectionnement des membres et des processus de discipline qui, comparativement à ceux du BC College, sont plus propices à la protection de l’intérêt du public et certainement plus transparents que ce que nous observons au BC College of Teachers», a mentionné M. Avison.

Kit Krieger, ancien président du BCTF et registraire actuel du BC College, est d’accord avec l’évaluation de M. Avison. M. Krieger s’est dit sûr que l’autoréglementation peut être préservée, mais que cette décision incombe au gouvernement et à la profession.

«Même si le gouvernement dispose de l’autorité pour déterminer si la profession enseignante demeurera autoréglementée, je crois que sa décision sera basée sur sa confiance en la capacité des enseignants de comprendre et d’aspirer à un statut professionnel. Si les enseignants souhaitent être considérés comme des professionnels, ils doivent assumer toutes les responsabilités de l’autoréglementation. La principale responsabilité des enseignants est de placer l’intérêt du public avant celui de la profession. Cela exige une séparation complète entre la fonction de réglementation du BC College et la fonction de défense des intérêts de la BCTF.»

«Dans les faits, le conseil n’est plus efficace et ne l’est plus depuis longtemps. Il faut se soucier des répercussions néfastes que cela pourrait avoir pour l’intérêt public si des mesures ne sont pas prises pour résoudre les problèmes actuels, a expliqué M. Avison.

«Par ailleurs, il y a peu de raisons de croire que les difficultés du BC College pourront être résolues sans une intervention du gouvernement.»